Warner Brothers
L'emblème doré marqué des lettres WB de la Warner Brothers est connu de tous et fait presque figure d'icône. D'une petite entreprise familiale à la puissance économique des communications qu'elle est devenue, la Warner a su mantenir un développement perpétuel et quasi sans accroc, ce qui est plutôt rare dans l'industrie du cinéma américain.
Pour mieux comprendre la Warner d'aujourd'hui, rapportons nous tout dabord au passé de ce studio.
Naissance de la Warner: une entreprise familiale... (1912-1929)
Comme son nom l'indique, la compagnie de production Warner Brothers fut fondée en 1923 par les frères Warner, soit Harry, Sam, Albert et Jack L. Warner, quatre émigrants polonais dont le père, modeste artisan, s'était établi aux États-Unis vers 1890. Leur étroite association dans le projet fit de la Warner Bros. le seul vrai studio major de la Big Five à connaître une gestion uniquement familiale.
Les quatre frères débutèrent leur carrière cinématographique en organisant des projections de courts métrages, accompagnées de numéros burlesques et musicaux. Afin d'assurer une meilleure rotation du matériel présenté, Harry créa le premier regroupement d'exploitants des États-Unis, la Duquesne Amusement Supply Company. De son côté, Sam, troisième enfant de la famille, se lança dans la réalisation de westerns en deux bobines sur des scénarios de Jack, son cadet. Grâce à leurs films, Sam parvint à fonder en 1912 une société de distribution à Los Angeles, alors que Jack en fit de même à San Francisco. Le service de production de la famille vit alors le jour à Los Angeles, dirigé par Sam et Jack, tandis que Harry et Albert assurèrent, depuis New York, le financement et la distribution des films. Dans leur désir continuel d'expansion, les quatre frères Warner louèrent en 1917 un petit studio dans le Bronx et y tournèrent l'un des premiers longs métrages de l'histoire du cinéma américain, My Four Years in Germany (W. Nigh, 1918), un film de propagande inspiré des souvenirs de James W. Gerard. Leurs efforts investis dans ce film sauront porter fruit : quelques mois plus tard, les Warner inauguraient leur nouveau studio du Sunset Boulevard. Ils y produisirent chaque année une moyenne de cinq longs métrages, avec une préférence marquée pour les drames sociaux et les films de gangsters.
Soutenu financièrement par le banquier Motley Flint, la Warner connue une expansion rapide. En 1923, année de sa fondation officielle, la Warner se dota d'un nouveau plateau, plus vaste et plus moderne, pouvant accueillir simultanément six équipes. La progression vertigineuse de l'entreprise ne s'arrêtera cependant pas là. En l'espace de quelques années, la Warner parvint, entre autres, à recruter l'un des plus grands producteurs de Broadway, David Belasco, en vue de l'adaptation cinématographique de ses spectacles (1923); à obtenir les droits de nombreux romans d'importance, tels que Main Street et Babbitt (1923); à signer un contrat avec Ernst Lubitsch qui assurera le tournage de ses premières comédies américaines; à ouvrir une station de radio, la KWBC ou Warner Bros. Classics (février 1925); à acquérir les Studios Vitagraph (avril 1925) et finalement, à engager Michael Curtiz, qui s'affirmera comme le réalisateur le plus créatif et diligent du studio (novembre 1925).
Malgré ses étapes importantes dans l'épanouissement de la Warner Bros., la reconnaissance du studio en tant que chef de file des studios hollywoodien ne fut atteinte qu'en 1927, alors que la Warner lança son procédé Vitaphone, étape-clé du développement du cinéma parlant. En août 1926, Warner Bros. inaugura le lancement de son Vitaphone en présentant le film muet Don Juan (Alan Crosland, 1926), accompagné d'une musique enregistrée sur disque, remplaçant ainsi la présence habituelle d'une orchestre de chambre. Suite au succès de l'essai, la Warner lança une série de courts métrages sonorisés, puis sortit le premier long métrage sonore musical de l'histoire du cinéma : The Jazz Singer (Alan Crosland, 1927). Devant le triomphe du film, la compagnie s'engagea hardiment dans l'aventure du parlant, sonorisant en hâte plusieurs de ses productions muettes. Cette période fut également celle du premier film sonore parlant (uniquement des dialogues synchronisés), soit Lights of New York (Bryan Foy, 1928). Afin de répondre à la demande croissante du public, la Warner Brothers décida d'étendre son parc de salles de projection. Après diverses manuvres infructueuses, le studio acquit finalement le contrôle en 1927 de la First National, qui lui donna accès à plusieurs centaines de salles et marqua son entrée au panthéon des Majors hollywoodiennes.
Malheureusement, le lendemain de la première projection de The Jazz Singer s'éteignait Sam Warner à l'âge de quarante ans des suites d'une pneumonie, ce qui constitua une lourde perte pour la Warner. À partir de là, la collaboration des trois frères survivants fut inébranlable : Harry assura le poste de président de la compagnie, Albert supervisa la production et occupa le poste de trésorier, alors que Jack, à Hollywood, s'occupa personnellement de la production et du studio de Burbank.
Orientation réformiste et populaire (1930-1939)
Jack L. Warner, maintenant à la tête du service production à Hollywood, engagea pour premier adjoint Darryl F. Zanuck, qui devint quelques années plus tard responsable de la production à la Twentieth Century-Fox. L'autoritaire Jack dirigea de mains de maître les réalisations cinématographiques de l'entreprise, ce qui lui valu d'ailleurs le surnom de "Colonel". Après une brève incursion dans le domaine du "musical", Jack conféra une dimension dramatique et sociale aux productions de la Warner. La Grande Dépression des années 30 restreignant l'utilisant d'un minimum de décors et d'effets, la Warner axa son programme sur des sujets chauds, tirés de l'actualité, et traités dans un style factuel quasi journalistique. Ainsi, de la vie des faubourgs, des grandes figures de la pègre, des conditions féminines, des drames de la dépression et des abus du système carcéral naîtront respectivement The Public Enemy (William A. Wellman, 1931), Little Caesar (Mervyn LeRoy, id.), Night Nurse (W.A. Wellman, id.), Wild Boys of the Road (id., 1933) et I Am a Fugitive from a Chain Gang (M. LeRoy, 1932). Grâce à ses films, la Warner ne se contenta pas de décrire les aspects les plus saillants de la crise des années 30; elle entendit les corriger, en associant l'humour, l'indignation, l'émotion et le discours humaniste. De plus, les jeunes acteurs venus du théâtre ou du music-hall (Edward G. Robinson et James Cagney) apportèrent à ces films une rythmique, un style d'interprétation musclé, dépouillé et énergétique.
La comédie musicale, qui témoigne d'un égal souci de réalisme, connaîtra aussi un essor important, principalement imputable aux chorégraphies élaborées signées Busby Berkeley, telle que 42nd Street (Lloyd Bacon, 1933) et Gold Diggers of 1933 (Mervyn LeRoy, 1933).
Le succès de Walt Disney dans le domaine de l'animation ayant grandement impressionné les dirigeants de la Warner Bros., le studio s'empressa de créer, au cours des années 30, sa propre division de dessins animés. Le soin de mettre en oeuvre une politique de production d'animation fut confié à Léon Schlesinger, ancien concepteur de génériques et d'affiches. Afin de concurrencer la populaire série Silly Simphonies de Disney, Warner Bros. lança les courts métrages d'animation Looney Tunes et Merry Melodies.
Le principal animateur de ces séries mettant en vedette des personnages animaux au caractère symbolique facilement reconnaissable fut Fred "Tex" Avery. Les animateurs Chuck Jones, Friz Freleng, Robert McKimson et Robert "Bob" Clampett collaborèrent également au développement des séries. Au fil des ans naquirent les Bugs Bunny, Elmer Fudd, Daffy Duck, et autres personnages mémorables...
Malgré les efforts de la Warner Bros. à proposer une grande panoplie de films au public, le climat économique précaire de la Grande Dépression fit perdre plus de 30 millions de dollars à l'entreprise. Au sein du studio, les conditions sociales y étaient détestables, propices à d'incessants affrontements. Alors que les employés se révoltent, la Warner continua de fonctionner comme une véritable usine à films. À cette production effrénée, la direction imposa de surcroît trois règles d'or : rendement, vitesse et économie. Les conflits internes étant insoutenables, Zanuck quitta son poste et fut immédiatement remplacé par Hal B. Wallis, le 15 avril 1933. Aux oeuvres socio-politiques et musicales de la Warner, Wallis amena la série de biographies opulentes en 1935, dont il confia la réalisation à William Dieterle. The Story of Louis Pasteur (1936), The White Angel (1936, sur Florence Nightingale), The Life of Emile Zola et Juarez (1939) illustrèrent, face à la montée du fascisme, les vertus de la démocratie et de l'humanisme. Grâce à leur style narratif dynamique, où se mêlent intimement les influences germaniques et la concision traditionnelle du cinéma hollywoodien, ces films domineront l'histoire de la Warner jusqu'à la fin des années 40.
La Warner s'en va-t'en guerre... (1940-1949)
Fidèle à ses orientations socio-politique, la Warner Brothers ne demeura inerte face à la montée du nazisme. Pour bien comprendre la réaction de la Warner, il faut avant tout se rappeler les origines juives des fondateurs du studio. La Warner commenda à Anatole Litvak le premier film antinazi hollywoodien : Confessions of a Nazi Spy (1939). Dès l'entrée en guerre des États-Unis, la Warner lança un vaste programme de films de propagande destinés à orienter l'opinion du public américain. Parmi les grands films de cette époque, retenons les oeuvres des réalisateurs Howard Hawks (Air Force, 1943; To Have and Have Not, 1944), Michael Curtiz (Casablanca, 1942; Passage to Marseilles, 1944), Raoul Walsh (Desperate Journey, 1942; Objective, Burma!, 1945), Delmer Daves (Destination Tokyo, 1943) et Lloyd Bacon (Action in North Atlantic, id.).
Cette période trouble de l'histoire fut également celle où de nombreux films mirent en avant plan des femmes fortes et courageauses, telles que Bette Davis (Dark Victory (Edmund Goulding, 1939) et Now, Voyager (Irving Rapper, 1942)). Aux côtés de Davis s'affirmeront, dans un registre plus populaire, des comédiennes aussi modernes et attachantes qu'Ida Lupino, Anne Sheridan, Barbara Stanwyck, etc..
La période d'après-guerre fut marquée de nombreux événements chez la Warner. Parmi ceux-ci, la compagnie de production vit le départ de Hal B. Wallis (adjoint au service de production) (1946), le début de la croisade anti-communiste (1947) et l'adoption de la loi antitrust (aussi appelé décret Paramount) forçant les Majors à se départir de leurs salles et les privant des revenus d'exploitation (1948). Paradoxalement, c'est dans cette extrême précarité que paraîtront les oeuvres les plus achevées du studio : Pursued (Raoul Walsh, 1947), White Heat (id., 1949), Flamingo Road (Michael Curtiz, id.), Fountainhead (King Vidor, id.) et Beyond the Forest (id.). Cependant, cet étonnant foisonnement de films noirs et romantiques ne parvint pas à susciter l'intérêt souhaité auprès des cinéphiles. Encore ébranlé par les grands drames de la guerre, le public américain acorda peu d'attention aux oeuvres de l'époque comme High Sierra (R. Walsh, 1941), The Maltese Falcon (John Huston, id.), Mildred Pierce (M. Curtiz, 1945) et The Big Sleep (H. Hawks, 1946).
Perte de vitesse pour la Warner (1950-1959)
Dès le début des années 50, la Warner abandonna progessivement le production de films à caractère social, s'adonnant dès lors aux plaisirs innocents du film d'aventure ou du "musical" familial (Doris Day). Au cours de cette décennie, les meilleures productions de la Warner émanèrent d'équipes indépendantes, réunies autour de vétérans, tels que John Ford (The Searchers, 1956), Raoul Walsh (Band of Angels, 1957), Howard Hawks (Rio Bravo, 1959), ou d'acteurs comme Burt Lancaster, John Wayne ou Judy Garland (A Star is Born, George Cukor, 1959).
Les oeuvres de cette époque n'ajoutèrent que très peu à l'esthétisme et au renouvellement de la Warner. Parmi les productions les plus modernes du studio, mentionnons East of Eden (Elia Kazan, 1955), A Face in the Crowd (id., 1957) et The Left Handed Gun (Arthur Penn, 1958). La Warner poursuivit son inéluctable descente en produisant des suspenses à petit budget et des mélodrames juvéniles. Émergeant de ce genre cinématographique, Rebel without a Cause (Nicholas Ray, 1955) fut l'exception qui connut un certain succès.
En juillet 1956, les frères Harry (qui décédera deux ans plus tard) et Albert Warner vendirent leur part de l'entreprise à un syndicat. La nouvelle Warner Bros. céda par la suite les droits d'exploitation de ces films pré-1948 en vue d'une diffusion à la télévision, ce qui généra des profits rapides et faciles pour l'entreprise. Le studio lança également certaines séries télévisées, dont 77 Sunset Strip (1958-1964) et Maverick (1957-1962). De plus, sa division d'animation connut un second essor grâce à la diffusion à la télévision des aventures des Looney Tunes.
La Warner aux enchères... (1960-1969)
La dégringolade des années 50 laissait présager des années soixante difficiles, et ce fut effectivement la cas. La division cinématographique de Warner Bros. ne connut que très peu de succès critique et monétaire au cours de ces années. Seuls quelques oeuvres émergèrent du lot, notamment My Fair Lady (George Cukor, 1964), The Great Race (Blake Edwards, 1965), Who's Afraid of Viginia Wolf? (Mike Nichols, 1966), Bonnie and Clyde (Arthur Penn, 1967) et Camelot (Joshua Logan, 1967).
En 1967, le dernier des frères Warner à encore détenir des intérêts dans l'entreprise, Jack (1892-1978), décida de se départir des ses parts en les vendant à la compagnie canadienne Seven Arts. Deux ans plus tard, la Warner Bros. passa sous le contrôle d'une importante société new-yorkaise de stationnements et de maisons funéraires, la Kinney National Service.
La Kinney National Service à la direction (1970-1979)
Sous la direction de Ted Ashley, installé au poste de président par Steven Ross, le beau-fils du fondateur de la Kinney, la Warner Bros. adopta le label Warner Communications. Cette nouvelle division permit à l'entreprise d'étendre, avec succès, ses activités à de nombreux secteurs, dont l'édition de livres et de disques, la télévision, etc.. Ashley loua également la moitié des studios de Burbank appartenant à la Warner à la Columbia Pictures. Cet important apport monétaire permit ainsi à Ashley d'accentuer la production cinématographique du studio. Grâce aux décisions éclairées de Ashley, la Warner Bros. produira, au cours des années 70, les films The Summer of '42 (Robert Mulligan, 1971), Deliverance (John Boorman, 1972), What's Up, Doc? (Peter Goddanovich, 1972) et The Exorcist (William Friedkin, 1973), premier "blockbuster" certifié du studio.
Cette décennie fut également marquée par l'arrivée d'une nouvelle génération de créateurs comme Stanley Kubrick (A Clockwork Orange, 1971; Barry Lindon, 1975; The Shining, 1980), Francis Ford Coppola (You're a Big Boy Now, 1966), George Lucas (THX 1138, 1971), Sydney Pollack (Jeremiah Johnson, 1972), Michael Ritchie (The Candidate, 1972), Martin Scorsese (Mean Streets, 1973; Alice Doesn't Live Here Anymore,1974) et Terence Malick (Badlands, 1973). De plus, grâce à des contrats de production avec Orion et Ladd Company, s'ajoutèrent des cinéastes comme John Byrum (Heart Beat, 1980), Sidney Lumet (Prince of the City, 1981), Lawrence Kasdan (Body Heat, 1981) et Woody Allen (Zelig, 1983).
Fusions profitables (1980-Aujourd'hui)
À l'aube des années 80, Ashley fut remplacé par Robert Daly au poste de président de la Warner, et Clint Eastwood devint le producteur/réalisateur/acteur le plus influent de l'entreprise avec des succès répétés au guichet (drames d'action et comédies).
En 1988, la Warner Bros. fut fusionnée avec Time Inc. et devint la Time Warner Inc.. Une nouvelle fusion eut lieu en 1995 avec la Turner Broadcasting System (TBS), ce qui la classa alors au deuxième rang des géants de l'industrie des communications et du multimédia. En France, Warner Bros. s'affilia avec le groupe Canal Plus. Plus récemment, soit le 1er janvier 2001, Time Warner Inc. annonçait la fusion du groupe de services internet America On-Line (AOL), devenant ainsi le géant des communications AOL-Time-Warner.
Aujourd'hui, la Warner Brothers semble destinée à un avenir brillant. L'année 2001 la consacra comme le studio américain ayant obtenu le plus de profit au box-office (1,2 milliards en Amérique du Nord et 1,3 milliards outre-mer). Le succès du film Harry Potter and the Sorcerer's Stone (Chris Colombus, 2001) et ses 300 millions (sur le territoire américain) et 460 millions de dollars (international) qu'il rapporta n'y étant probablement pas pour rien...
Warner Brothers et le DVD
Opérant dans 78 pays et territoires à travers le monde, la division Warner Home Video de la Warner Brothers détient l'infrastructure de distribution la plus importante en ce qui a trait à la mise en marché de produits vidéo. De plus, Warner Home Video possède le plus imposant catalogue de titres de tous les studios américains, assurant ainsi la mise en marché des titres de Warner Bros. Pictures, Turner Entertainment Company, Castle Rock Entertainment, HBO Home Video, Redbus Films (au Royaume-Uni) et BBC Video (en Amérique du Nord). Rapellons que Warner Home Video détient également les titres pré-1986 de la Metro-Goldwyn-Mayer, tels que Citizen Kane, Wizard of Oz et Gone With the Wind.
Les premiers titres de la Warner furent disponibles dès l'arrivée en magasin de lecteurs DVD, soit en mars 1997. Cette implication rapide de l'entreprise peut être facilement expliquée; Time Warner fut l'un des dix joueurs importants du consortium ayant mené à l'élaboration du format. Cependant, Warner Home Video limita sa mise en marché de produits DVD à sept grandes villes américaines (Seattle, Washington DC, Chicago, Dallas, Los Angeles, New York et San Francisco) et ce, pour une période d'environ six mois. Par la suite, son étude de marché ayant été complété, Warner Home Video se lança dans la distribution de ces titres DVD à l'ensemble du marché nord-américain.
Les deux premières années de la Warner en DVD (1997, 1998) servirent de tests. Warner proposa quelques titres avec une image ne respectant pas le format original de l'oeuvre (Pan & Scan; notamment Ace Ventura : Pet Detective, Guilty by Suspicion, My Fellow Americans, National Lampoon's Vacation). De plus, quelques titres parurent sans anamorphose, fait considéré comme rare pour la Warner qui a depuis toujours su supporter les avantages du 16:9 (par exemple, GoodFellas, Lethal Weapon 2 (première édition), True Romance).
Warner Home Video ne s'adapte pas aussi rapidement que ces concurrents à l'évolution effrénée du marché DVD. Peu d'éditions proposent des bandes sonores DTS, une interactivité supplémentaire, des éditions multi-disques, des boîtiers originaux, etc... De plus, Warner s'obstine malheureusement à utiliser le boîtier de type cartonné (Snapper Case), alors que quasiment tous les autres studios (à l'exception d'Image Entertainment et de New Line HV) préconisent le boîtier de type plastique (Keep Case).
Mais là où le bas blesse vraiment demeure le faible pourcentage de films de la Warner Bros. disponibles en format DVD. Warner est le studio qui possède le plus imposant catalogue de titres. Exception faite d'oeuvres récentes et de quelques classiques (dont Citizen Kane), Warner semble réticent à offrir en DVD des oeuvres un peu plus agées. En guise d'exemple, des films comme The Jazz Singer, Little Caesar, The Story of Louis Pasteur, Pursued, High Sierra et THX 1138 ne sont toujours pas disponibles en format DVD. Ajoutons à cela les oeuvres d'Hitchcock (Under Capricorn, Stage Fright, I Confess, Dial M for Murder, The Wrong Man), les titres de la RKO qui appartiennent maintenant au groupe Turner Home Video et même, les courts métrages et épisodes classiques de Merry Melodies, Looney Tunes et Hanna-Barbera (Turner)...
Dès l'avénement du format DVD, Warner offrit des bandes sonores françaises sur la vaste majorité de ces éditions. En 1998: revirement de situation... Suite aux pressions de distributeurs et filiales européennes de studios, Warner cessa d'inclure des bandes sonores françaises. Au printemps 2000, des discussions avec le gouvernement québécois permirent de solutionner cette frustrante situation. Depuis l'été 2000, presque tout ce qui émane de la Warner en terme de DVD possède une bande sonore française (et souvent en 5.1 lorsque qu'existant). À l'automne 2001, Warner entreprit la ré-édition (avec français) de quelques titres qui étaient parus sans bande sonore française (The Matrix, Three Kings). Warner est aussi le premier studio américain à proposer, de façon régulière, des titres DVD au sein de boîtiers en français.
Notons finalement qu'au Canada, Warner s'occupe également de la distribution de tous les titres de la MGM.
Conclusion
"75 Years Entertaining the World" clamait le slogan de la Warner Brothers en ouverture des films parus en 1998. La Warner de nos jours doit beaucoup à ses fondateurs. Les frères Warner ont su jeter les bases d'un empire solide et efficace.
Warner Brothers rayonne aujourd'hui dans plusieurs sphères d'activités des communications grâce à son partenariat avec AOL, Time et Turner Broadcasting. Télévision, cinéma, magazines, services internet, journaux, musique et édition, Warner est présent partout.
Le groupe Warner possède tous les atouts pour concurencer ces principaux rivaux dont le plus proéminent est surement le goupe Universal/Vivendi. L'histoire n'est pas teminée pour la Warner, il reste encore plusieurs pages à écrire!
"That's All Folks!"...