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Journal d'un vieil homme, Le

Critique
Synopsis/présentation
Cinéaste un peu à part dans la cinématographie québécoise, Bernard Émond a toujours aimé traiter de questions philosophiques. Ses films, souvent lents et contemplatifs, aiment réconcilier deux mondes à travers un lyrisme qui place le réalisateur dans la sphère mal-aimée, du moins auprès du public québécois, du cinéma d’auteur. Son plus récent long métrage Le journal d’un vieil homme, en compétition à la dernière Berlinale (2015), entre précisément dans cette suite logique, mais rompt aussi dans son œuvre : il est l’adaptation d’un texte d’Anton Tchekhov.

Le film présente le quotidien de Nicolas (Paul Savoie), un brillant et réputé médecin qui enseigne à l’université. Lorsqu’il apprend qu’il souffre d’un cancer incurable et que ses jours sont comptés, l’homme de soixante-dix ans revient sur son passé, examine la relation distante qu’il entretient avec sa femme et sa fille et est envahi par une lourde mélancolie. Il tente par ailleurs de convaincre Katia (Marie-Ève Pelletier), sa fille adoptive, de ne pas sombrer dans cette même peine.

Difficile de ne pas voir un parallèle évident entre le protagoniste et le réalisateur tant dans les thèmes abordés par le film que dans la nature élitiste du héros. Les sujets comme la vieillesse, la mort, la maladie font vraisemblablement écho à la filmographie du cinéaste, notamment à sa trilogie sur les trois vertus théologales, mais aussi à un aspect plus intime de son cinéma. Émond semble trouver à travers Nicolas un double qu’il filme tendrement avec énormément d’empathie malgré la tristesse qui s’empare de lui alors qu’il se retrouve face à son destin.

Le scénariste et réalisateur esquisse également un commentaire acide sur la jeune bourgeoisie intellectuelle à travers le personnage de Michel (Patrick Drolet), un jeune collègue de Nicolas que ce dernier décrit comme injuste et cynique envers les plus jeunes. Mais ce métadiscours chez Émond rencontre vite ses limites lorsque le héros blâme par exemple les « riches » pour la médiocrité du monde dans lequel il vit alors que lui-même fait partie d’une élite. En se positionnant ainsi au-dessus de la mêlée et en définissant les couches socioéconomiques par une dualité primaire (les riches et les pauvres), le cinéaste expose sa vision du monde limitée et condescendante.

La caméra d’Émond est beaucoup plus pertinente lorsqu’elle capte la relation toute en nuance qui se dessine entre Nicolas et Katia. La manière dont il dépeint leur intimité et leur lien affectif est toujours juste. Évidemment, le niveau de langage et le jeu souvent éthéré des acteurs sont typiques de son cinéma et peuvent en rebuter plusieurs, mais ils contribuent à l’univers du réalisateur, un monde toujours unique et pertinent dans notre paysage cinématographique, et ce, malgré les quelques faiblesses du film.


Image
L’image est offerte au format respecté de 1:85:1 d’après un transfert 16:9.

La définition générale est excellente. La matériel source est présenté dans un état impeccable. Aucune anomalie n’est perceptible. Les détails et les textures sont reproduits avec finesse et précision, affichant une image nette. Le rendu des couleurs est tout aussi élégant présentant des couleurs riches et précises. Les paysages filmés par Bernard Émond sont ainsi dignement reproduits. Il en va de même pour les tons de peaux qui demeurent naturels. Les contrastes sont parfaitement gérés et les effets de surbrillance alors évités. Enfin, les parties sombres bénéficient de dégradés fluides et précis ainsi que de noirs purs et intenses.

Aucun défaut à signaler en ce qui concerne la partie numérique.


Son
Une seule bande son au format Dolby Digital 5.1 en version originale française est offerte.

Sans surprise, l’univers sonre est très intimiste, très en retrait. Hormis les dialogues qui composent essentiellement le mixage – et qui sont constamment et parfaitement intelligibles – la bande son signée par Robert Marcel Lesage se distingue et apporte un peu de dynamisme à l’ensemble. Sinon, même si le déploiement du champ sonore demeure limité (ce sont les ouvertures frontale et latérale qui laissent entendre la majorité des éléments sonores), les enceintes arrière appuient très subtilement les ambiances, apportant une certaine profondeur au tout, particulièrement pour les ambiances extérieures. Les basses fréquences sont rarement sollicitées sinon pour appuyer légèrement la trame sonore alors que le canal d’extrêmes graves se fait encore plus discret.

Il y a option de sous-titrage en français et anglais.


Suppléments/menus
Il n’y a malheureusement aucun supplément sur cette édition.



Conclusion
Malgré son ambition de transposer un récit d’Anton Tchekhov, Bernard Émond accouche ici d’un film mineur. Oui, les thèmes et les personnages présentés résonnent, mais il se dégage un sentiment d’inachèvement et un surtout une étrange hypocrisie dans le propos du cinéaste.

L’édition est techniquement très bien. Le transfert vidéo reproduit convenablement les images filmées par Émond et le mixage répond aux exigences « limitées » de l’univers sonore. On reprochera évidemment l’absence totale de suppléments sur cette édition. Pour les fervents amateurs du réalisateur, donc.


Qualité vidéo:
4,0/5

Qualité audio:
3,5/5

Suppléments:
0,0/5

Rapport qualité/prix:
3,3/5

Note finale:
3,0/5
Auteur: Frédéric Bouchard

Date de publication: 2016-02-05

Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30

Le film

Titre original:
Journal d'un vieil homme, Le

Année de sortie:
2015

Pays:

Genre:

Durée:
82 minutes

Réalisateur (s):

Acteur (s):

Le DVD / Blu-ray

Pochette/couverture:

Distributeur:
E one Entertainment

Produit:
DVD

Nombre de disque:
1 DVD-9 (simple face, double couche)

Format d'image:
1.85:1

Transfert 16:9:
Oui

Certification THX:
Non

Bande(s)-son:
Française Dolby Digital 5.1

Sous-titres:
Anglais
Français

Suppéments:
-

Date de parution:
2015-12-15

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