Synopsis/présentation
Le film de guerre est un genre au cinéma qui ne se démodera probablement jamais. On croyait en effet le genre presque disparue depuis 1990 mais le succès récents de films tels Saving Private Ryan ou The Thin Red Line ainsi que la sortie prochaine de Pearl Harbour et de Enemy at the gates nous prouvent le contraire. De même, plusieurs grands réalisateur ont un jour ou l'autre tentés leur chance dans cette entreprise, qu'on pense aux DePalma, Spielberg, Coppola, Kubrick ou Stone. Qui pourrait les blâmer ! Le film de guerre est un genre où les possibilités historiques, cinématographiques ou morales sont presque infinies.

Glory, sorti il y a maintenant plus de 10 ans, avait le mérite de s'attaquer à une période de l'histoire américaine moins connue: la guerre de sécession. Glory allait encore plus loin en racontant l'histoire véridique du premier régiment entièrement composé de soldats de race noire. Les auteurs allaient ainsi chercher l'essence même du conflit au c?ur duquel on se battait pour l'abolition de l'esclavagisme. C'est en effet la première fois que le point de vue des noires nous était montré, et c'est d'autant plus satisfaisant lorsque la plupart des rôles principaux sont défendus par des acteurs aussi chevronnés que Denzel Washington, Morgan Freeman et Andre Braugher. Ce fut aussi l'occasion pour Matthew Broderick de défendre avec brio son meilleur rôle en carrière, lui qui était jusque là confiné à des rôles d'adolescents. La même chose peut être dite du réalisateur Edward Zwick, qui a signé ici son film le plus subtil et le plus achevé, chose d'autant plus surprenant qu'il ne s'agissait que de son deuxième film. La mise en scène est sensible et alerte aux personnages, sans jamais tomber dans le mélodrame. Il évite le piège des effets patriotiques et appuyés en laissant son sujet parler de lui-même, le tout bercé par l'enivrante musique de James Horner.


Image
Columbia avait déjà distribué le film Glory dans une version privé de supplément mais qui offrait néanmoins un transfert anamorphique. C'est avec une certaine déception que nous avons constaté que le transfert présenté dans cette édition spéciale semble être sensiblement le même que la précédente version. C'est que la pellicule, malgré que ce film n'ait que 12 ans, commence déjà à montrer de l'âge. Dès les premières images on constate un flagrant manque de netteté. De plus, les défauts et artéfacts ne sont pas chose rare. Par contre, les couleurs sont généralement belles et contrastées, en particulier dans les séquences extérieures.
Il est à noter qu'une version plein écran est aussi offerte sur le deuxième disque, définitivement inférieur au transfert anamorphique.


Son
Pour un film de guerre, on aurait souhaité un peu plus de dynamisme dans la bande-son Dolby Digital 5.1. Il y a bien sûr quelques effets d'ambiophonies, mais ces effets sont assez limités et manquent d'agressivité (notamment durant les scènes de combat). La même chose peut être dite des basses, qui manquent de profondeur et de puissance. La spatialité est cependant enceloppante, et comme la majorité du film repose sur une série de scènes intimistes aux nombreux dialogues, ces quelques problèmes de dynamisme n'enlèvent que très peu a l'expérience global. Les dialogues sont toujours clairs et ne sont jamais victimes d'effets inutiles, tout comme l'envoûtante trame sonore de James Horner d'ailleurs.

Plusieurs bandes-son Dolby Surround 2.0 sont incluses, mais celles-ci dans un fouillis phénoménal. Le français peut être retrouvé sur l'une ou l'autre des versions (plein écran ou Widescreen), alors que l'anglais 2.0, l'espagnol et le portugais ne sont disponibles que sur la version plein écran. Bien sûr, rien de tout cela ne devrait déranger le spectateur nord-américain moyen, mais nous sommes tout de même en droit de question la logique derrière cette décision.


Suppléments/menus
C'est ici que cette nouvelle version brille réellement. Autrefois disponible dans une version qui ne contenait que la bande-annonce, Columbia/Tristar s'est joliment repris ici en produisant une édition contenant deux disques remplis de matériel. Le tout commence avec une piste de commentaires audio du réalisateur Edward Zwick, disponible sur les deux versions (format original et plein écran 4:3) du film. Ses commentaires sont en général intéressants. Les silences sont assez rares alors qu'il parle d'à peu près n'importe quoi, du tournage jusqu'aux faits historiques. Une deuxième piste de commentaires audio, animée par Edward Zwick, Matthew Broderick et Morgan Freeman, est aussi disponible dans une toute nouvelle forme appelée Picture in Picture video commentary. Disponible uniquement sur la version format original, cette piste consiste à faire apparaître, dans une image en médaillon, l'interlocuteur qui a la parole. Ainsi, il nous est possible non seulement d'entendre la voix mais aussi de regarder les gestes et expressions faciales de celui qui parle. Un procédé fort intéressant mais qui prends hélas beaucoup d'espace sur le disque (il prends autant d'espace qu'un film à part entière?). De plus, il semble que les commentaires d'Edward Zwick ne soient dans cette piste ait été directement pillés sur sa piste solo. Le résultat : plusieurs informations en double?

Suivent sur le deuxième disque une série de documentaires, dont le plus intéressant est certainement The true story of Glory continues. D'une durée de 45 minutes, dont le narrateur est Morgan Freeman, ce documentaire s'attaque à l'histoire véridique du Royal 54e Régiment. Appuyer par des lettres, des dessins et des livres d'histoire on expose une foule de détails historiques sur cette guerre. Attention, il ne s'agit ici en aucun cas ici d'un documentaire sur le film, mais réellement d'un documentaire purement historique. La même approche est utilisés avec la courte vignette Voices of Glory, qui, d'une durée de 11 minutes, nous présente une série de lettres et de témoignages écrits par des soldats du Royal 54e Régiment. D'une très belle facture visuelle, cette vignette s'avère fort intéressante et émouvante. On peut aussi retrouver un court documentaire promotionnel de 7 minutes créé en 1989, dans une qualité vidéo et sonore absolument abominable. L'information offerte est strictement promotionnelle et n'offre ainsi que très peu d'intérêt. 

Suivent une série de deux scènes retranchées au montage d'un intérêt plutôt moyen, avec option de commentaires audio du réalisateur. La qualité de l'image et du son est à nouveau horrible, démontrant clairement les mauvaises conditions dans lesquelles la pellicule a du être conservée. Malgré cela, elles demeurent une belle curiosité.

Pour conclure, vous retrouverez les habituelles bande-annonces et filmographies, ainsi que deux bande-annonces supplémentaires dans lesquelles Denzel Washington a participé (Devil in a blue dress et A soldier's story).



Conclusion
Sans être un film de référence, tel The Bridge on the River Kwai chez le même studio, Glory demeure néanmoins un bel effort de la part de Columbia/Tristar. L'image est satisfaisante, tout comme la bande-son, et les suppléments offerts sont généreux et variés mais avant tout de qualité. Ils ont aussi trouvé le moyen de se démarquer en offrant , le picture in picture commentary.

Cependant, on aurait souhaité une plus grande unité dans la présentation du film et des suppléments. On peut questionner la pertinence de placer la version plein écran sur le deuxième disque (généralement réservé aux suppléments), mais que des bande-sons se retrouvent sur une version et non dans l'autre est décevant. Cela ressemble d'avantage à un comblage de dernière minute plutôt que le réel désire d'offrir un produit complet au consommateur.