D-VHS
Le 30 janvier 2002, JVC (Victor Company Of Japan), appuyé de quatre studios Twentieth Century Fox, Universal, Dreamworks et Artisan a annonçé la mise en marché de films sur un support vidéo nommé D-VHS (D-Theater). Depuis juin 2002, quelques films sont disponibles en D-VHS (D-Theater).
Le D-VHS permet l'écoute mais aussi l'enregistrement de matériel audio-visuel haute définition, ce que le VHS ou S-VHS ne permet pas. Par haute définition, nous entendons ici une image de 1920 X 1080 pixels (1080, interlacée ou progressive). Le D-VHS est l'évolution logique du VHS : il permet l'enregistrement, sans perte de diffusion numérique haute définition. Rappelons qu'en Amérique du Nord, surtout aux États-Unis, de plus en plus de chaînes diffusent en numérique haute définition. Un magnétoscope VHS conventionnel ne permet pas l'enregistrement en mode natif de diffusion haute définition. De plus, le D-VHS (D-Theater) permet l'écoute de matériel préenregistré en haute définition (1080i ou p/720p ou i). Précisons cependant que l'écoute d'un enregistrement.
Mis à part l'aspect physique des deux supports, la principale différence entre le DVD-Vidéo et le D-VHS (D-Theater) est la résolution gagnée. En DVD-Vidéo, une image se compose de 720x480 pixels tandis qu'en D-VHS (D-Theater) celle-ci peut atteindre 1920 x 1080 pixels : la différence est considérable. Concrètement, l'image sur un support D-VHS sera plus précise offrant un niveau de détail supérieur au DVD-Vidéo.
Dimension et mécanique
Une cassette D-VHS a exactement le même format qu'une cassette VHS conventionnelle. Le type de ruban utilisé, semblable à celui utilisé pour le format S-VHS, est à base de ferry oxyde. Un magnétoscope D-VHS est en plusieurs points identique à un magnétoscope VHS. Comme système d'entraînement, nous trouvons un cylindre de 62 mm tournant à 1800 tours/minute. C'est au niveau des têtes d'enregistrement et de lecture au nombre de quatre que les différences sont les plus marquées. En D-VHS, la piste d'enregistrement est d'une largeur de 29 microns (um) comparativement au VHS où la largeur est de 58 microns (um). L'entrefer (en anglais head gap) est donc plus étroit lors de l'enregistrement de source numérique. Un magnétoscope D-VHS, grâce à sa conception, permet aussi l'écoute de ruban VHS et S-VHS.
Nous trouvons sur un magnétoscope D-VHS tout un lot de sorties audio et vidéo. Le nombre de sorties peut varier dépendamment des modèles et marques. Voici ce qu'un lecteur D-VHS commun offre. Du côté vidéo, nous trouvons une sortie Vidéo component YPbPr, une sortie composite et une sortie S-VHS. Nous trouvons aussi une sortie IEE 1394 (appelée également i.Link ou Firewire). Pour l'audio, on note la présence d'une sortie optique (toslink) et une sortie audio analogique.
Emmagasinage des données
Tout comme en DVD-Vidéo, l'information en D-VHS est emmagasinée numériquement (code binaire - 0 et 1). Le ruban d'une cassette de type DF-480 permet d'emmagasiner jusqu'à cinquante gigaoctets d'information tandis qu'une cassette DF-300 permet de stocker jusqu'à 31,7 gigaoctets d'information.
Le taux de transfert maximal des données en D-VHS est de 28,2 mégaoctets/seconde, en fait trois fois plus qu'en DVD-Vidéo. La diffusion télévisuelle en haute définition est près de 19 mégaoctets/seconde (on peut aussi diffuser à 14 mégaoctets/seconde, bien que ce soit plus rare).
Il est donc possible d'enregistrer sur un support D-VHS une émission diffusée en haute définition sans autre compression MPEG-2 additionnelle. Le tout donnera une copie parfaite et sans perte.
Enregistrement
On peut enregistrer avec un lecteur D-VHS tant un signal source analogique qu'un signal source haute définition. Lors de l'enregistrement d'une source analogique, un encodage d'un signal source est fait en MPEG-2 par le magnétoscope D-VHS. Lors de l'écoute de cet enregistrement, un décodage MPEG-2 est fait. Puis, le signal est envoyé au support vidéo (téléviseur/projecteur).
L'enregistrement d'une source haute définition se fait différemment.
D'abord, le raccordement entre le récepteur numérique et le magnétoscope D-VHS doit
être impérativement fait via une interface IE 1394 (Firewire). Si le raccordement entre le magnétoscope et le support vidéo (téléviseur/projecteur) est fait via des câbles S-VHS ou composite, il y a aura une conversion du signal d'origine à 480i. Par contre, si le raccordement entre le magnétoscope et le support vidéo (téléviseur/projecteur) est fait via un câble composante (YPbPr ou en anglais Component), le signal source enregistré pourra être vu au format d'origine (1080i ou 720p).
En D-VHS, nous trouvons trois modes d'enregistrement : LS (Low Speed), STD (standard) et HS (High Speed). Le tableau ci-dessous illustre les différents modes d'enregistrement, les taux de transfert, la durée d'enregistrement et la vitesse de défilement du ruban.
LS |
STD |
HS |
||||
LS7 |
LS5 |
LS3 |
LS2 |
|||
Taux de transfert |
2 mo/sec. |
2.8 mo/sec. |
4,7 mo/sec. |
7,0 mo/sec. |
14,1 mo/sec. |
28,2 mo/sec. |
Durée d'enregistrement |
56 h. |
40 h. |
24 h. |
16 h. |
8 h. |
4 h. |
Vitesse de défilement du ruban |
2,38 mm/s |
3,33 mm/s |
5,56 mm/s |
8,34 mm/s |
16,68 mm/s |
33,35 mm/s |
Le HS est le mode d'enregistrement le plus performant. On peut enregistrer dans ce mode quatre heures de diffusion haute définition sans compression MPEG-2 additionnelle. On pourrait également enregistrer en mode LS (Low Speed) une diffusion haute définition; par contre, un encodage MPEG-2 serait fait lors de l'enregistrement par le magnétoscope, puis un décodage MPEG-2 lors de l'écoute.
Il va sans dire qu'une compression MPEG-2 n'est pas sans perte de qualité (perte de définition, pixellisation, etc.). Notons qu'un pour tout enregistrement en mode HS le branchement entre le magnétoscope D-VHS et le récepteur numérique HDTV doit être fait via un câble IE 1394 (aussi appelé Firewire).
D-VHS (D-Theater)
Le D-Theater est le nom donné aux oeuvres mises en marché par les studios en format D-VHS. Un magnétoscope D-VHS doit absolument être compatible D-Theater (marqué par la présence d'un logo) pour effectuer le lecture d'une cassette D-VHS (D-Theater). À l'instar du DVD-Vidéo, le matériel audio-visuel inclus sur une cassette D-VHS (D-Theater) est protégé par un système anti-copie. Ce système anti-copie est plus évolué que celui utilisé en DVD-Vidéo (CSS), l'algorithme de chiffrage se renouvelant toutes les trente secondes. Beaucoup d'efforts ont été investis pour créer un système anti-copie, et ce, non sans raison. Cette protection, basée sur un système de chiffrement, fonctionne à deux niveaux. D'abord par un chiffrement au niveau de la cassette, puis par un décodage au niveau du magnétoscope.
Les studios/éditeurs décidés à offrir des oeuvres en format D-VHS (D-Theater) peuvent choisir de la résolution 1280 x 720 (720) ou 1920 x 1080 (1080), interlacé ou progressif. Les premiers titres mis en marché, au cours du mois de juin 2002, ont été offerts en 1080i. Il serait possible qu'éventuellement des titres soient offerts en 720p, voire en 1080p (lorsque plus de supports vidéo supporteront le 1080p). Un studio/éditeur peut choisir d'inclure des bandes-son Dolby Digital et/ou DTS. En format Dolby Digital, le débit maximum est limité à 640 kilo-octets/seconde comparativement au DVD-Vidéo où le débit maximum est de 448 kilo-octets/seconde. En format DTS, la bande-son peut être encodée à plein débit (1509 kilo-octets/seconde) et jusqu'à une fréquence d'échantillonnage de 96 Khz/24 bit (96/24).
Tout comme en DVD-Vidéo, un codage régional peut être fait. Dans ce cas, seul un magnétoscope D-VHS Zone 1 (Amérique du Nord) pourra lire un titre destiné à cette région.