Walt Disney Pictures (deuxième partie: Miramax)
Édition / publication, radio / télévision / câble, cinéma, multimédia / internet, musique, théâtre, sport professionnel, parcs thématiques, hébergement, finance et vente; voilà sommairement (!) les activités d'un incontournable du divertissement, la Walt Disney Company. Si ses intérêts sont aussi diversifiés et paradoxalement, ramifiés, il en va de même pour sa division cinéma, celle-ci se scindant en deux entités, soit la distribution et la production.
Buena Vista Entertainment, appartenant à la famille Disney, est l'entité responsable de la distribution de toutes les productions cinématographiques de la compagnie. Ses films, quant à eux, sont produits par cinq entreprises distinctes, soit Walt Disney Pictures, Touchstone Pictures, Hollywood Pictures, Caravan Pictures et Miramax Films. Chacune de ces entreprises oeuvre dans un champ cinématographique bien spécifique; Miramax occupe la niche consacrée aux films d'auteur et de répertoire, Walt Disney Pictures produit des films d'animation et à saveur familiale, alors que les trois autres entreprises se partagent, parfois conjointement, parfois individuellement, les films grand public.
Pour cette seconde partie portant sur l'hisoire de la Walt Disney Company, nous nous attarderons cette fois-ci sur les origines d'une seconde maison de production, soit la division Miramax Films.
Chapitre second : Miramax Films
Succès familial. Ainsi pourrait être simplement nommé la transition du petit distributeur indépendant Miramax de la fin des années soixante-dix à l'un des studio hollywoodiens les plus influents, audacieux et ambitieux. Surpassant la quasi-totalité des autres distributeurs indépendants et divisions "art et essai" des grands studios (Island Pictures, The Samuel Goldwyn Company, Orion Classics, Avenue Pictures, Cinecom, Vestron, SpectraFilm, etc.), Miramax Films a su conserver et renouveler sa mission: celle de produire et distribuer des films qui sont marginalisés par le circuit commercial traditionnel.
En fait, les ambitions de Miramax sont celles de ses deux frères fondateurs. D'un côté, il y a Bob Weinstein, l'esprit silencieux, solide, de nature fidèle et exclusive, et amateur incontesté d'horreur et d'épouvante. À l'opposé, se trouve Harvey Weinstein, surnommé Harvey Scissorhands (analogie moqueuse au personnage d'Edward Scissorhands de Tim Burton, rappelant ses interventions nombreuses au scénario et montage). Le frère de Bob est plutôt quelqu'un d'impulsif, de légèrement prétentieux, amateur avoué de cinéma européen, qui aiment sortir et être vu, et qui délèguent des tâches impossibles... L'association des deux hommes a permis l'éclosion d'une entreprise hors-mode et différente, prévilégiant la qualité à la quantité.
Pour l'amour du cinéma : les débuts de Miramax...
Vivement marqués dans leur jeunesse par le chef-d'uvre de François Truffaut, Les 400 Coups (1959), les frères Weinstein ont toujours partagés une passion commune: l'amour du septième art, celui s'éloignant des sentiers de la machine hollywoodienne. Concrétisant leur passion pour le cinéma indépendant, ils décidèrent d'acquérir en 1979 une salle de cinéma à Buffalo, New York. La vocation de cette salle rénovée fut dès lors orientée vers la projection de films d'"art et essai". Bob et Harvey baptisèrent leur création Miramax, en l'honneur du prénom de leurs parents, Miriam et Max, ce qui accentua la nature familiale de l'entreprise.
Parallèlement à leurs projections, les frères Weinstein manifestèrent un intérêt croissant pour la distribution de productions indépendantes. Ainsi, dès le début des années 80, Bob et Harvey Weinstein matérialisèrent ce nouvel objectif en distribuant le film britannique The Secret Policeman's Other Ball (Roger Graef, Julien Temple, 1982), oeuvre d'Amnesty International, mettant notamment en vedette les membres de Monty Python, Peter Cook et Rowan Atkinson. La succès fut immédiat: avec des investissements de 180 000$ pour l'achat des droits du film, les frères Weinstein récoltèrent plus de 6 millions de dollars au guichet.
Les années qui suivirent permirent à Miramax d'acquérir prestige et renom grâce à l'achat d'uvres cinématographiques étrangères et de productions américaines indépendantes en vue de distribution aux États-Unis. La viabilité de l'entreprise fut assurée avec la parution de Nuovo cinema Paradiso (Cinema Paradiso; Giuseppe Tornatore, 1988), sex, lies, and videotapes (Steven Soderbergh, 1989) et My Left Foot (Jim Sheridan, 1989). Miramax tira crédibilité des Oscars obtenus dans la catégorie Meilleur Film (langue étrangère) aux cérémonies consécutives des Academy Awards de 1988 à 1991 pour ces films Pelle erobreren (Pelle the Conqueror; Bille August, 1987), Nuovo cinema Paradiso, Reise der Hoffnung (Journey of Hope; Xavier Koller, 1990) et Mediterraneo (Gabriele Salvatores, 1991).
De nouveaux défis...
Malgré le succès vivifiant de l'entreprise, Miramax dut cependant faire face à une problème de taille : le marché restreint du cinéma indépendant. Bob et Harvey Weinstein songèrent dès lors à produire leurs propres films, un défi de taille considérant l'envergure des productions hollywoodiennes. Miramax se lança donc dans la production de films en 1989 en co-produisant le film Scandal (Michael Caton-Jones, 1989).
Plusieurs projets cinématographiques furent proposés aux frères Weinstein, bon nombre d'entre eux ayant été refusés par la direction des grands studios. Sélectionnant de façon stricte les ébauches proposées (pour qu'un projet soit autorisé, il devait en premier lieu plaire aux goûts personnels de Bob et Harvey), les deux patrons de Miramax misèrent surtout sur les découvertes venues de l'étranger ou les nouveaux cinéastes révélés dans les Festivals. Miramax s'établie ainsi une réputation plus qu'enviable en ayant le flair de découvrir les talents potentiels dans un marché relativement niché. Distribution ou productions-maison, le palmarès de Miramax étincela avec des oeuvres signées Peter Greenaway (The Cook, the Thief, his Wife, and her Lover, 1989), Jean-Pierre Jeunet / Marc Caro (Delicatessen, 1991), Tom DiCillo (Johnny Suede, 1991), Alek Keshishian (Madonna : Truth or Dare, 1991), Quentin Tarantino (Reservoir Dogs, 1992), Jane Campion (The Piano, 1993), Stephen Frears (The Grifters, 1990), Pedro Almodovar (Tie Me Up! Tie Me Down!, 1990), Errol Morris (The Thin Blue Line, 1988; A Brief History of Time, 1992) et Hal Hartley (The Unbelievable Truth, 1989).
L'intérêt phénoménal du public pour le cinéma spécialisé peut être justifié à plusieurs titres : lassitude des spectateurs pour les productions hollywoodiennes, mise en marché faite au bon moment, retombé des nombreuses nominations aux Oscars, publicité ingénieuse. Toutefois, aucun de ces arguments ne peut surpasser la fréquente tendance de Miramax à générer une controverse autour de ces films. Action flamboyante en justice au sujet d'une cote NC-17 jugée trop sévère pour le film Tie Me Up! Tie Me Down!, poursuite judiciaire quant au titre altéré des publicités télévisées du film The Pope Must Die (Peter Richardson, 1991, renommé The Pope Must Diet), libération d'un homme emprisonné et accusé à tort d'un meurtre suite à la parution du documentaire The Thin Blue Line, exploitation astucieuse du secret du film The Crying Game au niveau publicitaire; comme quoi controverse rime avec publicité chez Miramax Films...
Un nouveau passe-temps pour Bob...
Face à la réponse favorable des cinéphiles pour le cinéma spécialisé (et surtout plus riches de plusieurs millions), Bob Weinstein décida de mettre sur pied une nouvelle filiale spécialisée dans le film de genre. Fervent amateur du film The Exorcist (William Friedkin, 1973), le co-propriétaire de Miramax fonda, dès 1992, la division Dimensions Films, dont le mandat premier ciblait le cinéma d'horreur. Dimensions devint rapidement la compagnie privilégié pour de nombreuses suites cinématographiques d'épouvante ou de science-fiction, notamment les Children of the Corn II à VI, Halloween 6 à 8, Hellraiser III à V, Highlander III et IV. Le dada personnel à Bob connut son premier grand succès en 1994 avec la sortie du film The Crow (Alex Proyas, 1994, box office: 94 millions $).
Pour sa part, Miramax investit un maigre 8 millions la même année sur un nouveau film de Tarantino d'abord rejeté par Columbia/Tri-Star; Pulp Fiction. Qui aurait pu prévoir la suite... 213 millions de dollars en recette, Palme d'Or à Cannes, Meilleur Film à Boston (Boston Society of Film Critics Awards), Los Angeles (Los Angeles Film Critics Association Awards), MTV, National Board of Review, en plus de nominations aux Spirit Awards, Golden Globes et Academy Awards.
Mickey flaire la bonne affaire...
Le succès indéniable de la petite firme new-yorkaise fit écho jusqu'à la côte ouest, dans la cour de l'oncle Walt. Les dirigeants de Disney, conscients du prestige venant avec l'acquisition du studio indépendant le plus prolifique des États-Unis, s'empressèrent de faire une offre aux cinéphiles-businessmen Weinstein. L'année 1993 marqua ainsi le passage de Miramax sous l'égide de Disney, ce dernier ayant acheté 50% du capital de l'indépendant pour la somme de 75 millions de dollars. De cette transaction, chacun des deux parties y retirèrent un avantage évident; Disney gagnait la Mecque de tous les réalisateurs désirant faire du cinéma d'auteur, Miramax obtenait l'assurance de liquidités et conservait une gestion indépendante.
Parallèlement au rachat de l'entreprise par Disney, Miramax poursuivit sur sa lancée, signant notamment les Thomás Guttiérrez Alea / Juan CarlosTabío (Freasa y chocolate, 1993), Michael Radford (Il Postino, 1994), Woody Allen (Bullets Over Broadway, 1994), Wong Kar-wai (Chungking Express, 1994), Kevin Smith (Clerks, 1994), Atom Egoyan (Exotica, 1994), Michel Blanc (Grosse Fatigue, 1994), Peter Jackson (Heavenly Creatures, 1994), P.J. Hogan (Muriel's Wedding, 1994), Patrice Chéreau (La Reine Margot, 1994), Krzysztof Kieslowski (Trois Couleurs : Bleu (1993), Blanc (1994), Rouge (1994)) et Abbas Kiarostami (Zire darakhatan zeyton, 1994). Prenant plaisir à mélanger les styles, Miramax confirme sa vocation à jouer un rôle-phare pour le marché nord-américain.
L'oncle Walt n'aime pas la controverse...
Malgré une prolifique année 1994, 1995 s'ouvrit difficilement pour les frères Weinstein. Les penchants de Miramax pour la controverse et les films explicites ne firent pas bon ménage avec l'image consciencieuse et axée sur la famille de Disney. La compagnie-mère instaura ainsi une politique stricte visant l'interdiction de distribution de films ayant reçu une cote NC-17, et ce pour la société entière et ses diverses filiales. Le spectacle d'humour de Martin Lawrence intitulé You so Crazy (Thomas Schlamme, 1994) fut d'ailleurs le premier film frappé de cette interdiction, puisque marqué d'une cote NC-17. Miramax dut également investir d'imposantes sommes d'argent afin de faire modifier la cote NC-17 à un R pour le film de Kevin Smith, Clerks.
À l'été 1995, Bob et Harvey Weinstein durent prendre une décision importante au sujet de film controversé de Larry Clark, Kids (1995). Cette réalisation abordait des sujets délicats, jugés non avenants, comme le sexe, la drogue et l'adolescence. D'abord sans visa (unrated), puis côté NC-17, et jugé trop audacieux par Disney, les frères Weinstein décidèrent de créer une nouvelle compagnie indépendante, Excalibur Films, séparée de la société Walt Disney Company. Kids est, jusqu'à présent, le seul film ayant été mis en marché par Excalibur Films, quoique d'autres films sans cote ou ayant été classés NC-17 pourraient toujours être mis en marché via cette société de production.
1996 : L'année sacrée
Miramax connut un succès sans précédent en 1996 avec la parution du film The English Patient (Anthony Minghella, 1996) : 220 millions de dollars en recette mondiale et 9 Oscars. Le sacre de Miramax se poursuivit cette même année avec la parution sur grand écran d'entre autres Trainspotting (Danny Boyle, 1996, dont la controverse affecta même la campagne présidentielle américaine), Everyone Says I Love You (Woody Allen, 1996), The Crow : City of Angels (Tim Pope, 1996) et Microcosmos : Le Peuple de l'Herbe (Claude Nuridsany / Marie Pérennou, 1996). Puis une production-maison de la franchise Dimension Films vint prouver l'intérêt du jeune public pour le cinéma d'horreur : Scream (Wes Craven, 1996). Le film de Wes Craven battit tous les records avec ses 265 millions de dollars au guichet, et surtout ses deux suites...
Restructuration de Dimension
Le succès retentissant de Scream permit aux frères Weinstein de mettre en marche une importante restructuration de la division Dimension Films. De simple dada personnel de Bob à filiale structurée et capable de produire 5 à 6 films par année, Dimension dut revoir ses stratégies marketing de la base. L'ordre du jour devint alors la mobilisation d'un maximum d'écran pour les films produits, les productions pour adolescents, l'humour, les références libidinales, l'auto-dérision, des affiches sombres et surtout, un budget plafonné à 30 millions $ par film. Les films produits par Dimension Films ne sont pas des oeuvres de Festivals, mais détiennent un pouvoir commerciale fracassant; celui de susciter l'intérêt des jeunes (friands de cinéma d'horreur, d'action et de science-fiction). Le concurrent direct de NewLine Cinema peut se targuer de ne jamais perdre d'argent avec ses films. À la limite, les budgets sont toujours respectés comme ce fut le cas avec les From Dusk til Dawn (Robert Rodriguez, 1996), Mimic (Guillermo del Toro, 1997), et Phantoms (Joe Chappelle, 1998).
Miramax, Aujourd'hui...
Miramax étant maintenant devenu le roi du cinéma indépendant des studios américains, son succès eut malheureusement comme répercussion directe la flambée des prix des films indépendants, attisés par une concurrence désirant sa part du gâteau. Aujourd'hui, Miramax préfère ne plus acquérir ses titres; elle envisage plutôt de les produire. Il en va d'ailleurs de même pour sa division Dimension Films. Les deux studios choisirent d'amoindrir les risques en achetant que des films américains peu dispendieux, ou des oeuvres internationales dont le succès a déjà été reconnu à l'étranger, telles que La Vita è bella (Roberto Benigni, 1997), Harry, un Ami qui vous Veux du Bien (Dominik Moll, 2000), Le Placard (Francis Veber, 2001) ou Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (Jean-Pierre Jeunet, 2000). L'avant-garde des premiers jours de Miramax s'est quelques peu estompé au fil du temps, alors que son influence sur les grands studios demeurent. Miramax a éveillé l'intérêt du public et des studios vers un cinéma d'auteur et indépendant, bifurquant ainsi des grosses productions hollywoodiennes et des budgets astronomiques.
Pour Dimension, la prochaine étape sera d'élargir son répertoire d'uvres juvéniles vers un cinéma pour enfant ou étranger. Déjà, Dimension Films est responsable de la mise en marché américaine de Dobermann (Jan Kounen, 1997), Mononoke Hime (Hayao Miyazaki, 1997), eXistenZ (David Cronenberg, 1999), et Spy Kids (Robert Rodriguez, 2001). Autre genre nouveau, Dimension Films misa récemment sur les comédies adolescentes, notamment Boys and Girls (Robert Iscove, 2000), Scary Movie (Keenen Ivory Wayans, 2000) et Jay and Silent Bob Strike Back (Kevin Smith, 2001).
Quant à l'avenir de Miramax, celle-ci s'ouvre, telle les grands studios d'Hollywood, vers de nouveaux horizons multimédias. Après avoir trempé dans plusieurs genres cinématographiques (même Imax), après avoir connu reconnaissance, admiration et argent, après avoir couru les grands Festivals cinématographiques du monde, voilà que les ambitions de Harvey Weinstein le pousse à s'intéresser à la télévision par câble et l'édition d'un magazine haut de gamme. Certains prédiront l'échec d'une telle aventure, d'autres, au contraire, y verront une autre tentative mi-folie mi-raison venant célébrer le succès et l'audace des frères Weinstein...
Miramax et le DVD
Sous l'égide de l'empire Walt Disney Company depuis 1994, les produits de Miramax Films et Dimension Films sont distribués par Buena Vista Entertainment. Ceci ne s'applique cependant qu'au territoire américain. Au Québec et au Canada, la mise en marché des produits Miramax Films / Dimension Films est exécutée par Alliance/Atlantis Vivafilm. L'entente de distribution entre Miramax et Alliance ayant été signé avant la fusion avec Disney en 1994, cette dernière a prévalence sur toute autre voie de distribution (i.e. Buena Vista).
Au même moment où furent distribués les premiers titres de Disney en format DVD, quelques titres de Miramax Films furent aussi annoncés. Cependant, ces titres, assujettis aux politiques capricieuses de Disney, offrirent peu ou pas de suppléments, une image non-anamorphosée et comme unique bande-son, le mixage original (aucun doublage). À titre d'exemples, Rounders (John Dahl, 1998), Swingers (Doug Liman, 1996), The Crow (Alex Proyas, 1994), Phantoms (Joe Chappelle, 1998), Mimic (Gullermo del Toro, 1997) et The English Patient (Anthony Minghella, 1996) firent l'objet d'éditions rachitiques.
Voulant réajuster le tir et répondre adéquatement aux attentes du marché, Miramax lança, en 1999, sa Collector's Series, plus riche en suppléments, mais dont les premiers titres nièrent les avantages de l'anamorphose... Clerks (Kevin Smith, 1994), Good Will Hunting (Gus Van Sant, 1999), Chocolat (Lasse Hallstrom, 2000), The Others (Alejandro Amenabar, 2001) et Jay and Silent Bob Strike Back (Kevin Smith, 2001) firent l'objet de ces éditions spéciales. Évidemment, l'intérêt commercial de réédition de titres sous la bannière Collector n'étant pas a dédaigner, Miramax produisit de nouvelles éditions notamment pour les deux premiers opus de Scream (Wes Craven, 1996 et 1997), The Crow (Alex Proyas, 1994) et Good Will Hunting (Gus Van Sant, 1999)... Autre particularité des studios Miramax (et aussi des studios Disney), ses bonnes relations avec l'éditeur Criterion, qui produisit d'ailleurs l'édition DVD de Chasing Amy (Kevin Smith, 1997).
Malheureusement, les quelques éditions de collection du studio représentent qu'un maigre pourcentage des sorties DVD, ce dernier préférant opter pour des éditions régulières et sans suppléments. Si les titres de Dimension Films, destinés à un public adolescent, peuvent expliquer le manque de suppléments, il en va du autrement des oeuvres de Miramax. La clientèle-cible étant plus cinéphile que cinéphage, des éditions DVD offrant plus de suppléments seraient sans l'ombre d'un doute appréciées. Si seulement les frères Weinstein étaient aussi audacieux en DVD-Vidéo qu'au cinéma...
Conclusion
Jamais une entreprise cinématographique indépendante n'aura connu un tel essort, si soutenu en Amérique du Nord. Et pour Miramax / Dimension, l'avenir s'annonce prometteur avec les sorties prochaines d'oeuvres pour le moins attendues; Abril Despedaçado (Behind the Sun, Walter Salles, 2001), Nuevo Cinema Paradiso : The Original Version (Giuseppe Tornatore, 1988), Full Frontal (Steven Soderbergh, 2002), Prozac Nation (Erik Skjoldbaejrg, 2002), Gangs of New-York (Martin Scrosese, 2002), The Quiet American (Phillip Noyce, 2002), Frida (Julie Taymor, 2002), Equilibrium (Kurt Wimmer, 2002) et Spy Kids 2 : The Island of Lost Dreams (Robert Rodriguez, 2002).
Cinéma d'auteur, oeuvres internationales, productions indépendantes ou films de genre, voilà la plus grande réussite de Miramax et de ses co-propriétaires Weinstein. Comme quoi la rentabilité ne rime pas nécessairement avec méga-productions!