Film Noir Collection, The (Volume 2) (Crossfire / Clash by Night / Dillinger / Narrow Margin, The / Born to Kill)

Critique
Synopsis/présentation
Voici donc le deuxieme coffret de la collection Film Noir Classic Collection qui propose 5 uvres plus ou moins directement liées au genre pour le plus grand plaisir des amateurs.
Le seul film dont nous contestons partiellement la légitimité dans ce coffret est Dillinger qui est clairement un film de gangster dont seuls quelques élément visuels peuvent le lier au genre film noir, même si encore une fois les frontières de ce type sont difficiles à définir et peuvent vraiment varier dun individu à lautre.
Nous allons donc vous proposer une petit commentaire sur chaque uvre (de meilleur au plus décevant selon notre appréciation personnelle) plutôt quune appréciation densemble tant chaque film à son intérêt.
The Narrow Margin de Richard Fleischer est une oeuvre absolument impressionnante de par sa gestion du suspense et sa capacité à maintenir un rythme absolument effréne tout au long de ses 71 minutes.
On y suit lhistoire devenue depuis un classique récurrent du film policier, dun policier «accompagnant » un témoin capital poursuivi par les hommes de main de lorganisation quil doit dénoncer. Fleischer y démontre une maitrise totale de tous les éléments cinématographiques qui lui permet doffrir des scènes dune fluidité incroyable alors quelle sont filmées à lintérieur même dun train.
Il sagit dun des « thriller » les plus haletants qui soit ou tout est millimétré et controlé au plus prés ou certes les personnages ne sont pas au premier plan mais leur actions sont en permanence imprévisibles et surprenantes et leur morale constamment ambiguë. Et cest ce dernier élément ainsi que son style visuel nerveux et tout en contraste qui lie directement le film à la tradition du film noir. Charles Mc Graw campe un policier entété et inflexible et Marie Windsor une femme fatale et vraiment « garce » à souhait qui forment un couple forcé des plus déléctables pour ce suspense mené a grande vitesse par un réalisateur trop souvent sous-estimé alors quil mériterait une reconnaissance beaucoup plus importante comme le prouve la qualité de cette uvre (et linfluence indéniable quelle eu, notamment sur William Friedkin qui en assure le commentaire audio).
Clash by night de Fritz Lang est une autre réussite du maitre même si elle est moins directement impressionnante et visuellement flamboyante que dautres de ses uvres américaines. On y suit lhistoire dun homme fonciérement bon et gentil qui prend le risque de se marier a une femme quil sent ambiguë. Son amour pour elle laveugle et il ne sapercevra que tard que son soi disant meilleur ami et sa femme filent un amour coupable sous son propre nez .
En grand observateur de la nature humaine qui adapte un drame théatral déjà fort bien écrit du grand Clifford Odets, Lang signe ici une uvre dune justesse impressionnante et ne cherche jamais a amplifier à lextréme les sentiments humains comme cest souvent le cas dans le film noir mais au contraire colle au réalisme en permanence.
La fatalité générale est lélément qui le relie le plus directement a la tradition du film noir de même que la photographie à la fois naturaliste et stylisée. Mais cest principalement la mise en scène incroyablement adapté à son sujet de Lang qui fait tout leb prix du film. Ces qualités sont discrètes mais pour qui prend le temps de sy pencher, se révèlera alors un calcul sur chaque plan qui devient alors aussi « parlant » que lhistoire elle même ou les dialogues.
A noter également une interprétation générale de qualité, particuliérement de Barbara Stanwyck dans un rôle complexe et des débuts agréables de Marylin Monroe.
Crossfire dEdward Dmytryk est un excellent polar social qui est officiellement le premier à traiter du thème de lantisémitisme à Hollywood. Certes le cur du film est le suspense et lenquête policière mais il faut bien avouer que la tirade de linspecteur sur lantisémitisme et plus précisément sur la tolérance est toujours efficace des années après.
La mise en scène de Dmytryk est plus traditionnelle du film noir (notamment dans son usage dune photo très contrastée) et moins ouvertement réussie que celle des deux films traités plus haut. Et cette fois-ci ce sont surtout un scénario bien ficelé même si parfois assez previsible , et surtout linterprétation remarquable des trois Robert, Mitchum, Ryan et Young qui font de ce film une réussite certes mineure mais très agréable à suivre.
Born to Kill de Robert Wise est une oeuvre trés curieuse, alternant le meilleur (les deux personages principaux et des themes osés et traits ouvertement pour lépoque) avec dautres éléments plus conventionnels (certains passages de mise en scène et des personnages trop « flous »). Cest clairement le film le plus directement lié au film noir du coffret et lamoralité de ses personnages en fait un régal de noirceur et de méchanceté. Ses dialogues brillants et constamment signifiant de sous entendus osés en font une uvre particulièrement plaisante de ce côté la. Si Wise démontre toujours une maitrise de son métier lors de certaines scènes brillantes et inquiétantes (les meurtres et globalement tout le début du film) se montre beaucoup moins inspiré lors de certains autre passages qui paraissent plus empruntés.
Voici donc une uvre très intéressante même si non exempte de défauts par ailleurs remarquablement interprétée par Claire Trevor qui compose une « femme fatale » différente du cliché habituel et une performance truculente de lexcellent Wlater Slezak. Reste de le cas de Lawrence Tierney dont nous parlerons dans la chronique suivante.
Dillinger de Max Nosseck est le film clairement le moins réussi du lot et celui le moins « à sa place » dans un coffret film noir. En effet, il sagit dun film de gangster typique dont seul lesthétique et la photographie peuvent le lier au film noir. La mise en scène trop timide et classique Max Nosseck ne peut absolument pas tenir la comparaison avec celle des autres films du coffret . De même si le scénario n est pas inintéressant, il est bourré déllipses douteuses et confuses qui rendent le film souvent incohérent.
Reste linterprétation extrémement intense de Lawrence Tierney qui peut diviser. Il est certainement un acteur impressionnant par sa conviction et son apparence vraiment menaçante dans ce film comme le précédent mais son manque de nuance et ses expressions limitées en font un acteur trop monolothique. Cependant comme expliqué dans le commentaire audio de Born to kil, lhomme lui même etait très physique et rude, très proche de ses personnages, ce qui change considérablement lappréciation de ses performances.
Voici donc un ensemble de très haute volée, passionnant et littéralement indispensable pour tout amateur de film noir qui se respecte et que nous vous conseillons vivement.
Image
Les films sont tous proposés dans leur format initial de 1.33:1 daprés des transferts 4:3.
Nous ferons une seule chronique pour tous les films car les divers transferts malgré des niveaux de qualité présentent tous les même types de défauts.
Dans lensemble, les définitions générales sont de bons niveau, dassez incroyable pour son époque pour The narrow margin, a correcte pour Crossfire. Des fluctuations sont logiquement inévitables et tous les transferts présentent a un moment ou un autre sans pour autant que cela ne devienne jamais vraiment gênant surtout lorsque lon considère lage des films.
Les interpositifs présentent tous des traits, points et griffures en plus (Born to kill et le début de Clash by Night) ou moins (The narrow margin) grande quantité mais qui reste toujours momentané et ne savèrent jamais vraiment gênants. De même le grain revient de façon plus ou moins insistantes sur tous les films, savérant parfois vraiment important (les gros plans de Dillinger, certains passages en extérieur de Clash by night) mais a nouveau suffisamment limité en terme de longueur pour ne pas déranger plus que cela.
Les contrastes sont tous de très haut niveau (particuliérement celui de Narrow Margin et Clash by Night) et évitent toutes les brillances.
Les très nombreuses scènes sombres des divers films (qui ne sont pas classés dans les films noirs pour rien) offrent toutes un rendu dexcellente qualité notamment grace a des noirs de profondeurs vraiment surprenantes (leur pureté pouvant etre parfois entaché selon les scènes mais tjs dun niveau plus que correct surtout au vu de lage des uvres) et ce sur tous les transferts (The narrow margin et Born to kill étant les plus impressionnants dans ce domaine).
De même le rendu de léchelle des gris est généralement superbe, ce qui est primordial pour de telles uvres dont la photographie joue généralement principalement sur toutes les nuances possible (Dillinger savère particulièrement réussi dans ce domaine).
En ce qui concerne les divers traitements numériques appliqués au film, la Warner à soigné son travail puisque nous navons décelé aucun défaut artificiel qui ne vaille la peine dêtre relevé.
Des transferts qui sont donc loin dêtre parfaits mais qui offrent tous des qualités générales surprenantes malgré leur age et surtout au vu de labsence évidente de remasterisation poussée de la part de la Warner (relativement compréhensible au vu du prix du coffret). Certes a plusieurs reprises vous vous trouverez face a certaines scènes au rendu endommagé (délavé, flou ou très granuleux) mais cela est largement excusable surtout au vu des conditions de production de ces uvres a petit budget (et donc de copies de travail sans doutes passablement abimées) et de leur age (de 1945 pour Dillinger à 1952 pour Clash by Night).
Son
Chaque bande-son est offerte en Anglais (Dolby 1.0 mono) uniquement. Comme pour limage nous noffrirons quun commentaire global tant les qualités des différentes bandes-son savèrent proches.
La dynamique générale est toujours de niveau tout a fait honorable pour des uvres aussi anciennes et logiquement limitées par les techniques denregistrement de leur époque, le format monophonique et les petits budgets de production. Il en est de même pour leur présences et spatialités qui sont tout à fait conforme a ce que lon est en droit dattendre compte tenu des limitations mentionnées.
Les diverses musique sont globalement bien rendues même si des limitations dans le haut et le bas du spectre sont évidentes et logiques. Certains passages les plus « tonitruants » (principalement lors des scènes daction) montrent des signes évidentes de saturation et de distortion sans pour autant ne jamais dépasser les limites acceptables. Les musique sont toujours parfaitement intégrées au reste des bandes-son.
Les dialogues sont en permanence parfaitement intelligibles et les parasites ou autre bruits de fond sont lilmitées au maximum surtout pour des uvres aussi anciennes et pour peu que lon ne cherche pas a pousser le volume sonore (ce qui est totalement illogique pour le cas de tels films).
Les basses fréquences sont logiquement absentes mais nous avons été plus dune fois surpris par lassise du rendu lors des scènes daction et notamment sur Dillinger qui est pourtant le film le plus ancien du coffret.
Les sous-titres sont disponible pour chaque uvre en Anglais, Français et Espagnol .
Des bandes-son de qualité standard pour lépoque dont la principale qualité est justement de ne présenter aucun défaut majeur et doffrir un standard de qualité constant sur toutes les uvres (malgré des petits passages endommagés ici et la ) faute dêtre particulièrement remarquable.
Suppléments/menus
Nous avons été agréablement surpris de découvrir la presence dun commentaire audio sur chaque DVD au moins ce qui est loin dêtre le cas pour toutes les éditions de « petits » films comme ceux-ci.
Le DVD de Crossfire est le seul à offrir plus quun commentaire audio avec un petit documentaire de 9 minutes intitulé « Crossfire : Hate is like a gun ». Ce segment assez court est intéressant car il montre comment lhomosexualité comme élément discriminatoire du roman dont le film sinspire a été ici remplacé par la nationalité juive et comment ce film est donc devenu le premier a aborder ouvertement le sujet à Hollywood avec des interventions dEdward Dmytryk lui même.
Le commentaire audio de Alain Silver and James Ursini comprends des extraits dinterview de Dmytryk et les deux spécialistes du film noir offrent un commentaire plaisant, tirant bien parti des interventions du réalisateur et proposant un paralléle interessant avec un autre film de la même époque traitant de lantisémitisme, Gentlemens Agreement.
Le commentaire de Clash by night est effectué par lexcellent Peter Bogdanovitch accompagné dextraits dinterviews de Fritz Lang. Bogdanovitch est un spécialiste de loeuvre de Lang et aidé des extraits passionnants (même si très difficilement compréhensibles) de linterview de Lang quil à lui même mené, il délivre un commentaire très intéressant et professionnel manquant un peu de chaleur mais abordant leouvre sous tous les angles.
Ce disque offre aussi une bande-annonce de qualité correcte.
Le commentaire de Dillinger est effectué par le cinéaste John Millius qui a lui même dirigé une biographie de Dillinger en 1973 et comprend des extraits audio de son scénariste Philip Yordan. Ce commentaire est de loin le moins réussi du lot et offre il faut bien le reconnaître très peu dinformations intéressantes délivrées sur un ton monocorde et très peu convaincu par un John Milius en petite forme.
Le commentaire The narrow margin est effectué par le cinéaste William Friedkin et agrémenté dextraits dinterviews de Richard Fleischer. Friedkin, fidéle a son énergie et son franc parler offre un commentaire passionné sur un film que visiblement il adore et dont il discute tous les aspects ainsi que des constantes du fim noir, aidé par les informations appaortées par linterview de Fleischer intelligemment découpée.
Cette édition est accompagnée dune bande-annonce de qualité assez faible.
Le commentaire de Born to Kill est effectué par Eddie Muller (spécialiste du film Noir etb auteur de plusieurs livres sur le sujet) entrecoupé dextraits dinterview de Robert Wise. Il sagit la du commentaire le plus passionnant et informatif du lot (dont la qualité globale est déjà excellente). Muller connaît son sujet sur le bout des doigts et fait un gros effort didactique et informatif sans quil ne soit jamais pesant et sappuie très intelligemment sur dautres uvre de référence du genre ainsi que sur les extraits dinterviews de Robert Wise (eux aussi difficilement compréhensibles mais très intelligents) pour nous offrir un modèle de commentaire audio qui nhesite pas a être critique lorsquil le faut.
Voici donc un ensemble assez peu fourni mais de qualité surprenante, très informatif et passionnant sur le genre du film et qui à su faire appel à des « pointures » pour rendre hommage a des uvres oubliées du grand public et qui méritent pourtant toute son attention.
Conclusion
Un coffret de belle tenue qui offre des éditions aux qualités audios et vidéos tout a fait satisfaisantes malgré des défauts évidents. Certes des remasterisatios et remixages complets aurait permis daméliorer la qualité globale mais nous sommes satisfaits en létat et les bons commentaires audio qui accompagnent les films font de cet achat un incontournable a tout amateur de films noir.
Ce coffret offre des uvres moins connues mais toutes de qualité, si ce nest Dillinger qui nous à assez déçus et aurait plus eu sa place dans le coffret gangsters que dans celui-ci. Des films fidèles à la tradition du film noir qui offre cependant tous un point de vue différent ou un plus qui le rend intéressant et font de ce coffret un must certes moins globalement exceptionnel que le volume 1 de la collection, mais qui reste tout même aussi indispensable.
Voici donc le deuxieme coffret de la collection Film Noir Classic Collection qui propose 5 uvres plus ou moins directement liées au genre pour le plus grand plaisir des amateurs.
Le seul film dont nous contestons partiellement la légitimité dans ce coffret est Dillinger qui est clairement un film de gangster dont seuls quelques élément visuels peuvent le lier au genre film noir, même si encore une fois les frontières de ce type sont difficiles à définir et peuvent vraiment varier dun individu à lautre.
Nous allons donc vous proposer une petit commentaire sur chaque uvre (de meilleur au plus décevant selon notre appréciation personnelle) plutôt quune appréciation densemble tant chaque film à son intérêt.
The Narrow Margin de Richard Fleischer est une oeuvre absolument impressionnante de par sa gestion du suspense et sa capacité à maintenir un rythme absolument effréne tout au long de ses 71 minutes.
On y suit lhistoire devenue depuis un classique récurrent du film policier, dun policier «accompagnant » un témoin capital poursuivi par les hommes de main de lorganisation quil doit dénoncer. Fleischer y démontre une maitrise totale de tous les éléments cinématographiques qui lui permet doffrir des scènes dune fluidité incroyable alors quelle sont filmées à lintérieur même dun train.
Il sagit dun des « thriller » les plus haletants qui soit ou tout est millimétré et controlé au plus prés ou certes les personnages ne sont pas au premier plan mais leur actions sont en permanence imprévisibles et surprenantes et leur morale constamment ambiguë. Et cest ce dernier élément ainsi que son style visuel nerveux et tout en contraste qui lie directement le film à la tradition du film noir. Charles Mc Graw campe un policier entété et inflexible et Marie Windsor une femme fatale et vraiment « garce » à souhait qui forment un couple forcé des plus déléctables pour ce suspense mené a grande vitesse par un réalisateur trop souvent sous-estimé alors quil mériterait une reconnaissance beaucoup plus importante comme le prouve la qualité de cette uvre (et linfluence indéniable quelle eu, notamment sur William Friedkin qui en assure le commentaire audio).
Clash by night de Fritz Lang est une autre réussite du maitre même si elle est moins directement impressionnante et visuellement flamboyante que dautres de ses uvres américaines. On y suit lhistoire dun homme fonciérement bon et gentil qui prend le risque de se marier a une femme quil sent ambiguë. Son amour pour elle laveugle et il ne sapercevra que tard que son soi disant meilleur ami et sa femme filent un amour coupable sous son propre nez .
En grand observateur de la nature humaine qui adapte un drame théatral déjà fort bien écrit du grand Clifford Odets, Lang signe ici une uvre dune justesse impressionnante et ne cherche jamais a amplifier à lextréme les sentiments humains comme cest souvent le cas dans le film noir mais au contraire colle au réalisme en permanence.
La fatalité générale est lélément qui le relie le plus directement a la tradition du film noir de même que la photographie à la fois naturaliste et stylisée. Mais cest principalement la mise en scène incroyablement adapté à son sujet de Lang qui fait tout leb prix du film. Ces qualités sont discrètes mais pour qui prend le temps de sy pencher, se révèlera alors un calcul sur chaque plan qui devient alors aussi « parlant » que lhistoire elle même ou les dialogues.
A noter également une interprétation générale de qualité, particuliérement de Barbara Stanwyck dans un rôle complexe et des débuts agréables de Marylin Monroe.
Crossfire dEdward Dmytryk est un excellent polar social qui est officiellement le premier à traiter du thème de lantisémitisme à Hollywood. Certes le cur du film est le suspense et lenquête policière mais il faut bien avouer que la tirade de linspecteur sur lantisémitisme et plus précisément sur la tolérance est toujours efficace des années après.
La mise en scène de Dmytryk est plus traditionnelle du film noir (notamment dans son usage dune photo très contrastée) et moins ouvertement réussie que celle des deux films traités plus haut. Et cette fois-ci ce sont surtout un scénario bien ficelé même si parfois assez previsible , et surtout linterprétation remarquable des trois Robert, Mitchum, Ryan et Young qui font de ce film une réussite certes mineure mais très agréable à suivre.
Born to Kill de Robert Wise est une oeuvre trés curieuse, alternant le meilleur (les deux personages principaux et des themes osés et traits ouvertement pour lépoque) avec dautres éléments plus conventionnels (certains passages de mise en scène et des personnages trop « flous »). Cest clairement le film le plus directement lié au film noir du coffret et lamoralité de ses personnages en fait un régal de noirceur et de méchanceté. Ses dialogues brillants et constamment signifiant de sous entendus osés en font une uvre particulièrement plaisante de ce côté la. Si Wise démontre toujours une maitrise de son métier lors de certaines scènes brillantes et inquiétantes (les meurtres et globalement tout le début du film) se montre beaucoup moins inspiré lors de certains autre passages qui paraissent plus empruntés.
Voici donc une uvre très intéressante même si non exempte de défauts par ailleurs remarquablement interprétée par Claire Trevor qui compose une « femme fatale » différente du cliché habituel et une performance truculente de lexcellent Wlater Slezak. Reste de le cas de Lawrence Tierney dont nous parlerons dans la chronique suivante.
Dillinger de Max Nosseck est le film clairement le moins réussi du lot et celui le moins « à sa place » dans un coffret film noir. En effet, il sagit dun film de gangster typique dont seul lesthétique et la photographie peuvent le lier au film noir. La mise en scène trop timide et classique Max Nosseck ne peut absolument pas tenir la comparaison avec celle des autres films du coffret . De même si le scénario n est pas inintéressant, il est bourré déllipses douteuses et confuses qui rendent le film souvent incohérent.
Reste linterprétation extrémement intense de Lawrence Tierney qui peut diviser. Il est certainement un acteur impressionnant par sa conviction et son apparence vraiment menaçante dans ce film comme le précédent mais son manque de nuance et ses expressions limitées en font un acteur trop monolothique. Cependant comme expliqué dans le commentaire audio de Born to kil, lhomme lui même etait très physique et rude, très proche de ses personnages, ce qui change considérablement lappréciation de ses performances.
Voici donc un ensemble de très haute volée, passionnant et littéralement indispensable pour tout amateur de film noir qui se respecte et que nous vous conseillons vivement.
Image
Les films sont tous proposés dans leur format initial de 1.33:1 daprés des transferts 4:3.
Nous ferons une seule chronique pour tous les films car les divers transferts malgré des niveaux de qualité présentent tous les même types de défauts.
Dans lensemble, les définitions générales sont de bons niveau, dassez incroyable pour son époque pour The narrow margin, a correcte pour Crossfire. Des fluctuations sont logiquement inévitables et tous les transferts présentent a un moment ou un autre sans pour autant que cela ne devienne jamais vraiment gênant surtout lorsque lon considère lage des films.
Les interpositifs présentent tous des traits, points et griffures en plus (Born to kill et le début de Clash by Night) ou moins (The narrow margin) grande quantité mais qui reste toujours momentané et ne savèrent jamais vraiment gênants. De même le grain revient de façon plus ou moins insistantes sur tous les films, savérant parfois vraiment important (les gros plans de Dillinger, certains passages en extérieur de Clash by night) mais a nouveau suffisamment limité en terme de longueur pour ne pas déranger plus que cela.
Les contrastes sont tous de très haut niveau (particuliérement celui de Narrow Margin et Clash by Night) et évitent toutes les brillances.
Les très nombreuses scènes sombres des divers films (qui ne sont pas classés dans les films noirs pour rien) offrent toutes un rendu dexcellente qualité notamment grace a des noirs de profondeurs vraiment surprenantes (leur pureté pouvant etre parfois entaché selon les scènes mais tjs dun niveau plus que correct surtout au vu de lage des uvres) et ce sur tous les transferts (The narrow margin et Born to kill étant les plus impressionnants dans ce domaine).
De même le rendu de léchelle des gris est généralement superbe, ce qui est primordial pour de telles uvres dont la photographie joue généralement principalement sur toutes les nuances possible (Dillinger savère particulièrement réussi dans ce domaine).
En ce qui concerne les divers traitements numériques appliqués au film, la Warner à soigné son travail puisque nous navons décelé aucun défaut artificiel qui ne vaille la peine dêtre relevé.
Des transferts qui sont donc loin dêtre parfaits mais qui offrent tous des qualités générales surprenantes malgré leur age et surtout au vu de labsence évidente de remasterisation poussée de la part de la Warner (relativement compréhensible au vu du prix du coffret). Certes a plusieurs reprises vous vous trouverez face a certaines scènes au rendu endommagé (délavé, flou ou très granuleux) mais cela est largement excusable surtout au vu des conditions de production de ces uvres a petit budget (et donc de copies de travail sans doutes passablement abimées) et de leur age (de 1945 pour Dillinger à 1952 pour Clash by Night).
Son
Chaque bande-son est offerte en Anglais (Dolby 1.0 mono) uniquement. Comme pour limage nous noffrirons quun commentaire global tant les qualités des différentes bandes-son savèrent proches.
La dynamique générale est toujours de niveau tout a fait honorable pour des uvres aussi anciennes et logiquement limitées par les techniques denregistrement de leur époque, le format monophonique et les petits budgets de production. Il en est de même pour leur présences et spatialités qui sont tout à fait conforme a ce que lon est en droit dattendre compte tenu des limitations mentionnées.
Les diverses musique sont globalement bien rendues même si des limitations dans le haut et le bas du spectre sont évidentes et logiques. Certains passages les plus « tonitruants » (principalement lors des scènes daction) montrent des signes évidentes de saturation et de distortion sans pour autant ne jamais dépasser les limites acceptables. Les musique sont toujours parfaitement intégrées au reste des bandes-son.
Les dialogues sont en permanence parfaitement intelligibles et les parasites ou autre bruits de fond sont lilmitées au maximum surtout pour des uvres aussi anciennes et pour peu que lon ne cherche pas a pousser le volume sonore (ce qui est totalement illogique pour le cas de tels films).
Les basses fréquences sont logiquement absentes mais nous avons été plus dune fois surpris par lassise du rendu lors des scènes daction et notamment sur Dillinger qui est pourtant le film le plus ancien du coffret.
Les sous-titres sont disponible pour chaque uvre en Anglais, Français et Espagnol .
Des bandes-son de qualité standard pour lépoque dont la principale qualité est justement de ne présenter aucun défaut majeur et doffrir un standard de qualité constant sur toutes les uvres (malgré des petits passages endommagés ici et la ) faute dêtre particulièrement remarquable.
Suppléments/menus
Nous avons été agréablement surpris de découvrir la presence dun commentaire audio sur chaque DVD au moins ce qui est loin dêtre le cas pour toutes les éditions de « petits » films comme ceux-ci.
Le DVD de Crossfire est le seul à offrir plus quun commentaire audio avec un petit documentaire de 9 minutes intitulé « Crossfire : Hate is like a gun ». Ce segment assez court est intéressant car il montre comment lhomosexualité comme élément discriminatoire du roman dont le film sinspire a été ici remplacé par la nationalité juive et comment ce film est donc devenu le premier a aborder ouvertement le sujet à Hollywood avec des interventions dEdward Dmytryk lui même.
Le commentaire audio de Alain Silver and James Ursini comprends des extraits dinterview de Dmytryk et les deux spécialistes du film noir offrent un commentaire plaisant, tirant bien parti des interventions du réalisateur et proposant un paralléle interessant avec un autre film de la même époque traitant de lantisémitisme, Gentlemens Agreement.
Le commentaire de Clash by night est effectué par lexcellent Peter Bogdanovitch accompagné dextraits dinterviews de Fritz Lang. Bogdanovitch est un spécialiste de loeuvre de Lang et aidé des extraits passionnants (même si très difficilement compréhensibles) de linterview de Lang quil à lui même mené, il délivre un commentaire très intéressant et professionnel manquant un peu de chaleur mais abordant leouvre sous tous les angles.
Ce disque offre aussi une bande-annonce de qualité correcte.
Le commentaire de Dillinger est effectué par le cinéaste John Millius qui a lui même dirigé une biographie de Dillinger en 1973 et comprend des extraits audio de son scénariste Philip Yordan. Ce commentaire est de loin le moins réussi du lot et offre il faut bien le reconnaître très peu dinformations intéressantes délivrées sur un ton monocorde et très peu convaincu par un John Milius en petite forme.
Le commentaire The narrow margin est effectué par le cinéaste William Friedkin et agrémenté dextraits dinterviews de Richard Fleischer. Friedkin, fidéle a son énergie et son franc parler offre un commentaire passionné sur un film que visiblement il adore et dont il discute tous les aspects ainsi que des constantes du fim noir, aidé par les informations appaortées par linterview de Fleischer intelligemment découpée.
Cette édition est accompagnée dune bande-annonce de qualité assez faible.
Le commentaire de Born to Kill est effectué par Eddie Muller (spécialiste du film Noir etb auteur de plusieurs livres sur le sujet) entrecoupé dextraits dinterview de Robert Wise. Il sagit la du commentaire le plus passionnant et informatif du lot (dont la qualité globale est déjà excellente). Muller connaît son sujet sur le bout des doigts et fait un gros effort didactique et informatif sans quil ne soit jamais pesant et sappuie très intelligemment sur dautres uvre de référence du genre ainsi que sur les extraits dinterviews de Robert Wise (eux aussi difficilement compréhensibles mais très intelligents) pour nous offrir un modèle de commentaire audio qui nhesite pas a être critique lorsquil le faut.
Voici donc un ensemble assez peu fourni mais de qualité surprenante, très informatif et passionnant sur le genre du film et qui à su faire appel à des « pointures » pour rendre hommage a des uvres oubliées du grand public et qui méritent pourtant toute son attention.
Conclusion
Un coffret de belle tenue qui offre des éditions aux qualités audios et vidéos tout a fait satisfaisantes malgré des défauts évidents. Certes des remasterisatios et remixages complets aurait permis daméliorer la qualité globale mais nous sommes satisfaits en létat et les bons commentaires audio qui accompagnent les films font de cet achat un incontournable a tout amateur de films noir.
Ce coffret offre des uvres moins connues mais toutes de qualité, si ce nest Dillinger qui nous à assez déçus et aurait plus eu sa place dans le coffret gangsters que dans celui-ci. Des films fidèles à la tradition du film noir qui offre cependant tous un point de vue différent ou un plus qui le rend intéressant et font de ce coffret un must certes moins globalement exceptionnel que le volume 1 de la collection, mais qui reste tout même aussi indispensable.
Qualité vidéo:
3,6/5
Qualité audio:
3,3/5
Suppléments:
3,4/5
Rapport qualité/prix:
3,7/5
Note finale:
3,5/5
Auteur: Stefan Rousseau
Date de publication: 2005-11-21
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.
Date de publication: 2005-11-21
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.