Synopsis/présentation
Seul à Chicago, Porter (Mel Gibson) cherche à se venger et reprendre ce qui lui revient de droit. Suite à un vol, son associé (Gregg Henry) dans le crime et lui devait se partager la somme de 140 000$, mais voilà qu’un soudain désir d’égoïsme de la part de son collègue se termine avec Porter au sol, deux balles dans le dos. Contre toute attente, Porter survit à ses blessures et tente maintenant de mettre la main sur les 70 000$ qu’on lui doit. Malheureusement, la situation n’est pas si simple, car il devra escalader chaque échelon du crime organisé jusqu’au sommet pour finalement trouver quelqu’un en mesure de lui donner son argent.

Il est important de noter qu’il s’agit d’un nouveau montage du réalisateur qui, dans ce cas précis, porte particulièrement bien son nom. Alors que le tournage était pratiquement achevé, Mel Gibson (producteur) et les responsables de Paramount n’étaient pas satisfaits avec la tournure que prenait l’histoire. Le réalisateur Brian Helgeland fut donc remplacé par John Myhre qui filma de nombreuses séquences supplémentaires. Ce dernier, incapable de remplacer plus de 50% des scènes, voit donc son nom absent du générique au profit de celui de Helgeland.

Pour ce qui est des changements eux-mêmes, il faut savoir que le montage affecte la façon dont l’histoire est évoquée. Le film n’est plus accompagné d’une narration par Gibson. Ceci étant dit, le film conserve tout de même son aspect lugubre. De nombreuses scènes sont ajoutées ou retirées, causant parfois la survie ou le décès d’un personnage. Pour terminer, les derniers instants du film sont totalement différents, amenant les personnages dans une tout autre direction.


Image
Le film est présenté au format d’image respecté de 2.35:1 d’après un transfert qui est bien évidemment très différent du précédent.

Le transfert lui-même n’est pas mauvais, mais le matériel source est relativement daté et n’a pas été restauré. Par conséquent, un bon nombre de parasites sont visibles, en plus d’un grain particulièrement intrusif. La définition générale de l’image est bonne, mais rien d’exceptionnel puisque le niveau de détails n’est pas toujours optimal. Certains plans paraissent plus flous que d’autres, mais rien d’alarmant. Comme mentionné précédemment, le filtre bleuté n’a pas été appliqué à ce montage, donnant une image offrant des couleurs beaucoup plus naturelles. Cependant, la palette demeure restreinte pour rester cohérente avec la nature du film. Les tons de peaux paraissent également naturels. Le niveau des noirs est adéquat, mais rien de fantastique. Pour les contrastes, la situation est relativement la même. Les dégradés ont malheureusement tendance à bloquer trop rapidement et ne profitent pas de la fluidité des meilleurs transferts. Les noirs sont profonds, mais la pureté est souvent mise en doute par un certain effet fantôme.

Au niveau numérique, on a rarement vu des problèmes avec le format HD DVD, mais Payback démontre que tout ne peut pas être parfait dans le monde de la compression numérique. La présence du grain amène de nombreux parasites de compression qui paraissent même hors de contrôle dans certaines situations.


Son
Seule une bande sonore Dolby Digital 5.1 Plus est disponible. Une piste de commentaires audio en compagnie du scénariste/réalisateur Brian Helgeland peut également accompagner le film. L’ajout des scènes inédites justifie, à notre grand regret, l’absence d’un doublage français.

Le mixage sonore ne profite pas d’un dynamisme à tout casser, alors que l’environnement se limite principalement aux canaux avant. Bien que ceux-ci offrent une stéréophonie adéquate, les transitions d’un canal à l’autre sont plutôt rares. Avec autant d’action à l’écran, on se serait attendu à un mixage plus dynamique, mais les canaux d’ambiophonie ne sont pratiquement jamais mis en valeur. Les dialogues demeurent nets et intelligibles, sans problèmes de captation ou de compression. Les paroles, même pour les scènes ajoutées, ne présentent aucun défaut notable. La trame sonore, incluant de la nouvelle musique, est intégrée subtilement et sans imposer sa présence. Les basses supportent adéquatement le mixage en général, alors que les extrêmes graves (LFE, canal .1) se font ressentir à quelques moments clés.

Des sous-titres anglais, français et espagnols sont disponibles.


Suppléments/menus




Conclusion
Quand un film est offert avec un nouveau montage, on se contente habituellement d’ajouter quelques minutes de façon à combler certains manques imposés par la censure de la MPAA ou par le studio qui le finance. Dans le cas de Payback, ce sont environ dix minutes qui sont… retirées ! Il serait normal de penser que Helgeland n’a pas beaucoup apprécié le travail de son successeur.

Pour l’édition HD DVD en tant que telle, il s’agit d’un produit que tous les gens apprécieront. L’image n’est certainement pas parfaite et le son aura profité d’un mixage plus agressif, mais les suppléments sont nombreux et ne se limitent pas à de simples segments promotionnels. Toute l’histoire expliquant le changement de réalisateur et les modifications au film est expliquée en détails par les différents artisans impliqués. Même Richard Donner, qui a subit le même sort que Helgeland pour son Superman II, participe aux discussions. Bref, beaucoup de viande sur les os.