Ain't Them Bodies Saints
Critique
Synopsis/présentation
Projeté en grande première au Festival de Sundance en 2013 où il a remporté le prix de la meilleure direction photo, le deuxième long-métrage du réalisateur américain David Lowery (il a aussi réalisé le film St.Nick en 2009) raconte lhistoire de Rob Muldoon (Casey Affleck) et Ruth Guthrie (Rooney Mara), un jeune couple en cavale. Lors dune fusillade qui tourne mal, la belle blesse un policier. La jeune femme étant enceinte, Rob se sacrifie et prend la place de Ruth derrière les barreaux pour une sentence de 25 ans. Plusieurs années plus tard, Rob planifie de sévader de prison pour retrouver Ruth et sa petite Sylvie quil na jamais connu.
Hommage au cinéma dArthur Penn et à celui de Terrence Malick, luvre de Lowery se distingue dabord et avant tout par son esthétique poétique où les paysages texans des années 1970 sont sublimés par la caméra du cinéaste. Le rythme lent contribue à rappeler les Bonnie & Clyde et Badlands dautrefois, mais cest véritablement la dimension romantique qui confère au film son aspect plus distinct. Les images saffranchissent ainsi doucement des références auxquelles elles renvoient constamment. Et le pari toujours difficile, mais remporté ici est de rendre cette romance à distance prenante et touchante.
En revanche, le film tombe dans le piège quil tente déviter. En effet, à défaut de vouloir demeurer dans la nuance et la subtilité, le long-métrage assure la rédemption dun de ses personnages en faisant les louanges du « bien » triomphant sur le « mal » : Ruth, auteure du crime, achète son pardon grâce à son statut de mère. Lorsquelle tente de mettre en doute lissue de son geste et du sacrifice de son homme, Patrick (Ben Foster), lami policier, lui confirme, sous leffet dun évident intérêt sentimental, quen la regardant élever son enfant, il ne peut voir que du « bon » en elle.
Malgré tout, la caméra de Lowery demeure assurée et poétique. Son histoire damour côtoie le tragique sans jamais succomber au pathétique. Cest peut-être dailleurs grâce à lautre romance du film, celle entre Ruth et Patrick, que le film évite les élans mélodramatiques. Truffés de silences et de non-dits, leur relation est certainement la véritable tragédie : se rendre compte que malgré des sentiments partagés, ils doivent se priver damour, le cur de la belle appartenant à un autre.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 1.85:1 à une résolution de 1080p.
Le long-métrage ayant été tourné en 35mm, limage est dune beauté somptueuse. Un grain cinématographique légèrement prononcé demeure perceptible à limage, mais sinon aucune anomalie nest présente. Limage demeure nette en plus doffrir des détails et des textures précis. Les ravissants décors et paysages sont impeccablement rendus grâce à des couleurs riches et précises alors que les tons de peaux demeurent naturels. Les effets de surbrillance sont évités grâce à des contrastes généralement bien gérés. Enfin, les dégradés font preuve de fluidité et de précision livrant à de superbes parties sombres. Des noirs purs et intenses complètent ce très beau transfert.
La partie numérique de ce transfert se sauve de tout défaut majeur apparent.
Son
Deux bandes sons au format Dolby TrueHD 5.1 sont disponibles sur cette édition lune en version originale anglaise, lautre en version française.
Même si lédition américaine présente un mixage Master Audio DTS-HD plutôt que TrueHD, il faut avouer que lunivers sonore, plutôt en retrait sadapte très bien à la bande son anglaise offerte ici. Lenvironnement sonore est exploité de façon conventionnelle, mais élégante laissant toute la place aux ouverture frontale et latérale pour la majorité des éléments sonores alors que les enceintes arrière appuient les ambiances, particulièrement les sons de la nature (notamment durant la scène douverture). Ces moments donnent lieu à de subtils effets dambiophonie qui permettent une plus grande immersion lors du visionnement. Les dialogues demeurent constamment et parfaitement intelligibles tandis que la magnifique trame sonore composée par Daniel Hart sintègre superbement au mixage. Quelques moments plus mouvementés (notamment la séquence de fusillade au début du film) sollicitent les basses fréquences qui grondent avec la profondeur appropriée. Le canal dextrêmes graves se veut, quant à lui, plus discret.
Il y a option de sous-titrage en anglais et en français.
Suppléments/menus
Malheureusement, aucun supplément nest offert avec cette édition.
Conclusion
Même sil est très référentiel, Aint Them Bodies Saintsest un film très évocateur et subtil. Filmant de somptueux paysages texans en toile de fond, le cinéaste David Lowery capte une poignante histoire damour appuyée par les acteurs chevronnés que sont Casey Affleck, Rooney Mara et Ben Foster.
Lédition est techniquement satisfaisante. Le transfert vidéo reproduit avec beauté le poésie des images du cinéaste alors que le mixage TrueHD est se déploie en toute subtilité. On restera sur notre faim quant aux suppléments puisque lédition américaine en comporte un lot et quici, ils sont tout simplement absents. Par contre, la présence même de cette édition alors que le film était absent des salles québécoises est digne de mention.
Projeté en grande première au Festival de Sundance en 2013 où il a remporté le prix de la meilleure direction photo, le deuxième long-métrage du réalisateur américain David Lowery (il a aussi réalisé le film St.Nick en 2009) raconte lhistoire de Rob Muldoon (Casey Affleck) et Ruth Guthrie (Rooney Mara), un jeune couple en cavale. Lors dune fusillade qui tourne mal, la belle blesse un policier. La jeune femme étant enceinte, Rob se sacrifie et prend la place de Ruth derrière les barreaux pour une sentence de 25 ans. Plusieurs années plus tard, Rob planifie de sévader de prison pour retrouver Ruth et sa petite Sylvie quil na jamais connu.
Hommage au cinéma dArthur Penn et à celui de Terrence Malick, luvre de Lowery se distingue dabord et avant tout par son esthétique poétique où les paysages texans des années 1970 sont sublimés par la caméra du cinéaste. Le rythme lent contribue à rappeler les Bonnie & Clyde et Badlands dautrefois, mais cest véritablement la dimension romantique qui confère au film son aspect plus distinct. Les images saffranchissent ainsi doucement des références auxquelles elles renvoient constamment. Et le pari toujours difficile, mais remporté ici est de rendre cette romance à distance prenante et touchante.
En revanche, le film tombe dans le piège quil tente déviter. En effet, à défaut de vouloir demeurer dans la nuance et la subtilité, le long-métrage assure la rédemption dun de ses personnages en faisant les louanges du « bien » triomphant sur le « mal » : Ruth, auteure du crime, achète son pardon grâce à son statut de mère. Lorsquelle tente de mettre en doute lissue de son geste et du sacrifice de son homme, Patrick (Ben Foster), lami policier, lui confirme, sous leffet dun évident intérêt sentimental, quen la regardant élever son enfant, il ne peut voir que du « bon » en elle.
Malgré tout, la caméra de Lowery demeure assurée et poétique. Son histoire damour côtoie le tragique sans jamais succomber au pathétique. Cest peut-être dailleurs grâce à lautre romance du film, celle entre Ruth et Patrick, que le film évite les élans mélodramatiques. Truffés de silences et de non-dits, leur relation est certainement la véritable tragédie : se rendre compte que malgré des sentiments partagés, ils doivent se priver damour, le cur de la belle appartenant à un autre.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 1.85:1 à une résolution de 1080p.
Le long-métrage ayant été tourné en 35mm, limage est dune beauté somptueuse. Un grain cinématographique légèrement prononcé demeure perceptible à limage, mais sinon aucune anomalie nest présente. Limage demeure nette en plus doffrir des détails et des textures précis. Les ravissants décors et paysages sont impeccablement rendus grâce à des couleurs riches et précises alors que les tons de peaux demeurent naturels. Les effets de surbrillance sont évités grâce à des contrastes généralement bien gérés. Enfin, les dégradés font preuve de fluidité et de précision livrant à de superbes parties sombres. Des noirs purs et intenses complètent ce très beau transfert.
La partie numérique de ce transfert se sauve de tout défaut majeur apparent.
Son
Deux bandes sons au format Dolby TrueHD 5.1 sont disponibles sur cette édition lune en version originale anglaise, lautre en version française.
Même si lédition américaine présente un mixage Master Audio DTS-HD plutôt que TrueHD, il faut avouer que lunivers sonore, plutôt en retrait sadapte très bien à la bande son anglaise offerte ici. Lenvironnement sonore est exploité de façon conventionnelle, mais élégante laissant toute la place aux ouverture frontale et latérale pour la majorité des éléments sonores alors que les enceintes arrière appuient les ambiances, particulièrement les sons de la nature (notamment durant la scène douverture). Ces moments donnent lieu à de subtils effets dambiophonie qui permettent une plus grande immersion lors du visionnement. Les dialogues demeurent constamment et parfaitement intelligibles tandis que la magnifique trame sonore composée par Daniel Hart sintègre superbement au mixage. Quelques moments plus mouvementés (notamment la séquence de fusillade au début du film) sollicitent les basses fréquences qui grondent avec la profondeur appropriée. Le canal dextrêmes graves se veut, quant à lui, plus discret.
Il y a option de sous-titrage en anglais et en français.
Suppléments/menus
Malheureusement, aucun supplément nest offert avec cette édition.
Conclusion
Même sil est très référentiel, Aint Them Bodies Saintsest un film très évocateur et subtil. Filmant de somptueux paysages texans en toile de fond, le cinéaste David Lowery capte une poignante histoire damour appuyée par les acteurs chevronnés que sont Casey Affleck, Rooney Mara et Ben Foster.
Lédition est techniquement satisfaisante. Le transfert vidéo reproduit avec beauté le poésie des images du cinéaste alors que le mixage TrueHD est se déploie en toute subtilité. On restera sur notre faim quant aux suppléments puisque lédition américaine en comporte un lot et quici, ils sont tout simplement absents. Par contre, la présence même de cette édition alors que le film était absent des salles québécoises est digne de mention.
Qualité vidéo:
4,3/5
Qualité audio:
4,0/5
Suppléments:
0,0/5
Rapport qualité/prix:
3,4/5
Note finale:
3,3/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2014-05-01
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2014-05-01
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30