Marx Brothers Silver Screen Collection (Duck Soup / Horse Feathers / Monkey Business / Animal Crackers / Cocoanuts, The)

Critique
Synopsis/présentation
Les quatre frères Marx, aux prénoms les plus fantasques qui soient à savoir Groucho, Harpo, Chico et Zeppo, forment un groupe de comiques qui a fini par devenir un vrai phénomène culturel. Leur contribution à l'inconscient comique collectif dépasse de très loin le cadre du cinéma qui ne fut pour eux qu'un moyen d'expression de plus, un outil. En effet, il faut bien reconnaître que si le talent, le génie et la folie douce de ce trio (Zeppo est clairement à part) sont absolument indéniables, leur apport au cinéma en tant que 7ème art se situe dans le contenu et non dans l'invention de forme ou de rythme. A part Duck Soup, réalisé par Leo Mc Carey, un cinéaste de qualité qui pourtant affirmera ne pas être satisfait du résultat, tous les autres films présents dans ce coffret sont tout à fait quelconques cinématographiquement parlant. Les réalisateurs qui ont travaillé sur les films des Marx Brothers ont du s'adapter au tourbillon que sont leurs personnages et non l'inverse. Le résultat est donc que les films en tant qu'oeuvres cinématographiques sont plats, sans âme et ne font preuve à aucun moment du fameux point de vue du réalisateur qui permet au film de s'élever alors au-dessus du tout venant de la production. En clair, le sujet de ces films est les Marx Brothers et leur folie, et non la vision que pourrait en donner un cinéaste ou même ne serait-ce qu'une mise en commun des thématiques et délires des frères avec les penchants du réalisateur.
Cela est à notre avis un point aussi bien positif que négatif pour les Marx car si ceux-ci ont réussi à préserver intacte leur propre vision des choses sans jamais se laisser envahir par un cinéaste à la personnalité très marquée, ils se sont également retrouvés cantonnés dans le même type de comédie utilsant toujours les mêmes gags, sans profiter de l'émulation qu'aurait pu connaître leur humour en contact avec un artiste capable de les transcender par le biais de la mise en scène comme cela fut le cas par exemple avec la rencontre puis l'association entre Peter Sellers (génie comique plutôt ingérable) et Blake Edwards. C'est peut-être pour cette raison que les Marx Brothers sont certes très connus mais n'ont jamais davantage marqué les consciences que cela. En effet, Peter Sellers a touché un public plus large que les Marx Brothers du fait d'être sorti de son propre personnage et d'avoir créé conjointement avec Edwards un univers comme celui de l'inspecteur Clouseau ou de The Party, les deux hommes se permettant donc mutuellement de se transcender dans leurs domaines respectifs. Il est clair que l'on ne ressent jamais ce bouillonnement créatif dans les films des Marx Brothers, ceux-ci se contentant de mettre en images les délires des quatre frères sans jamais déranger leur mécanique bien huilée, qui devint alors autant un avantage (une formule rôdée et pro) qu'un inconvénient (une tendance à la répétition).
A notre avis, hormis Duck Soup, les films des Marx ressemblent plus à une sorte de Music-Hall filmé contenant quelques belles idées de mise en scène que des films à part entière. On peut rapprocher cette démarche de l'état d'esprit d'une partie du cinéma qui correspond au théâtre filmé. Nous pensons en fait que les Marx Brothers devaient en fait révéler leur plein potentiel sur scène à Broadway où chaque nouvelle représentation d'un de leurs spectacles devaient donner lieu à de la créativité à tous les niveaux.
Cependant nous ne voulons pas vous décourager de visionner leur oeuvre cinématographique mais plutôt vous prévenir que ce sont les Marx Brothers qui par leur génie comique ont bâti eux-mêmes leur réputation, et non vraiment par l'excellence des films dont ils sont les héros.
Plutôt donc que de détailler le contenu du coffret film par film, nous préférons dresser un portrait frère par frère et noter l'ensemble des artistes s'étant inspirés de façon évidente de leur oeuvre. Les Marx Brothers sont donc quatre frères, Groucho, Chico, Harpo et Zeppo, mais ce dernier est présent dans la troupe uniquement car il fait partie de la fratrie et non pour ses talents comiques, athlétiques ou musicaux à la différence de ses frères. Seule son allure physique avantageuse et son look de jeune premier semblent servir les intrigues (partie la moins intéressante de leurs films) et notamment dans leurs intrigues de coeur où il joue souvent le jeune amoureux transi.
Harpo Marx, donc, est un personnage de fiction résolument étonnant surtout pour son époque. Il est muet dans tous les films et s'appuie sur ce qui pourrait passer pour un handicap pour être le plus farceur et facétieux des trois frères. Il ne faut effectivement pas se fier aux apparences car malgré son air lunaire de pantomime, Harpo est clairement l'obsédé sexuel de la famille et il est toujours surprenant dans des films des années 30 de le voir littéralement harceler toutes les jolies filles qu'il croise, avec un regard souvent gênant tant il ne cache rien de ses intentions lubriques à leur égard. Mais au delà de cette caractéristique déjà fort surprenante, Harpo est aussi le roi des bruitages qui remplacent de façon étonnamment efficace le langage. Il porte ainsi en permanence un grand imperméable qui lui permet de transporter toutes sortes d'objets hétéroclites plus ou moins bruyants qui lui permettent d'exprimer ses sentiments de façon encore plus nette que par ses mimiques. De plus, il est un athlète confirmé qui effectue avec la plus grande désinvolture et impression de facilité les cascades les plus folles. Mais Harpo doit son nom de scène à ses talents de harpistes. En effet, lors de son premier numéro à la harpe nous avons cru qu'il ne faisait que faire semblant de jouer tant ses mouvements parassaient farfelus. Mais en fait il est un réel virtuose à cet instrument ce qui lui permet d'en faire ce qu'il souhaite (mimer un arc ou exagérer à l'extrême les moments où il tire sur les cordes). Cependant, cette virtuosité a aussi son revers de la médaille pour le spectateur car dans chaque film du coffret (excepté Duck Soup), Harpo a droit à sa séance de harpe, toujours sans aucun rapport avec la pseudo intrigue et qui finit par lasser au bout du compte. Mais cela n'est qu'un détail tant ce personnage qui dégage parfois des vibrations presque malsaines est surprenant, marrant et d'une modernité sidérante même si il est l'élément le plus classique du trio de par sa proximité avec le comique slapstick et muet des plus grands du métier (Charlie Chaplin, Buster Keaton ou Harry Langdon).
Chico est lui un personnage plus classique usant d'un humour moins lunaire mais solidement ancré dans une tradition qui assure son succès. Chico s'est donc créé un accent italien à couper au couteau qui lui permet d'aligner de nombreux jeux de mots hilarants. Il sert souvent d'associé à Harpo, étant sa contrepartie parlante et négociatrice. Contrairement à son frère, la gent féminine paraît assez peu l'intéresser, et il semble plus porté sur l'aspect financier des choses. Il est cependant aussi irresponsable et perturbateur que ses frères, ayant souvent même tendance à mettre sur pied les arnaques et les mauvais plans qu'il fait souvent exécuter par Harpo. Mais il est aussi régulièrement associé à Groucho et leur paire est une véritable machine à paroles qui vient généralement toujours à bout de ses interlocuteurs par épuisement verbal. Et pour finir Chico est également un pianiste virtuose qui étonne comme son frère Harpo par la maîtrise totale de son instrument, qui lui permet de faire des gags alors même qu'il est en train de jouer un morceau assez complexe. Malheureusement comme dans le cas précédent, ce talent est plutôt propice à des scènes assez laborieuses de par leur aspect systématique.
Enfin Groucho est sans conteste le plus marquant et le plus talentueux des trois frères. Son personnage à la fausse moustache et aux lunettes rondes à largement dépassé le cadre des Marx Brothers pour devenir une référence et une icône à lui tout seul au même titre que le Charlot de Chaplin, même si il est de façon évidente beaucoup moins universel que le plus célèbre des clochards dont il est presque l'opposé. Groucho est une véritable mitraillette à bons mots et débite avec une aisance et une intelligibilité surprenante (compte tenu de son débit vocal ahurissant) des jeux de mots d'une modernité tout bonnement sidérante. Tous les sujets y passent et sont traités de façon franche et directe voire même souvent moqueuse. Car le fond de commerce de Groucho est d'être à l'aise et décontracté en toutes situations et surtout lorsqu'il ne les maîtrise pas. Il est réellement le roi de l'absurde, à la limite du surréalisme tant ses délires ne semblent pas avoir de limites. Il est comme Harpo un athlète hors pair et déhanche son corps de façon surprenante, sa célèbre marche étant même devenue une de ses marques de fabrique au même titre que son allure générale. Volontier charmeur et gouailleur, lui aussi est très attiré par la gent féminine mais de façon apparamment moins malsaine que Harpo. Il est d'ailleurs souvent le chéri de ces dames et contrairement à Harpo, finit toujours par concrétiser ses amours convoités qui ont également tendance à devenir alors le centre de l'intrigue.
Ces trois frères forment donc une équipe absolument redoutable qui ne recule devant aucun délire afin de satisfaire ses spectateurs. Chaque personnage ajoute sa folie à celle des autres et contaminent généralement l'intégralité des films eux-mêmes. Les autres personnages ne sont généralement que des faire-valoir pour les frères Marx, etant à chaque fois humiliés et trompés.
Il nous semble d'ailleurs que plus que nuls autres comiques, les Marx sont le chainon manquant entre le cartoon et le cinéma en chair et en os. En effet, lorsque l'on voit à la suite d'un film des Marx, un dessin animé Looney Tunes ou même du génial Tex Avery, celui-ci semble tout droit sorti du même moule, recélant de la même énergie et du même délire ambiant. A ce titre, une séquence de The Cocoanuts semble anticiper les délires de Tex Avery de façon vraiment troublante. Les trois frères ont donc créé une scène hilarante et novatrice (du moins nous semble-t-il) au cours de laquelle trois portes différentes du décor vont leur permettre d'entrer et quitter la scène sur un rythme de plus en plus rapide et de façon de plus en plus anarchique, ce qui évoque bien évidemment le penchant marqué de Tex Avery pour les portes. Ce dernier s'est affranchi des limites physiques d'un tournage en live en créant des portes au sol et au plafond mais il ne fait nul doute que si cela avait été physiquement possible, les Marx l'auraient fait. De même, les trois frères paraissent aussi irrévérencieux et turbulants que les personnages de n'importe quel cartoon, si ce n'est plus. Harpo par ses bruitages constants rappelle les innombrables bruits étranges mais expressifs qui ont fait la gloire de nombreux dessins animés. L'univers de l'entertainment mêlant chants, danses, pantomime etc... est également autant au coeur de l'oeuvre des Marx que de celle de l'histoire des cartoons les plus irrévérencieux. C'est d'ailleurs également l'un des points faibles de leurs films. En effet, lorsque l'inspiration semble manquer, les personnages poussent la chansonette (parfois marrante souvent trés ennuyeuse) et se mettent à danser sans vraiment de logique apparente ni même d'intérêt pour le spectateur, du moins pour le type de spectateur que nous sommes.
Au final ce qui paraît le plus surprenant chez les Marx Brothers est qu'à eux trois, ils semblent anticiper toutes les générations de grands comiques à venir à des degrés plus ou moins divers. Ainsi, le nonsense poussé à ses limites extrêmes par le collectif des Monty Python et ce aussi bien à la télévision que dans leurs films semble tout droit sorti des élucubrations sans queue ni tête des Marx. D'ailleurs les seuls films (que nous ayons vu) dont la forme se rapproche de ceux des Marx sont ceux des Monty Python qui par leur côté décousu, traversé de chansons et danses d'un humour fulgurant font penser à ce qu'aurait pu donner un film des Marx si ils avaient rencontré un réalisateur qui les comprenne et accepte de les suivre dans leurs délires.
Seul le film Duck Soup réalisé par Leo Mc Carey apparaît au-dessus du lot et surtout semble être un "vrai" film en ce sens où il intègre les Marx et leurs délires en son sein, alors que les autres ne semblent être que des supports entièrement organisés autour des quatre frères. Leo Mc Carey est un réalisateur dont la personnalité et le talent sont indéniables, contrairement à Norman Z. Mc Leod ou aux autres réalisateurs des films des Marx. On lui doit entre autre Make way for Tomorrow (1937), Love Affair et son remake An Affair to remember (1939 et 1957), Going my way (1944) et The Bells of St Mary's (1945). Duck Soup est un projet qui lui fut presque imposé par l'insistance conjointe des studios et des frères Marx eux-mêmes. Il avoua pourtant ne jamais réellement avoir été intéressé par l'histoire ni par le fait de tourner avec les quatre trublions. Il dut certainement y avoir conflit de vision durant le tournage du film qui ne s'en ressent pas en tant que tel mais qui, paradoxalement pour le seul "grand film" tourné par les Marx, soit aussi le moins représentatif de leur oeuvre par ses différences flagrantes avec le schéma classique d'un film estampillé Marx. Ainsi Duck Soup est leur seul film à adopter un scénario digne de ce nom et surtout le seul à ne pas comporter d'histoire d'amour secondaire et inutile, à n'avoir qu'un nombre limité de numéros musicaux et chantants et parfaitement en accord avec les évènements qui plus est. Cependant le film est aussi assez atypique par rapport au reste de l'oeuvre de Mc Carey en ce sens que même si il sut canaliser la folie des quatre frères, un film des Marx Brothers reste un film des Marx Brothers. Duck Soup est de plus très étonnant en ce sens que de par son sujet et les thématiques suggérées, il anticipe de quelques années le génial The Great Dictator de Chaplin. Ainsi Duck Soup introduit par touches comiques le thème dictatorial mais ne développe jamais comme le fera Chaplin, restant toujours le plus léger, insouciant et délirant possible. Par contre, la sensation d'absurde et d'incohérence qui est forcément lié au Marx Brothers ajoute une dimension inédite au film qui utilise au final une arme vraiment redoutable afin de fustiger les principes facistes : la loufoquerie et le ridicule. Ainsi Groucho est un dictateur "par hasard" qui dirige donc de façon totalement abérrante un pays cyniquement appelé Freedonia et va volontairement provoquer la guerre avec son voisin sans raison apparente. Cette désinvolture et ce sens du n'importe quoi mettent en valeur la folie qui habite souvent les personnages mégalomaniaques que sont les vrais dictateurs et leurs entourages. Le film est bâti sur un rythme effréné et incessant et du coup cet aspect passe au second plan lors du premier visionnage, mais voila une oeuvre qui aurait pu marquer le début d'une nouvelle direction pour les Marx qui en resteront à ce brillant coup d'essai.
Vous l'aurez compris, nous avons beaucoup apprécié la découverte de l'univers unique des Marx Brothers et même si nous mentionnons plusieurs faiblesses de la partie de leur oeuvre contenue dans ce coffret, il ne fait nul doute que ceux d'entre vous qui les connaissent déjà s'en régaleront à nouveau. Pour ceux qui comme nous en feront la découverte, nous ne pouvons que vous conseiller de vous préparer à ces "limitations" afin d'apprécier au mieux la folie créatrice et contagieuse de la famille la plus délirante du monde.
Image
Les images sont présentées au format respecté de 1.33:1 d'après des transferts 4:3.
La définition générale des films évolue au fur et à mesure de leur année de production mais reste dans l'ensemble assez décevante du fait que la Universal n'ait pas jugé bon de dignement restaurer ces oeuvres. The Cocoanuts et Animal Crackers sont de façon logique les moins performants du lot dans ce domaine, offrant des passages réellement atroces qui alternent avec d'autres passages tout à fait corrects. Les interpositifs sont malheureusement tous sales voire pire selon les films. Les points, traits et rayures sont légions mais étant donné l'âge des films s'avèrent moins gênants que prévu. Comme pour la définition générale, la qualité des films dans ce domaine augmente au fur et à mesure des années. Les contrastes sont correctement gérés si l'on prend en compte les années de production des films, et les brillances sont majoritairement évitées. Les scènes sombres sont assez mal rendues en grande partie à cause de noirs peu profonds et purs. Seul Duck Soup est satifsaisant à ce niveau, sans pour autant atteindre des sommets. La partie numérique de ces transferts est satisfaisante car ne générant (et heureusement) aucun défaut artificiel notable.
A noter que les transferts de The Cocoanuts et Animal Crackers souffrent de grosses différences de qualité selon les scènes, comme si les transferts présentés provenaient de copies différentes dans des états variables. Cependant si cela est surprenant et gênant au début de visionnage, ces défauts finissent par presque s'oublier.
Dans l'ensemble et au vu des éditions déjà existantes de ces films, ce coffret peut être considéré comme qualitativement acceptable (même si inégale). Cependant étant donné la notoriété des Marx Brothers et de leur apport indéniable au monde de la comédie, la Universal aurait tout de même pu faire un effort de remasterisation. D'autant plus que comme nous le signalons, la qualité de départ n'est pas remarquable mais formait une base suffisante pour qu'un travail de remasterisation complet puisse être vraiment bénéfique et visible.
Son
Les bandes-son sont disponibles en Anglais (Dolby Digital 1.0 mono) et Espagnol, sauf pour The Cocoanuts qui est uniquement en Anglais.
La dynamique des bandes-son anglaises augmente qualitativement au fur et à mesure des années, restant toutefois extrêmement limitée. Mais il faut penser que The Cocoanuts a été tourné seulement deux années après l'avènement du muet. Les musiques sont restituées au mieux avec de tels éléments d'époque non restaurés. C'est à dire que le haut et le bas du spectre souffrent de distortions caractéristiques des films du début du cinéma parlant. Elles sont toutefois bien intégrées au reste des bandes-son. Les dialogues sont curieusement assez bien compréhensibles malgré la présence assez marquée de parasites et distortions dans les hautes fréquences. Noous précisons que bien évidemment il serait auditivement suicidaire de vouloir regarder ces films à haut niveau sonore. Les basses fréquences sont bien logiquement absentes de tous ces transferts mais cela est imputable à leur grand âge plus qu'à la qualité de ce coffret.
Les sous-titres sont disponibles en Anglais, Français et Espagnol.
Comme pour l'image, nous trouvons fort regrettable que la Universal n'ait jugé valable de remixer ces bandes-son qui, malgré leurs limitations et défauts, auraient fourni un support correct pour un travail de restauration en profondeur. En conséquence, l'ensemble est donc acceptable mais aurait mérité un sérieux travail de la part de l'éditeur qui malheureusement a décidé de passer outre.
Suppléments/menus
Une section très décevante surtout pour un coffret aussi imposant d'aspect extérieur.
En effet, seuls Animal Cracker, Horse Feather et Duck Soup offrent une bande-annonce d'époque sur leurs DVD respectifs et qui plus est de qualité vraiment excécrable. Le disque de suppléments est en fait constitué de trois "interviews" télévisées différentes. La première date de 1961 et démontre que Harpo Marx malgré les années n'a rien perdu de son talent et déconcerte ses hôtes pendant 7 minutes assez hilarantes. La suivante nous permet de découvrir le vrai visage de Groucho Marx en 1963, durant 5 minutes où contrairement à son frère, il se montre assez tendu et peu conforme à l'image de son personnage de cinéma. A noter que ces deux parties sont d'une qualité excécrable aussi. Le dernier segment est lui une interview du fils de Harpo en 1985, à l'occasion de laquelle il parle brièvement de son pêre en tant que personne et présente quelques extraits de vidéo personnelles familiales durant 5 minutes.
A noter tout de même un coffret en forme de livre du plus bel effet. En son centre et malheureusement attaché physiquement au coffret est disponible un livret de 40 pages comprenant les affiches originales des films, quelques photos intéressantes et des notes de production beaucoup trop brèves pour être réellement intéressantes.
Un ensemble donc très très léger surtout lorsque l'on considère le travail éditorial qu'il aurait été possible de faire sur l'influence énorme et indéniable qu'ont eu les quatres frères sur la comédie en général.
Conclusion
Un coffret en demi-teintes puisqu'il nous offre la possibilité de voir ou revoir les premiers films des célèbres frères dans des conditions certes décevantes mais finalement correctes vis à vis de l'âge des oeuvres. Cependant l'absence de travail de nettoyage au niveau de l'image ou du son de la part d'un grand éditeur comme la Unviersal, qui plus est sur un coffret à l'aspect aussi luxueux que celui-ci, est inadmissible. Toutefois, malgré cette faute, le coffret est regardable et le génie et la folie des frères Marx associés à un tarif de vente très attractif font que nous recommandons cet achat.
Le fait de pouvoir dans notre cas découvrir le style inimitable des Marx Brothers dans leurs premières incursions dans le 7ème art est une bénédiction. Certes, aucun des 5 films présents sur le coffret n'a d'intérêt au niveau cinématographique, mais c'est bel et bien la profonde modernité du trio comique des Marx (Zeppo est clairement à part) qui fait tout l'intérêt de ce coffret. Il est en effet sidérant pour un cinéphile amateur de comédies, de découvrir le génie de cette troupe de comiques qui semble avoir presque tout inventé en matière d'humour moderne. Ainsi rapidement on retrouve leur influence dans les cartoons Looney Tunes, chez Tex Avery, chez les Monty Pyhton et nombre d'autres humoristes marquants. Il touchent à tous les domaines de l'humour avec une réussite égale, du comique physique, de répartie, sur les accents, la pantomime. En bref, ce coffret vous permettra de découvrir la réunion de comiques la plus étonnante qui soit et en cela il s'avère quasi indispensable dans toute dvdthèque qui se respecte.
Les quatre frères Marx, aux prénoms les plus fantasques qui soient à savoir Groucho, Harpo, Chico et Zeppo, forment un groupe de comiques qui a fini par devenir un vrai phénomène culturel. Leur contribution à l'inconscient comique collectif dépasse de très loin le cadre du cinéma qui ne fut pour eux qu'un moyen d'expression de plus, un outil. En effet, il faut bien reconnaître que si le talent, le génie et la folie douce de ce trio (Zeppo est clairement à part) sont absolument indéniables, leur apport au cinéma en tant que 7ème art se situe dans le contenu et non dans l'invention de forme ou de rythme. A part Duck Soup, réalisé par Leo Mc Carey, un cinéaste de qualité qui pourtant affirmera ne pas être satisfait du résultat, tous les autres films présents dans ce coffret sont tout à fait quelconques cinématographiquement parlant. Les réalisateurs qui ont travaillé sur les films des Marx Brothers ont du s'adapter au tourbillon que sont leurs personnages et non l'inverse. Le résultat est donc que les films en tant qu'oeuvres cinématographiques sont plats, sans âme et ne font preuve à aucun moment du fameux point de vue du réalisateur qui permet au film de s'élever alors au-dessus du tout venant de la production. En clair, le sujet de ces films est les Marx Brothers et leur folie, et non la vision que pourrait en donner un cinéaste ou même ne serait-ce qu'une mise en commun des thématiques et délires des frères avec les penchants du réalisateur.
Cela est à notre avis un point aussi bien positif que négatif pour les Marx car si ceux-ci ont réussi à préserver intacte leur propre vision des choses sans jamais se laisser envahir par un cinéaste à la personnalité très marquée, ils se sont également retrouvés cantonnés dans le même type de comédie utilsant toujours les mêmes gags, sans profiter de l'émulation qu'aurait pu connaître leur humour en contact avec un artiste capable de les transcender par le biais de la mise en scène comme cela fut le cas par exemple avec la rencontre puis l'association entre Peter Sellers (génie comique plutôt ingérable) et Blake Edwards. C'est peut-être pour cette raison que les Marx Brothers sont certes très connus mais n'ont jamais davantage marqué les consciences que cela. En effet, Peter Sellers a touché un public plus large que les Marx Brothers du fait d'être sorti de son propre personnage et d'avoir créé conjointement avec Edwards un univers comme celui de l'inspecteur Clouseau ou de The Party, les deux hommes se permettant donc mutuellement de se transcender dans leurs domaines respectifs. Il est clair que l'on ne ressent jamais ce bouillonnement créatif dans les films des Marx Brothers, ceux-ci se contentant de mettre en images les délires des quatre frères sans jamais déranger leur mécanique bien huilée, qui devint alors autant un avantage (une formule rôdée et pro) qu'un inconvénient (une tendance à la répétition).
A notre avis, hormis Duck Soup, les films des Marx ressemblent plus à une sorte de Music-Hall filmé contenant quelques belles idées de mise en scène que des films à part entière. On peut rapprocher cette démarche de l'état d'esprit d'une partie du cinéma qui correspond au théâtre filmé. Nous pensons en fait que les Marx Brothers devaient en fait révéler leur plein potentiel sur scène à Broadway où chaque nouvelle représentation d'un de leurs spectacles devaient donner lieu à de la créativité à tous les niveaux.
Cependant nous ne voulons pas vous décourager de visionner leur oeuvre cinématographique mais plutôt vous prévenir que ce sont les Marx Brothers qui par leur génie comique ont bâti eux-mêmes leur réputation, et non vraiment par l'excellence des films dont ils sont les héros.
Plutôt donc que de détailler le contenu du coffret film par film, nous préférons dresser un portrait frère par frère et noter l'ensemble des artistes s'étant inspirés de façon évidente de leur oeuvre. Les Marx Brothers sont donc quatre frères, Groucho, Chico, Harpo et Zeppo, mais ce dernier est présent dans la troupe uniquement car il fait partie de la fratrie et non pour ses talents comiques, athlétiques ou musicaux à la différence de ses frères. Seule son allure physique avantageuse et son look de jeune premier semblent servir les intrigues (partie la moins intéressante de leurs films) et notamment dans leurs intrigues de coeur où il joue souvent le jeune amoureux transi.
Harpo Marx, donc, est un personnage de fiction résolument étonnant surtout pour son époque. Il est muet dans tous les films et s'appuie sur ce qui pourrait passer pour un handicap pour être le plus farceur et facétieux des trois frères. Il ne faut effectivement pas se fier aux apparences car malgré son air lunaire de pantomime, Harpo est clairement l'obsédé sexuel de la famille et il est toujours surprenant dans des films des années 30 de le voir littéralement harceler toutes les jolies filles qu'il croise, avec un regard souvent gênant tant il ne cache rien de ses intentions lubriques à leur égard. Mais au delà de cette caractéristique déjà fort surprenante, Harpo est aussi le roi des bruitages qui remplacent de façon étonnamment efficace le langage. Il porte ainsi en permanence un grand imperméable qui lui permet de transporter toutes sortes d'objets hétéroclites plus ou moins bruyants qui lui permettent d'exprimer ses sentiments de façon encore plus nette que par ses mimiques. De plus, il est un athlète confirmé qui effectue avec la plus grande désinvolture et impression de facilité les cascades les plus folles. Mais Harpo doit son nom de scène à ses talents de harpistes. En effet, lors de son premier numéro à la harpe nous avons cru qu'il ne faisait que faire semblant de jouer tant ses mouvements parassaient farfelus. Mais en fait il est un réel virtuose à cet instrument ce qui lui permet d'en faire ce qu'il souhaite (mimer un arc ou exagérer à l'extrême les moments où il tire sur les cordes). Cependant, cette virtuosité a aussi son revers de la médaille pour le spectateur car dans chaque film du coffret (excepté Duck Soup), Harpo a droit à sa séance de harpe, toujours sans aucun rapport avec la pseudo intrigue et qui finit par lasser au bout du compte. Mais cela n'est qu'un détail tant ce personnage qui dégage parfois des vibrations presque malsaines est surprenant, marrant et d'une modernité sidérante même si il est l'élément le plus classique du trio de par sa proximité avec le comique slapstick et muet des plus grands du métier (Charlie Chaplin, Buster Keaton ou Harry Langdon).
Chico est lui un personnage plus classique usant d'un humour moins lunaire mais solidement ancré dans une tradition qui assure son succès. Chico s'est donc créé un accent italien à couper au couteau qui lui permet d'aligner de nombreux jeux de mots hilarants. Il sert souvent d'associé à Harpo, étant sa contrepartie parlante et négociatrice. Contrairement à son frère, la gent féminine paraît assez peu l'intéresser, et il semble plus porté sur l'aspect financier des choses. Il est cependant aussi irresponsable et perturbateur que ses frères, ayant souvent même tendance à mettre sur pied les arnaques et les mauvais plans qu'il fait souvent exécuter par Harpo. Mais il est aussi régulièrement associé à Groucho et leur paire est une véritable machine à paroles qui vient généralement toujours à bout de ses interlocuteurs par épuisement verbal. Et pour finir Chico est également un pianiste virtuose qui étonne comme son frère Harpo par la maîtrise totale de son instrument, qui lui permet de faire des gags alors même qu'il est en train de jouer un morceau assez complexe. Malheureusement comme dans le cas précédent, ce talent est plutôt propice à des scènes assez laborieuses de par leur aspect systématique.
Enfin Groucho est sans conteste le plus marquant et le plus talentueux des trois frères. Son personnage à la fausse moustache et aux lunettes rondes à largement dépassé le cadre des Marx Brothers pour devenir une référence et une icône à lui tout seul au même titre que le Charlot de Chaplin, même si il est de façon évidente beaucoup moins universel que le plus célèbre des clochards dont il est presque l'opposé. Groucho est une véritable mitraillette à bons mots et débite avec une aisance et une intelligibilité surprenante (compte tenu de son débit vocal ahurissant) des jeux de mots d'une modernité tout bonnement sidérante. Tous les sujets y passent et sont traités de façon franche et directe voire même souvent moqueuse. Car le fond de commerce de Groucho est d'être à l'aise et décontracté en toutes situations et surtout lorsqu'il ne les maîtrise pas. Il est réellement le roi de l'absurde, à la limite du surréalisme tant ses délires ne semblent pas avoir de limites. Il est comme Harpo un athlète hors pair et déhanche son corps de façon surprenante, sa célèbre marche étant même devenue une de ses marques de fabrique au même titre que son allure générale. Volontier charmeur et gouailleur, lui aussi est très attiré par la gent féminine mais de façon apparamment moins malsaine que Harpo. Il est d'ailleurs souvent le chéri de ces dames et contrairement à Harpo, finit toujours par concrétiser ses amours convoités qui ont également tendance à devenir alors le centre de l'intrigue.
Ces trois frères forment donc une équipe absolument redoutable qui ne recule devant aucun délire afin de satisfaire ses spectateurs. Chaque personnage ajoute sa folie à celle des autres et contaminent généralement l'intégralité des films eux-mêmes. Les autres personnages ne sont généralement que des faire-valoir pour les frères Marx, etant à chaque fois humiliés et trompés.
Il nous semble d'ailleurs que plus que nuls autres comiques, les Marx sont le chainon manquant entre le cartoon et le cinéma en chair et en os. En effet, lorsque l'on voit à la suite d'un film des Marx, un dessin animé Looney Tunes ou même du génial Tex Avery, celui-ci semble tout droit sorti du même moule, recélant de la même énergie et du même délire ambiant. A ce titre, une séquence de The Cocoanuts semble anticiper les délires de Tex Avery de façon vraiment troublante. Les trois frères ont donc créé une scène hilarante et novatrice (du moins nous semble-t-il) au cours de laquelle trois portes différentes du décor vont leur permettre d'entrer et quitter la scène sur un rythme de plus en plus rapide et de façon de plus en plus anarchique, ce qui évoque bien évidemment le penchant marqué de Tex Avery pour les portes. Ce dernier s'est affranchi des limites physiques d'un tournage en live en créant des portes au sol et au plafond mais il ne fait nul doute que si cela avait été physiquement possible, les Marx l'auraient fait. De même, les trois frères paraissent aussi irrévérencieux et turbulants que les personnages de n'importe quel cartoon, si ce n'est plus. Harpo par ses bruitages constants rappelle les innombrables bruits étranges mais expressifs qui ont fait la gloire de nombreux dessins animés. L'univers de l'entertainment mêlant chants, danses, pantomime etc... est également autant au coeur de l'oeuvre des Marx que de celle de l'histoire des cartoons les plus irrévérencieux. C'est d'ailleurs également l'un des points faibles de leurs films. En effet, lorsque l'inspiration semble manquer, les personnages poussent la chansonette (parfois marrante souvent trés ennuyeuse) et se mettent à danser sans vraiment de logique apparente ni même d'intérêt pour le spectateur, du moins pour le type de spectateur que nous sommes.
Au final ce qui paraît le plus surprenant chez les Marx Brothers est qu'à eux trois, ils semblent anticiper toutes les générations de grands comiques à venir à des degrés plus ou moins divers. Ainsi, le nonsense poussé à ses limites extrêmes par le collectif des Monty Python et ce aussi bien à la télévision que dans leurs films semble tout droit sorti des élucubrations sans queue ni tête des Marx. D'ailleurs les seuls films (que nous ayons vu) dont la forme se rapproche de ceux des Marx sont ceux des Monty Python qui par leur côté décousu, traversé de chansons et danses d'un humour fulgurant font penser à ce qu'aurait pu donner un film des Marx si ils avaient rencontré un réalisateur qui les comprenne et accepte de les suivre dans leurs délires.
Seul le film Duck Soup réalisé par Leo Mc Carey apparaît au-dessus du lot et surtout semble être un "vrai" film en ce sens où il intègre les Marx et leurs délires en son sein, alors que les autres ne semblent être que des supports entièrement organisés autour des quatre frères. Leo Mc Carey est un réalisateur dont la personnalité et le talent sont indéniables, contrairement à Norman Z. Mc Leod ou aux autres réalisateurs des films des Marx. On lui doit entre autre Make way for Tomorrow (1937), Love Affair et son remake An Affair to remember (1939 et 1957), Going my way (1944) et The Bells of St Mary's (1945). Duck Soup est un projet qui lui fut presque imposé par l'insistance conjointe des studios et des frères Marx eux-mêmes. Il avoua pourtant ne jamais réellement avoir été intéressé par l'histoire ni par le fait de tourner avec les quatre trublions. Il dut certainement y avoir conflit de vision durant le tournage du film qui ne s'en ressent pas en tant que tel mais qui, paradoxalement pour le seul "grand film" tourné par les Marx, soit aussi le moins représentatif de leur oeuvre par ses différences flagrantes avec le schéma classique d'un film estampillé Marx. Ainsi Duck Soup est leur seul film à adopter un scénario digne de ce nom et surtout le seul à ne pas comporter d'histoire d'amour secondaire et inutile, à n'avoir qu'un nombre limité de numéros musicaux et chantants et parfaitement en accord avec les évènements qui plus est. Cependant le film est aussi assez atypique par rapport au reste de l'oeuvre de Mc Carey en ce sens que même si il sut canaliser la folie des quatre frères, un film des Marx Brothers reste un film des Marx Brothers. Duck Soup est de plus très étonnant en ce sens que de par son sujet et les thématiques suggérées, il anticipe de quelques années le génial The Great Dictator de Chaplin. Ainsi Duck Soup introduit par touches comiques le thème dictatorial mais ne développe jamais comme le fera Chaplin, restant toujours le plus léger, insouciant et délirant possible. Par contre, la sensation d'absurde et d'incohérence qui est forcément lié au Marx Brothers ajoute une dimension inédite au film qui utilise au final une arme vraiment redoutable afin de fustiger les principes facistes : la loufoquerie et le ridicule. Ainsi Groucho est un dictateur "par hasard" qui dirige donc de façon totalement abérrante un pays cyniquement appelé Freedonia et va volontairement provoquer la guerre avec son voisin sans raison apparente. Cette désinvolture et ce sens du n'importe quoi mettent en valeur la folie qui habite souvent les personnages mégalomaniaques que sont les vrais dictateurs et leurs entourages. Le film est bâti sur un rythme effréné et incessant et du coup cet aspect passe au second plan lors du premier visionnage, mais voila une oeuvre qui aurait pu marquer le début d'une nouvelle direction pour les Marx qui en resteront à ce brillant coup d'essai.
Vous l'aurez compris, nous avons beaucoup apprécié la découverte de l'univers unique des Marx Brothers et même si nous mentionnons plusieurs faiblesses de la partie de leur oeuvre contenue dans ce coffret, il ne fait nul doute que ceux d'entre vous qui les connaissent déjà s'en régaleront à nouveau. Pour ceux qui comme nous en feront la découverte, nous ne pouvons que vous conseiller de vous préparer à ces "limitations" afin d'apprécier au mieux la folie créatrice et contagieuse de la famille la plus délirante du monde.
Image
Les images sont présentées au format respecté de 1.33:1 d'après des transferts 4:3.
La définition générale des films évolue au fur et à mesure de leur année de production mais reste dans l'ensemble assez décevante du fait que la Universal n'ait pas jugé bon de dignement restaurer ces oeuvres. The Cocoanuts et Animal Crackers sont de façon logique les moins performants du lot dans ce domaine, offrant des passages réellement atroces qui alternent avec d'autres passages tout à fait corrects. Les interpositifs sont malheureusement tous sales voire pire selon les films. Les points, traits et rayures sont légions mais étant donné l'âge des films s'avèrent moins gênants que prévu. Comme pour la définition générale, la qualité des films dans ce domaine augmente au fur et à mesure des années. Les contrastes sont correctement gérés si l'on prend en compte les années de production des films, et les brillances sont majoritairement évitées. Les scènes sombres sont assez mal rendues en grande partie à cause de noirs peu profonds et purs. Seul Duck Soup est satifsaisant à ce niveau, sans pour autant atteindre des sommets. La partie numérique de ces transferts est satisfaisante car ne générant (et heureusement) aucun défaut artificiel notable.
A noter que les transferts de The Cocoanuts et Animal Crackers souffrent de grosses différences de qualité selon les scènes, comme si les transferts présentés provenaient de copies différentes dans des états variables. Cependant si cela est surprenant et gênant au début de visionnage, ces défauts finissent par presque s'oublier.
Dans l'ensemble et au vu des éditions déjà existantes de ces films, ce coffret peut être considéré comme qualitativement acceptable (même si inégale). Cependant étant donné la notoriété des Marx Brothers et de leur apport indéniable au monde de la comédie, la Universal aurait tout de même pu faire un effort de remasterisation. D'autant plus que comme nous le signalons, la qualité de départ n'est pas remarquable mais formait une base suffisante pour qu'un travail de remasterisation complet puisse être vraiment bénéfique et visible.
Son
Les bandes-son sont disponibles en Anglais (Dolby Digital 1.0 mono) et Espagnol, sauf pour The Cocoanuts qui est uniquement en Anglais.
La dynamique des bandes-son anglaises augmente qualitativement au fur et à mesure des années, restant toutefois extrêmement limitée. Mais il faut penser que The Cocoanuts a été tourné seulement deux années après l'avènement du muet. Les musiques sont restituées au mieux avec de tels éléments d'époque non restaurés. C'est à dire que le haut et le bas du spectre souffrent de distortions caractéristiques des films du début du cinéma parlant. Elles sont toutefois bien intégrées au reste des bandes-son. Les dialogues sont curieusement assez bien compréhensibles malgré la présence assez marquée de parasites et distortions dans les hautes fréquences. Noous précisons que bien évidemment il serait auditivement suicidaire de vouloir regarder ces films à haut niveau sonore. Les basses fréquences sont bien logiquement absentes de tous ces transferts mais cela est imputable à leur grand âge plus qu'à la qualité de ce coffret.
Les sous-titres sont disponibles en Anglais, Français et Espagnol.
Comme pour l'image, nous trouvons fort regrettable que la Universal n'ait jugé valable de remixer ces bandes-son qui, malgré leurs limitations et défauts, auraient fourni un support correct pour un travail de restauration en profondeur. En conséquence, l'ensemble est donc acceptable mais aurait mérité un sérieux travail de la part de l'éditeur qui malheureusement a décidé de passer outre.
Suppléments/menus
Une section très décevante surtout pour un coffret aussi imposant d'aspect extérieur.
En effet, seuls Animal Cracker, Horse Feather et Duck Soup offrent une bande-annonce d'époque sur leurs DVD respectifs et qui plus est de qualité vraiment excécrable. Le disque de suppléments est en fait constitué de trois "interviews" télévisées différentes. La première date de 1961 et démontre que Harpo Marx malgré les années n'a rien perdu de son talent et déconcerte ses hôtes pendant 7 minutes assez hilarantes. La suivante nous permet de découvrir le vrai visage de Groucho Marx en 1963, durant 5 minutes où contrairement à son frère, il se montre assez tendu et peu conforme à l'image de son personnage de cinéma. A noter que ces deux parties sont d'une qualité excécrable aussi. Le dernier segment est lui une interview du fils de Harpo en 1985, à l'occasion de laquelle il parle brièvement de son pêre en tant que personne et présente quelques extraits de vidéo personnelles familiales durant 5 minutes.
A noter tout de même un coffret en forme de livre du plus bel effet. En son centre et malheureusement attaché physiquement au coffret est disponible un livret de 40 pages comprenant les affiches originales des films, quelques photos intéressantes et des notes de production beaucoup trop brèves pour être réellement intéressantes.
Un ensemble donc très très léger surtout lorsque l'on considère le travail éditorial qu'il aurait été possible de faire sur l'influence énorme et indéniable qu'ont eu les quatres frères sur la comédie en général.
Conclusion
Un coffret en demi-teintes puisqu'il nous offre la possibilité de voir ou revoir les premiers films des célèbres frères dans des conditions certes décevantes mais finalement correctes vis à vis de l'âge des oeuvres. Cependant l'absence de travail de nettoyage au niveau de l'image ou du son de la part d'un grand éditeur comme la Unviersal, qui plus est sur un coffret à l'aspect aussi luxueux que celui-ci, est inadmissible. Toutefois, malgré cette faute, le coffret est regardable et le génie et la folie des frères Marx associés à un tarif de vente très attractif font que nous recommandons cet achat.
Le fait de pouvoir dans notre cas découvrir le style inimitable des Marx Brothers dans leurs premières incursions dans le 7ème art est une bénédiction. Certes, aucun des 5 films présents sur le coffret n'a d'intérêt au niveau cinématographique, mais c'est bel et bien la profonde modernité du trio comique des Marx (Zeppo est clairement à part) qui fait tout l'intérêt de ce coffret. Il est en effet sidérant pour un cinéphile amateur de comédies, de découvrir le génie de cette troupe de comiques qui semble avoir presque tout inventé en matière d'humour moderne. Ainsi rapidement on retrouve leur influence dans les cartoons Looney Tunes, chez Tex Avery, chez les Monty Pyhton et nombre d'autres humoristes marquants. Il touchent à tous les domaines de l'humour avec une réussite égale, du comique physique, de répartie, sur les accents, la pantomime. En bref, ce coffret vous permettra de découvrir la réunion de comiques la plus étonnante qui soit et en cela il s'avère quasi indispensable dans toute dvdthèque qui se respecte.
Qualité vidéo:
2,5/5
Qualité audio:
2,5/5
Suppléments:
2,0/5
Rapport qualité/prix:
3,2/5
Note finale:
2,8/5
Auteur: Stefan Rousseau
Date de publication: 2004-12-24
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.
Date de publication: 2004-12-24
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.