Synopsis/présentation
Keira Knightley, une actrice étonnamment mésestimée, a connu une année fantastique. Non seulement est-elle apparue dans trois longs métrages, mais elle a eu la chance de montrer l’étendue de son talent dans ces trois projets complètement différents. Begin Again de John Carney lui a permis de faire aller ses cordes vocales, dans The Imitation Game de Morten Tydlum, elle a pu incarner Joan Clarke, la fidèle acolyte et amie du célèbre Alan Turing. Mais c’est véritablement avec Laggies de la réalisatrice Lynn Shelton (Your Sister’s Sister, Humpday) que la jeune actrice se voit offrir un personnage hors de sa zone de confort.

Megan est une jeune femme de 28 ans qui a l’impression de ne pas vieillir au même rythme que ses trois meilleures amies. Alors que l’une s’apprête à se marier et qu’une autre attend un enfant, elle continue à chercher les emplois. Tandis que son copain de longue date Anthony lui propose de se marier, Megan panique et s’enfuit pour une semaine chez Annika (Chloe Grace Moretz), une jeune adolescente à qui elle a acheté de la bière par hasard quelques jours auparavant.

Laggies reprend la prémisse assez classique de la jeune femme effrayée par la vie adulte et qui refuse de vieillir. Rappelant un peu Young Adult de Jason Reitman, le long métrage de Shelton propose néanmoins une protagoniste beaucoup plus attachante que celle personnifiée par Charlize Theron. Les craintes de Megan sont concrètes et son refus de les affronter se manifeste par des réactions réalistes et crédibles. La caméra de Shelton capte parfaitement cette errance et ce désir de fuite en faisant baigner son récit chez Annika et son père (Sam Rockwell) pour qui Megan développera de l’affection.

Le portrait que la cinéaste dresse de son personnage est celui d’une jeune femme qui a l’impression de ne pas se conformer au même moule que son entourage. C’est pourquoi prétextant un séminaire d’études à l’extérieur, Megan quitte le milieu qu’elle côtoie depuis toujours pour un autre qui semble lui ressembler davantage. Car c’est bien au fond cette histoire que veut nous raconter Shelton, celle d’une jeune femme qui tente de trouver sa place et d’affirmer ce statut à l’intérieur d’un microcosme qui répond à des normes sociales souvent trop rigides. Et jamais la réalisatrice ne pose un jugement sur cette attitude, bien au contraire. Elle célèbre Megan et son impossibilité à faire ainsi partie de la bande.

Projeté au Festival du Film de Sundance en 2014, Laggies est un sympathique petit film qui ne réinvente pas la roue, mais qui s’apprécie agréablement. Même s’il n’évite pas les symboles grossiers (les tortues pour illustrer l’immaturité de Megan par rapport à ses amies ou Megan qui traîne avec Annika pour souligner ses affinités avec les jeunes filles plus jeunes), le long métrage demeure sans prétention et assez sobre dans son traitement, assurant certainement à Lynn Shelton sa place enviable dans le paysage du cinéma indépendant américain.


Image
Le film est offert au format d’image respectée de 1.85:1 à une résolution de 1080p.

Le film ayant été tourné en numérique, l’image affiche netteté et finesse tant dans sa définition générale que dans la reproduction des détails. Le rendu des couleurs est également excellent. Les séquences sont captées à travers une lumière naturelle et ce choix de direction photo profite de couleurs reproduites avec richesse et précision. Les tons de peaux demeurent naturels tandis que les contrastes sont parfaitement gérés. Les effets de surbrillance sont ainsi évités. Les parties sombres sont peut-être un peu moins précises en raison de ce choix de filmer à la lumière « naturelle ». Mais règle générale, les noirs purs et profonds ainsi que les dégradés fluides et précis permettent de livrer de très belles parties sombres.

La partie numérique de ce transfert se sauve de tout défaut majeur apparent.


Son
Deux bandes sons au format Dolby True HD 5.1 sont disponibles sur cette édition l’une en version originale anglaise, l’autre en version française.

Le mixage True HD 5.1 évolue principalement en retrait, le film étant axé sur les dialogues. Malgré cela, la bande son fait preuve de présence et d’un dynamisme approprié. Le champ sonore est déployé de manière très classique, laissant toute la place pour les éléments sonores soient entendus à travers les ouvertures frontale et latérale. Les enceintes arrière appuient presque exclusivement les ambiances tandis que les quelques effets d’ambiophonie sont subtils. Les dialogues demeurent constamment et parfaitement intelligibles. La trame sonore s’intègre parfaitement au mixage. Les basses fréquences grondent avec une certaine profondeur et à quelques reprises alors que la sollicitation des extrêmes graves est totalement négligeable.

Il y a option de sous-titrage en anglais et en français.


Suppléments/menus
Une piste de commentaires audio animée par la réalisatrice Lynn Shelton est offerte. Même si le ton demeure plutôt léger, la cinéaste propose des interventions informatives sur ses choix stylistiques, le processus créatif et surtout, sur le tournage.

« Lagging On with Lynn Shelton (8:46)» est un documentaire promotionnel plutôt typique qui couvre néanmoins assez bien les différentes facettes de la production du film, du scénario au tournage.

« Shooting Seattle (6:01)» est un documentaire qui nous apprend que la réalisatrice a fait appel à une équipe de techniciens exclusivement originaire de Seattle. Tous ventent les mérites de la célèbre et charmante ville.

Un montage de scènes supprimées (9:31), qui comprend notamment une version allongée de la scène d’ouverture, est aussi offert.



Conclusion
Sympathique comédie qui présente un portrait attachant et charmant d’une jeune femme qui questionne ses points de repère, Laggies est sans prétention et fait passer un agréable moment.

L’édition est techniquement très satisfaisante. Le transfert vidéo reproduit convenablement les intentions de la cinéaste Lynn Shelton tandis que le mixage True HD 5.1 répond adéquatement au genre de film présenté. Quant aux suppléments, ils sont informatifs et intéressants, principalement la piste de commentaires audio animée par la réalisatrice.