Synopsis/présentation
Un ancien Nazi, Charles Rankin (Orson Welles) a l’origine de l’idée de la solution finale, a trouve refuge comme professeur d’histoire dans le collège d’une petite ville paisible des États-Unis. Il va même épouser la fille d’un juge local, lorsque un agent du gouvernement (Edward G Robinson) va retrouver sa trace en suivant un des anciens complices de Rankine, sciemment libère de prison sous forme d’évasion facilite. Va alors s’ensuivre un curieux et complexe jeu d’influences entre les deux hommes qui ont tous deux gros a perdre.




Image
L’image est présentée au format respecte de 1.33 :1 d’après un transfert 4:3.

La définition générale est malheureusement loin d’être aussi affutée que sur la plupart des autres films de la collection, notamment The Woman in the Window. Ainsi les passages de bonne qualité alternant avec d’autres franchement calamiteux et cela est fort dommage car ce sont des défauts que l’on avait plus vu depuis très longtemps. L’interpositif n’a clairement pas été nettoyé avec grand soin et de nombreux passages abimés sont a déplorer. De même le grain est parfois très présent sur certaines même si dans l’ensemble sa gestion semble contrôlée.
Le contraste est d’un niveau limite qui ne parvient pas toujours a éviter les brillances mais parvient a assurer le minimum syndical.
Les scènes sombres sont moyennement rendues en grande partie a cause de noirs manquant clairement de profondeur et de pureté. La partie numérique est elle aussi prise en défaut a plusieurs reprises, générant de la sur définition ainsi que des fourmillements.

Un transfert indigne du film comme du support ce qui est surprenant de la part de la MGM. Les films d’Orson Welles même un mineur comme celui-ci font partie du patrimoine mondial du cinéma et il est donc dommage de les voir ainsi traités. Non seulement la copie aurait eu besoin d’une restauration même minimale mais également d’un travail conséquent sur la partie numérique. Un très mauvais point pour la MGM qui se permet de proposer une édition médiocre au mieux alors même que le DVD ne propose plus aucun produit de cette qualité.





Son
Les trois bandes-son offerte sur cette édition sont en Anglais (Dolby Digital 5.1), Français (Dolby 1.0 mono) et Espagnol (Dolby 1.0 mono).

Sa dynamique est limitée aux possibilités de l’époque et de son format. Il en est de même pour sa présence et sa spatialité. La musique, souvent tonitruante, est moyennement rendue et les importantes limitations, surtout dans le haut du spectre, se font vraiment ressentir sur les passages les plus intenses. Qui plus est l’intégration de la musique au reste de la bande-son est souvent ratée occasionnant une certaine cacophonie qui peut s’avérer assez pénible ;
Les dialogues restent parfaitement intelligibles la plus grande partie du temps même si des parasites et distorsions sont constamment audibles même si jamais vraiment gênants.
Les basses fréquences sont de façon logiques totalement absentes mais cela ne gène en rien la qualité de restitution.

Les bandes-son doublées en Français et Espagnol sont de qualité médiocre et seule une absence totale de compréhension de l’anglais pourra justifier leur écoute.
A nouveau la MGM propose les sous-titres en Anglais et Espagnol seulement supprimant sans raison logique les sous-titres Français.

Une bande-son qui aurait comme l’image un besoin impératif de remixage et nettoyage mais qui sans grande logique présentée en l’état. Si sa qualité générale reste au dessus de celle de l’image on est tout de même largement en dessous de ce que l’on est ne droit d’attendre d’un classique en DVD a l’heure actuelle. Dommage !




Suppléments/menus
A notre grande désarroi et comme sur l’édition de The Woman in the Window, aucune forme de supplément n’est présent sur cette édition ce qui est tout bonnement ridicule lorsque l’on sait le nombre de personnalités compétentes qui doivent se bousculer au portillon pour commenter un film d’Orson Welles.

Donc après la qualité de l’image et du son nous ne pouvons que déplorer également l’absence totale de suppléments qui aurait clairement pu relever le niveau de cette édition.









Conclusion
Une édition très décevante et presque totalement indigne du support DVD a tous les niveaux. L’image reste regardable mais s’avère être en besoin urgent d’un travail de remasterisation en profondeur de même que la bande-son. Etant l’absence totale de suppléments font que nous ne pouvons que vous recommander d’oublier l’achat de cette édition a moins que vous soyez un inconditionnel du grand Orson (car malgré ses défauts cette édition reste la meilleure disponible actuellement, sic !)

Orson Welles est le génie cinématographique que l’on sait et force est de reconnaître que malgré ses défauts et limitations, The Stranger est bien une œuvre marquée du sceau inimitable du talent de Welles. Les fulgurances sont particulièrement visuelles puisque ce film de propagande au scénario léger de seconde zone possède par moments une mise en scène grandiose qui offre un intérêt énorme au film. L’identité visuelle et la maestria de Welles transparaissent comme rarement au travers de ce petit film qui sans ce génie aux commandes aurait hérite d’une mise en scène des plus banales et ennuyeuse. Donc fort heureusement le génie de Welles fait oublier les prestations pas toujours convaincantes (y compris celle de Welles acteur), un manque de tenue de l’intrigue, une certaine invraisemblance, des clins d’œil parfois trop évidents a Hitchcock (et principalement l’excellent Shadow of a doubt) et surtout l’utilisation bâclée d’une musique ratée et inappropriée. A la façon dont beaucoup de critiques cherche a réhabiliter des œuvres dans l’ensemble médiocre en les abordant sous un point précis, il nous semble urgent a tous les cinéphiles qui n’aiment pas trop Orson Welles de voir ce petit film ou ses outrances