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DVDEF

Iron Maiden - Death on the Road

Critique
Synopsis/présentation
Créé en 1975 à Londres par le bassiste Steve Harris et le guitariste Dave Murray le groupe Iron Maiden et sa mascotte Eddie sont devenus en 30 ans une des plus puissante icône du Heavy Metal.

La très instable formation initiale connaîtra rapidement un succès de bouche à oreille et comptait déjà un nombre important de fans en 1979, année où ils signèrent avec EMI, alors qu'ils n'avaient enregistré qu'une démo sur cassette qui circulait de clubs en clubs et dont le groupe ne possédait même pas l'originale (qui fût détruite par le studio faute d'un rachat suffisamment rapide...). L'éponyme Iron Maiden sortit avec succès en 1980 et le petit groupe londonien se retrouva catapulté sur des scènes de premier niveau en ouvrant les concerts de la tournée de KISS et quelques dates du légendaire Judas Priest. Cette même année le guitariste Dennis Stratton sera remplacé par un ami de longue date de Dave Murray : Adrian Smith. Le groupe enregistre un nouvel album en 1981, Killers, avec essentiellement des morceaux écrits avant la sortie du premier. A cette époque Iron Maiden n'était encore qu'un petit groupe métal anecdotique, la légende ne démarrera vraiment qu'avec le remplacement du chanteur Paul Di'Anno, en pleine mission d'auto-destruction par la drogue, au profit de Bruce Dickinson, un chanteur beaucoup plus théâtral, et la sortie de l'extraordinaire Number Of The Beast, sans conteste un des plus grand album du genre Heavy Metal (on se rassoit calmement au fond, on a dit sans conteste...). C'est de cet album que sont tirés nombre de classiques comme Number Of The Beast, Run To The Hill ou encore l'admirable Hallowed Be Thy Name. C'est la consécration et Iron Maiden fera sa première tournée mondiale qui les entraînera notamment aux États-Unis où les thèmes occultes et les paroles inspirées d'histoires d'épouvantes seront, bien évidemment, interprétées au premier degré par quelques fanatiques religieux qui étiquetteront les membres du groupe comme satanismes. Une fois de plus, la publicité aura l'effet contraire de celui espéré... On ne le répétera jamais assez, jouer du Metal ne revient pas à vouer un culte à Satan ni à se complaire dans le sexe et la drogue, et les membres de Iron Maiden sont, malgré une certaine tendance à la boisson dans leur jeunesse, particulièrement sobre pour le milieu, il est même couramment admis que Steve Harris n'a jamais touché de drogue de sa vie. Preuve que le talent n'est pas obligatoirement proportionnel à l'état de destruction de l'artiste.

Le groupe retournera en studio en 1983 après avoir remplacé le batteur Clive Burr par Niko McBrain. Il aura fallu huit ans pour atteindre ce qui est considéré comme la formation classique, deux guitaristes Dave Murray et Adrian Smith, Bruce Dickinson au chant, Niko McBrain à la batterie et bien sur l'inimitable Steve Harris à la basse. Le premier album enregistré par cette formation sera Piece Of Mind contenant Flight Of Icarus et The Trooper. Ils enchaîneront ensuite avec Powerslave en 1984, un album alliant la plus pure tradition Heavy Metal avec de subtiles influences progressives, Rime Of The Ancient Mariner sera la point culminant de cette fusion de style qui donnera aussi d'autres morceaux légendaires comme 2 Minutes To Midnight et Aces High. En 1985 Iron Maiden sort leur premier album en concert Live After Death, encore un énorme succès. Il sera suivit par Somewhere In Time en 1986, encore un album Platine.
L'album suivant verra une certaine cassure dans leur style, Seventh Son Of a Seventh Son (1988) est un album concept qui contiendra, pour la première fois, des claviers. Les fans répondront très bien à la nouveauté et l'album deviendra, devinez quoi... plusieurs fois Platine !

La fin des années 90 sera un peu plus dure pour le groupe qui verra le départ de Adrian Smith qui sera remplacé par Janick Gers. La nouvelle formation enregistrera No Prayer For The Dying qui aura un son beaucoup plus sec que ces prédécesseurs, ce qui n'empêchera pas l'album de devenir album d'Or ce qui reste quand même un retour en arrière pour Iron Maiden dont tous les albums précédents furent albums de Platine (sauf Killers qui n'est "que" Or pour le moment).

En 1993 Bruce Dickinson quitte lui aussi le groupe pour poursuivre sa propre carrière solo, non sans enregistrer deux albums live d'au revoir, A Real live One et A Real Dead One. Il sera remplacé par l'ex Wolfsbane Blaze Bayley après un long processus d'auditions. 1995 marquera la sortie de The X Factor, le premier album sans Bruce Dickinson depuis 1982. Les problèmes personnels de Steve Harris de l'époque transparaissent tout au long de l'album qui est certainement un des plus mélancoliques d'Iron Maiden. L'album sera, bien entendu, suivi d'une tournée et le groupe rentrera en studio pour enregistrer leur album le plus faible à ce jour : Virtual XI, ce sera le seul album à manquer le million de vente. Le résultat immédiat de ce déclin sera le départ de Blaze Bailey, dont les performances sur scène n'étaient pas à un niveau de constance suffisant pour le groupe.

1999, les vieux fans jubilent et manquent de mouiller leurs pantalons de plaisirs lorsque les membres du groupe annoncent les retours d'aussi bien Bruce Dickinson que de Adrian Smith. La formation classique augmentée de Janick Gers, qui conserve sa place, sortiront l'excellent Brave New World qui reprendra la veine plus progressive de Seventh Son Of A Seventh Son exactement là où ils l'avaient laissé. Bien évidemment une tournée de réunion et de promotion du nouvel album s'en suivra avec comme toujours un succès retentissant et une énergie renouvelée. Ils feront aussi une apparition (très) remarqué à Rock In Rio et tourneront avec le spectacle Ozzfest durant l'été 2005. Cette tournée se terminera pour Iron Maiden par un incident au cours de leur dernier concert où la famille Osbourne démontra, une fois de plus, le manque complet de professionnalisme dont elle peut faire preuve ainsi que la profondeur de sa stupidité.
La tournée fut rapidement suivie d'un retour en studio qui produira Dance Of Death en 2003. L'album sera Platine dans plusieurs pays, la routine quoi...

Iron Maiden est de retour plus fort que jamais, et l'exploration de plus en plus nette d'un coté plus progressif du Metal leur vaut l'admiration de maintenant trois générations successives de fans. Le jeu à trois guitares initiée avec Brave New World se trouve renforcé, les trois guitaristes jouent de leurs forces tissant une toile harmonique très complexe par moment. Le nouvel album débouchera inéluctablement sur une tournée et, Iron Maiden étant un groupe de son temps, un DVD. Ce dernier regroupe le film du concert de la tournée Death On The Road donné à Dortmund, ainsi que plusieurs documentaires. La vision du concert confirmera immédiatement l'énergie hallucinante dont font preuve les membres du groupe, tous cinquantenaires ou pas loin et ce sans drogue. Nicko tabasse ses caisses avec puissance et brio tout en faisant le clown, Bruce s'approprie la scène, sa scène, Dave et Adrian posent, guitares offertes au ciel, Janick "conjure" les sons de sa bondissante guitare et Monsieur Harris court, bondit et prend sa pose habituelle, un pied sur son moniteur, la basse dardée vers le public. Iron Maiden est un groupe qui a toujours évolué à la limite du ridicule sans pour autant jamais en franchir la frontière, Eddie la mascotte du groupe en est un parfait exemple. Ce zombie en décomposition géant commença son illustre carrière comme simple tête au dessus de la batterie et, bien qu'en toute logique le concept aurait du mourir sous le point de son propre mauvais goût, celui-ci deviendra au contraire une partie intégrante de l'image du groupe dans l'esprit de beaucoup de fans.
Assister à un concert du groupe est un peu comme aller à la messe et Eddie est devenu en 30 ans une sorte de Jésus du Heavy Metal, une icône incontournable immédiatement reconnu par tous.

Essayer de transmettre par le biais d'un DVD l'expérience quasi mystique qu'est un concert d'Iron Maiden est une tâche bien complexe. Le spectacle peuplé des cauchemars et chimères issues de l'esprit de Steve Harris n'est pas seulement un spectacle visuel et sonore mais existe aussi à un niveau plus profond, plus intérieur. L'ambiance créée par les fans, la présence des musiciens et la communication qui existe avec leur public forme une sorte bulle émotionnelle très forte pour le temps du concert. Bien évidemment le DVD ne sera pas capable de reproduire la totalité de l'expérience mais se tire tout à fait honorablement de la partie son et image. Monté par Steve Harris lui même, le film se présente sous forme d'un ensemble de plans extrêmement courts, 1 ou 2 secondes en majorité, qui convoient très bien la puissance du concert. Ce n'est pas tout le monde qui aimera, loin de là. Le montage n'est pas reposant du tout mais ce n'est pas un concert de Mariah Carey non plus et de longs plans langoureux sur les musiciens auraient été plus perturbants qu'autre chose.
Iron Maiden est un groupe exceptionnel dans une industrie actuellement moribonde et incapable de créer, de communiquer avec ses clients et plus généralement arrogante et stupide. Peut-être qu'il y a une leçon à tirer des 30 ans de droiture et de respect des fans qui sont le secret du succès actuel du groupe. La méthode n'est peut-être pas si mauvaise que cela...



Image
Le concert nous est présenté au format 1.78:1 dans un transfert 16:9. Le matériel semble provenir de plusieurs sources de qualité variable, certaines manifestement de format 4:3, ce qui donnera un ensemble pas toujours cohérent au niveau de la qualité de l'image. Mis à part un problème de déformation d'image, qui passe étonnement très bien, aucun défaut majeur n'a été détecté. Le montage de Steve Harris est très spécial et ne conviendra pas à tout le monde, les plans sont très courts et passent d'un endroit à un autre de la scène sans laisser de répit au spectateur. Malgré ce montage pour le moins agressif, on ne constate pas de déchirement de l'image à aucun moment. Bien évidemment, la source étant vidéo on constatera un marquage de trames déficient, qui est malheureusement très (trop?) souvent rencontré dans ce cas de figure.
L'image est très nette, ce qui est étonnant pour un concert, avec une excellente définition et des textures fines, les mieux équipé d'entre nous pourrons discerner les textures des cordes de la basse de Steve Harris, c'est inhabituel pour ce type de source.
Les couleurs sont aussi justes et naturelles que possible pour une scène noyée dans les milliers de watts de douches lumineuses colorées qui sont la marque des concerts de Iron Maiden, on ne constate aucun débordement, le rendu est stable et la saturation très satisfaisante.
Les niveaux sont satisfaisants avec cependant un petit peu trop de contraste ce qui brûle légèrement l'image. Malgré ce léger défaut les dégradés restent de bonne qualité et les détails dans les parties sombres sont nombreux avec des noirs de très bonne qualité.

Une très légère sur-définition de contours peut être détectée par moment mais reste inobstructive. Les fans vont être contents, l'image de ce concert est excellente et toute la majesté du spectacle est parfaitement reproduite, en tout cas autant que possible par le média DVD.
Un petite mise en garde est nécessaire, la vidéo est encodée à des taux extrêmement haut à la limite de la norme MPEG2 ce qui explique la présence d'un disque par bande son pour le concert, un seul DVD n'ayant pas la place pour contenir les deux. Même si l'intention est louable, il faut savoir que certains lecteurs bon marché risque d'éprouver des difficultés avec la hauteur du débit et faire subir des sauts de son et d'image à leurs possesseurs, nous avons encore à entendre parler d'une telle occurrence sur le marché canadien mais de tels phénomènes ont été constaté en Angleterre.


Son
Le concert est offert en deux formats sonores sur deux disques différents, l'un propose une bande-son Dolby Digital 5.1 l'autre une piste PCM stéréo.

Le son des concerts est maintenant directement enregistré à la console donnant en tout état de cause ce qui peut être considéré, dans le cas d'un groupe formé de musiciens compétents, comme une des meilleures source audio. Cette méthode garde la fraicheur du jeu live tout en bénéficiant d'une excellente qualité de son qui peut être facilement travaillé en studio par la suite. Les membres de Iron Maiden sont tout à fait à l'aise avec ce genre de méthode d'enregistrement puisque c'est celle qu'ils priviligient en studio.
Le dynamisme des bandes son est extremement faible, particulièrement la bande stéréo. Celle-ci est mixée à peine 2 ou 3 Db en dessus du maximum théorique ce qui donne un son qui fera le bonheur de la majorité des acheteurs mais rebutera les acheteurs audiophiles au plus haut point, pour ces derniers on conseillera la bande Dolby Digital 5.1 qui est mixée avec des niveaux et une dynamique beaucoup plus raisonables.

La qualité du son lui même est typiquement celle de Iron Maiden, excellente globalement mais avec des basses tout ce qu'il y de plus bizarres, difficiles à séparer mais pourtant parfaitement présentes. Les fans du groupe connaissent et apprécient ce son qui est le même depuis 30 ans. L'ajout des différents canaux dans la version 5.1 amène une meilleure clarté des basses et un champ sonore généralement beaucoup plus étendu. L'audition du disque 5.1 est vivement conseillé pour qui possède le matériel, beaucoup moins agressive soniquement, la bande multicanal permet une bien meilleure immersion dans l'ambiance unique de l'un des concerts de ce groupe légendaire.


Suppléments/menus
Le coffret nous offre trois disques, un pour les documentaires, un pour le concert avec la bande son stéréo et un autre avec la bande son multicanal. Le tout est présenté dans une pochette tripartite avec les deux DVD du concert empilés l'un sur l'autre, une méthode de rangement exécrable que nous ne nous lassons pas de haïr au plus haut point. Le tout est solidarisé par une pochette en carton fort. C'est très solide et respire la qualité. Les illustrations sont dans le plus pur style Maiden, notre cher Eddie conduit un chariot tiré par des chevaux en pleine embardée, la tonalité est définitivement brune, sobre et l'absence complète d'annonces et de logo de toutes sortes sur la pochette est bien reposante. Le livret offre quelques photos des membres de l'équipe pendant la tournée, une liste très complète de l'équipe technique et du matériel utilisé ainsi qu'une pléthore de renseignements de production. Les documentaires et autres suppléments sont tous contenus sur le premier DVD. L'ensemble bénéficie de sous-titres en Français, Anglais, Espagnol et Portugais, même les fans interrogés ont été doublé, un remarquable effort dont les documentaires de production des grosses machines Hollywoodiennes ne bénéficient malheureusement jamais. On se demande par moment si il ne suffit pas de juste sortir des États-Unis et de la France pour voir le niveau de qualité monter immédiatement.

Le documentaire principal est nommé... "Death On The Road" (69 mins), bien sur, et survole l'ensemble de la production de l'album et des préparatifs de la tournée. Voir le groupe évoluer en studio avec leur producteur Kevin Shirley et préparer la tournée est passionnant et permet de se rendre compte du professionnalisme de tout le monde autour du groupe, ce sont les fans qui les font vivre, ils le savent et tout est fait pour les contenter. La vision de ce documentaire, et des autres, est une des principale raison pour l'achat du DVD.
"Life On The Road" (43 mins) s'intéresse aux gens de l'équipe technique qui rendent possible une tournée de ce calibre. Tous les corps de métier y sont passés en revue dans ce documentaire qui, pour un fois, donne la parole à ces inconnus. Très intéressant et sans aucune langue de bois, tout le monde assume ces paroles. Nous n'avons pas détecté de censure de la part de qui que ce soit, M. Harris est peut-être un tyran mais ce n'est pas un censeur, excellent.
Le dernier documentaire se nomme "The Fans" (28 mins) et constitue un ensemble de petites entrevues volées au fans pendant leur attente pour l'admission au concert. De tous âges et de toutes confessions, trois générations de fans reçoivent ici un bel hommage.
A ces trois documentaires s'ajoute un EPK (Electronic Press Kit) ainsi que deux vidéos musicales accompagnées chacune par une galerie de photos.
L'EPK (15 mins) est le matériel promotionnel que les journalistes reçoivent pour la promotion de l'album et de la tournée et est intéressant à visionner même si il existe pas mal de redondance avec les documentaires.
Les vidéos musicales présentée sont "Wildest Dream" et "Rainmaker" les deux locomotives de l'album.
Le tout est complété par une galerie de photos.

C'est un fantastique ensemble de suppléments qui à eux seuls justifieraient l'achat du DVD.



Conclusion
30 ans, 13 albums et un nombre incalculable de dates de concert n'ont pas suffit à fatiguer les membres increvables du groupe iconique Iron Maiden. Le concert ici présenté prouve une fois de plus l'énergie et le talent que les six musiciens possèdent toujours, ils le disent eux même, ils sont encore là pour longtemps.

L'édition DVD produite à partir du concert de Dortmund de la tournée Death On The Road est un excellent produit qui ravira les fans. L'achat en est vivement conseillé.


Qualité vidéo:
4,0/5

Qualité audio:
4,0/5

Suppléments:
4,0/5

Rapport qualité/prix:
4,0/5

Note finale:
4,0/5
Auteur: Pascal Cauden

Date de publication: 2006-05-12

Système utilisé pour cette critique: Téléviseur Toshiba 50HX70, Amplificateur Denon 3801, Enceintes Energy XL-26(x2), XL-C, XL-R (x4), Caisson d'extrêmes graves Klipsch KSW 12, HTPC (composantes 1080i. Lecteur: Media Portal/decodeur mpeg2 et audio : Dscaler 5

Le film

Titre original:
Iron Maiden - Death on the Road

Année de sortie:
2005

Pays:

Genre:

Durée:
305 minutes

Réalisateur (s):
-

Acteur (s):
-

Le DVD / Blu-ray

Pochette/couverture:

Distributeur:
EMI

Produit:
DVD

Nombre de disque:
3 DVD-9 (simple face, double couche)

Format d'image:
1.78:1

Transfert 16:9:
Oui

Certification THX:
Non

Bande(s)-son:
Dolby Digital 5.1
Dolby 2.0 stéréo

Sous-titres:
Français
Anglais
Espagnol
Portugais

Suppéments:
Documentaires, vidéos musicales, galeries etc.

Date de parution:
2006-02-07

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