Rollerball (Special Edition)

Critique
Synopsis/présentation
Mais qu'a-t-il pu bien se passer dans l'esprit de John McTiernan pour qu'il se lance dans une galère de l'ampleur de Rollerball ? Réaliser la reprise de Thomas Crown Affair n'était pas suffisant, il fallait absolument qu'il s'attaque à un autre classique de Norman Jewison ? Est-il un si grand admirateur du célèbre réalisateur canadien qu'il rêve d'en réaliser toutes les reprises? Ou s'agit-il simplement de films de commandes qu'il accepte de réaliser simplement pour mener un contrat à terme? Tant de questions qui restent sans réponse du fait que McTiernan souffre d'un curieux mutisme depuis la déconfiture monumentale du film au guichet. Espérons seulement que cette déconfiture lui coupe une fois pour toute l'envie de réaliser de telles reprises dont la production est difficilement justifiable...
Mis à part le titre du film et le fait qu'il mette en scène un sport futuriste dans lequel des joueurs doivent envoyer une boule de métal dans une cible, cette reprise n'a strictement rien à voir avec le film original, réalisé en 1975 par Norman Jewison. Totalement évacuées ont été les discours politiques, sociaux et économiques qui faisaient la principale force du film de film original. N'ont été conservés que la violence et l'action. En deux mot, alors que le film de Jewison condamnait (un peu maladroitement) la violence dans les sports et la société en générale, la reprise de McTiernan se vautre au contraire dans la violence quasi-excessive simplement pour distraire le spectateur. À l'origine, l'histoire laissait pourtant sous-entendre un discours similaire. Il s'agit du récit de Jonathan Cross (Chris Klein, mièvre), grande vedette du sport rollerball, qui découvre que les propriétaires des équipes planifient de graves accidents durant les matchs pour ainsi faire grimper les cotes d'écoute grâce aux images sensationnalistes. Le jeune héros décide donc de contrer les activités de ses patrons en foutant une véritable raclé à ses adversaires! Incidemment, la seule thématique du film s'en trouve ruinée, surtout en considérant la violence excessive de la conclusion. Le film tente également de véhiculer l'idée que les patrons des multinationales sont responsables de la pauvreté des pays sous-développés, mais cet enjeu est tellement ambigu et en retrait qu'il n'a absolument aucune porté. Visiblement, McTiernan semble avoir compris assez tôt que le scénario du film ne le mènerait nulle part, car rarement ne l'avions-nous vu aussi peu inspiré. Sa mise en scène est digne du travail d'un débutant. Sa réalisation est maladroite et confuse, deux défauts que même le montage n'a pu sauver. Les ruptures d'axe sont nombreuses, les jump cuts affluent, et l'action est filmée en si gros plan qu'on qu'il est impossible de s'y retrouver. Quant aux comédiens, il apparaît évident que Chris Klein n'est pas à l'aise dans un rôle le moindrement dramatique, il devrait peut-être se contenter de rôles plus légers (comme Amerian Pie par exemple). Passons sous silence la prestation de Jean Reno, qui a tôt fait de taper royalement sur les nerfs tellement il joue gros. Dans toute cette galère, seul LL Cool J semble y prendre son pied. C'en fera au moins un !
Image
Deux formats d'image nous sont offerts avec cette édition. Le premier est un transfert anamorphosé respectant le format original du film (2.35:1), et l'autre, disponible sur la deuxième face du disque, propose le film en format plein écran (pan & scan). Pour cette critique, nous avons évalué le transfert anamorphosé.
Dans l'ensemble, la définition est très bonne. L'image est nette et offre un rendu de détails tout à fait satisfaisant. Seuls les chapitres 21 et 22 souffrent d'une présence excessive de grain, mais il s'agit là du résultat de l'utilisation très maladroite d'une "vision de nuit" (image verte, sans éclairage). Le principal défaut de ce transfert est un manque de constance quant au rendu de la colorimétrie. Parfois, les couleurs sont riches, purs et bien saturées, tandis qu'à l'inverse certaines séquences paraîssent ternes et dé-saturées. Néanmoins, notons qu'il n'y a aucun débordement, ni aucun dé-balancement chromatique. Les contrastes sont justement équilibrés, tandis que la brillance est constante. Mis à part les scènes filmées en "vision de nuit", le transfert nous présente des noirs purs et intenses. Les parties denses nous sont apparues parfaitement bien dégradées, offrant un niveau de détail des plus satisfaisant. Autre petit défaut qui agace sans réellement distraire, une sur-définition des contours parfois excessive.
Son
Avec cette édition, il y a présence de trois bandes-son dont l'une est offerte en format Dolby Digital 5.1 (anglaise) et les deux autres en format Dolby Surround 2.0 (française et espagnole). Le moins que l'on puisse dire, c'est que MGM ont mis toute les efforts pour produire un mixage Dolby Digital 5.1 des plus agressifs ! Malheureusement, dans ce cas-ci, la subtilité a été du même coup sacrifiée pour laisser toute la place aux effets les plus tapageurs. D'emblée, mentionnons que le dynamisme est percutant et que l'espace sonore, à défaut d'être subtil, est certainement immersif. Les canaux d'ambiophonies nous proposent une panoplie d'effets localisés assez criards ainsi que multiples transitions de canaux. Les basses sont également agressives, tout comme le canal .1 (LFE) d'ailleurs. Leur utilisation donne tout l'impact voulu aux scènes d'action. La trame-sonore est généralement bien intégrée à l'ensemble, par contre il arrive à quelques reprises que la musique soit littéralement enterrée sous la multitude et la puissance des effets sonores. Ce problème survient également au milieu de certains dialogues, qui sont presque inaudibles au milieu de ce boucan. Le reste du temps, les dialogues sont clairs et naturels. Ce mixage sonore en met donc plein les oreilles, mais aurait gagné à être mixé avec plus de minutie.
MGM, qui a pourtant l'habitude d'offrir des doublages français en format Dolby Digital 5.1, ne nous offre cette fois qu'un mixage Dolby Surround 2.0. Dommage, puisque l'impact du mixage anglophone s'en trouve dramatiquement diminué, et que les basses manquent d'agressivité et de mordant. Pis encore, le problème des dialogues enterrés par les effets sonores est encore plus présent dans le doublage français, ce qui nous pousse à jouer constamment avec le volume. À noter que des sous-titres anglais, français et espagnols sont aussi offerts.
Suppléments/menus
Cette édition nous est présentée sous la bannière Special Edition, par contre vous retrouverez sur ce disque bien peu à vous mettre sous la dent. Il y a tout d'abord une piste de commentaires audio absolument inepte animée par Chris Klein, Rebecca Romijn-Stamos et LL Cool J. Ce dernier a par ailleurs été enregistré séparément des deux autres. Peut-être est-ce parce qu'il se sentait un peu seul (!), mais ses commentaires sont à notre souvenir les pires propos jamais tenus lors d'une piste. Ils se limitent à des "yeah" ou des "cool" parsemés ici et là. Nous l'avons déjà mentionné dans le synopsis, LL Cool J est vraiment le seul qui se soit amusé avec ce film Quant aux deux autres intervenants, leurs propos sont anecdotiques et futiles, bref, ils ne font que se raconter à l'un et à l'autre des souvenirs de tournage. À tout le moins manifestent-ils une bonne humeur qui est la bienvenue.
Vous retrouverez ensuite un documentaire d'une vingtaine de minutes intitulé The Stunts of Rollerball. Comme son nom l'indique, ce segment s'attarde spécifiquement aux cascades du films. Plus intéressant que bon nombre de documentaires généralement offerts de récentes éditions DVD, celui-ci propose des informations détailles et relativement complètes. Comme les scènes d'action constituent le seul attrait du film, il n'est pas étonnant que l'unique documentaire de cette édition lui leur est consacré !
Interactive Rollerball Yearbook est une sorte de programme de saison sportive dans lequel les équipes, les joueurs et l'équipement sont présentées et décris. Tout ceci relève de la fiction, et il n'y a rien de vraiment plus intéressant à y lire que ce que le film ne nous avait déjà offert. Il y a finalement un vidéoclip pour la chanson Never Gonna Stop de Rob Zombie ainsi que deux bandes-annonces.
À noter que sur ce disque double face, seule la face offrant le transfert anamorphosé du film inclu les suppléments, la côté incluant le transfert plein écran n'inclu que la piste de commentaires audio.
Conclusion
Faut-il réellement le redire ? Rollerball est probablement l'un des meilleurs exemple à ce jour d'une reprise qui n'aurait jamais du se faire. Quoi qu'il en soit, si jamais vous êtes intéressé par ce film, cette édition propose des transferts vidéo et sonores tout à fait convenable qui permettent de digérer un peu plus facilement la mièvrevrie de ce film. Quant aux suppléments, leur nombre et leur qualité ne justifie peut-être pas l'appellation d'édition spéciale, mais l'effort d'inclure quelque bonus que ce soit à un tel film mérite d'être souligné !
Mais qu'a-t-il pu bien se passer dans l'esprit de John McTiernan pour qu'il se lance dans une galère de l'ampleur de Rollerball ? Réaliser la reprise de Thomas Crown Affair n'était pas suffisant, il fallait absolument qu'il s'attaque à un autre classique de Norman Jewison ? Est-il un si grand admirateur du célèbre réalisateur canadien qu'il rêve d'en réaliser toutes les reprises? Ou s'agit-il simplement de films de commandes qu'il accepte de réaliser simplement pour mener un contrat à terme? Tant de questions qui restent sans réponse du fait que McTiernan souffre d'un curieux mutisme depuis la déconfiture monumentale du film au guichet. Espérons seulement que cette déconfiture lui coupe une fois pour toute l'envie de réaliser de telles reprises dont la production est difficilement justifiable...
Mis à part le titre du film et le fait qu'il mette en scène un sport futuriste dans lequel des joueurs doivent envoyer une boule de métal dans une cible, cette reprise n'a strictement rien à voir avec le film original, réalisé en 1975 par Norman Jewison. Totalement évacuées ont été les discours politiques, sociaux et économiques qui faisaient la principale force du film de film original. N'ont été conservés que la violence et l'action. En deux mot, alors que le film de Jewison condamnait (un peu maladroitement) la violence dans les sports et la société en générale, la reprise de McTiernan se vautre au contraire dans la violence quasi-excessive simplement pour distraire le spectateur. À l'origine, l'histoire laissait pourtant sous-entendre un discours similaire. Il s'agit du récit de Jonathan Cross (Chris Klein, mièvre), grande vedette du sport rollerball, qui découvre que les propriétaires des équipes planifient de graves accidents durant les matchs pour ainsi faire grimper les cotes d'écoute grâce aux images sensationnalistes. Le jeune héros décide donc de contrer les activités de ses patrons en foutant une véritable raclé à ses adversaires! Incidemment, la seule thématique du film s'en trouve ruinée, surtout en considérant la violence excessive de la conclusion. Le film tente également de véhiculer l'idée que les patrons des multinationales sont responsables de la pauvreté des pays sous-développés, mais cet enjeu est tellement ambigu et en retrait qu'il n'a absolument aucune porté. Visiblement, McTiernan semble avoir compris assez tôt que le scénario du film ne le mènerait nulle part, car rarement ne l'avions-nous vu aussi peu inspiré. Sa mise en scène est digne du travail d'un débutant. Sa réalisation est maladroite et confuse, deux défauts que même le montage n'a pu sauver. Les ruptures d'axe sont nombreuses, les jump cuts affluent, et l'action est filmée en si gros plan qu'on qu'il est impossible de s'y retrouver. Quant aux comédiens, il apparaît évident que Chris Klein n'est pas à l'aise dans un rôle le moindrement dramatique, il devrait peut-être se contenter de rôles plus légers (comme Amerian Pie par exemple). Passons sous silence la prestation de Jean Reno, qui a tôt fait de taper royalement sur les nerfs tellement il joue gros. Dans toute cette galère, seul LL Cool J semble y prendre son pied. C'en fera au moins un !
Image
Deux formats d'image nous sont offerts avec cette édition. Le premier est un transfert anamorphosé respectant le format original du film (2.35:1), et l'autre, disponible sur la deuxième face du disque, propose le film en format plein écran (pan & scan). Pour cette critique, nous avons évalué le transfert anamorphosé.
Dans l'ensemble, la définition est très bonne. L'image est nette et offre un rendu de détails tout à fait satisfaisant. Seuls les chapitres 21 et 22 souffrent d'une présence excessive de grain, mais il s'agit là du résultat de l'utilisation très maladroite d'une "vision de nuit" (image verte, sans éclairage). Le principal défaut de ce transfert est un manque de constance quant au rendu de la colorimétrie. Parfois, les couleurs sont riches, purs et bien saturées, tandis qu'à l'inverse certaines séquences paraîssent ternes et dé-saturées. Néanmoins, notons qu'il n'y a aucun débordement, ni aucun dé-balancement chromatique. Les contrastes sont justement équilibrés, tandis que la brillance est constante. Mis à part les scènes filmées en "vision de nuit", le transfert nous présente des noirs purs et intenses. Les parties denses nous sont apparues parfaitement bien dégradées, offrant un niveau de détail des plus satisfaisant. Autre petit défaut qui agace sans réellement distraire, une sur-définition des contours parfois excessive.
Son
Avec cette édition, il y a présence de trois bandes-son dont l'une est offerte en format Dolby Digital 5.1 (anglaise) et les deux autres en format Dolby Surround 2.0 (française et espagnole). Le moins que l'on puisse dire, c'est que MGM ont mis toute les efforts pour produire un mixage Dolby Digital 5.1 des plus agressifs ! Malheureusement, dans ce cas-ci, la subtilité a été du même coup sacrifiée pour laisser toute la place aux effets les plus tapageurs. D'emblée, mentionnons que le dynamisme est percutant et que l'espace sonore, à défaut d'être subtil, est certainement immersif. Les canaux d'ambiophonies nous proposent une panoplie d'effets localisés assez criards ainsi que multiples transitions de canaux. Les basses sont également agressives, tout comme le canal .1 (LFE) d'ailleurs. Leur utilisation donne tout l'impact voulu aux scènes d'action. La trame-sonore est généralement bien intégrée à l'ensemble, par contre il arrive à quelques reprises que la musique soit littéralement enterrée sous la multitude et la puissance des effets sonores. Ce problème survient également au milieu de certains dialogues, qui sont presque inaudibles au milieu de ce boucan. Le reste du temps, les dialogues sont clairs et naturels. Ce mixage sonore en met donc plein les oreilles, mais aurait gagné à être mixé avec plus de minutie.
MGM, qui a pourtant l'habitude d'offrir des doublages français en format Dolby Digital 5.1, ne nous offre cette fois qu'un mixage Dolby Surround 2.0. Dommage, puisque l'impact du mixage anglophone s'en trouve dramatiquement diminué, et que les basses manquent d'agressivité et de mordant. Pis encore, le problème des dialogues enterrés par les effets sonores est encore plus présent dans le doublage français, ce qui nous pousse à jouer constamment avec le volume. À noter que des sous-titres anglais, français et espagnols sont aussi offerts.
Suppléments/menus
Cette édition nous est présentée sous la bannière Special Edition, par contre vous retrouverez sur ce disque bien peu à vous mettre sous la dent. Il y a tout d'abord une piste de commentaires audio absolument inepte animée par Chris Klein, Rebecca Romijn-Stamos et LL Cool J. Ce dernier a par ailleurs été enregistré séparément des deux autres. Peut-être est-ce parce qu'il se sentait un peu seul (!), mais ses commentaires sont à notre souvenir les pires propos jamais tenus lors d'une piste. Ils se limitent à des "yeah" ou des "cool" parsemés ici et là. Nous l'avons déjà mentionné dans le synopsis, LL Cool J est vraiment le seul qui se soit amusé avec ce film Quant aux deux autres intervenants, leurs propos sont anecdotiques et futiles, bref, ils ne font que se raconter à l'un et à l'autre des souvenirs de tournage. À tout le moins manifestent-ils une bonne humeur qui est la bienvenue.
Vous retrouverez ensuite un documentaire d'une vingtaine de minutes intitulé The Stunts of Rollerball. Comme son nom l'indique, ce segment s'attarde spécifiquement aux cascades du films. Plus intéressant que bon nombre de documentaires généralement offerts de récentes éditions DVD, celui-ci propose des informations détailles et relativement complètes. Comme les scènes d'action constituent le seul attrait du film, il n'est pas étonnant que l'unique documentaire de cette édition lui leur est consacré !
Interactive Rollerball Yearbook est une sorte de programme de saison sportive dans lequel les équipes, les joueurs et l'équipement sont présentées et décris. Tout ceci relève de la fiction, et il n'y a rien de vraiment plus intéressant à y lire que ce que le film ne nous avait déjà offert. Il y a finalement un vidéoclip pour la chanson Never Gonna Stop de Rob Zombie ainsi que deux bandes-annonces.
À noter que sur ce disque double face, seule la face offrant le transfert anamorphosé du film inclu les suppléments, la côté incluant le transfert plein écran n'inclu que la piste de commentaires audio.
Conclusion
Faut-il réellement le redire ? Rollerball est probablement l'un des meilleurs exemple à ce jour d'une reprise qui n'aurait jamais du se faire. Quoi qu'il en soit, si jamais vous êtes intéressé par ce film, cette édition propose des transferts vidéo et sonores tout à fait convenable qui permettent de digérer un peu plus facilement la mièvrevrie de ce film. Quant aux suppléments, leur nombre et leur qualité ne justifie peut-être pas l'appellation d'édition spéciale, mais l'effort d'inclure quelque bonus que ce soit à un tel film mérite d'être souligné !
Qualité vidéo:
3,8/5
Qualité audio:
3,9/5
Suppléments:
2,8/5
Rapport qualité/prix:
3,7/5
Note finale:
3,5/5
Auteur: Yannick Savard
Date de publication: 2002-06-10
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.
Date de publication: 2002-06-10
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.