New Line Cinema
New Line Cinema constitue l'un des plus jeunes studios hollywoodiens, mais surtout l'un des plus prolifiques. La courte histoire de la New Line Cinema témoigne d'ailleurs de sa rapide ascension. D'une petite maison de distribution indépendante (1967), l'entreprise a su évoluer pour devenir un des joueurs prédominants de l'industrie cinématographique américaine. À la fois respectée et enviée, New Line Cinema agit maintenant en tant que producteurs, acheteurs et distributeurs de longs-métrages à travers le monde.
Les débuts de New Line Cinema
New Line Cinema débuta ses opérations en 1967, en tant que modeste distributeur indépendant. New Line Cinema nicha sa distribution vers la jeunesse "underground", créneau aussi exploité par la maison de production de Roger Corman, New World Pictures.
Cette tendance se concrétisa lorsque l'entreprise s'assura la distribution des classiques du maître de la culture "trash" John Waters (Pink Flamingo (1972), Female Trouble (1975), Desperate Living (1977) et Polyester (1981)).
L'étroite association entre Waters et New Line finit par rapporter de larges dividendes au studio. Le film Hairspray (1988), première oeuvre du cinéaste-scénariste destinée à un public plus large, connu un succès inespéré au guichet. Des recettes de sept millions de dollars furent enregistrées sur le territoire américain.
Les premières années de la New Line Cinema consistèrent également en la distribution de films provenant de pays étrangers. Durant les années 1970-80, l'entreprise fut responsable de la mise en marché américaine de productions françaises (Les Noces Rouges, 1973 de Claude Chabrol), italiennes (Così come sei, 1978 de Alberto Lattuada), japonaises (Gekitotsu! Satsujin ken, 1974 de Shigehiro Ozawa) et même québécoises (Kamouraska, 1973 de Claude Jutra). Peu, sinon aucune, production propre à New Line Cinema ne prirent l'affiche durant cette période.
Premières productions : horreur, adolescence et suites multiples...
Le fondateur et président Robert Shaye décida, au début des années 1980, de réorienter l'entreprise vers la production de films. Du même coup, New Line Cinema acquis le statut officiel de studio. Shaye décida de produire les scénarios approuvés, principalement des films d'horreur (un marché très lucratif). Malgré quelques ratés (Alone in the Dark (1982), Xtro (1983) et Critters (1986)), le président de New Line Cinema avait vu juste. L'avènement au grand écran de Freddy Krueger, meurtrier insatiable terrorisant les rêves des adolescents, apporta bien plus qu'une sécurité financière à l'entreprise; il conféra au studio un statut de producteur crédible. Fier de ses 25 millions en banque, Robert Shaye comprit rapidement la recette du succès : des films destinés à un jeune public, avide de sensations fortes et surtout, assoiffé d'interminables suites. Les populaires (mais pas toujours réussies) suites se succèderent en rafale chez New Line Cinema: A Nightmare on Elm Street (2-7), Hidden 2 et Critters (2, 3).
La route des succès
En 1990, New Line Cinema frappa un second grand coup en produisant le film Teenage Mutant Ninja Turtles qui connu un succès phénoménal. Présenté dans près de 3,100 salles aux États-Unis (un record), le film rapporta plus de 135 millions en revenus au studio (uniquement aux Etats-Unis). Bien évidemment, deux suites ne tardèrent pas à apparaître, soit en 1991 et 1993.
La même année vit également la parution de House Party (1990). Déjà passé maître dans la production destinée à un public adolescent, New Line Cinema restreignit, cette fois-ci, sa clientèle-cible aux jeunes d'origine afro-américaine. Le résultat fut tout aussi enlevant, créant du coup une toute nouvelle franchise pour le studio, et dont (vous l'aurez devenez) trois suites prirent d'assaut les écrans en 1991, 1994 et 2000.
Une nouvelle filiale
Le début de la décennie 90 vit également la création d'une nouvelle filiale d'arts et essais (art house). Baptisée Fine Line Features, cette division de New Line Cinema détient le mandat de produire et de distribuer des films émergeants de nouveaux réalisateurs et de cinéastes de renom. Bien évidemment, les films de la Fine Line Features s'adresse à une audience plus avertie que celle de la maison-mère. D'ailleurs, ces films acclamés par la critique font fréquemment l'objet de nominations aux divers festivals, cérémonies et galas. Fine Line Features fut ainsi le producteur ou distributeur de The Player (1992, Robert Altman), Naked (1993, Mike Leigh), Léolo (1992, Jean-Claude Lauzon), Shine (1996, Scott Hicks), The Sweet Hereafter (1997, Atom Egoyan) et Dancer in the Dark (2000, Lars von Trier).
Ted Turner et autres blockbusters...
Contrairement aux studios compétiteurs (l'exemple de la MGM étant patent), l'achat de New Line Cinema par un particulier permit à l'entreprise d'atteindre de nouveaux sommets. En 1993, le magnat des communications et médias, Ted Turner, acquis la New Line pour la rondelette somme de 550 millions de dollars américains. De cette façon, Turner, dont la compagnie appartenait déjà au groupe AOL Time Warner, positionna la New Line Cinema sous la tutelle du groupe multidisciplinaire. Cependant, occupant lui-même les postes de vice-président et de conseiller senior, Turner s'assura de l'autonomie administrative et exécutive de sa nouvelle acquisition (il est probable que le succès continu de la New Line influenca cette décision). Au cours des années qui suivirent, New Line Cinema mit à l'affiche de retentissants succès: (la série) Austin Powers, (la série) Rush Hour, Blade, Se7en, The Mask, Dumb & Dumber, Boogie Nights, etc.. De plus, New Line Cinema compte maintenant de nouvelles filiales, soit New Line International, New Line New Media (e-commerce), New Line Television et New Line Music.
New Line Cinema et le DVD
Étroitement associé avec le groupe AOL Time Warner, New Line Cinema distribue elle-même ses produits vidéo et DVD sur le territoire américain via sa division New Line Home Video. Pour le territoire canadien, New Line a confié la distribution de ses produits au groupe Universal-Alliance/Atlantis. L'influence de la AOL Time Warner sur les décisions de la New Line a favorisé l'emploi du boîtier de type cartonné (snapper case). Du côté canadien, Alliance Atlantis, responsable de la mise en marché des produits de New Line, peut décider du choix d'un autre type de boîtier (comme elle l'a d'ailleurs faite pour Wedding Singer et Rumble in the Bronx). Cette association New Line Cinema/Alliance Atlantis est également responsable de fréquents retards et délais de livraison aux distributeurs canadiens...
Sans aucun doute, New Line Cinema est l'un des studios américains les plus impliqués au niveau DVD. Dès l'avènement du format au printemps 1997, New Line participa à une mise en marché test effectuée dans sept grandes villes américaines en proposant quelques titres aux consommateurs. Bien que ces éditions d'essais ne proposaient point d'anamorphisme et très peu de suppléments, il n'en demeure pas moins que New Line Cinema fut l'une des premières à emboîter le pas à cette technologie.
Depuis le conclusion de cette en mise en marché test, New Line Home Video n'a cessé d'offrir des produits de qualité. En terme de DVD, New Line est un joueur de l'industrie les plus respectés. La qualité, la quantité et l'aspect souvent novateur des suppléments sont surement ce qui distingue le plus New Line Home Video des autres éditeurs. Ce studio offre ses produits soit en édition régulière, soit sous la bannière Platinum Series (Se7en, Austin Powers, Boogie Nights, Magnolia) pour les éditions de plus grande importance. Depuis l'été 2001, une nouvelle bannière s'est ajoutée, la Infinifilm (Blow, 15 Minutes, Thirteen Days). Celle-ci se distingue des autres bannières par une plus grande interactivité entre le film et les suppléments.
Tout est-il pour le mieux chez New Line? Non. Depuis 1999, ce studio n'offre systématiquement plus de bandes sonores françaises sur ces éditions DVD. Pourtant, lors de l'avènement du format en Amérique du Nord, New Line offrait des bandes-son françaises sur ces titres (The Mask, Mortal Kombat 1 et 2, Austin Powers : International Man of Mistery). La décision conjointe de plusieurs studios de retirer les bandes sonores françaises de leurs éditions en vue de limiter les importations depuis l'Europe explique ce retrait empressé. Depuis l'été 2000, nombre de studios offre à nouveau des bandes sonores françaises (Warner, Columbia/Tristar, MGM). Malheureusement, New Line n'a pas révisé sa politique et prive toujours les francophones d'Amérique du Nord d'un produit dans sa langue.
Conclusion
Souvent surnommée " The House That Freddy Built " (l'entreprise bâtie par Freddy), New Line Cinema a su maintenir un développement continu. Maintenant reconnu comme un producteur des plus influents de l'industrie hollywoodienne, le studio connaît aujourd'hui un succès incomparable. Pas moins de trente films sont produits ou distribués chaque année par ce studio, en plus d'une quarantaine de sorties vidéo/DVD chaque année (2001).
La force de New Line est peut être d'avoir su diversier son auditoire entre les jeunes (cinéma d'horreur, comédie, action) et un public plus mûr (cinéma d'auteurs et essais (division Fine Line Features)).