Facebook Twitter      Mobile RSS        
DVDEF

Mr. Sardonicus

Critique
Synopsis/présentation
Le 31 mai 1977, Hollywood pleurait la perte d'un des siens: William Castle. Le réalisateur a laissé en héritage une soixantaine d'oeuvres. Son influence sur le cinéma d'horreur persiste encore aujourd'hui. Les références à ses oeuvres marquent de nombreuses récentes productions d'horreur. Deux de ses films, House on the Haunted Hill et 13 Ghosts, ont même récemment reçu l'honneur d'être ré-adaptés.
William Castle a également laissé sa marque d'une toute autre manière. En effet, l'homme d'affaires a créé un véritable phénomène avec sa manière d'attirer le public au visionnement de ses oeuvres. Castle a imaginé une panoplie de gadgets incitant les gens à voir ses films. En 1958, les spectateurs qui se rendaient voir Macabre recevaient avec leur billet une police d'assurance au cas où ils mourraient de peur pendant le film. La même année, l'audience de House on the Haunted Hill se voyait soudainement attaquée par des squelettes de plastique suspendus dans la salle. Castle alla même jusqu'à donner de petits chocs électriques, via les bancs, au public de The Tingler...
Le réalisateur ne manqua pas non plus d'originalité lorsqu'en 1961 il présenta Mr. Sardonicus. À la fin du film, les spectateurs se virent offrir le choix de décider du sort de l'antagoniste. Ils devaient, comme au temps des Romains, indiquer leur choix à l'aide d'un carton phosphorescent sur lequel était imprimé une main avec le pouce sorti. Selon le résultat du vote, annoncé par William Castle lui-même à l'écran, deux fins étaient supposément disponibles. Évidemment, seule la fin dans laquelle le méchant se voyait punir fut filmée et présentée. Il s'agissait là de l'exemple parfait de la stratégie de Castle : faire croire à l'auditoire que le film était révolutionnaire sans pour autant qu'il le soit...
Mr. Sardonicus nous ramène au coeur de l'Angleterre des années 1880. Sir Robert (Ronald Lewis) est un médecin reconnu pour ses recherches. Une lettre, apportée par un étrange messager, le supplie de se rendre au manoir du Baron Sardonicus (Guy Rolfe) afin de venir en aide à une ancienne amie. Le manoir est on ne peut plus étrange. Non moins étrange est l'homme qui l'habite. Le baron est en effet affligé d'un terrible mal : il ne peut bouger les muscles de son visage et ressemble à un hideux squelette. Il en est ainsi depuis qu'il a vu le cadavre de son père en creusant sa tombe pour y retrouver un billet gagnant de loterie.
Depuis ce jour, Sardonicus tente, à l'aide de son homme de main (Oskar Homolka) de se soigner de toutes les façons imaginables. Son manoir est devenu un véritable laboratoire. Des expériences lugubres y ont lieu avec comme cobayes les plus jolies filles de la région. Le docteur Robert est ainsi appelé en renfort et se voit alors contraint de soigner le terrible personnage. Il agira avec une motivation plus que respectable : s'il rate, sa douce Maude (Audrey Dalton) sera torturée par le baron.
Mr. Sardonicus tombe dans le moule du film d'horreur produit dans les années 50 et 60. Le récit est basé sur une nouvelle de Ray Russel. L'histoire est simple et l'intrigue plutôt mince. L'épouvante est essentiellement visuelles, et non psycholigique : torture avec des sangsues et présence de squelettes. Aujourd'hui, ces scènes n'ont plus le même impact. Le spectateur ne sursaute jamais et l'effet est diminué. L'intérêt vient plutôt du désir de savoir ce qui arrivera exactement au Baron Sardonicus. En ce sens, Castle prend bien soin de ne pas vendre la mèche. Le sort de l'antagoniste n'est connu qu'à la toute fin et la morale derrière le film est on ne peut plus évidente. L'argent ne peut pas tout acheter et les actes des êtres mauvais sont toujours punis. Il s'agit tout simplement du bien qui remporte toujours sur le mal.
Au delà de ce synopsis, le film est marqué d'un jeu d'acteur inégal. D'un côté, les trois personnages principaux sont joués avec brio par Rolfe, Lewis et Homolka. Ce dernier, l'homme de main du baron, offre une performance impressionnante qui malheureusement le campera à tout jamais dans des rôles semblables dans des films d'horreur de série B. Malheureusement le jeu d'Audrey Dalton et d'Erika Peters semble on ne peut plus faux et tend parfois vers le burlesque ce qui enlève à l'atmosphère lugubre créée par William Castle.
Mis en contexte, le récit est somme toute intéressant et plaira aux amateurs de l'horreur. Il ne faut tout simplement pas s'attendre à un film complexe et plutôt apprécier le travail du réalisateur et son sens de l'innovation.


Image
Mr. Sardonicus, un film tourné en noir et blanc, est présenté en format 1.85:1 d'après un transfert vidéo anamorphosé.
Compte tenu de l'âge du film, Columbia Tristar a effectué un excellent travail de restauration. L'interpositif présente très peu d'imperfections. on dénote la présence de grain (minime), ce qui est tout à fait normal considérant les quarante ans du film.
L'image est nette, les détails et les textures sont rendus avec précision. Les noirs sont purs et profonds. Les blancs quant à eux ne paraîssent jamais délavés. Le contraste m'a aucunement été accentué ce qui laisse voir une très belle échelle de gris. La luminosité de ce transfert est constante et sans fluctuation. Par contre on observe dans les parties sombres un léger fourmillement.
Ce transfert ne souffre d'aucun autre défaut lié à la compression et la sur-définition des contours a été réduite au minimum.



Son
L'unique bande sonore offerte est le mixage original, anglais, Dolby 2.0 mono.
À l'instar du transfert vidéo, la restauration sonore de l'oeuvre a été faite consciencieusement.
Quoique limité par les techniques d'enregistrement de l'époque, la bande-son est d'un fidélité tout à fait acceptable. La trame-sonore, persistante dans les films de William Castle, est bien rendue. Les dialogues sont quant à eux nets et toujurs intelligibles. Malgré l'âge du matériel source, on ne dénote aucun bruits de fond ou distorsion (bien que le spectre sonore tend vers les hautes fréquences).
Bien qu'il n'y ait pas de doublage français offert avec ce titre on a au moins pris la peine d'inclure des sous-titres. Il y aussi option de sous-titrage en anglais.



Suppléments/menus
Cette édition de Mr. Sardonicus offre peu de suppléments.
Le seul supplément digne d'interêt est un documentaire d'environ sept minutes intitulé Taking the Punishment Poll. Réalisé spécialement en vue de cette édition, ce documentaire explique ce qu'était le système de vote imaginé par William Castle. Le documentaire fait également une bréve présentation du cinéaste. Il s'agit d'un documentaire intéressant mais qui aurait gagné à élaborer un peu plus sur la production.
On retrouve aussi la bande-annonce originale du film ainsi que celle pour deux autres éditions DVD de Columbia/Tristar, soit 13 Ghosts et Strait-Jacket.




Conclusion
Bien que Mr. Sardonicus ne soit plus aussi effrayant qu'à l'époque de sa sortie, le film demeure une oeuvre intéressante, spécialement pour les amateurs d'horreur. Les qualités techniques de cette édition démontre une fois de plus comment le format DVD peut rendre justice aux artisans de l'industrie. On redécouvre de plus avec plaisir la photographie de Burnett Guffey. Il est interessant de noter que Columbia Tristar, malgré une quantité de supplément qui décoît, a traité ce titre avec beaucoup de soin, même s'il ne s'agit pas d'un titre de premier plan de leur catalogue.



Qualité vidéo:
3,9/5

Qualité audio:
3,5/5

Suppléments:
2,0/5

Rapport qualité/prix:
3,5/5

Note finale:
3,5/5
Auteur: Steve Tremblay

Date de publication: 2002-03-19

Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 16:9 Samsung HCL5515W, Récepteur Harman/Kardon AVR310, Lecteur DVD Panasonic RP91, enceintes Cerwin Vega, câbles Accoustic Research

Le film

Titre original:
Mr. Sardonicus

Année de sortie:
1961

Pays:

Genre:

Durée:
89 minutes

Réalisateur (s):

Acteur (s):

Le DVD / Blu-ray

Pochette/couverture:

Distributeur:
Columbia Tristar

Produit:
DVD

Nombre de disque:
1 DVD-9 (simple face, double couche)

Format d'image:
1.85:1

Transfert 16:9:
Oui

Certification THX:
Non

Bande(s)-son:
Anglaise Dolby mono

Sous-titres:
Anglais
Français

Suppéments:
Documentaire, bandes-annonces

Date de parution:
2002-03-12

Si vous avez aimé...