Synopsis/présentation
Voici donc le volume 2 de Kill Bill, le quatrième film de Quentin Tarantino, cette histoire de vengeance sanglante que le réalisateur et le studio ont préféré sortir en deux volumes plutôt que de faire des coupes ou de sortir un film de plus de quatre heures. Le montage correspondant à l'intention originelle du film (d'une seule traite) a tout de même été projeté à quelques occasions (notamment lors du dernier festival de Cannes, où Tarantino présidait le jury), et il y a des rumeurs persistantes indiquant la possibilité d'une diffusion limitée de cette version en Amérique du Nord.

Ce volume 2 contient donc les 5 derniers chapitres de l'histoire commencée dans le volume 1. Dès l'ouverture, nous retrouvons la Mariée (Uma Thurman), au volant d'une Volkswagen Karmann Ghia décapotable, en route pour rejoindre Bill et le tuer. Lors des différents chapitres de cette histoire, racontée de façon non-linéaire, la réponse a beaucoup de questions posées dans le volume 1 nous est donnée. On apprend ainsi le mobile de Bill (le pourquoi du massacre dans la chapelle à El Paso), l'identité de la Mariée / Black Mamba (que les plus observateurs avaient pu voir sur le billet d'avion dans le volume 1), pourquoi Elle Driver / California Mountain Snake (Daryl Hannah) a perdu un oeil, et bien d'autres révélations surprenantes.

S'il s'agit bien du même film que le volume 1, le ton de ces 5 derniers chapitres est tout de même bien différent, et le nombre de morts nettement moins élevé. Si la violence est toujours bien présente, elle s'exprime de façon différente. Pas de scène de massacre épique de massacre comme dans la fameuse séquence du retaurant donc, mais plutôt des combats singuliers se terminant de façon parfois surprenante (et parfois de façon totalement téléphonée).

Les références et les clins d'oeil à de nombreux films de genre et à de nombreux genres de films sont évidemment toujours présents. Si l'accent était mis sur le cinéma Japonais dans le volume 1, le cinéma Chinois (ou Hong-Kongais) et les westerns sont ici à l'honneur. Les scènes d'entraînement au kung-fu sous la houlette du méprisant maître Pai Mei (Gordon Liu, qui jouait le rôle de Johnny Mo dans le premier volume) en sont un brillant exemple. Pai Mei (nom signifiant "sourcil blanc") est un personnage qui apparaît dans de nombreux films produits par les frères Shaw dans les décennies 1970-1980. En ce qui concerne les westerns, les amateurs remarqueront notamment des références évidentes aux célèbres "westerns-spaghetti" de Sergio Leone, notamment Pour une poignée de dollars et Il était une fois dans l'Ouest. Des clins d'oeil aux précédents films de Tarantino sont bien entendu légion.

Les prestations offertes par les acteurs correspondent tout à fait au ton de cette oeuvre. Les acteurs sont excellents malgré la volontaire stupidité des dialogues. Michael Madsen et David Carradine (dont on voit enfin le visage) sont particulièrement en forme, tout comme Gordon Liu, qui joue ici le rôle de son ennemi de toujours dans les films des frères Shaw, un rôle bien différent (et avec un peu plus de texte) de celui qu'il jouait dans le premier Kill Bill. Uma Thurman est égale à elle-même, impeccable dans le rôle de la Mariée.

Si ce volume parait plus construit que le précédent, c'est sans doute dû au fait que la violence est différente, nettement moins débordante et jubilatoire. La construction des deux films est en fait très comparable, et forme un ensemble d'autant plus cohérent lorsqu'on considère ces deux volets comme étant un seul et même film.

L'ensemble forme une oeuvre décidément très divertissante, même s'il ne s'agit pas là du (ou des) film le plus intelligent de ces dernières années. Cette sanglante histoire de vengeance et les innombrables références contenues dans ses deux volets laisseront sans aucun doute une marque dans l'esprit des amateurs de films d'action de tout poil, et des fans de Tarantino en particulier.


Image
L'image est présentée au format respecté de 2.35:1, d'après un transfert 16:9. Comme pour la plupart des films récents, la qualité est d'un très bon niveau.

La définition est excellente, l'image offrant un bon rendu des détails et des textures. Comme pour le volume 1, le grain photographique est assez présent, ce qui donne à l'image un aspect cinématographique assez sympathique a l'oeil.

Le rendu des couleurs est tout à fait impressionnant, l'excellent travail du directeur de la photo et des artistes ayant effectué l'étalonnage est respecté et fort bien mis en valeur. Le travail de l'image est totalement au service des nombreuses références contenues dans le film. Les séquences faisant reference aux westerns-spaghetti ont par exemple un rendu visuel parfaitement identique à celui des films de Sergio Leone.

Les quelques séquences en noir et blanc sont elles aussi de toute beauté, servies par un réglage impeccable du contraste et de la brillance (niveau des noirs). Le rendu des zones sombres de l'image est très beau, avec des dégradés fluides et des noirs très purs et profonds.

Malheureusement, comme pour le volume 1, la surdéfinition des contours est exagérée, entraînant des halos très visibles autour des zones a fort contraste. Cela gâche un peu un bilan qui sans cela aurait été assez impressionnant. Il serait temps que les studios comprennent une fois pour toutes que cet artifice, qui fait hurler les vidéophiles, n'apporte rien et est tout simplement à éviter.

La qualita d'image offerte par cette édition est donc tout a fait du niveau de celle de Kill Bill: Vol.1. Si les séquences des deux volets se ressemblaient, le rendu aurait sans doute été identique.


Son
Les bandes-son proposées sont : Anglais Dolby Digital 5.1 et DTS, et Français Dolby Digital 5.1. C'est bien évidemment la version originale en DTS qui est le sujet de cette critique. Des sous-titres Anglais (pour sourds et malentendants), Espagnols, Chiois, Japonais et Coréens sont proposés.

Si la bande son du volume 1 était impressionnante, celle-ci l'est encore plus. La présence est excellente, servie par une dynamique tout à fait imposante. Le champ sonore est totalement immersif, notamment grâce à une utilisation soutenue et maîtrisée des canaux d'ambiophonie. L'utilisation de ceux-ci est particulièrement magistrale dans le chapitre 7 (The Lonely Grave of Paula Schultz), où le résonnement des coups de marteau et des pelletées de terre participent à l'ambiance de claustrophobie dégagée par cette scène d'enterrement. Les effets de transition latéraux et d'avant en arrière sont impeccablement fluides et réalistes, que ce soit dans cette scène ou dans de très nombresuses autres.

L'intégration des différents éléments composant cette bande-son est impeccable. Les effets sonores sont toujours aussi efficaces, et les amateurs du chant mélodieux des lames Hattori Hanzo seront aux anges, quelques scènes de combat leur permettant de s'exprimer (même si de façon moins exagérée que dans l'incroyable massacre du volume 1). La trame sonore, en partie signée Robert Rodriguez (réalisateur de la trilogie du Mariachi, grand copain de Tarantino, lequel réalisera en contrepartie un des segments du prochain film de Rodriguez, Sin City) bénéficie d'un excellent mixage multicanaux lui permettant de se fondre à merveille dans l'ambiance du film. les dialogues, qu'ils soient en Anglais, Chinois ou Espagnol, sont eux aussi parfaitement intégrés et toujours parfaitement intelligibles.

Les fréquences basses du spectre sont bien entendu bien représentées, apportant efficacement leur contribution aux effets et à la trame sonore. Les effets de basses sont appuyés comme il se doit par une utilisation soutenue et judicieuse du canal d'infra-graves (LFE, le .1 de "5.1").


Suppléments/menus
Les suppléments proposes par cette édition sont au nombre de trois :

Le premier, The Making of Kill Bill Vol.2 (26:02) est, comme son nom l'indique, un documentaire making-of très classique, composé de morceaux d'entrevues avec les acteurs et le réalisateur, entrecoupés d'extraits du film et de quelques images du tournage. Comme on peut s'y attendre dans un tel documentaire promotionnel, le ton est assez complaisant, mais l'ensemble présente tout de meme un intérèt certain.

Le second, Chingon performance from the Kill Bill 2 Premiere (11:31) est un bout de concert enregistré lors de la soirée de première du film. Les amateurs de musique Mexicaine apprécieront cet intermède musical, d'autant plus qu'il est très bien enregistré.

Le dernier, Damoe Deleted Scene (3:37) est une scène coupée se situant en Chine, sans doute avant le moment ou Black Mamba va rencontrer maître Pai Mei. L'inclusion de cette scène aurait plus que doublé le nombre de morts de ce Volume 2.

Comme pour l'edition du Volume 1, celle-ci ne brille pas par le nombre ou l'intérêt délirant de ses suppléments. Il faudra attendre le coffret rassemblant les deux films pour avoir un disque de suppléments digne de cette oeuvre étonnante et des attentes de ses nombreux fans.





Conclusion
Ce Kill Bill: Volume 2 est servi par une édition d'un niveau quasiment identique à celle du Volume 1. La qualité dìmage serait excellente sìl n`y avait pas ce problème de surdéfinition des contours, et le son (surtout en DTS) est très impressionnant.
Si les suppléments ne sont pas inoubliables, il ne faut pas oublier qu'il ne s'agit là que de la première édition de ce film. On prévoit un coffret rassemblant les deux volumes et un disque de suppléments nettement plus impressionnnat que ce qu'on a actuellement à se mettre sous la dent.
Ceux qui se moquent des suppléments et qui veulent juste le film, et les impatients qui ont déjà le Volume 1 sur leurs étagères se précipiteront sur cette édition du Volume 2, sans attendre le coffret à venir. Ceux qui sont capables de ne pas acheter les éditions "cinématographiques" des Lord of the Rings en attendant les Extended Edition auront moins de mal à patienter en attendant la sortie du coffret.