Shrek

Critique
Synopsis/présentation
Depuis la création du studio Dreamworks il y a quelques années, on a souvent fait état des différents qui opposaient Jeffrey Katzenberg, l'un des trois fondateurs du studio (avec David Geffen et Steven Spielberg), à son ancien employeur, Disney. Il semblerait que Katzenberg voue depuis son départ une certaine rancune envers ses anciens patrons, suites à des divergences d'opinions plus ou moins claires. Disney ont quant à eux ouvertement accusé Katzenberg de s'être littéralement sauvé avec plusieurs projets qu'il aurait entamé en leur mur pour ensuite les mener à terme avec son propre studio. Au-delà des accusations et des propos acerbes, une chose émerge de cette petite guerre. Tout d'abord, l'étrange similarité qui existe entre les sujets de Antz et de Bug's Life ainsi que le très cours délais qui séparait la sortie en salles des deux films tendent à prouver que Katzenberg soit plus décidé que jamais à faire de Dreamworks le plus sérieux compétiteur de Disney en matière d'animation. Ensuite, la sortie de Shrek à l'été 2001 démontrait chez le studio une sérieuse tentative de distancer leurs produits des conventions établies par Disney eux-mêmes, dans ce cas-ci en les ridiculisant sans gêne.
Shrek, c'est le nom d'un ogre vulgaire et laid qui vit paisiblement et en solitaire dans un étant poisseux au milieu de la forêt. Un jour, son petit royaume sera menacé par l'arrivée de dizaines de personnages de contes de fées, exilés de leur royaume à la suite d'un décret ordonné par le machiavélique lord Farquaad. Shrek se rendra directement au château de Farquaad pour récupérer son marécage. Le vil personnage accepte de lui restituer son territoire, mais à la condition que l'ogre libère pour son compte une jolie princesse, prisonnière dans un château gardé par un dragon. Accompagné d'un âne bavard qui ne veut qu'être son ami, Shrek se rendra au secours de la belle, qui lui en fera vivre de toutes sortes !
La grande réussite de Shrek, mis à part la virtuosité de sa technique d'animation, réside dans la façon dont le film se moque des clichés, des stéréotypes associés aux dessins animés classiques. En particulier, les auteurs n'hésitent pas un seul instant à s'attaquer à la façon idyllique et édulcorée qu'avait Walt Disney de transposer les classiques de la littérature enfantine à l'écran. La satire mordante et hilarante qui en résulte à par ailleurs le mérite de s'adresser non pas uniquement à un jeune public, mais également à un auditoire plus âgé. L'humour alterne entre la scatologie et la subtilité, mais le tout demeure toujours soigneusement dosé. Les clins d'ils au cinéma sont aussi constants. En fait, une seule écoute n'est pas suffisante pour remarquer tous les détails subtiles du scénario et de la mise en scène. Au-delà de l'humour, le film présente un récit somme toute captivant et bien rythmé. Néanmoins, le seul véritable défaut du film réside justement dans les grandes lignes du récit, qui se révèle vers la fin beaucoup plus classique que les auteurs ont bien voulus nous le faire croire. Le typique ¨happy-end¨ est de mise, tandis que les habituelles leçons terminant souvent les films d'animation conventionels (comprendre Disney) nous sont servies sans grande subtilité. Pour un film qui prétendait renverser toutes les conventions du genre, la trame du récit présente un certain air de déjà-vu...
Image
Comme il est devenu la norme pour les films d'animations créés par ordinateur, Shrek nous est offert d'après un transfert anamorphique (1.78:1) entièrement numérique qui n'a nécessité la manipulation d'aucun interpositif. Le résultat est exceptionnel, pratiquement aucun défaut n'entache ce transfert. L'image est parfaitement définie et laisse pleinement voir tous les détails de la minutieuse composition d'image. Aucunes scènes ne manquent de piquées . La colorimétrie présente des couleurs riches et bien saturées, aucun débordement n'est perceptible. La brillance et le contraste sont tout deux correctement balancés et ne démontrent aucun signe de fluctuation quel qu'il soit. Les parties sombres sont dégradées avec subtilité et laisse percevoir tous les détails des régions les plus denses, les noirs sont profonds et purs.
Pratiquement aucune sur-définition des contours n'est perceptible et les défauts de compressions (macroblocs, fourmillement) y sont absents. Assurément, il s'agit là d'un transfert de référence. Avis aux intéressés, une version plein écran (4:3) du film est aussi offerte sur cette édition.
Son
Pas moins de sept bandes-sons différentes sont offertes sur cette édition ! Par contre, toutes ne sont pas offertes pour le même format d'image. Sur le premier disque, avec la version plein écran, vous retrouverez deux bandes-son anglaises (Dolby Digital 5.1 / 2.0 Surround), une espagnole (Dolby Surround 2.0) et une française (Dolby Surround 2.0). Sur le deuxième disque, là où est offert le film en format original, les mêmes deux bandes-sonores anglaises sont offertes, en plus d'un mixage DTS 5.1. Quant aux doublages français et espagnols, les mixages Dolby Surrounds du premier disque ont été remplacés par des mixages Dolby Digital 5.1. Confus ? Vous avez raison de l'être. Que Dreamworks n'aie pas offert un produit plus homogène étonne. Le simple fait d'avoir offert les deux formats d'image sur un seul et même disque aurait permis d'utiliser les mêmes bandes-son pour l'un ou l'autre des transferts
Force nous est d'admettre que la qualité de ces mixages est somme toute très bonne. Bien que la bande-son anglaise DTS 5.1 nous est apparue un tantinet mieux définie que les contreparties Dolby Digital 5.1, tous ces mixages multi-canaux (peu importe la langue) offrent un dynamisme assez percutant ainsi qu'une spatialité assez bien définie. Les effets d'ambiophonies sont régulièrement mis à contribution pour donner de l'impact aux scènes d'action ou à la trame-sonore, par ailleurs très bien intégrée et fidèle. Seul aspect à déplorer, les enceintes arrières sont rarement utilisés pour spatialiser l'environnement sonore, il semble que la simple approche des effets percutants et agressifs ait été privilégiée. Notons également au passage quelques effets canaux à canaux bien sentis. Les dialogues du film sont intégrés avec une fidélité et une intelligibilité irréprochable. Les basses, quant à elles, nous sont apparues profondes et puissantes, sans qu'il y ait excès. Le canal .1 (LFE) est présent mais son impact est limité. Un peu plus d'agressivité lors des scènes d'action n'aurait certes pas nuit. À ce sujet, sachez que le mixage DTS 5.1 offre des fréquences d'extrêmes graves plus appuyées que les contre-parties Dolby Digital.
Les mixages Dolby Surround 2.0 présentés sur cette édition sont d'un impact et d'un dynamisme manifestement plus restreints que les mixages Dolby Digital 5.1. À n'écouter que si la nécessité se présente À noter que des sous-titrages anglais, français et espagnols sont aussi offerts pour les deux formats d'image.
Il serait injuste de ne pas applaudir les présences de bandes-son françaises sur cette édition. Dreamworks avait arrêté il y a quelques année d'offrir des bandes-son françaises, Shrek marque le retour du français chez ce studio.
Suppléments/menus
Le boîtier de Shrek fait état de plus de onze heures de suppléments répartis sur les deux disques de cette édition spéciale. Le chiffre est on ne peut plus alléchant, cependant il est important de nuancer ces propos, car Dreamworks est maintenant passé maître dans l'art d'amplifier la quantité réelle de suppléments offerts sur leurs éditions. Par exemple, ils n'hésitent pas à calculer la durée d'une piste de commentaires audio, et parfois même du film lui-même (!), au nombre de la durée totale des suppléments. Faite le calcul vous même, le film dure 90 minutes. Multipliez ce nombre par trois (deux formats d'image + une piste de commentaires) et c'est déjà pratiquement quatre heures trente minutes de suppléments qui sont offerts ! Vous constaterez par la suite que la quantité réelle de suppléments est moins grande qu'elle n'y paraît À l'instar des bandes-son, les suppléments sont un peu répartis pêle-mêle à travers les deux disques de cette édition. Dreamworks explique cet amalgame hétérogène par le fait que leur désir était de créer un disque destiné au jeune public et un autre pour un public plus âgé et averti. Le premier disque offre donc la version du film en format plein écran en plus des suppléments que nous qualifierons de puérils. Le deuxième disque, quant à lui, offre la version originale du film avec des suppléments au contenu plus technique, plus complexe. Bien que nous saluons cette tentative, force nous est d'admettre que le résultat final donne la fâcheuse impression d'être un produit confus et mal structuré. Fournir tous les suppléments sur un seul et même disque n'aurait que faciliter la navigation.
Avant de débuter avec l'énumération des suppléments, précisons qu'à notre grande surprise, Dreamworks ont inclus des sous-titres français et espagnols pour la majeure partie des suppléments de cette édition ! Ont-ils quelque chose à se faire pardonner ?!?
Le premier disque de ce coffret offre en premier lieu un documentaire promotionnel intitulé Creating A Fairy Tale: The Making Of Shrek (25 minutes). Comme tout bon segment promotionnel, le contenu n'est ici qu'abordé superficièllement. On se contente de recueillir des propos un peu complaisant de la part des artisans, alors que tous se félicitent de la réussite technique du film. Néanmoins, quelques scènes filmées en coulisse, tels les séquences d'enregistrement des dialogues, méritent le coup d'il ne serait-ce que pour satisfaire votre curiosité. Également disponible sur le premier disque est un supplément nommé Shrek In the Swamp Karaoke Dance Party. D'une durée de trois minutes, ce karaoké qui n'en est pas un se voulait être en quelque sorte une version rallongée de la conclusion du film. Cette écoute procurera immanquablement quelques rires, cependant la pertinence d'une telle séquence est difficilement justifiable.
Vous retrouverez ensuite une section intitulée DWK: DreamWorks Kids. Dans cette section, il y a tout d'abord deux vidéoclips pour les chansons I'm a Believer de Smash Mouth et Best Years of Our Lives de Baha Men's. Un court documentaire sur la création de ce dernier vidéoclip est aussi offert, absolument sans intérêt. Un autre supplément sans intérêt offert dans cette section est un menu donnant un accès direct aux "meilleures" scènes du film. Autrement dit, il s'agit d'une sélection de chapitre incomplète Finalement, cette section dédiée aux enfants renferme également une série de jeux interactifs variés et ennuyeux !
Pour compléter le premier disque, vous retrouverez une bande-annonce du film Spirit: Stallion Of The Cimarron (également sous-titrée en français !), quelques notes de production (en anglais seulement) ainsi que des filmographies renfermant une belle surprise : de fausses entrevues de deux minutes apparemment accordées par les personnages fictifs du film. Plaisir assuré. Avis aux détenteurs d'un lecteur DVD-ROM, ce disque inclu également une belle série jeux interactifs de toute sorte. Le plus intéressant de tous : un atelier vous permettant de doubler vous-même certaines scènes du film ! L'interface est simple à utiliser et l'exercice se révèle des plus agréable.
En enchaînant sur le deuxième disque, vous retrouverez tout d'abord une piste de commentaires audio (sous-titrées en français!) animée par les réalisateurs Andrew Adamson et Vicky Jenson accompagnés du producteur Aron Warner. Bien qu'agréable à écouter de par son ton léger et moqueur, cette piste ne réponds pas toujours aux attentes d'un cinéphile avide d'information. Les détails techniques de la production ne sont qu'effleurés, les animateurs préférant raconter quelques anecdotes entourant leur expérience sur le film.
The Tech of Shrek (22 min) est un documentaire reprenant un peu là où le documentaire promotionnel du premier disque nous avait laissé. Batit selon une structure sensiblement identique, donc promotionnelle, la technique de l'animation est ici abordée un peu plus en détail. Intéressant et très instructif, ce segment aurait par contre gagné à être un peu plus concis, l'aspect promotionnel complaisant étant franchement hors contexte dans ce cas-ci. Vous retrouverez ensuite une courte vignette de trois minutes simplement intitulée Dubbing Featurette qui s'attarde rapidement sur le processus de doublage d'un film. Très intéressant, on aurait cependant aimé en avoir plus à se mettre sous la main, l'information n'étant à nouveau qu'effleurée.
Suit un court montage de trois minutes montrant quelques erreurs techniques survenues lors de la production du film. Cocasse, quoique ces prises ratées n'ont certes pas le même impact que les erreurs commises par un acteur en chair et en os. Fort intéressants et fichtrement bien présentés sont trois montages de scénarimages nous montrant de façon très détaillée trois scènes qui n'ont pas été retenues en vue du montage final. L'intérêt de ces scénarimages provient surtout du fait qu'un animateur du studio PDI nous fait une sorte de présentation de ces scénarimages. Grâce à ces animateurs et à un montage des plus efficace, l'écoute s'avère des plus passionnante (Malheureusement, il s'agit là du seul supplément qui n'est pas sous-titre dans quelque langue que ce soit). Finalement, Technical Progression Reel est une sorte de galerie d'images montrant l'évolution de la création d'un personnage, du dessin original à l'animation finale.
Ce deuxième disque contient également les mêmes notes de production et filmographies disponibles sur le premier disque, ainsi que la bande-annonce originale.
Conclusion
Sans aucun doute, Dreamworks ont entre leurs mains un produit gagnant et vendeur. Le succès monstre du film au cinéma garantissait déjà à lui-seul un certain succès de l'édition DVD. L'exceptionnelle qualité d'image ainsi que des mixages sonores de très bonne qualité font de cette édition un produit attreyant. Quant aux suppléments, force nous est d'admettre qu'ils déçoivent quelque peu. Ils sont très nombreux certes, mais peu d'entre eux ont l'étoffe voulue. Cette édition spéciale Shrek donne l'impression de vouloir nous en mettre plein la vue mais sans jamais aborder en profondeur les enjeux.
Depuis la création du studio Dreamworks il y a quelques années, on a souvent fait état des différents qui opposaient Jeffrey Katzenberg, l'un des trois fondateurs du studio (avec David Geffen et Steven Spielberg), à son ancien employeur, Disney. Il semblerait que Katzenberg voue depuis son départ une certaine rancune envers ses anciens patrons, suites à des divergences d'opinions plus ou moins claires. Disney ont quant à eux ouvertement accusé Katzenberg de s'être littéralement sauvé avec plusieurs projets qu'il aurait entamé en leur mur pour ensuite les mener à terme avec son propre studio. Au-delà des accusations et des propos acerbes, une chose émerge de cette petite guerre. Tout d'abord, l'étrange similarité qui existe entre les sujets de Antz et de Bug's Life ainsi que le très cours délais qui séparait la sortie en salles des deux films tendent à prouver que Katzenberg soit plus décidé que jamais à faire de Dreamworks le plus sérieux compétiteur de Disney en matière d'animation. Ensuite, la sortie de Shrek à l'été 2001 démontrait chez le studio une sérieuse tentative de distancer leurs produits des conventions établies par Disney eux-mêmes, dans ce cas-ci en les ridiculisant sans gêne.
Shrek, c'est le nom d'un ogre vulgaire et laid qui vit paisiblement et en solitaire dans un étant poisseux au milieu de la forêt. Un jour, son petit royaume sera menacé par l'arrivée de dizaines de personnages de contes de fées, exilés de leur royaume à la suite d'un décret ordonné par le machiavélique lord Farquaad. Shrek se rendra directement au château de Farquaad pour récupérer son marécage. Le vil personnage accepte de lui restituer son territoire, mais à la condition que l'ogre libère pour son compte une jolie princesse, prisonnière dans un château gardé par un dragon. Accompagné d'un âne bavard qui ne veut qu'être son ami, Shrek se rendra au secours de la belle, qui lui en fera vivre de toutes sortes !
La grande réussite de Shrek, mis à part la virtuosité de sa technique d'animation, réside dans la façon dont le film se moque des clichés, des stéréotypes associés aux dessins animés classiques. En particulier, les auteurs n'hésitent pas un seul instant à s'attaquer à la façon idyllique et édulcorée qu'avait Walt Disney de transposer les classiques de la littérature enfantine à l'écran. La satire mordante et hilarante qui en résulte à par ailleurs le mérite de s'adresser non pas uniquement à un jeune public, mais également à un auditoire plus âgé. L'humour alterne entre la scatologie et la subtilité, mais le tout demeure toujours soigneusement dosé. Les clins d'ils au cinéma sont aussi constants. En fait, une seule écoute n'est pas suffisante pour remarquer tous les détails subtiles du scénario et de la mise en scène. Au-delà de l'humour, le film présente un récit somme toute captivant et bien rythmé. Néanmoins, le seul véritable défaut du film réside justement dans les grandes lignes du récit, qui se révèle vers la fin beaucoup plus classique que les auteurs ont bien voulus nous le faire croire. Le typique ¨happy-end¨ est de mise, tandis que les habituelles leçons terminant souvent les films d'animation conventionels (comprendre Disney) nous sont servies sans grande subtilité. Pour un film qui prétendait renverser toutes les conventions du genre, la trame du récit présente un certain air de déjà-vu...
Image
Comme il est devenu la norme pour les films d'animations créés par ordinateur, Shrek nous est offert d'après un transfert anamorphique (1.78:1) entièrement numérique qui n'a nécessité la manipulation d'aucun interpositif. Le résultat est exceptionnel, pratiquement aucun défaut n'entache ce transfert. L'image est parfaitement définie et laisse pleinement voir tous les détails de la minutieuse composition d'image. Aucunes scènes ne manquent de piquées . La colorimétrie présente des couleurs riches et bien saturées, aucun débordement n'est perceptible. La brillance et le contraste sont tout deux correctement balancés et ne démontrent aucun signe de fluctuation quel qu'il soit. Les parties sombres sont dégradées avec subtilité et laisse percevoir tous les détails des régions les plus denses, les noirs sont profonds et purs.
Pratiquement aucune sur-définition des contours n'est perceptible et les défauts de compressions (macroblocs, fourmillement) y sont absents. Assurément, il s'agit là d'un transfert de référence. Avis aux intéressés, une version plein écran (4:3) du film est aussi offerte sur cette édition.
Son
Pas moins de sept bandes-sons différentes sont offertes sur cette édition ! Par contre, toutes ne sont pas offertes pour le même format d'image. Sur le premier disque, avec la version plein écran, vous retrouverez deux bandes-son anglaises (Dolby Digital 5.1 / 2.0 Surround), une espagnole (Dolby Surround 2.0) et une française (Dolby Surround 2.0). Sur le deuxième disque, là où est offert le film en format original, les mêmes deux bandes-sonores anglaises sont offertes, en plus d'un mixage DTS 5.1. Quant aux doublages français et espagnols, les mixages Dolby Surrounds du premier disque ont été remplacés par des mixages Dolby Digital 5.1. Confus ? Vous avez raison de l'être. Que Dreamworks n'aie pas offert un produit plus homogène étonne. Le simple fait d'avoir offert les deux formats d'image sur un seul et même disque aurait permis d'utiliser les mêmes bandes-son pour l'un ou l'autre des transferts
Force nous est d'admettre que la qualité de ces mixages est somme toute très bonne. Bien que la bande-son anglaise DTS 5.1 nous est apparue un tantinet mieux définie que les contreparties Dolby Digital 5.1, tous ces mixages multi-canaux (peu importe la langue) offrent un dynamisme assez percutant ainsi qu'une spatialité assez bien définie. Les effets d'ambiophonies sont régulièrement mis à contribution pour donner de l'impact aux scènes d'action ou à la trame-sonore, par ailleurs très bien intégrée et fidèle. Seul aspect à déplorer, les enceintes arrières sont rarement utilisés pour spatialiser l'environnement sonore, il semble que la simple approche des effets percutants et agressifs ait été privilégiée. Notons également au passage quelques effets canaux à canaux bien sentis. Les dialogues du film sont intégrés avec une fidélité et une intelligibilité irréprochable. Les basses, quant à elles, nous sont apparues profondes et puissantes, sans qu'il y ait excès. Le canal .1 (LFE) est présent mais son impact est limité. Un peu plus d'agressivité lors des scènes d'action n'aurait certes pas nuit. À ce sujet, sachez que le mixage DTS 5.1 offre des fréquences d'extrêmes graves plus appuyées que les contre-parties Dolby Digital.
Les mixages Dolby Surround 2.0 présentés sur cette édition sont d'un impact et d'un dynamisme manifestement plus restreints que les mixages Dolby Digital 5.1. À n'écouter que si la nécessité se présente À noter que des sous-titrages anglais, français et espagnols sont aussi offerts pour les deux formats d'image.
Il serait injuste de ne pas applaudir les présences de bandes-son françaises sur cette édition. Dreamworks avait arrêté il y a quelques année d'offrir des bandes-son françaises, Shrek marque le retour du français chez ce studio.
Suppléments/menus
Le boîtier de Shrek fait état de plus de onze heures de suppléments répartis sur les deux disques de cette édition spéciale. Le chiffre est on ne peut plus alléchant, cependant il est important de nuancer ces propos, car Dreamworks est maintenant passé maître dans l'art d'amplifier la quantité réelle de suppléments offerts sur leurs éditions. Par exemple, ils n'hésitent pas à calculer la durée d'une piste de commentaires audio, et parfois même du film lui-même (!), au nombre de la durée totale des suppléments. Faite le calcul vous même, le film dure 90 minutes. Multipliez ce nombre par trois (deux formats d'image + une piste de commentaires) et c'est déjà pratiquement quatre heures trente minutes de suppléments qui sont offerts ! Vous constaterez par la suite que la quantité réelle de suppléments est moins grande qu'elle n'y paraît À l'instar des bandes-son, les suppléments sont un peu répartis pêle-mêle à travers les deux disques de cette édition. Dreamworks explique cet amalgame hétérogène par le fait que leur désir était de créer un disque destiné au jeune public et un autre pour un public plus âgé et averti. Le premier disque offre donc la version du film en format plein écran en plus des suppléments que nous qualifierons de puérils. Le deuxième disque, quant à lui, offre la version originale du film avec des suppléments au contenu plus technique, plus complexe. Bien que nous saluons cette tentative, force nous est d'admettre que le résultat final donne la fâcheuse impression d'être un produit confus et mal structuré. Fournir tous les suppléments sur un seul et même disque n'aurait que faciliter la navigation.
Avant de débuter avec l'énumération des suppléments, précisons qu'à notre grande surprise, Dreamworks ont inclus des sous-titres français et espagnols pour la majeure partie des suppléments de cette édition ! Ont-ils quelque chose à se faire pardonner ?!?
Le premier disque de ce coffret offre en premier lieu un documentaire promotionnel intitulé Creating A Fairy Tale: The Making Of Shrek (25 minutes). Comme tout bon segment promotionnel, le contenu n'est ici qu'abordé superficièllement. On se contente de recueillir des propos un peu complaisant de la part des artisans, alors que tous se félicitent de la réussite technique du film. Néanmoins, quelques scènes filmées en coulisse, tels les séquences d'enregistrement des dialogues, méritent le coup d'il ne serait-ce que pour satisfaire votre curiosité. Également disponible sur le premier disque est un supplément nommé Shrek In the Swamp Karaoke Dance Party. D'une durée de trois minutes, ce karaoké qui n'en est pas un se voulait être en quelque sorte une version rallongée de la conclusion du film. Cette écoute procurera immanquablement quelques rires, cependant la pertinence d'une telle séquence est difficilement justifiable.
Vous retrouverez ensuite une section intitulée DWK: DreamWorks Kids. Dans cette section, il y a tout d'abord deux vidéoclips pour les chansons I'm a Believer de Smash Mouth et Best Years of Our Lives de Baha Men's. Un court documentaire sur la création de ce dernier vidéoclip est aussi offert, absolument sans intérêt. Un autre supplément sans intérêt offert dans cette section est un menu donnant un accès direct aux "meilleures" scènes du film. Autrement dit, il s'agit d'une sélection de chapitre incomplète Finalement, cette section dédiée aux enfants renferme également une série de jeux interactifs variés et ennuyeux !
Pour compléter le premier disque, vous retrouverez une bande-annonce du film Spirit: Stallion Of The Cimarron (également sous-titrée en français !), quelques notes de production (en anglais seulement) ainsi que des filmographies renfermant une belle surprise : de fausses entrevues de deux minutes apparemment accordées par les personnages fictifs du film. Plaisir assuré. Avis aux détenteurs d'un lecteur DVD-ROM, ce disque inclu également une belle série jeux interactifs de toute sorte. Le plus intéressant de tous : un atelier vous permettant de doubler vous-même certaines scènes du film ! L'interface est simple à utiliser et l'exercice se révèle des plus agréable.
En enchaînant sur le deuxième disque, vous retrouverez tout d'abord une piste de commentaires audio (sous-titrées en français!) animée par les réalisateurs Andrew Adamson et Vicky Jenson accompagnés du producteur Aron Warner. Bien qu'agréable à écouter de par son ton léger et moqueur, cette piste ne réponds pas toujours aux attentes d'un cinéphile avide d'information. Les détails techniques de la production ne sont qu'effleurés, les animateurs préférant raconter quelques anecdotes entourant leur expérience sur le film.
The Tech of Shrek (22 min) est un documentaire reprenant un peu là où le documentaire promotionnel du premier disque nous avait laissé. Batit selon une structure sensiblement identique, donc promotionnelle, la technique de l'animation est ici abordée un peu plus en détail. Intéressant et très instructif, ce segment aurait par contre gagné à être un peu plus concis, l'aspect promotionnel complaisant étant franchement hors contexte dans ce cas-ci. Vous retrouverez ensuite une courte vignette de trois minutes simplement intitulée Dubbing Featurette qui s'attarde rapidement sur le processus de doublage d'un film. Très intéressant, on aurait cependant aimé en avoir plus à se mettre sous la main, l'information n'étant à nouveau qu'effleurée.
Suit un court montage de trois minutes montrant quelques erreurs techniques survenues lors de la production du film. Cocasse, quoique ces prises ratées n'ont certes pas le même impact que les erreurs commises par un acteur en chair et en os. Fort intéressants et fichtrement bien présentés sont trois montages de scénarimages nous montrant de façon très détaillée trois scènes qui n'ont pas été retenues en vue du montage final. L'intérêt de ces scénarimages provient surtout du fait qu'un animateur du studio PDI nous fait une sorte de présentation de ces scénarimages. Grâce à ces animateurs et à un montage des plus efficace, l'écoute s'avère des plus passionnante (Malheureusement, il s'agit là du seul supplément qui n'est pas sous-titre dans quelque langue que ce soit). Finalement, Technical Progression Reel est une sorte de galerie d'images montrant l'évolution de la création d'un personnage, du dessin original à l'animation finale.
Ce deuxième disque contient également les mêmes notes de production et filmographies disponibles sur le premier disque, ainsi que la bande-annonce originale.
Conclusion
Sans aucun doute, Dreamworks ont entre leurs mains un produit gagnant et vendeur. Le succès monstre du film au cinéma garantissait déjà à lui-seul un certain succès de l'édition DVD. L'exceptionnelle qualité d'image ainsi que des mixages sonores de très bonne qualité font de cette édition un produit attreyant. Quant aux suppléments, force nous est d'admettre qu'ils déçoivent quelque peu. Ils sont très nombreux certes, mais peu d'entre eux ont l'étoffe voulue. Cette édition spéciale Shrek donne l'impression de vouloir nous en mettre plein la vue mais sans jamais aborder en profondeur les enjeux.
Qualité vidéo:
4,8/5
Qualité audio:
4,1/5
Suppléments:
3,8/5
Rapport qualité/prix:
4,5/5
Note finale:
4,4/5
Auteur: Yannick Savard
Date de publication: 2001-11-07
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.
Date de publication: 2001-11-07
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.