Blu-ray ou HD-DVD?
Dossier
La bataille autour du DVD continue. Les consortiums qui soutiennent le Blue-ray (initiative Sony et Philips) ou le HD-DVD (initiative Toshiba Nec) ne se sont toujours pas accordés autour d'un standard unique.
Or la disponibilité de films sera déterminante pour viabiliser le marché de la HD.
Paramount Pictures, Universal Pictures, New Line Cinema et Warner Bros qui représentent 45% des ventes de DVD vidéo aux Etats-Unis, multiplient les annonces de sortie en HD-DVD. Paramount par exemple enrichit avec une trilogie Mission Impossible (le n°3 sort en salle le 5 mai) une offre qui comporte déjà Four Brothers, Sahara, Aeon Flux , Sky Captain & the World of Tomorrow, The Italian Job, Tomb Raider, le Sleepy Hollow de Tim Burton, We Were Soldiers et the Manchurian Candidate
Warner Bros. offrira plusieurs titres au deuxième et troisième trimestre 2006 dont Batman Begins et Le fantôme de l'opéra, Harry Potter et la coupe de feu et L'arme fatale, puis Matrix et Les affranchis, Full Metal Jacket, Charlie et la chocolaterie, La ligne verte et Troie.
200 HD-DVD devraient être sur le marché fin 2006
Pour lire tout cela Toshiba annonce ses premiers lecteurs HD-DVD dès le mois d'avril 2006 avec deux modèles aux tarifs agressifs de $799 US et $499 US.
Sony Pictures (évidemment), MGM et 20th Century Fox soutiennent le Blu-ray. Fox a retenu une vingtaine de titres dont Les 4 Fantastiques, L'age de glace, En territoire ennemi, Le baiser du dragon et La ligue des gentlemen extraordinaires. Sortie avec la disponibilité des lecteurs blu-ray qui pointeront leur nez à l'été 2006 (Sony), voire en juin chez Pioneer avec des prix nettement plus élitistes (1800$).
La console Xbox 360 vient de choisir le HD-DVD et les appuis de Microsoft et d'Intel pourraient bien être déterminants pour le procédé, même si Hewlett Packard, Dell et Apple ont choisi l'autre camp.
Mais au fait, qu'est-ce qui caractérise les 2 standards ?
Ils ont beaucoup en commun : tous deux utilisent un laser bleu (405 nm), dont la courte longueur d'onde permet de concentrer l'énergie du laser sur une plus petite tache qu'avec le DVD, permettant une plus grande densité. Blu-Ray a choisi un pas de gravure un peu plus fin (0,32 µ) que celui du HD-DVD (0,40µ), et une optique plus ouverte (ouverture numérique de 0,85 au lieu de 0,65).
Autre point commun : les codecs. . tous les deux utilisent le MPEG-2, le Mpeg-4 AVC (H.264) et le VC1 de Microsoft. Enfin tous deux liront nos vieux DVD, ouf !
Pour le reste, le blu-ray affiche un débit maximum de 54 Mbps contre 36 Mbps pour le HD-DVD, et une capacité de stockage par couche de 25 Mb contre 15.
Le blu-ray semble plus séduisant, mais au prix d'une fragilité : en pratique utiliser une ouverture optique plus grande implique de rapprocher l'optique de la couche sensible, donc de diminuer la couche de protection : celle du blu-ray ne fait que0,1mm alors que le HD-DVD garde celle du DVD. Très fragile, le blu-ray nécessite une cartouche de protection. TDK propose le procédé Armour Plating, substrat sensé assurer protéger suffisamment le disque. pour qu'on se passe de cartouche, mais il est cher et son adaptation au blu-ray (il est disponible pour les DVD) délicate à cause de la très faible épaisseur disponible. Moins d'espace entre les pistes signifie plus d'informations sur le disque mais des tolérances plus difficiles à tenir. Enfin le blu-ray exige de modifier les chaînes de production alors que le HD-DVD s'accommode des chaînes du DVD dont il est issu directement.
Autre enjeu : la protection et la gestion des droits (Digital Rights Management). Pour succéder au CSS des DVD (clef de 40 bits), cassé depuis longtemps par DeCSS et autres copieurs de DVD, le HD DVD promeut très vite l'AACS (Advanced Access Content System), beaucoup plus performant et codé sur 128 bits. Blu-ray utilise aussi une clé de codage 128 Bits Advanced Encryption Standard (AES) qui change tous les 6 Ko de données. Cela procure une bonne protection contre la piraterie mais ne gère pas le problème des copies légales (ce que fait bien le VC9 de microsoft, hors course pour les DVD HD malgré des essais convaincants sur des galettes de DVD ordinaires mais très implanté sur la Video On Demand). La gestion DRM de l'AACS, plus souple et proche des besoins du marché, lui vaut le soutien d'éditeurs pourtant acquis au blu-ray. Sony a fini par se rallier à l'AACS car le problème de la gestion des droits est crucial, c'est lui qui a amené Toshiba à repousser la sortie du HD-DVD à mars 2006. Et il semble que les spécifications ne soient toujours pas finalisées, les premiers lecteurs HD-DVD et Blu-Ray devront probablement subir une mise à jours du firmware ! Pendant ce temps là, Jon Lech Johansen, auteur du déplombeur DeCCS et toujours sur le coup, a déjà réservé le nom de domaine DeAACS.com... !
Si sur le papier le blu-ray est plus performant, le HD-DVD est moins cher à fabriquer, compatible avec la chaîne de production DVD (c'est un DVD9 avec une plus grande densité d'infos), plus proche des besoins du terrain commercialement, et les possibilités offertes (30 gigas, disques hybrides) sont réellement disponibles, pas théoriques. Pour le moment le blu-ray a toujours besoin d'une cartouche et si cela doit changer cela n'incite pas à s'équiper tout de suite.
Le blu-ray est un bon support numérique pour les ordinateurs. Comme support de diffusion de la vidéo HD c'est moins évident, d'autant que, de l'aveu de la Blu-Ray Disc association, les films dépasseront rarement 25 gigas. Malgré les communiqués de victoire incantatoires du clan blu-ray (la revue Daily tech évoque même le choix d'un éditeur pornographique en faveur de blu-ray comme de bon augure !), pour Sony, l'histoire Betamax vs VHS peut recommencer
Guy-Louis Mier avec l'autorisation de publication du Technicien du Film.
Sony Pictures (évidemment), MGM et 20th Century Fox soutiennent le Blu-ray. Fox a retenu une vingtaine de titres dont Les 4 Fantastiques, L'age de glace, En territoire ennemi, Le baiser du dragon et La ligue des gentlemen extraordinaires. Sortie avec la disponibilité des lecteurs blu-ray qui pointeront leur nez à l'été 2006 (Sony), voire en juin chez Pioneer avec des prix nettement plus élitistes (1800$).
La console Xbox 360 vient de choisir le HD-DVD et les appuis de Microsoft et d'Intel pourraient bien être déterminants pour le procédé, même si Hewlett Packard, Dell et Apple ont choisi l'autre camp.
Mais au fait, qu'est-ce qui caractérise les 2 standards ?
Ils ont beaucoup en commun : tous deux utilisent un laser bleu (405 nm), dont la courte longueur d'onde permet de concentrer l'énergie du laser sur une plus petite tache qu'avec le DVD, permettant une plus grande densité. Blu-Ray a choisi un pas de gravure un peu plus fin (0,32 µ) que celui du HD-DVD (0,40µ), et une optique plus ouverte (ouverture numérique de 0,85 au lieu de 0,65).
Autre point commun : les codecs. . tous les deux utilisent le MPEG-2, le Mpeg-4 AVC (H.264) et le VC1 de Microsoft. Enfin tous deux liront nos vieux DVD, ouf !
Pour le reste, le blu-ray affiche un débit maximum de 54 Mbps contre 36 Mbps pour le HD-DVD, et une capacité de stockage par couche de 25 Mb contre 15.
Le blu-ray semble plus séduisant, mais au prix d'une fragilité : en pratique utiliser une ouverture optique plus grande implique de rapprocher l'optique de la couche sensible, donc de diminuer la couche de protection : celle du blu-ray ne fait que0,1mm alors que le HD-DVD garde celle du DVD. Très fragile, le blu-ray nécessite une cartouche de protection. TDK propose le procédé Armour Plating, substrat sensé assurer protéger suffisamment le disque. pour qu'on se passe de cartouche, mais il est cher et son adaptation au blu-ray (il est disponible pour les DVD) délicate à cause de la très faible épaisseur disponible. Moins d'espace entre les pistes signifie plus d'informations sur le disque mais des tolérances plus difficiles à tenir. Enfin le blu-ray exige de modifier les chaînes de production alors que le HD-DVD s'accommode des chaînes du DVD dont il est issu directement.
Autre enjeu : la protection et la gestion des droits (Digital Rights Management). Pour succéder au CSS des DVD (clef de 40 bits), cassé depuis longtemps par DeCSS et autres copieurs de DVD, le HD DVD promeut très vite l'AACS (Advanced Access Content System), beaucoup plus performant et codé sur 128 bits. Blu-ray utilise aussi une clé de codage 128 Bits Advanced Encryption Standard (AES) qui change tous les 6 Ko de données. Cela procure une bonne protection contre la piraterie mais ne gère pas le problème des copies légales (ce que fait bien le VC9 de microsoft, hors course pour les DVD HD malgré des essais convaincants sur des galettes de DVD ordinaires mais très implanté sur la Video On Demand). La gestion DRM de l'AACS, plus souple et proche des besoins du marché, lui vaut le soutien d'éditeurs pourtant acquis au blu-ray. Sony a fini par se rallier à l'AACS car le problème de la gestion des droits est crucial, c'est lui qui a amené Toshiba à repousser la sortie du HD-DVD à mars 2006. Et il semble que les spécifications ne soient toujours pas finalisées, les premiers lecteurs HD-DVD et Blu-Ray devront probablement subir une mise à jours du firmware ! Pendant ce temps là, Jon Lech Johansen, auteur du déplombeur DeCCS et toujours sur le coup, a déjà réservé le nom de domaine DeAACS.com... !
Si sur le papier le blu-ray est plus performant, le HD-DVD est moins cher à fabriquer, compatible avec la chaîne de production DVD (c'est un DVD9 avec une plus grande densité d'infos), plus proche des besoins du terrain commercialement, et les possibilités offertes (30 gigas, disques hybrides) sont réellement disponibles, pas théoriques. Pour le moment le blu-ray a toujours besoin d'une cartouche et si cela doit changer cela n'incite pas à s'équiper tout de suite.
Le blu-ray est un bon support numérique pour les ordinateurs. Comme support de diffusion de la vidéo HD c'est moins évident, d'autant que, de l'aveu de la Blu-Ray Disc association, les films dépasseront rarement 25 gigas. Malgré les communiqués de victoire incantatoires du clan blu-ray (la revue Daily tech évoque même le choix d'un éditeur pornographique en faveur de blu-ray comme de bon augure !), pour Sony, l'histoire Betamax vs VHS peut recommencer
Guy-Louis Mier avec l'autorisation de publication du Technicien du Film.