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DVDEF

French Connection, The

Critique
Synopsis/présentation
William Friedkin n'est pas considéré comme un des grands réalisateurs hollywoodiens. Toutefois, il peut se vanter d'avoir fait deux films qui, dans une certaine mesure, ont marqué le cinéma hollywoodien et leur époque : French Connection et The Exorcist. Les dernières productions de Friedkin (citons Rules of engagement) ne sont plus à la hauteur du talent exprimé dans les deux oeuvres mentionnées précédemment.
French Connection est basé sur les véritables exploits de deux policiers, Eddie Egan et Sonny Grosso, qui travaillaient à la brigade des stupéfiants de la police de New York. En 1962, Egan et Grosso dévoilent une ingénieuse opération d'exportation de drogues provenant de France. Le film, qui fait appel à des noms d'emprunt, relate cet exploit.
Ce long métrage fait partie des films qui transforment le genre cinématographique représenté. En effet, ce film policier a fait date pour plusieurs raisons. La réalité policière montrée est assez juste: le travail d'enquête est représenté de manière très réaliste et nous sommes témoins, tant des inconforts que des ratés, des temps morts et de la brutalité primaire du personnage interprété par Gene Hackman.
Le réalisateur exprime ce réalisme dans sa mise en scène en exploitant des techniques utilisées dans le cinéma documentaire. Friedkin utilise la caméra à l'épaule et la désormais célèbre scène de la poursuite a été tournée sans trucage. Ce choix s'avère une réussite complète et donne au film et à l'histoire beaucoup de crédibilité. Cette approche s'inscrit aussi dans le contexte du début des années soixante-dix. Les Américains étaient alors littéralement envahis par les images crues et violentes provenant du Viet-Nam. La ville de New York que Friedkin nous montre ressemble d'ailleurs par moments à une zone de guerre.
Au-delà de la technique, French Connection propose une réflexion sur l'obsession. Alors que l'une des moitié de l'équipe est plus effacée et moins vindicative (Sonny Grosso, interprété par Roy Scheider), le personnage d'Eddie Egan (interprété par Gene Hackman) nous est montré comme quelqu'un de moins préoccupé par la justice que par l'atteindre de son but: capturer les trafiquants. D'ailleurs, jamais le réalisateur ne nous montre les ravages de la drogue, ce qui justifierait la violence de l'enquêteur dont la motivation n'est jamais justifiée par des principes moraux. La scène où il est la cible du tueur à gages français est la plus révélatrice: une mère de famille est abattue sous ses yeux et il ne montre aucun sentiment pour la pauvre femme. Son réflexe est plutôt de tenter d'attraper le tueur. La scène se termine au moment où Hackman abat le tueur en lui tirant dans le dos, méthode qui aurait normalement dû provoquer un tollé de protestations. Mais la fin justifie toujours les moyens. Le film se termine sous forme d'énigme: Hackman disparait derrière une porte, puis un coup de feu retentit...


Image
Comme c'est généralement le cas chez la Fox, le transfert a été très bien fait. L'interpositif est sans défaut apparent, sauf que la pellicule est par moment plus granuleuse. Il s'agit néanmoins d'une très bonne copie, fait à noter pour un film qui fête son trentième anniversaire.
L'image est offerte dans le format original du film soit 1.85:1 et le transfert est anamorphique. Le travail de numérisation de ce classique a été très bien exécuté. Encore une fois, la Fox se démarque des autres éditeurs par la qualité constante de ses produits.
Les couleurs sont toujours naturelles et stables. La teinte de la peau des personnages demeure très naturelle et les noirs sont bien présents. Rappelons que ce film n'a pas été fait avec de grands moyens et que, par moment, l'image est un peu granuleuse, ce qui donne un aspect moins stable à l'ensemble
Le contraste et la définition de l'image sont efficaces, ce qui donne des détails très perceptibles. Dans l'ensemble, ce transfert est de très bonne qualité: le dvdphile en a donc pour son argent.


Son
Cette édition DVD offre 3 bandes sonores: Dolby Digital 5.1 anglaise, Dolby Digital 2.0 anglaise et Dolby Digital 2.0 monophonique française. Réglons tout de suite le cas de la bande sonore française: dans l'ensemble, elle est de qualité plutôt moyenne. Les plans sonores sont comprimés et offrent une intelligibilité passable, sans plus. Par moment, les voix entendues en post-synchronisation semblent un peu étouffées. Les graves manquent de corps et les aigus ne sont pas toujours agréables à entendre.
Il est dommage que la Fox ne se soit pas efforcée d'offrir une bande sonore française remixée Dolby Digital 5.1, d'autant plus que l'édition zone 2 sera offerte en Dolby 5.1... Néanmoins, elle restera acceptable pour ceux et celles qui ne peuvent comprendre l'anglais.
La bande sonore 5.1 est une valeur ajoutée importante de cette édition DVD. Elle apporte un dynamisme au film qui n'existait pas au moment de sa sortie en 1971. Sans être du niveau des enregistrements des productions d'aujourd'hui (les effets arrière se limitent à la musique et à l'ambiance de la rue), elle offre un détachement des différents plans sonores et une scène stéréo intéressante. Cela donne une jeunesse incomparable au film.
La bande sonore Dolby Surround anglaise n'a pas le dynamisme de la première, mais elle est meilleure que la bande française.


Suppléments/menus
La Fox a eu la bonne idée de proposer ce film sous la bannière Five Star. Les suppléments sont répartis sur les deux disques. En plus du film, le premier comporte les deux bandes de commentaires audio soit celle où l'on entend le réalisateur et une autre où discourent les deux acteurs principaux, Roy Scheider et Gene Hackman. Sur le deuxième disque, nous retrouvons deux documentaires de 50 minutes chacun, sept scènes supprimées et des galeries de photos. Soulignons qu'aucun des suppléments n'est sous-titré.
La piste de commentaires audio de William Friedkin est pour le moins intéressante. Le réalisateur explique bien ses partis pris cinématograhiques et esthétiques, ainsi que l'influence de Godard (À bout de souffle) et de Costa-Gavras (Z). Il est très agréable à écouter, ce qui ne gâche rien. Son débit est bon et il a le verbe pour le moins haut en couleur.
La seconde piste de commentaires de Gene Hackman et Roy Scheider est plus anecdotique. Les deux acteurs abordent le travail de composition de leur rôle respectif car, pour Hackman, il s'agissait vraiment un rôle de composition dont la violence l'a fait longtemps hésiter. Il faut dire que les deux acteurs ne commentent pas le film en même temps. Hackman commente la première partie, et Scheider, la seconde à partir de la plage 18 du film. Leurs propos sont intéressants et nous renseignent amplement sur l'élaboration de French Connection.
Le documentaire Poughkeepsie Shuffle explore les évènements réels qui se sont déroulés en 1962 et la production cinématographique. Il a été réalisé par la BBC et cela se voit: ses concepteurs sont pas complaisants, comme c'est trop souvent la cas avec les documentaire tournés pour les éditions DVD. La présentation est de belle facture. Les entrevues effectuées avec les principaux acteurs et artisans sont intéressantes et mettent en évidence les tensions vécues au sein d'une équipe de tournage ou pendant la production.
Le documentaire Making the Connection: The Untold Stories, réalisé spécialement pour cette édition DVD, est animé par le policier Sonny Grosso et est beaucoup plus conventionnel. À l'aide d'entrevues et de photos d'archives, il présente la réalisation du film.
Le moment le plus intéressant des suppléments est sans nul doute la réalisation de la fameuse poursuite automobile, de la station de métro Bay sur la 50e rue jusqu'à la 86e rue. La scène a été réalisée sans aucun trucage, et les piétons qui risquent d'être frappés ne sont pas des cascadeurs. Quelle audace!
Les propriétaires de téléviseur de format 16:9 seront contents d'apprendre que les deux documentaires sont présentés d'après des transferts anamorphosés.
Les suppléments comptent aussi une galerie de photographies, comme c'est toujours le cas. Des explications, telles que des légendes sous les photos, auraient été appréciées, rendant l'exercice moins arride.
En terminant, mentionnons que cette édition propose les bandes annonces de French Connection et French Connection 2.



Conclusion
Pour les amateurs de films policiers, cette oeuvre est un incontournable. La Fox lui a fait honneur avec une édition de très bonne qualité, tant par l'image et le son que par les suppléments. Il est regrettable que les francophones résidant en zone 1 n'aient pas droit à une bande sonore de meilleure qualité et qu'il n'y ait pas de sous-titres français.


Qualité vidéo:
4,0/5

Qualité audio:
3,8/5

Suppléments:
4,0/5

Rapport qualité/prix:
4,0/5

Note finale:
4,0/5
Auteur: Sylvain Lafrenière

Date de publication: 2001-09-24

Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC Toshiba 32 pouces, Récepteur Sony STR-DE945, Lecteur DVD Sony DVP-S360, enceintes Energy, câbles Cable Accoustic Research

Le film

Titre original:
French Connection, The

Année de sortie:
1971

Pays:

Genre:

Durée:
104 minutes

Réalisateur (s):

Acteur (s):

Le DVD / Blu-ray

Pochette/couverture:

Distributeur:
Twentieth Century Fox

Produit:
DVD

Nombre de disque:
2 DVD-9 (simple face, double couche)

Format d'image:
1.85:1

Transfert 16:9:
Oui

Certification THX:
Oui

Bande(s)-son:
Anglaise Dolby Digital 5.1
Anglaise Dolby 2.0 Surround
Française Dolby mono

Sous-titres:
Anglais
Espagnol

Suppéments:
Commentaire audio, deux documentaires, scène supprimer, galerie de photos, bande-annonce

Date de parution:
2001-09-25

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