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DVDEF

Animatrix, The

Critique
Synopsis/présentation
Observant que les fans de leur film The Matrix étaient généralement plutôt amateurs de dessins animés japonais, les frères Watchowski ont lancé un projet avec quelques-uns des meilleurs producteurs et réalisateurs de japanimation pour nous proposer ces neuf courts-métrages d'animation. Ceux-ci viennent compléter les films en nous faisant découvrir d'autres aspects de l'univers développé dans ceux-ci. Chaque segment, à part The Second Renaissance qui comprend deux segments, a un style graphique qui lui est propre et raconte une histoire différente, quoique bien entendu connexe, de celle des films. Comme les films, et même encore plus que ceux-ci, ces dessins animés n'ont rien d'enfantin. Il s'agit là de dessins animés pour adultes, aux thèmes bien éloignés des films et séries "tous publics" comme ceux de Disney, une denrée hélas bien trop rare dans nos contrées.

Le premier, Last Flight of the Osiris, est en quelque sorte une introduction à The Matrix Reloaded. Réalisé par Square USA, les auteurs de Final Fantasy : The Spirits Within, il s'agit là d'un film d'image de synthèse au style très proche de ce dernier, en mieux. L'histoire commence par une séance de combat assez sensuelle interrompue par une alerte qui pousse les deux protagonistes à regagner la réalité de leur vaisseau, l'Osiris (un vaisseau semblable au Nabuchadnezzar de Morpheus). Bien vite ils découvrent que Zion est en danger et doivent trouver un moyen de prévenir ses habitants. Le scénario a été écrit par les frères Watchowski, il y est d'ailleurs fait référence dans The Matrix Reloaded.
Les deux suivants, The Second Renaissance (Part I & II) sont deux volets d'une même histoire. Il s'agit là d'un cours d'histoire nous expliquant le pourquoi et le comment de la guerre qui a entraîné la destruction du ciel et l'esclavage des humains par les machines. Bien plus effrayants que le résumé de l'histoire fait par Morpheus dans The Matrix, ces deux films contiennent une foule de références historiques et religieuses qui interpellent sans pitié le spectateur.
Kid's Story est l'histoire d'un adolescent à problèmes, qui est contacté par des inconnus un peu à la manière de Neo dans The Matrix. Le style très particulier du dessin et de l'animation peut surprendre, mais se prête très bien à cette ambiance.
Program est assez surprenant, car il semble se dérouler dans un Japon médiéval. Il s'agit en fait d'un dialogue musclé entre une femme et un agent.
World Record nous fait découvrir une manière différente de prendre conscience de la Matrice, à travers l'histoire d'un athlète qui va se dépasser au-delà du raisonnable.
Beyond, réalisé par Koji Morimoto (réalisateur du segment Magnetic Rose du tryptique Memories de Katsuhiro Otomo) est l'histoire d'une jeune fille, qui, cherchant son chat, entre dans une maison réputée hantée, une anomalie de la matrice peuplée d'enfants qui en ont fait un terrian de jeux poétique et étrange.
Detective Story, réalisé en quasi-monochromie, est un film noir où un détective est à la recherche d'un certain... Trinity. Les précédents détectives lancés à sa poursuite sont tous morts, sauf un qui est devenu fou.
Enfin, Matriculated nous ramène dans le "monde réel" et nous dévoile une manière très spéciale qu'utilisent certains humains pour lutter contre les machines. Ce dernier segment comprend des séquences hallucinogènes qui ne sont pas sans rappeler le travail de Richard "Doc" Bailey (artiste numérique qui a contribué, entre autres, à The Cell et Solaris).

Ces segments sont tous d'un très haut niveau, que ce soit au niveau du graphisme, de l'animation ou de l'originalité. Les parti-pris graphiques très forts apportent à chaque oeuvre une ambiance qui lui est propre. Certains dessins font penser à des bandes dessinées européennes ou américaines, notamment certaines oeuvres de Frank Miller, Moebius ou Caza.
Pour assurer la consistance de l'univers, les frères Wachowski ont supervisé l'ensemble du projet, allant jusqu'à écrire quelques-uns des scénarios de ces courts-métrages. De plus, lorsque certains personnages des films sont mis en scène, leurs voix sont celles des acteurs des films. S'ils plairont certainement aux fans des longs-métrages, il est certain qu'ils sauront aussi combler les amateurs d'animation n'ayant pas forcément apprécié The Matrix et The Matrix Reloaded. Ce projet magnifique démontre de manière brillante que le dessin animé Japonais ne s'arrête pas à Dragon Ball et Pokémon, loin de là. Les amateurs de technique remarqueront que la plupart des segments mélangent avec brio animation traditionnelle et images de synthèses aux rendus variés.


Image
Les segments sont proposés au format respecté de 2.35:1 d'après un transfert 16:9 (dit anamorphosé).

La qualité d'image proposée par cette édition est d'un excellent niveau. La définition est excellente, les détails et textures sont parfaitement rendus. L'étalonnement des couleurs est un sans faute; subtiles, nuancées ou pleinement saturées pour certains des courts-métrages (tout en restant bien délimités). Le contraste est toujours contrôlé, on n'observe aucune haute-lumière éclatée. La brillance (le niveau des noirs) est correctement ajusté et stable, ce qui est critique pour la plupart des segments, sombres et contrastés. Les zones d'ombres présentent elles aussi un très beau niveau de détail et des dégradés fluides.

Aucun parasites numérique majeur n'est à déplorer, les quelques fourmillements visibles ça et là sont négligeables en face de l'excellente qualité générale de l'image qui nous permet de profiter pleinement des superbes univers graphiques et de la très belle animation de ces courts-métrages.


Son
Les bandes sonores proposées sont : Anglais Dolby Digital 5.1, Français Dolby Digital 5.1 et Japonais Dolby Digital 5.1. Des sous-titres sont proposés en Anglais, Français et Espagnol.

La spatialité est bonne, le champ sonore large et très immersif, faisant appel de façon judicieuse aux canaux d'ambiophonie. La dynamique est impressionnante, les effets sonores étant parfois subtils et parfois tonitruants. La séparation des canaux est impeccable, et les effets de transition superbement gérés. La trame sonore, solidement intégrée au mixage, démontre profondeur et fidélité. Les dialogues sont toujours précis et intelligibles, et les basses fréquence sont bien etendu présentes, mettant à contribution le canal .1 (LFE) de manière tout à fait adéquate.

Les bandes-son de ces dessins animés sont tout à fait au niveau des superbes images, et ce quelle que soit la langue sélectionnée, ce qui est un excellent point.


Suppléments/menus
Les suppléments disponibles sont nombreux et, pour la plupart, très intéressants, accessibles à partir d'un menu Bonus Data astucieux. Les commentaires et entrevues en Japonais sont sous-titrés en anglais.

Le choix Voices donne accès à un sous-menu nous indiquant que des pistes de commentaire audio sont disponibles pour les segments The Second Renaissance (I & II), Program et World Record, nous permettant de plus de regarder ces segments d'un seul bloc en écoutant les commentaires qui nous en disent beaucoup sur les choix artistiques des réalisateurs.

Scrolls to Screen : the History and Culture of Anime (22:21) est un passionnant documentaire sur toute la culture liée à la japanimation (illustration traditionnelle, manga, anime) et ses liens avec l'univers de la Matrice.

Creators nous donne accès à quelques impressionnantes filmographies des producteurs et réalisateurs des courts-métrages. La plupart ont travaillé sur des chefs d'oeuvres du cinéma d'animation ou sur des projets particulièrement novateurs.
Execution, comme son nom l'indique, est un sous-menu qui nous permet d'accéder aux documentaires "making-of" couvrant tous les segments du projet. Ces documentaires sont avant tout des entretiens avec les intervenants (producteurs, réalisateurs, compositeur...) du projet, illustrés par des extraits des courts-métrages et des illustration issues du travail de recherche graphique en pré-production. Une option nous permet de regarder ces documentaires d'un seul bloc (55:13).

Enter The Matrix : in the Making (2:51) est en fait une bande-annonce du jeu vidéo Enter the Matrix, sorti le même jour que le film The Matrix Reloaded.

Il est surprenant de voir que les auteurs du DVD ont réussi à faire tenir autant de suppléments sur le même disque que les dessins animés eux-mêmes sans compromettre la qualité de ces derniers. Du très beau travail, et surtout des suppléments d'un très bon niveau qui viennent parfaitement compléter ce très beau projet.



Conclusion
Ces superbes courts-métrages sont servis par une édition d'un très haut niveau technique. S'il est nécessaire d'être familier avec l'univers de The Matrix pour apprécier ces animations, il n'est en revanche même pas nécessaire d'avoir aimé les longs-métrages pour se laisser emporter dans ces superbes univers graphiques. Un disque superbe, qui devrait se retrouver sur les étagères de nombreux amateurs de belle animation et d'ambiances hors du commun.



Qualité vidéo:
4,3/5

Qualité audio:
4,3/5

Suppléments:
4,1/5

Rapport qualité/prix:
4,1/5

Note finale:
4,1/5
Auteur: François Schneider

Date de publication: 2003-06-23

Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4/3 Panasonic 36

Le film

Titre original:
Animatrix, The

Année de sortie:
2003

Pays:

Genre:

Durée:
89 minutes

Réalisateur (s):

Acteur (s):

Le DVD / Blu-ray

Pochette/couverture:

Distributeur:
Warner Bros.

Produit:
DVD

Nombre de disque:
1 DVD-9 (simple face, double couche)

Format d'image:
2.35:1

Transfert 16:9:
Oui

Certification THX:
Non

Bande(s)-son:
Anglaise Dolby Digital 5.1
Française Dolby Digital 5.1
Japonaise Dolby Digital 5.1

Sous-titres:
Anglais
Français
Espagnol

Suppéments:
Commentaires audio, Documentaires, Filmographies, Bande-Annonce, suppléments DVD-ROM

Date de parution:
2003-06-03

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