Facebook Twitter      Mobile RSS        
DVDEF

Ain't Them Bodies Saints

Critique
Synopsis/présentation
Projeté en grande première au Festival de Sundance en 2013 où il a remporté le prix de la meilleure direction photo, le deuxième long-métrage du réalisateur américain David Lowery (il a aussi réalisé le film St.Nick en 2009) raconte l’histoire de Rob Muldoon (Casey Affleck) et Ruth Guthrie (Rooney Mara), un jeune couple en cavale. Lors d’une fusillade qui tourne mal, la belle blesse un policier. La jeune femme étant enceinte, Rob se sacrifie et prend la place de Ruth derrière les barreaux pour une sentence de 25 ans. Plusieurs années plus tard, Rob planifie de s’évader de prison pour retrouver Ruth et sa petite Sylvie qu’il n’a jamais connu.

Hommage au cinéma d’Arthur Penn et à celui de Terrence Malick, l’œuvre de Lowery se distingue d’abord et avant tout par son esthétique poétique où les paysages texans des années 1970 sont sublimés par la caméra du cinéaste. Le rythme lent contribue à rappeler les Bonnie & Clyde et Badlands d’autrefois, mais c’est véritablement la dimension romantique qui confère au film son aspect plus distinct. Les images s’affranchissent ainsi doucement des références auxquelles elles renvoient constamment. Et le pari toujours difficile, mais remporté ici est de rendre cette romance à distance prenante et touchante.

En revanche, le film tombe dans le piège qu’il tente d’éviter. En effet, à défaut de vouloir demeurer dans la nuance et la subtilité, le long-métrage assure la rédemption d’un de ses personnages en faisant les louanges du « bien » triomphant sur le « mal » : Ruth, auteure du crime, achète son pardon grâce à son statut de mère. Lorsqu’elle tente de mettre en doute l’issue de son geste et du sacrifice de son homme, Patrick (Ben Foster), l’ami policier, lui confirme, sous l’effet d’un évident intérêt sentimental, qu’en la regardant élever son enfant, il ne peut voir que du « bon » en elle.

Malgré tout, la caméra de Lowery demeure assurée et poétique. Son histoire d’amour côtoie le tragique sans jamais succomber au pathétique. C’est peut-être d’ailleurs grâce à l’autre romance du film, celle entre Ruth et Patrick, que le film évite les élans mélodramatiques. Truffés de silences et de non-dits, leur relation est certainement la véritable tragédie : se rendre compte que malgré des sentiments partagés, ils doivent se priver d’amour, le cœur de la belle appartenant à un autre.


Image
Le film est offert au format d’image respectée de 1.85:1 à une résolution de 1080p.

Le long-métrage ayant été tourné en 35mm, l’image est d’une beauté somptueuse. Un grain cinématographique légèrement prononcé demeure perceptible à l’image, mais sinon aucune anomalie n’est présente. L’image demeure nette en plus d’offrir des détails et des textures précis. Les ravissants décors et paysages sont impeccablement rendus grâce à des couleurs riches et précises alors que les tons de peaux demeurent naturels. Les effets de surbrillance sont évités grâce à des contrastes généralement bien gérés. Enfin, les dégradés font preuve de fluidité et de précision livrant à de superbes parties sombres. Des noirs purs et intenses complètent ce très beau transfert.

La partie numérique de ce transfert se sauve de tout défaut majeur apparent.


Son
Deux bandes sons au format Dolby TrueHD 5.1 sont disponibles sur cette édition l’une en version originale anglaise, l’autre en version française.

Même si l’édition américaine présente un mixage Master Audio DTS-HD plutôt que TrueHD, il faut avouer que l’univers sonore, plutôt en retrait s’adapte très bien à la bande son anglaise offerte ici. L’environnement sonore est exploité de façon conventionnelle, mais élégante laissant toute la place aux ouverture frontale et latérale pour la majorité des éléments sonores alors que les enceintes arrière appuient les ambiances, particulièrement les sons de la nature (notamment durant la scène d’ouverture). Ces moments donnent lieu à de subtils effets d’ambiophonie qui permettent une plus grande immersion lors du visionnement. Les dialogues demeurent constamment et parfaitement intelligibles tandis que la magnifique trame sonore composée par Daniel Hart s’intègre superbement au mixage. Quelques moments plus mouvementés (notamment la séquence de fusillade au début du film) sollicitent les basses fréquences qui grondent avec la profondeur appropriée. Le canal d’extrêmes graves se veut, quant à lui, plus discret.

Il y a option de sous-titrage en anglais et en français.


Suppléments/menus
Malheureusement, aucun supplément n’est offert avec cette édition.



Conclusion
Même s’il est très référentiel, Ain’t Them Bodies Saintsest un film très évocateur et subtil. Filmant de somptueux paysages texans en toile de fond, le cinéaste David Lowery capte une poignante histoire d’amour appuyée par les acteurs chevronnés que sont Casey Affleck, Rooney Mara et Ben Foster.

L’édition est techniquement satisfaisante. Le transfert vidéo reproduit avec beauté le poésie des images du cinéaste alors que le mixage TrueHD est se déploie en toute subtilité. On restera sur notre faim quant aux suppléments puisque l’édition américaine en comporte un lot et qu’ici, ils sont tout simplement absents. Par contre, la présence même de cette édition alors que le film était absent des salles québécoises est digne de mention.


Qualité vidéo:
4,3/5

Qualité audio:
4,0/5

Suppléments:
0,0/5

Rapport qualité/prix:
3,4/5

Note finale:
3,3/5
Auteur: Frédéric Bouchard

Date de publication: 2014-05-01

Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30

Le film

Titre original:
Ain't Them Bodies Saints

Année de sortie:
2013

Pays:

Genre:

Durée:
96 minutes

Réalisateur (s):

Acteur (s):

Le DVD / Blu-ray

Pochette/couverture:

Distributeur:
VVS Films

Produit:
Blu-ray

Nombre de disque:
1 BD-50

Format d'image:
1.85:1

Transfert 16:9:
-

Certification THX:
Non

Bande(s)-son:
Anglaise Dolby TrueHD 5.1
Française Dolby TrueHD 5.1

Sous-titres:
Anglais
Français

Suppéments:
-

Date de parution:
2014-02-11

Si vous avez aimé...