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DVDEF

Nid de guêpes

Critique
Synopsis/présentation
Jeudi 14 juillet, dans la région de Strasbourg, dans l'est de la France. Profitant des festivités de la fête nationale qui occupent une grande partie des forces de l'ordre, une bande de délinquants décide d'organiser un casse dans un entrepôt. Dans le même temps, un détachement important de forces spéciales convoie un dangereux mafieux Albanais, Abedin Nexhep (Alexandre Hamidi), vers le tribunal européen où il doit être jugé pour proxénétisme international. Attaqué par un groupe de tueurs décidés, le convoi est décimé. Le seul véhicule qui parvient à échapper au guet-apens, le VAB (Véhicule de l'Avant Blindé) qui transporte Nexhep, est contraint de se réfugier... dans l'entrepôt où les délinquants, après avoir maîtrisé les gardiens de nuit, sont en train d'embarquer une importante cargaison d'ordinateurs portables. L'entrepôt est bien vite encerclé, ce qui contraint ses occupants à s'associer pour assurer sa défense contre la horde de tueurs fanatiques, suréquipés et inhumains prêts à tout pour sauver leur chef.

Ce film, second long-métrage de Florent-Emilio Siri, qui a réalisé de nombreux clips dont une grande partie de ceux du groupe IAM, est un pur film d'action, un western des temps modernes. L'équipement utilisé est presque un catalogue d'armes à feu, du fusil à canon scié de gangster de rue au lance-missile portable à visée laser, en passant par de nombreux fusils d'assaut ultramodernes comme le Steyr Aug ou le FAMAS. Les assaillants sont tous équipés de masques à vision nocturne, qui avec leurs trois yeux rouges participent à leur donner un aspect insectoïde qui participe à leur déshumanisation. Comme les Stormtroopers de Star Wars, ces méchants n'inspirent que l'envie de s'en débarasser au plus vite tellement leur aspect et leur comportement impitoyable les rapproche plus des insectes que des humains. Cette déshumanisation complète des assaillants est totalement voulue, et est liée au titre du film.

Les personnages intéressants du film sont les assiégés. La distribution rassemble un groupe de très bons acteurs dont entre autres Sami Naceri (connu pour son rôle dans Taxi 1, 2 et 3), Benoît Magimel (qui va reprendre le rôle joué par Vincent Cassel dans Les Rivières Pourpres 2), Nadia Farès (qu'on a vu entre autres dans Les Rivières Purpres) et Pascal Greggory, dont la performance dans le rôle d'un gardien de nuit ex-pompier est simple et particulièrement juste. Les relations tendues entre les différents groupes rassemblés contre leur gré dans l'entrepôt (les malfrats, les gardiens et les militaires) sont bien rendues par l'interprétation juste des acteurs et la mise en scène efficace de Florent-Emilio Siri.

Celui-ci use et abuse des effets de lumière (pointeurs laser, lumière blache passant par les trous de balles) pour impressionner. La lumière est aussi utilisée pour donner l'impression que le décor principal, l'entrepôt, rétrécit au fur et à mesure de la progression des assaillants. Le film semble être un exercice de style, mêlant western et combat moderne (avec des armes à la limite de la science-fiction), n'ayant d'autre prétention que de divertir. Et le but est parfaitement atteint. Malgré une fin un peu trop rapide, ce film d'action pure est plutôt agréable à regarder. Bien qu'extrêmement stylisée, la violence de ce film est nettement plus réaliste que celle des films hollywoodiens. Il n'y a pas de super-héros que les balles évitent par miracle, il s'agit bien d'un groupe hétéroclite qui lutte pour son improbable survie contre un fléau qui semble insurmontable.


Image
L'image est présentée au format respecté de 2.35:1, d'après un transfert 16:9 (dit anamorphosé).

Comme pour un autre film français, 8 femmes, édité récemment au Canada, le transfert NTSC a visiblement été obtenu à partir d'un transcodage de la version PAL utilisée pour la zone 2. En effet, des effet de dédoublements apparaissent notamment lors des panoramiques et des mouvements rapides, ce qui est une signature d'une méthode de transcodage utilisant une interpolation des 25 images/secondes du format PAL pour générer les 30 images/secondes du NTSC. Cette interpolation est appelée "frame blending" en anglais, ce qu'on pourrait traduire par "fondu d'images", consiste a créer les 30 images/seconde nécessaires au NTSC en faisant l'équivalent de nombreux fondus enchaînés en une seconde. Si les défauts sont moins criants que pour 8 femmes, l'algorithme de fondu étant sans doute différent, cette méthode est tout de même regrettable.

L'image donne donc parfois une impression de flou, sauf sur les plans fixes où le rendu des détails et des textures est d'un niveau correct.
Les couleurs sont naturelles et correctement étalonnées. Le rendu correspond bien à la photographie originale, avec son contraste un peu exagéré qui a tendance à volontairement surexposer les zones lumineuses. La brillance (le niveau des noirs) est bien ajustée, les zones d'ombres offrant des dégadés fluides et un niveau de détail acceptable

Certains problèmes de compression sont visibles. On note ainsi quelques fourmillements et autres blocs dans certaines zones de l'image. La compression, qui bénéficie pourtant d'un débit assez important, n'a pas dû être facilitée par la désastreuse méthode de transcodage.



Son
Le film est proposé en version originale française, en Dolby Digital 5.1 et Dolby 2.0 surround. Aucun sous-titre n'est proposé.

Si le mixage Dolby Digital 5.1 n'est pas d'une grande subtilité, on est cependant loin des exagérations qu'on a pu entendre dans Le Pacte des Loups ou dans Vidocq.
Le champ sonore est assez immersif, surtout durant les scènes de fusillade, qui bénéficient d'une belle dynamique et d'une très bonne séparation des canaux. Les canaux d'ambiophonie sont très souvent utilisés, mais judicieusement et sant exagération. Les dialogues sont toujours parfaitement intelligibles, et la trame sonore, qui démontre profondeur et fidélité, est bien intégrée. Les basses sont bien entendu très présentes, avec une utilisation importante du canal .1 (LFE).

Malgré un certain manque de subtilité dû aux effets sonores parfois exagérés, la bande-son de ce film est d'un bon niveau, d'une qualité bien supérieure à l'image de cette édition.


Suppléments/menus
Le gros des suppléments est offert sur le second disque, le premier offrant tout de même une bande-annonce (1:58 mins) et une piste de commentaire audio du réalisateur, qui explique les intentions qui ont mené ses choix artistiques tout au long du film.

Le second disque nous propose une multitude de documentaires accessibles à partir de quatre menus : Les Entretiens, Les Outils, La production et L'Action.

Les Entretiens permet d'accéder à cinq entrevues avec les acteurs Benoît Magimel (6:16), Pascal Greggory (9:52), Nadia Fares (9:08), Sami Naceri (6:43) et Sami Bouajila (7:23). Lors de ces entrevues, les acteurs s'appliquent à nous expliquer leurs personnages respectifs et le travail commun sur ce film.

Les Outils est un menu qui offre l'accès à six documentaires s'attachant à la création des aspects les plus spectaculaires du film : Les personnages (3:40), L'enjambeur (4:27) sorte de grue utilisée pour déplacer les containers dans l'entrepôt, Les armes (6:26) et notamment les aspects futuristes de celles-ci, Les masques IL Intensificateurs de Lumière (6:12) avec leur aspect insectoïde, Les cascades torche (4:30) où les cascadeurs sont en flammes et enfin Les cascades motos (3:37).

La production est un ensemble de documentaires plus classiques sur la fabrication du film, de la préparation à la post-production. Le producteur (3:56), Le Story-board (29:16), Akhenaton / Desplat (6:18) s'interesse à la musique rap composée por le générique de fin, Le mixage (2:40), Les effets spéciaux numériques (5:36), La musique du film (5:07) et La post-synchro (1:07) qui concerne le doublage de certaines scènes.

Les documentaires de la partie L'Action ont pour principal sujet le tournage lui-même. La ruche (Making-of) (52:14) est un making-of classique et général, 60 plans en 2 jours (9:17), Les actions techniques - avec Benoît Magimel (7:40), Séquence 184 - avec Sami Bouajila(3:38) et enfin Les actions techniques - avec Nadia Fares (4:07) se penchent sur le tournage de séquences plus particulières.

Ces documentaires, extrêmement nombreux et variés, permettront à chacun de trouver son compte. Ils sont d'un bon niveau général, et les intervenants parviennent à communiquer leur enthousiasme pour ce projet.



Conclusion
Voilà un film sans grande prétention et plutôt divertissant, dont l'image aurait mérité un meilleur traitement. Il est très dommage que l'éditeur se soit contenté de convertir une source vidéo PAL européenne en NTSC, la méthode impropre de conversion entraînant des défauts majeurs. D'autres méthodes de conversion auraient pu être envisagées (comme par exemple ralentir la version PAL en 24 images/seconde et effectuer une conversion classique en utilisant la répétition de champs 3:2) qui auraient évité ces désagréments.
Tout n'est cependant pas négatif dans cette édition. Il s'agit là d'un bon film, efficace et divertissant sans tomber dans les clichés hollywoodiens. Le son est tout à fait correct, et surtout les très nombreux suppléments sont plutôt bien faits.


Qualité vidéo:
2,5/5

Qualité audio:
3,4/5

Suppléments:
3,8/5

Rapport qualité/prix:
3,4/5

Note finale:
3,4/5
Auteur: François Schneider

Date de publication: 2003-04-26

Système utilisé pour cette critique:

Le film

Titre original:
Nid de guêpes

Année de sortie:
2002

Pays:

Genre:

Durée:
105 minutes

Réalisateur (s):

Acteur (s):

Le DVD / Blu-ray

Pochette/couverture:

Distributeur:
Christal Films

Produit:
DVD

Nombre de disque:
2 DVD-9 (simple face, double couche)

Format d'image:
2.35:1

Transfert 16:9:
Oui

Certification THX:
Non

Bande(s)-son:
Française Dolby Digital 5.1
Française Dolby 2.0 Surround

Sous-titres:

Suppéments:
Commentaire audio, Documentaires, Bande-annonce

Date de parution:
2003-04-22

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