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DVDEF

24 (Season Three)

Critique
Synopsis/présentation
Difficile d’apporter un regard neuf sur la série 24. Encore méconnue après la diffusion de sa première saison, cette série au concept novateur est aujourd’hui admirée de par le monde. La série est aujourd’hui télédiffusée dans plusieurs pays et ce, dans plusieurs langues. Ici même au Québec, la chaîne Télé-Québec s’est approprié les droits de télé-diffusion en français (dont le doublage est exécrable, il faut bien l’admettre) et la série figure parmi ses émissions les plus populaires. Considérant que les téléséries doublées obtiennent rarement la faveur du public au Québec, la popularité de 24 dans sa version française représente un tel succès que la chaîne a diffusé la première saison deux fois, coup sur coup ! Mais pendant que nos confrères québécois profitent encore des excès jouissifs de la deuxième saison, nos voisins américains profiteront déjà de la quatrième saison de la série, qui sera diffusée (avec quelques mois de retard) dès janvier 2005. Il est d’ailleurs à mentionner que la Fox a choisi de délibérément retarder la diffusion de la série de quelques mois pour pouvoir ainsi présenter les 24 épisodes coup sur coup, semaine après semaine et sans interruption. Jadis, le congé des fêtes et les retards inévitables engendrés par la production faisaient en sorte que des rediffusions remplaçaient régulièrement des épisodes manquants. Considérant que le succès de 24 repose beaucoup sur le rythme de son intrigue et sur ses rebondissements en fin d’épisode, il était difficile de maintenir l’intérêt des téléspectateurs (et frustrant pour eux) quand d’une semaine à l’autre des reprises suivaient des épisodes aux rebondissements clés. En retardant la diffusion de quelques mois, la production de la série a pris suffisamment d’avance pour que la chaîne puisse diffuser tous les épisodes, sans délais. Une bonne initiative, entreprise par ailleurs par les producteurs de la série Alias.

Fidèle à son habitude, la Fox nous offre donc l’avant-dernière saison de 24 en format DVD quelques semaines avant d’entreprendre la télédiffusion de la toute nouvelle série. Selon l’avis de plusieurs, la troisième saison de 24 serait la plus faible des trois. Il faut bien admettre d’emblée que de rivaliser avec l’excellence des deux premières saisons n’était pas une mince affaire. D’autant plus que sans l’effet de nouveauté et devant les attentes de plus en plus élevées des téléspectateurs, il était pratiquement impossible de répéter l’exploit des deux précédentes saisons.

Avec du recul, force est d’admettre que la troisième saison de 24 (dont nous tairons volontairement l’intrigue pour éviter de vendre quelconque rebondissement) est sans aucun doute à la hauteur des deux premières saisons. Le rythme de la série est tout aussi haletant, les rebondissements n’ont rien à envier à l’une ou l’autre des premières saisons et les scènes d’action sont encore plus élaborées qu’auparavant. Qui plus est, les principaux défauts des saisons un et deux ont été corrigés. Kim, l’agaçante fille du héros Jack Bauer, n’est plus piégée dans des péripéties loufoques et sans intérêt (tous se souviendront de l’épisode de la forêt dans la deuxième saison) qui ne font que détourner l’attention des principaux enjeux. Cette fois, Kim fait partie de l’action puisqu’elle travaille directement pour CTU, l’organisme anti-terroriste où son père travaille. Pour les sceptiques, oui, son rôle y a du sens.

Si la troisième saison de 24 peut décevoir par rapport aux deux premières, c’est peut-être justement parce qu’elle est trop fidèle aux conventions instaurées dans la première intrigue. Pour arriver à surprendre les téléspectateurs comme les précédentes saisons l’ont fait, il aurait peut-être fallu changer un tant sois peu la formule ou à tout le moins les personnages. Mais les producteurs avaient tellement à cœur de reprendre les éléments qui ont fait le succès passé de la série qu’ils en ont un peu sacrifié le caractère imprévisible de la série. Sans dire que les rebondissements sont prévisibles (il n’en est pas le cas), on peut toutefois deviner sans trop de mal à quel moment les scénaristes tenteront de nous surprendre. La structure des épisodes nous est beaucoup trop familière pour nous prendre au dépourvu. Les auteurs auraient également mieux fait de se débarrasser de certains personnages et ainsi trouver un peu de nouveauté aux intrigues. Le président Palmer est un personnage charismatique, mais ses tribulations commencent à tourner en rond et à sentir le réchauffer. Le personnage a déjà connu ses heures de gloire dans les deux premières saisons, et maintenant il serait peut-être temps de passer à autre chose. C’est d’ailleurs ce qu’ont annoncé les producteurs de la série en ce qui concerne la quatrième saison. De tous les personnages principaux, seul Jack Bauer sera de retour. Voilà ce qui devrait relancer la série sur des territoires nouveaux.


Image
Comme pour les deux premières saisons de la série, celle-ci est offerte au format de 1:78:1 et d’après un transfert 16:9. À l’instar des deux éditions précédentes, la qualité d’image est ici de haut niveau.

Dans l’ensemble, la définition est très bonne et présente une image presque toujours nette et précise. Quelques rares arrières-plans seulement semblent un peu moins précis. Le défaut, qui est probablement imputable à la grande compression demandée par l’inclusion de quatre épisodes ainsi que quelques suppléments par disque, est cependant minime et jamais agaçant. Grâce à un étalonnage bien contrôlé, le rendu des couleurs est impeccable. Vous remarquerez que les séquences extérieures présentent des couleurs beaucoup plus vives et saturées que dans les saisons passées. La saturation est toujours de bon niveau et ne trahie aucune bavure ni de fourmillement (chroma noise), ce qui était délicat dans les circonstances. Le cercle chromatique est bien restitué, on n’y remarque aucun débordement ni de dominante involontaire. Les couleurs ont une apparence naturelle en tout temps, même dans l’environnement volontairement terne de la CTU. L’image apparaît bien contrasté, les sur-brillances sont évitées. Le niveau des noirs est bien ajustée et offre des noirs profonds. Cependant, ceux-ci manquent de netteté à quelques occasions des causes d’un fourmillement assez évident. Les parties sombres sont précises et ne bloquent pratiquement jamais.

Défaut agaçant et récurrent s’il en est un, vous remarquerez une forte présence de grain dans plusieurs plans sombres. Il semble que ce soit là le résultat de l’utilisation de gain pour compenser une sous-exposition. Par exemple, dans une même scène découpée à deux caméras, un plan est impeccable et l’autre souffre d’un grain proéminent. Malgré le haut niveau de compression demandé par les quatre épisode sur chaque disque, la numérisation ne présente aucun défaut majeur.


Son
Pour cette édition DVD, La Fox a de nouveau choisi de re-mixer la bande-son stéréophonique originale en Dolby Digital 5.1 et ce, pour notre plus grand bonheur. Un doublage espagnol (Dolby 2.0 Surround) ainsi que des sous-titres anglais et espagnols sont également disponibles. Non, toujours pas de doublage ou de sous-titrage français pour 24…

Si la qualité du mixage multi-canal offert pour la deuxième saison ne faisait aucun doute, la bande-son la saison 3 est encore meilleure. La dynamique est améliorée de façon substantielle et n’a presque rien à envier aux films d’action hollywoodiens. La spatialité est elle-aussi plus convaincante puisqu’elle profite d’avantage des possibilités du format. Le champ-sonore se déploie de façon assez agressive et avec une réelle profondeur à travers tous les canaux. Le positionnement des éléments sonores y est précis et ne trahi presque jamais les origines stéréophoniques du mixage. Chaque canal bénéficie donc d’une séparation bien définie ainsi que d’un champ qui dépasse subtilement celui de l’enceinte. Les enceintes arrières profitent d’une utilisation soutenue et agressive, du moins dans les scènes le recquérent. Les effets localisés y sont nets et bien positionnés. Des effets d’ambiances plus délicats y sont également reproduits dans les scènes plus tranquilles, comme par exemple cette excellente scène dans l’hôpital dans le 6e épisode. Les transitions de canaux, tant stéréophoniques que avants-arrières, sont fluides et très compétentes.

Les dialogues, élément fondamental de ce mixage de par leur importance, sont toujours nets, naturels et intelligibles. La trame-sonore apparaît toujours aussi efficace que par le passé mais malheureusement son intégration est ici plus appuyée. Si elle gagne en profondeur, elle perd donc beaucoup en subtilité. Les basses sont profondes et bien gérées, tandis que le canal .1(LFE) s’avère encore plus soutenue et agressif que pour la deuxième saison.


Suppléments/menus
Les suppléments offerts sur cette édition de sept disques sont très similaire, tant en terme de quantité que de contenu, à ce qui était disponible sur l’édition DVD de la deuxième saison. Pourquoi changer une formule au point ?

Les épisodes de la série sont répartis sur les six premier disques de l’édition, le septième étant exclusivement réservé aux suppléments. Mais cela ne veut pas pour autant dire que les disques contenant les épisodes n’ont rien à offrir, au contraire ! Ainsi donc, chacun des six premier disque propose une piste de commentaires audio pour l’un des épisode ainsi qu’une variété de scènes coupées. En ce qui concerne ces scènes coupées, une option similaire au Follow the White Rabbit de The Matrix (ou la série InfiniFilm de NewLine) vous permet de visionner ces scènes à partir des épisodes desquels elles ont été retirées. Les épisodes offrant de telles scènes vous offrent cette option à partir d’un menu Special Features. En sélectionnant l’option, un icône apparaît à l’écran à chaque fois qu’une scène est disponible. En appuyant par la suite sur la touche Enter/Select de votre télécommande, vous accéderez à cette scène, remise dans son contexte initial, pour ensuite être ramené à l’épisode. Chacune des 45 scènes coupées offertes sur les six premiers disques sont également réunies sur le septième disque, où vous avez l’option supplémentaire d’une piste de commentaires audio. Tour à tour, le réalisateur Jon Cassar et les producteurs Michael Loceff et Howard Gordon expliquent l’intérêt de la scène et les raisons expliquants son retrait. Certaines scènes sont assez intéressantes puisqu’elles développent les personnalités de certains personnages, mais aucun retournement ni information majeure ne s’y retrouvent.

La piste de commentaires audio présente sur le premier disque est disponible sur l’épisode 3:00 PM – 4:00 PM et est animée par Kiefer Sutherland et Howard Gordon. Le deuxième disque présente une piste sur l’épisode 5:00 PM – 6:00 PM animée par Evan Katz et Riley Smith. Le troisième disque, pour l’épisode 10:00 PM – 11:00 PM, nous offre les services de Howark Gordon et Sarah Clarke comme commentateurs. 1:00 AM – 2:00 AM, sur le quatrième disque, présente une animation de Joel Surnow et Mary Lynn Rajskub. Le disque cinq nous amène Carlos Bernard, Robert Cochran et Reiko Aylesworth dans l’animation d’une piste sur l’épisode 5:00 AM – 6:00 AM. Finalement, Carlos Bernard est de retour sur le sixième disque, pour l’épisode 10:AM – 11:00 AM, en compagnie de James Badge Dale et Tim Iacofano.

Ces pistes sont toutes relativement intéressantes puisqu’on y apprend dans moults détails le processus de production d’un épisode. Évidemment, les informations commencent à être redondantes d’une piste à l’autre mais les animateurs expliquent aussi l’importance de l’épisode commenté dans la série tout en partageant leurs souvenirs (plus anecdotiques) sur le tournage. De toutes les pistes, ce sont les deux dernières les plus intéressantes tout simplement parce que les animateurs semblent prendre plus de plaisir à l’exercice que tous les autres.

Le septième et dernier disque de ce coffret renferme quelques documentaires très intéressants ainsi que (les fans seront ravis) deux aperçus de la quatrième saison à venir de la série.  Le premier des deux, intitulé Season 4 Teaser, est une bande-annonce de plus de 2 minutes qui montrent en gros ce à quoi on peut s’attendre pour la prochaine journée de Jack Bauer. Beaucoup plus intéressant encore est le Season 4 Promo, un court-métrage de 6 minutes mettant en vedette Kiefer Sutherland qui fait le pont entre les événements de la troisième saison et le début de la quatrième. Attention, il n’y a rien à voir d’aussi excitant qu’un épisode à part entière mais le court-métrage fait effectivement des liens importants entre les deux. À ne pas manquer !

24 : On the Loose (32 mins) jette un regard fascinant sur les dessous du tournage de deux scènes d’action majeures de la saison. Très similaire aux deux documentaires offerts avec la saison 2, ce documentaire propose une vision privilégiée et jamais complaisante de la complexité entourant le tournage de certains épisodes. Les témoignages receuillis auprès des artisans sont tous fascinants.

Boys and their Toys (11 minutes) s’intéresse aux difficultées encourues par l’équipe avant et pendant le tournage d’une scène requérant un F-18… À nouveau, il s’agit d’un segment très, très intéressant.

Biothreat : Beyond the Series (25 mins) dresse des parrallèles inquiétants entre les événements de la saison et les réels dangers d’une attaque bio-terroriste. Il s’agit certainement du moins intéressant des documentaire, son ton alarmiste ayant eu raison de notre patience.

Finalement, en plus d’une bande-annonce pour le film Mr and Mrs Smith, cette édition propose une analyse multi-angle de l’une des principales scène d’action de la saison. Vous avez le choix de voir cette scène via deux caméras différentes, sans découpage ni montage. D’un intérêt moyen seulement.

Il va sans dire que ces suppléments en révèlent beaucoup sur les péripéties de la saison et qu’il ne vaudrait mieux ne pas vous y intéresser tant que vous n’avez pas visionner chacun des épisode.



Conclusion
Malgré que la formule de la série commence immanquablement à sentir le réchauffer, la saison 3 de 24 s’avère à la hauteur des deux précédentes et mérite toute votre attention. Les qualitées qui ont fait des deux premières saison l’une des meilleure série jamais produite pour la télévision sont toujours au rendez-vous. Techniquement, cette édition est très similaire à l’édition DVD de la saison 2. La qualité d’image est très bonne tandis que le mixage sonore est supérieur nos attentes. Les suppléments sont un peu moins étoffé cette fois qu’ils ne l’étaient sur la précédente édition, mais ils sont tout de même nombreux et très intéressants. Que voilà une édition que nous recommandons sans hésiter.


Qualité vidéo:
3,8/5

Qualité audio:
4,0/5

Suppléments:
3,6/5

Rapport qualité/prix:
4,0/5

Note finale:
3,9/5
Auteur: Yannick Savard

Date de publication: 2005-01-07

Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.

Le film

Titre original:
24

Année de sortie:
2003

Pays:

Genre:

Durée:
1060 minutes

Réalisateur (s):

Acteur (s):

Le DVD / Blu-ray

Pochette/couverture:

Distributeur:
Twentieth Century Fox

Produit:
DVD

Nombre de disque:
7 DVD-9 (simple face, double couche)

Format d'image:
1.78:1

Transfert 16:9:
Oui

Certification THX:
Non

Bande(s)-son:
Anglaise Dolby Digital 5.1
Espagnole Dolby 2.0 Surround

Sous-titres:
Anglais
Espagnol

Suppéments:
6 pistes de commentaires audio, 45 scènes coupées, 3 documentaires, court-métrage faisant le pont entre les saisons 3 et 4, bande-annonce de la saison 4, analyse multi-angle d'une scène d'action.

Date de parution:
2004-12-07

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