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DVDEF

Match Point

Critique
Synopsis/présentation
Woody Allen est une véritable manchine à filmer qui propose chaque année avec une régularité incroyable un nouveau film. Etant donné qu’il nous propose avec ce Match Point son 36 éme film de cinéma en 35 ans, on ne peut que s’incliner devant une telle régularité surtout lorsqu’elle compte autant d’œuvre majeures et un ensemble d’une telle réussite que la sienne qui nous paraît quasi unique dans l’histoire du cinéma.

Cependant il nous paraît impossible de ne pas signaler un avis certes personnel mais tout de même objectivement vérifiable comme quoi depuis 1998 et l’excellent Celebrity, l’œuvre d’Allen à pris un tournant plus léger et moins profond que jusque la.
Il à toujours alterné comédies légères, tragicomédies remarquables et drames mais force est de reconnaître donc que depuis le début du siècles, il nous semble moins inspiré.
Il faut bien reconnaître que le rythme infernal de production qu’il réussit à tenir depuis tant d’années ne peut que finir par épuiser un créateur qui certes tourne souvent en circuit fermé dans son univers et son style extrémement personnel mais à toujours proposé malgré le relatif clacissisme de sa mise en scène des œuvres surprenantes à bien des égards.
Or justement ces dernières années cet élément de surprise et d’originalité à eu une facheuse tendance à déserter ses films, comme si Allen s’accordait une « pause » et se contentait plus de livrer l’annuelle œuvre que son public attends de lui que d’essayer de surprendre son monde en innovant au sein d’un univers clot.

Ce Match Point marque un retour vers plus d’originalité, ne serait ce déjà que parce qu’il est tourné en Angleterre et que comme chacun le sait, la plupart des films de Woody Allen sont situés à New York et plus généralement dans les milieurs intellectuels de Manhattan.
Hors, curieusement, le style du cinéaste s’accorde parfaitement avec les milieu de la très haute bourgeoisie londonienne qui il faut tout de même le reconnaître offre des préoccupations culturelles très proches de celles des intellectuels new yorkais ainsi que la même « superficialité » dans la vie de tous les jours.
La ou Allen innove aussi dans ce film, c’est en suivant un héros qui ne posséde pas les névroses habituelles qui habitent habituellement ses alter égo filmiques. Ainsi, Chris Wilton est un héros transparent dont justement l’absence de personnalité propre lui permet de se glisser avec une aisance tout à fait crédible dans un milieu pourtant très exigeant.
De plus, les héros Alleniens habituellement malchanceux et pas particulièrement doués physique est ici presque inversés puisque Chris est justement pourvu d’une chance absolument phénoménale ainsi que d’une incroyable faculté d’adaptation qui lui permet de
grimper les échelons sociaux quatre à quatre.

C’est justement cette notion de chance qui sous-tend le film puisque Chris n’aura de cesse justement de pousser cette chance jusque dans ses limites, ayant gardé de son passé de sportif un fort esprit de compétition et de dépassement de soi.
Ainsi le titre, Balle de match est une parfaite métaphore d’une œuvre ou le héros va tout faire pour parvenir à la victoire, a parvenir à établir puis consolider définitivement sa place dans la haute société londonienne quitte à prendre les risques les plus extrémes.
Sa neutralité de caractère, pour ne pas dire son absence de personnalité propre, fait qu’il va plaire à tout le monde, aussi bien à sa future femme a laquelle jamais il ne s’oppose, qu’a son futur beau frêre dont il suit tous les gouts et envies comme à sa future belle famille sur laquelle son origine modeste, son parcours irréprochable et sa malléabilité font merveille.
En cela ce personnage dont l’arrivisme est doublé d’une naiveté parfois confondante rappelle très fortement le Mr Ripley du roman de Patricia Highsmith, auquel d’ailleurs plusieurs scènes de Mathc Point renvoient directement. Enfin plus précisément aux deux adaptations de ce roman dont la plus brillante reste Plein Soleil de René Clément mais aussi au Talented Mr Ripley de Anthony Minghella. En effet, toute l’attitude, le physique et les « tics » de Jonhathan Rhys Meyer (Chris) renvoient directement a ceux de Alain Delon ou Jude Law les deux interprêtes de Tom Ripley. Il est d’ailleurs a noter également une ressemblance physique frappante, et ce aussi bien dans l’allure physique que le visage.

Ainsi Allen cultive discrètement mais surement cette référence qui lui permet de ne pas insister justement sur cette particularité de son personnage. Ainsi il peut se concentrer sur le portrait de la famille Hewett qui sans être outré et grace à son talent de portraitiste hors pair est savouresement construit par petites touches et surtout sans jamais ne rendre ses personnages antipathiques ce qui aurait forcément été beaucoup plus aisé.
Allen préfère donc se concentrer sur le seul risque que va prendre Chris, à savoir se laisser aller à une passion qui semble irrésistible pour la très sexy Nola Rice qui est alors la petite amie de son futur beau frêre. Etant les deux seuls éléments extérieurs au cercle fermé de la famille les deux jeunes gens vont finir par se céder sous les véritables assauts de Chris qui semble totalement obnibulé par la jeune fille alors qu’une autre jeune femme charmante et fortunée est justement à ses pieds suite à tous ses efforts.
Chris va tenter le risque et se laisser aller à fond à son plaisir juqu’a ce que la routine de son couple aidant, il commence à moins se méfier et relacher son attention sur nombre de détails qui vont le mener justement jusqu'à cette fameuse balle de match qui va occuper le dernier quart du film.

Nous ne vous dévoilerons pas plus de l’intrigue de façon à ne pas vous en gacher le plaisir du visionnage et à gacher la superbe mécanique mise en place par Allen.
Cependant nous nous permettrons une critique personnelle qui vient justement du fait que tout cette mécanique semble trop bien huilée et surtout notamment l’épilogue du film qui en diminue clairement la portée morale tout en laissant toutefois planer une ambiguité tout à fait digne du cinéaste.
En effet, si le film est clairement brillant sur tous les plans il ne nous à pas paru développer suffisamment de vrai dilemme moral et de reflection sur le sujet pour justifier une telle méchanicité, ne s’appuie pas suffisamment sur le crime, et l’enquête et surtout l’itinéraire moral de Chris pour egalement demander une relative distance vis à vis des personnages.

Alors certes à nos yeux Woody Allen revient vers un cinéma qui correpsond plus à ce que nous aimons chez lui mais manque toutefois de la quasi perfection qui auréolait précédemment la plupart de ses œuvres malgré son maniérisme spécifique. En effet, il atteignait souvent à des vérités simple et touchantes sur la nature humaine a travers de pures comédies ou des comédies dramatiques alors qu’ici la pure intrigue criminelle lui donne l’occasion d’un superbe exercice de style qui manque cependant de profondeur et de puissance pour atteindre le niveau des ses meilleures œuvres.

Voici donc un film ciselé d’une main experte qui vous permettra de passer un excellent moment en compagnie d’une brochette de personnages bien écrits et brillamment interprétés, de suivre une intrigue remarquablement ficelée et mise en valeur par une écriture totalement maitrisée. Cependant pour les admirateurs du cinéaste, il faut s’attendre à une œuvre de qualité comme toujours chez le cinéaste mais qui manque de chaleur et de dimension morale et critique pour se hisser au niveau de ses meilleures œuvres.





Image
L’image est proposée au format respecté de 1.85:1 d’aprés un transfert 16:9.

La définition générale est de bonne qualité et constante sur toute la durée du film. L’interpositif est très propre même si curieusement on peut remarquer quelques points et traits particulièrement lors de la première scène d’opéra.
Les rendu de la belle photographie de Remi Adeferas est de superbe qualité. Les couleurs sont naturelles et justes, constantes et surtout parfaitement saturées.
Le contraste est lui aussi parfaitement géré et évite absolument toutes les brillances.
Les scènes sombres sont impeccablement rendues grace à des noirs vraiment purs et profonds.
La partie numérique est logiquement exempte de tous reproches, ne générant pas de défauts numériques suffisamment visibles pour être mentionnés ici.

Un transfert d’excellente qualité qui rend donc pleinement justice au travail de Woody Allen et de son chef opérateur dont nous ne pouvons que nous féliciter.




Son
Les bandes-son sont disponibles en Anglais (Dolby mono) et français (Dolby mono).

La dynamique est de bon niveau mais toutefois clairement limitée par rapport aux possibilitées offertes actuellement par tous les autres formats existants. Il en est de même pour sa présence et sa spatialité qui si elles s’avèrent excellentes pour une bande-son monophonique sont en dessous de ce qui est devenue la norme actuelle, ne serait ce qu’en stéréophonie.
La musique est bien restituée malgré les limitations dues au format monophonique. Elle est par ailleurs parfaitement intégrée au reste de la bande-son.
Les dialogues sont en permanence parfaitement intelligibles et aucun parasites ou distortions ne sont audibles à moins de pousser le volume au dela du raisonnable, ce qui n’a aucun intérêt pour une telle œuvre.
Logiquement les basses fréquences sont largement au dessus de ce à quoi nous sommes habitués sur des œuvres récentes. Nénamoins étant donné la nature majoritairement dialoguée du film et le peu de souci que Allen semble porter aux sons d’ambiance, cette bande-son est donc plutôt bien lotie dans ce domaine.

La bande-son française est de qualité équivalente à son homologue anglaise mais malgré un doublage plutôt réussie n’offre qu’un pale reflet des brillants dialogues ciselés par Woody Allen.

Les sous-titres sont disponibles en Anglais, Français et Espagnol.

Une bande-son qui si l’on tient compte de son format monophonique s’avère de bonne qualité.
Si nous respectons tout à fait la volonté de Woody Allen d’enregistrer et diffuser ses films dans ce format, il nous semble dommage de ne pas profiter des possibilités offertes par les formats multicanaux ou au moins par une simple stéréo. Ainsi cette bande-son aurait clairement gagnée en profondeur et en spatialité ne serait qu’en étant en stéréo. Vous voilà donc prévenus qu’il s’agit d’une bonne bande-son mais qui risquera de décevoir les spectateurs habitués a des rendus plus amples et puissants.



Suppléments/menus
Malheureusement comme pour toutes les autres éditions de films de Woody Allen, les suppléments sont aux abonnés absents.
Seule une curieuse bande-annonce de Munich est offerte alors qu’il aurait été clairement passionnant d’entendre Woody Allen expliquer et commenter ses choix et changement par rapport à son univers habituel. Dommage mais en même temps le film se suffit à lui même et mieux vaut une absence de suppléments que de mauvais segments.






Conclusion
Une édition aux qualités audio et vidéo de bon niveau malheureusement dépourvue de tous suppléments. Etant donné que tel est le lot de toutes les éditions DVD des films de Woody Allen nous vous conseillons donc l’achat de cette édition.

Match Point marque le retour de Woody Allen vers un cinéma plus moral et moins ouvertement orienté vers la comédie. De plus, celui s’échappe de son New York habituel et refait surface en angleterre. Le noirceur de l’intrigue ne l’empêche pas de dresser un portrait acide de l’aristocratie anglaise et de dessiner en flou un héros principal qui lorgne ouvertement vers un Mr Ripley sans l’aspect desespéré mais au contraire pantouflard.
S’il est loin d’atteindre la puissance et la profondeur d’un film moral comme Crimes and Misdemeanors, Woody Allen revient avec une œuvre plus tranchante que celle qu’il crée depuis Celebrity (1998). Un film de Woody Allen offre toujours des qualités même lorsque durant ces dernières années ils sont clairement en mode mineur, et nous ne pouvons donc que vous conseiller cette œuvre qui semble marquer un retour du cinéaste vers plus de « profondeur ».




Qualité vidéo:
3,8/5

Qualité audio:
3,4/5

Suppléments:
1,0/5

Rapport qualité/prix:
3,0/5

Note finale:
3,5/5
Auteur: Stefan Rousseau

Date de publication: 2006-06-05

Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.

Le film

Titre original:
Match Point

Année de sortie:
2005

Pays:

Genre:

Durée:
124 minutes

Réalisateur (s):

Acteur (s):

Le DVD / Blu-ray

Pochette/couverture:

Distributeur:
Universal

Produit:
DVD

Nombre de disque:
DVD-9 (simple face, double couche)

Format d'image:
1.85:1

Transfert 16:9:
Oui

Certification THX:
Non

Bande(s)-son:
Anglaise Dolby mono
Française Dolby mono

Sous-titres:
Anglais
Français
Espagnol

Suppéments:
Bande-annonce

Date de parution:
2006-04-25

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