Lord of the Rings, The: The Two Towers (édition américaine)

Critique
Synopsis/présentation
En attendant la version longue qui sortira le 18 novembre 2003, New Line Home Entertainment propose la montage cinéma de Lord of the Rings : The Two Towers (LOTR :TT). Les plus rationnels se rueront à leur vidéoclub pour revoir ce grand film en attendant la version longue, les moins intéressés se procureront seulement cette version, et les Überfans quant à eux finiront avec les deux éditions.
La première série d'édition DVD, issues de « Fellowship of the Ring (FOTR) » était dune qualité impressionnante sur tous les plans, la version longue étant considérée par beaucoup comme une référence autant technique quen terme de contenu (les scènes ajoutées étant parfaitement intégrées et participant très efficacement à la cohésion du film). Avant daborder les critères strictement techniques de cette critique, cette nouvelle édition est elle aussi dun niveau tous simplement remarquable.
LOTR :TT commence à un moment crucial de FOTR, la chute de Gandalf lors de son combat contre le Balrog dans les mines de la Moria. Cette introduction au film est un effet très intéressant pour ceux qui ont regardé FOTR de nombreuses fois. En reprenant quelques minutes du premier volet, on sinstalle directement dans la continuité de lhistoire en créant un lien très fort entre le premier volet et le deuxième. On découvre « plus » dhistoire dans cette scène, de la même manière que LOTR :TT va nous offrir dans la continuité une avancée dans la quête entreprise par la communauté de lanneau dissoute à la fin du premier épisode. Ce procédé se rapproche réellement de la structure narrative utilisée par Tolkien dans ses livres, interrompant des événements, sintéressant aux aventures dautres membres de la communauté dissoute, pour reprendre lévénement initial plus tard. De nombreux auteurs fantastiques ont utilisé ce procédé narratif, aux nombre desquels Straub, King ou Simmons sont certainement les plus populaires. Néanmoins Peter Jackson a réussi le tour de force de ne jamais trop séloigner des quêtes principales, raccourcissant des étapes narratives (Merry et Pippin avec Treebeard par exemple) afin de donner au film un rythme plus intéressant.
Tout comme pour le premier volet de la trilogie, ce second se permet des raccourcis par rapport à luvre initiale, tout comme il rajoute des éléments afin de dynamiser le tout. Si dans FOTR une emphase plutôt artificielle était mise sur la relation entre Aragorn et Arwen, on pouvait regretter lomission de la rencontre avec Tom Bombadil et les événements des Galghals qui reste le premier « événements tragique » du seigneur des anneaux. Ce deuxième épisode rajoute des éléments purement dramatiques (Comme les deux enfants à cheval en Rohan qui préviennent Théoden de lattaque des Suzerons), tout en omettant dautres (comme lamour naissant de Eowyn pour Aragorn, et la création dun « triangle amoureux » qui sera réglé par des considérations politiques dans luvre originale).
LOTR :TT reste un film sombre, ou seul les excentricités de Merry et Pippin ou de Gimli réussissent à donner un peu de lumière à une narration très noire, témoignant une fois de plus de la balance très homogène que Peter Jackson a su créer entre luvre originale et les besoins en divertissement que le cinéma grand public impose.
Les louanges vers le travail de Peter Jackson n'ont cessé d'affluer depuis le premier volet, mais cest surtout dans ce deuxième épisode que son dévouement, ses qualités de visionnaire et de rassembleur sont réellement mises en avant. Il est clair que le travail hyper détaillé et précis tant de Tolkien lui-même que de lhéritage de ses plus grands illustrateurs (Howe, Lee par exemple) a offert des bases très solides à la production. Néanmoins, lhomogénéité de cet univers visuel est tel quon ne peut qu'admirer ce travail. Réussir à transmettre une vision unique à une équipe aussi colossale que celle qui a produite ce film est tout simplement remarquable.
Cette cohésion et cette précision est toute entière matérialisée dans le personnage de Gollum. Loin des inclusions «Accessoires» de personnages générés par ordinateurs comme on a pu les voir dans les dernières production de la franchise Star Wars. Gollum joue ici un personnage à part entière, et qui présente une solide performance d'acteur. Les méthodes techniques utilisées ont dailleurs toutes été orientées vers ce réalisme du jeu d'acteur. On est bien loin du Yoda vu dans la Guerre des Clones, et dun Georges Lucas incapable de transmettre ses volontés de réalisateur à des programmeurs épuisés (voir la scène du « Widow Maker Plan » dans les suppléments de lépisode deux). On peut réellement parler du premier personnage entièrement généré par ordinateur dans un film traditionnel crédible.
Le travail des studios Weta est à cet égard phénoménal. Les effets spéciaux nont quun seul objectif, servir une histoire et disparaître complètement afin de rendre les terres du milieu crédible pour le spectateur.
Ce remarquable travail a dailleurs permis à LOTR :TT de récolter de très nombreux prix pour ses effets spéciaux (huit VES awards sur neuf nominations). Il serait définitivement fastidieux de détailler l'ensemble des prix remportés par ce film, mais on peut citer deux Oscars (effets spéciaux et effets sonores); deux BAFTA; un Hugo; quatre MTV awards; deux Golden Globes (Meilleur Film et meilleur réalisateur) La liste nen finit pas et récompense à peu près toutes les spécialités du 7eme art.
LOTR :TT est un réel tour de force, malgré une position intermédiaire dans lhistoire il conserve son intérêt en fournissant un divertissement de haut niveau (là ou Matrix Reloaded a eu un peu plus de mal à sen sortir), reste encore très proche de luvre original tout en se permettant des petites modifications qui offrent tant aux fans de Tolkiens quaux autres un spectacle de qualité.
Lédition DVD du premier volet était dune qualité exemplaire, tant techniquement quen terme de suppléments. La barre était donc placée assez haute pour cette suite, et les attentes sont grandes pour l'immense base de fan de cette série. Le succès garanti de ces éditions aurait pu amener une baisse de la qualité, mais tout comme le film démontre un respect rigoureux de lunivers de Tolkien, cette édition DVD démontre un immense respect pour son public que l'on aimerait bien voir généralisé.
Image
Cette édition est présentée au format respecté de 2.35 :1 daprès un transfert 16:9. Avant daller plus loin et pour résumer ce qui va suivre, ce transfert au format DVD est certainement un des plus beau qu'il nous ait été donné à voir, rivalisant sans aucun complexe avec des productions intégralement numériques (Shrek ou Toy Story par exemple).
La définition générale de l'image est d'un niveau exceptionel. Le niveau de détail est tout simplement stupéfiant, donnant aux textures un réalisme renversant. La netteté de l'image est telle que certains passages offrent une réelle profondeur et tri-dimentionnalité. Cest tout à l'honneur de cette somptueuse production, tant au niveau des décors que des costumes. Ce méticuleux travail est restitué dune manière parfaite. Tout comme pour le premier opus de la série, les manipulations de couleurs sont nombreuses, tendant vers une pleine saturation des couleurs pour virer à une presque monochromie. Ces manipulations sont néanmoins assez discrètes pour que le style ne simpose jamais sur le contenu. Les couleurs sont ainsi parfaitement étalonnées (constante pour toutes les scènes) et là encore très réalistes. Les teints de peau sont naturels et le restent dans toutes les situations déclairage. Aucun débordement n'a été constaté.
Si la première partie du film se passe principalement sous le soleil, la seconde moitié (Bataille du gouffre dElm par exemple) se déroule surtout la nuit. La brillance et les contrastes sont exemplaires dans les deux cas, sachant rester constant dans toutes les situations. Cette constance, associée a des noirs purs et profond savent rendrent tous les détails dans les zones les plus sombres dune manière plus que convaincante. La longue scène de la bataille de Elms Deep reste à cet égard un modèle du genre (les détails des armures et des armes, des couleurs sous saturées sont réellement exemplaires).
Aucun problème numérique nont été constaté, même dans les scènes très compliqués dun point de vu compression.
Cette édition DVD possède une image dune qualité impressionnante qui va sûrement devenir référence en la matière. Ces qualités sont toutes à l'honneur des artisans de ce film, qui la photographie, qui les décors et costume, qui la lumière sauront voir là leur travail présenté dans toute sa splendeur.
Son
Cette édition propose deux bandes sonores en anglais, 5.1 Dolby Digital EX et 2.0 Surround. La version canadienne offre quant à elle à la place de la bande-son 2.0 Surround un doublage français (au même format).
L'Oscar obtenu n'a définitivement pas été usurpé, cette bande son mult-canale est d'un dynamisme exemplaire, sans toutefois nous devons l'avouer atteindre les sommets de la bande son DTS ES de FOTR dans sa version étendue. La spatialité est d'un niveau plus que satisfaisant, capable de rendre latmosphère des environnements présentés dune manière tout à fait crédible (des grands espaces vides ou saturés de monde, aux pièces feutrées du château de Theoden). Les scènes de batailles font preuves dune richesse impressionnantes dans un mixage sonore toujours précis et détaillé. Cette bande sonore supporte d'ailleurs à merveille les grandes scènes épiques de ce film, la multitude déléments sonores accumulés dans la scène du gouffre d'Elm permet en ce sens daugmenter encore le sentiment de multitude présenté dans les plans.
Les éléments sonores sont parfaitement intégrés et toujours correctement positionnés. Le déploiement sonore avant offre des placements très précis sur toute la largeur, tout en séparant dune manière très convaincante la trame-sonore des dialogues et effets. La restitution est parfaite sur toute la hauteur du spectre, offrant des basses naturelles et rondes tout en maintenant un son agréable dans le haut du registre.
Les enceintes arrières sont en action durant la quasi-totalité du film, et savent appuyer tout autant l'ambiance générale que les effets. Les transitions latérales et transversales sont très convaincantes, même sil nous a semblé que certains de ces effets semblaient quelque peu forcé dans leur contexte visuel (on pense particulièrement ici au réveil de Treebeard). Sans être génant, ce type deffet semble plus approprié pour une démonstration de savoir faire que pour une immersion totale.
Au milieu de ce déluge, les dialogues sont naturalité et dune intelligibilité exemplaire. Aucun problème dADR na été constaté. Il convient ici de noter la performance associée à la voix de Gollum/Smeagol, qui est celle de lacteur (Andy Serkis) sur qui les scènes de détection de mouvement ont été faites et enregistrées en direct.
Le canal dextrême grave est régulièrement mis à contribution, sachant apporter une profondeur toute à fait appropriée à ce film. Ces basses savent descendrent très bas (au dessous de 18hz) et sauront certainement amener votre enceinte d'extrême basse à ses limites. En ce sens, nous conseillons très fortement aux possesseurs d'enceintes qui ne couvrent pas lensemble du spectre (en dessous de 35-45hz) de passer leur système en configuration pour petites enceintes (mode small en anglais) au risque de navoir tout simplement pas une grande partie de cette bande sonore.
Malgré tous ces points positifs pris séparemment, l'ensemble nous a quelque peu laissé sur notre faim. Il est évident que la bande son de la version étendue du premier film nous avait laissé sur une note quasi parfaite, néanmoins certains choix du mixage original auraient mérité dêtre éventuellement revu pour cette édition. La trame musicale de Howard Shore est généralement en léger retrait (voir à ce sujet la scène de la chute de Gandalf et du Balrog) à notre grand regret, mais ceci nest pas un défaut de l'édition, plutôt un choix artistique.
Cette bande son est toute à fait satisfaisante et sait mettre totalement dans lambiance de ce film. Notre petite réticence est réellement due aux attentes très élevées que la version longue avait générée. Dans ce cadre, nous attendons avec impatience lédition version longue qui offrira une bande son DTS.
L'édition canadienne offre pour sa part un doublage français au format Dolby 2.0 Surround. Il va sans dire que ce mixage ne supporte pas la comparaison avec le mixage anglais Dolby Digital 5.1 EX. Il est réellement malheureux que Newline / Alliance Atlantis ne fassent pas les efforts nécessaires afin d'offrir un doublage français au format 5.1.
Au moins cette fois ci, pour l'édition canadienne, il y aura option de sous-titrage en français. Pour l'édition américaine des sous-titres en anglais et en espagnol sont disponibles.
Suppléments/menus
Cette édition de LOTR :TT se compose de deux disques, le premier contenant le programme principal, tous les suppléments se trouvent quant à eux sur le second.
Les contenus de ce deuxième disques sont d'une forme très similaire à celle qui nous avait été proposé dans lédition courte de FOTR. De longs programmes provenant de la télévision (en l'occurrence Starz et WB); des segments plus courts créés pour le site web lordoftherings.net, un video clip musical ainsi que des éléments promotionnels tant pour le troisième film (Return of the King) que pour lédition étendue et le jeu video associé. LOTR :TT propose en plus un reportage tourné par Sean Austin (Sam une fois en costume) ainsi quun reportage sur la création de ce court métrage. Tout comme pour lédition originale de FOTR, tous les suppléments offrent des sous-titrages, Anglais et Espagnol pour lédition ici évaluée, Français et anglais pour lédition Canadienne.
Si la forme reste la même, les contenus naturellement changent. Les deux segments empruntés à la télévision, On the set of LOTR :TT (Starz Encore Special) est un reportage de quatorze minutes qui napporte que peu dinformation supplémentaires. Return to Middle earth (WB special) quant à lui propose des contenus un peu plus intéressant en se basant sur les scènes tournées depuis la fin du tournage original. Ce segment de 43 minutes offre des informations intéressantes (surtout concernant le travail réellement remarquable sur le personnage de Gollum). Si le segment de Starz est présenté au format 1.33:1, celui de WB est quant à lui offert au format 1.78:1.
Sean Astin (Sam gamegie) nous propose un court métrage quil a réalisé en marge du tournage, ce segment de six minutes est complètement indépendant du Seigneur des anneaux. Le segment sur le tournage de ce court métrage (huit minutes) est très plaisant puisque le réalisateur sest servit de très nombreux membres du tournage de LOTR à contre emploi.
L'ensemble des segments qui avaient été créés pour lordoftherings.net sont présents. Si ces segments sont déjà connu, ils restent néanmoins de bonnes sources dinformations sur des thèmes très différents. On retrouve : Forces of Darkness (4.30); Designing the sound of Middle Earth (3.50); Edoras: The Rohan Capital (4.40); Creatures of Middle Earth (4.35); Gandalf the White (250); Arms and armor (4.40); The battle of Helms Deep (4.05); Bringin Gollum to life (4.10).
Comme à lhabitude, on retrouve les bandes annonces cinema, ainsi que les publicités télévisées (16 au total). Si FOTR présentait un vidéo de Enya, LOTR :TT nous présente la vidéo de Gollums song interprété par Emiliana Torrini (dont le premier album, Love in the time of science est une vraie réussite).
Présenté au format 1.78:1, un segment denviron cinq minutes intitulé Special extended DVD edition preview, nous donne un aperçu de la futur édition. Ce segment sil est purement promotionnel mérite certainement un visionnement, ne serait-ce que pour avoir un avant goût des scènes qui ont été rajoutées et qui nous serons offerte en Novembre.
Si le dernier segment est un petit vidéo sans intérêt ventant les mérite dun jeu vidéo basé sur Two Towers, le réel plat de résistance reste sans conteste Behind the scenes: Preview of the Return of the King (douze minutes). Même si ce segment est plutôt avare des images les plus attendues (Shelob laraignée ou bien la bataille de Minas Tirith), ces premières images toutes droit sorties de la salle de montage sont en effet les premières images officielles du troisième épisode de la trilogie qui sera présenté au cours du mois de décembre 2003. Un indispensable pour tous les fans impatients.
Ces suppléments nombreux sont donc dune qualité correcte, sans toutefois réellement se démarquer des grosses éditions mises sur le marché. Ces suppléments, tout en offrant un bon aperçu de la production, sont principalement des appâts pour la version étendue. Cest pourquoi on ne retrouve pas de piste de commentaires audio ou autres éléments plus spécifiques qui eux seront inclus.
Conclusion
Si cette édition peut être considérée comme un passe temps en attendant la version étendue, elle est néanmoins une véritable réussite. L'image a rarement été aussi belle sur ce support, et sait mettre en relief la qualité du travail de léquipe de production. Les nombreux suppléments sauront satisfaire la plupart même si labsence d'éléments qui seront inclus dans la future édition se fait sentir. Si on admet que la version étendue reste un objet pour les fans (tant de cette trilogie, du Cinéma en général et de lédition DVD en particulier), et que cette version est celle destinée à un plus grand publique, on peut dès lors parler dun réel succès. Lexcellence technique de cette édition rend justice à un remarquable film qui mérite une place de choix dans toutes les vidéothèques. Si la version longue de FOTR était une vraie réussite (Autant dans le montage que dans lapport), il sera intéressant de voir en Novembre si ce tour de force a été aussi réussi pour la version longue de TT. Le montage plus court de cette version fonctionne a merveille, alors pourquoi bouder notre plaisir
En attendant la version longue qui sortira le 18 novembre 2003, New Line Home Entertainment propose la montage cinéma de Lord of the Rings : The Two Towers (LOTR :TT). Les plus rationnels se rueront à leur vidéoclub pour revoir ce grand film en attendant la version longue, les moins intéressés se procureront seulement cette version, et les Überfans quant à eux finiront avec les deux éditions.
La première série d'édition DVD, issues de « Fellowship of the Ring (FOTR) » était dune qualité impressionnante sur tous les plans, la version longue étant considérée par beaucoup comme une référence autant technique quen terme de contenu (les scènes ajoutées étant parfaitement intégrées et participant très efficacement à la cohésion du film). Avant daborder les critères strictement techniques de cette critique, cette nouvelle édition est elle aussi dun niveau tous simplement remarquable.
LOTR :TT commence à un moment crucial de FOTR, la chute de Gandalf lors de son combat contre le Balrog dans les mines de la Moria. Cette introduction au film est un effet très intéressant pour ceux qui ont regardé FOTR de nombreuses fois. En reprenant quelques minutes du premier volet, on sinstalle directement dans la continuité de lhistoire en créant un lien très fort entre le premier volet et le deuxième. On découvre « plus » dhistoire dans cette scène, de la même manière que LOTR :TT va nous offrir dans la continuité une avancée dans la quête entreprise par la communauté de lanneau dissoute à la fin du premier épisode. Ce procédé se rapproche réellement de la structure narrative utilisée par Tolkien dans ses livres, interrompant des événements, sintéressant aux aventures dautres membres de la communauté dissoute, pour reprendre lévénement initial plus tard. De nombreux auteurs fantastiques ont utilisé ce procédé narratif, aux nombre desquels Straub, King ou Simmons sont certainement les plus populaires. Néanmoins Peter Jackson a réussi le tour de force de ne jamais trop séloigner des quêtes principales, raccourcissant des étapes narratives (Merry et Pippin avec Treebeard par exemple) afin de donner au film un rythme plus intéressant.
Tout comme pour le premier volet de la trilogie, ce second se permet des raccourcis par rapport à luvre initiale, tout comme il rajoute des éléments afin de dynamiser le tout. Si dans FOTR une emphase plutôt artificielle était mise sur la relation entre Aragorn et Arwen, on pouvait regretter lomission de la rencontre avec Tom Bombadil et les événements des Galghals qui reste le premier « événements tragique » du seigneur des anneaux. Ce deuxième épisode rajoute des éléments purement dramatiques (Comme les deux enfants à cheval en Rohan qui préviennent Théoden de lattaque des Suzerons), tout en omettant dautres (comme lamour naissant de Eowyn pour Aragorn, et la création dun « triangle amoureux » qui sera réglé par des considérations politiques dans luvre originale).
LOTR :TT reste un film sombre, ou seul les excentricités de Merry et Pippin ou de Gimli réussissent à donner un peu de lumière à une narration très noire, témoignant une fois de plus de la balance très homogène que Peter Jackson a su créer entre luvre originale et les besoins en divertissement que le cinéma grand public impose.
Les louanges vers le travail de Peter Jackson n'ont cessé d'affluer depuis le premier volet, mais cest surtout dans ce deuxième épisode que son dévouement, ses qualités de visionnaire et de rassembleur sont réellement mises en avant. Il est clair que le travail hyper détaillé et précis tant de Tolkien lui-même que de lhéritage de ses plus grands illustrateurs (Howe, Lee par exemple) a offert des bases très solides à la production. Néanmoins, lhomogénéité de cet univers visuel est tel quon ne peut qu'admirer ce travail. Réussir à transmettre une vision unique à une équipe aussi colossale que celle qui a produite ce film est tout simplement remarquable.
Cette cohésion et cette précision est toute entière matérialisée dans le personnage de Gollum. Loin des inclusions «Accessoires» de personnages générés par ordinateurs comme on a pu les voir dans les dernières production de la franchise Star Wars. Gollum joue ici un personnage à part entière, et qui présente une solide performance d'acteur. Les méthodes techniques utilisées ont dailleurs toutes été orientées vers ce réalisme du jeu d'acteur. On est bien loin du Yoda vu dans la Guerre des Clones, et dun Georges Lucas incapable de transmettre ses volontés de réalisateur à des programmeurs épuisés (voir la scène du « Widow Maker Plan » dans les suppléments de lépisode deux). On peut réellement parler du premier personnage entièrement généré par ordinateur dans un film traditionnel crédible.
Le travail des studios Weta est à cet égard phénoménal. Les effets spéciaux nont quun seul objectif, servir une histoire et disparaître complètement afin de rendre les terres du milieu crédible pour le spectateur.
Ce remarquable travail a dailleurs permis à LOTR :TT de récolter de très nombreux prix pour ses effets spéciaux (huit VES awards sur neuf nominations). Il serait définitivement fastidieux de détailler l'ensemble des prix remportés par ce film, mais on peut citer deux Oscars (effets spéciaux et effets sonores); deux BAFTA; un Hugo; quatre MTV awards; deux Golden Globes (Meilleur Film et meilleur réalisateur) La liste nen finit pas et récompense à peu près toutes les spécialités du 7eme art.
LOTR :TT est un réel tour de force, malgré une position intermédiaire dans lhistoire il conserve son intérêt en fournissant un divertissement de haut niveau (là ou Matrix Reloaded a eu un peu plus de mal à sen sortir), reste encore très proche de luvre original tout en se permettant des petites modifications qui offrent tant aux fans de Tolkiens quaux autres un spectacle de qualité.
Lédition DVD du premier volet était dune qualité exemplaire, tant techniquement quen terme de suppléments. La barre était donc placée assez haute pour cette suite, et les attentes sont grandes pour l'immense base de fan de cette série. Le succès garanti de ces éditions aurait pu amener une baisse de la qualité, mais tout comme le film démontre un respect rigoureux de lunivers de Tolkien, cette édition DVD démontre un immense respect pour son public que l'on aimerait bien voir généralisé.
Image
Cette édition est présentée au format respecté de 2.35 :1 daprès un transfert 16:9. Avant daller plus loin et pour résumer ce qui va suivre, ce transfert au format DVD est certainement un des plus beau qu'il nous ait été donné à voir, rivalisant sans aucun complexe avec des productions intégralement numériques (Shrek ou Toy Story par exemple).
La définition générale de l'image est d'un niveau exceptionel. Le niveau de détail est tout simplement stupéfiant, donnant aux textures un réalisme renversant. La netteté de l'image est telle que certains passages offrent une réelle profondeur et tri-dimentionnalité. Cest tout à l'honneur de cette somptueuse production, tant au niveau des décors que des costumes. Ce méticuleux travail est restitué dune manière parfaite. Tout comme pour le premier opus de la série, les manipulations de couleurs sont nombreuses, tendant vers une pleine saturation des couleurs pour virer à une presque monochromie. Ces manipulations sont néanmoins assez discrètes pour que le style ne simpose jamais sur le contenu. Les couleurs sont ainsi parfaitement étalonnées (constante pour toutes les scènes) et là encore très réalistes. Les teints de peau sont naturels et le restent dans toutes les situations déclairage. Aucun débordement n'a été constaté.
Si la première partie du film se passe principalement sous le soleil, la seconde moitié (Bataille du gouffre dElm par exemple) se déroule surtout la nuit. La brillance et les contrastes sont exemplaires dans les deux cas, sachant rester constant dans toutes les situations. Cette constance, associée a des noirs purs et profond savent rendrent tous les détails dans les zones les plus sombres dune manière plus que convaincante. La longue scène de la bataille de Elms Deep reste à cet égard un modèle du genre (les détails des armures et des armes, des couleurs sous saturées sont réellement exemplaires).
Aucun problème numérique nont été constaté, même dans les scènes très compliqués dun point de vu compression.
Cette édition DVD possède une image dune qualité impressionnante qui va sûrement devenir référence en la matière. Ces qualités sont toutes à l'honneur des artisans de ce film, qui la photographie, qui les décors et costume, qui la lumière sauront voir là leur travail présenté dans toute sa splendeur.
Son
Cette édition propose deux bandes sonores en anglais, 5.1 Dolby Digital EX et 2.0 Surround. La version canadienne offre quant à elle à la place de la bande-son 2.0 Surround un doublage français (au même format).
L'Oscar obtenu n'a définitivement pas été usurpé, cette bande son mult-canale est d'un dynamisme exemplaire, sans toutefois nous devons l'avouer atteindre les sommets de la bande son DTS ES de FOTR dans sa version étendue. La spatialité est d'un niveau plus que satisfaisant, capable de rendre latmosphère des environnements présentés dune manière tout à fait crédible (des grands espaces vides ou saturés de monde, aux pièces feutrées du château de Theoden). Les scènes de batailles font preuves dune richesse impressionnantes dans un mixage sonore toujours précis et détaillé. Cette bande sonore supporte d'ailleurs à merveille les grandes scènes épiques de ce film, la multitude déléments sonores accumulés dans la scène du gouffre d'Elm permet en ce sens daugmenter encore le sentiment de multitude présenté dans les plans.
Les éléments sonores sont parfaitement intégrés et toujours correctement positionnés. Le déploiement sonore avant offre des placements très précis sur toute la largeur, tout en séparant dune manière très convaincante la trame-sonore des dialogues et effets. La restitution est parfaite sur toute la hauteur du spectre, offrant des basses naturelles et rondes tout en maintenant un son agréable dans le haut du registre.
Les enceintes arrières sont en action durant la quasi-totalité du film, et savent appuyer tout autant l'ambiance générale que les effets. Les transitions latérales et transversales sont très convaincantes, même sil nous a semblé que certains de ces effets semblaient quelque peu forcé dans leur contexte visuel (on pense particulièrement ici au réveil de Treebeard). Sans être génant, ce type deffet semble plus approprié pour une démonstration de savoir faire que pour une immersion totale.
Au milieu de ce déluge, les dialogues sont naturalité et dune intelligibilité exemplaire. Aucun problème dADR na été constaté. Il convient ici de noter la performance associée à la voix de Gollum/Smeagol, qui est celle de lacteur (Andy Serkis) sur qui les scènes de détection de mouvement ont été faites et enregistrées en direct.
Le canal dextrême grave est régulièrement mis à contribution, sachant apporter une profondeur toute à fait appropriée à ce film. Ces basses savent descendrent très bas (au dessous de 18hz) et sauront certainement amener votre enceinte d'extrême basse à ses limites. En ce sens, nous conseillons très fortement aux possesseurs d'enceintes qui ne couvrent pas lensemble du spectre (en dessous de 35-45hz) de passer leur système en configuration pour petites enceintes (mode small en anglais) au risque de navoir tout simplement pas une grande partie de cette bande sonore.
Malgré tous ces points positifs pris séparemment, l'ensemble nous a quelque peu laissé sur notre faim. Il est évident que la bande son de la version étendue du premier film nous avait laissé sur une note quasi parfaite, néanmoins certains choix du mixage original auraient mérité dêtre éventuellement revu pour cette édition. La trame musicale de Howard Shore est généralement en léger retrait (voir à ce sujet la scène de la chute de Gandalf et du Balrog) à notre grand regret, mais ceci nest pas un défaut de l'édition, plutôt un choix artistique.
Cette bande son est toute à fait satisfaisante et sait mettre totalement dans lambiance de ce film. Notre petite réticence est réellement due aux attentes très élevées que la version longue avait générée. Dans ce cadre, nous attendons avec impatience lédition version longue qui offrira une bande son DTS.
L'édition canadienne offre pour sa part un doublage français au format Dolby 2.0 Surround. Il va sans dire que ce mixage ne supporte pas la comparaison avec le mixage anglais Dolby Digital 5.1 EX. Il est réellement malheureux que Newline / Alliance Atlantis ne fassent pas les efforts nécessaires afin d'offrir un doublage français au format 5.1.
Au moins cette fois ci, pour l'édition canadienne, il y aura option de sous-titrage en français. Pour l'édition américaine des sous-titres en anglais et en espagnol sont disponibles.
Suppléments/menus
Cette édition de LOTR :TT se compose de deux disques, le premier contenant le programme principal, tous les suppléments se trouvent quant à eux sur le second.
Les contenus de ce deuxième disques sont d'une forme très similaire à celle qui nous avait été proposé dans lédition courte de FOTR. De longs programmes provenant de la télévision (en l'occurrence Starz et WB); des segments plus courts créés pour le site web lordoftherings.net, un video clip musical ainsi que des éléments promotionnels tant pour le troisième film (Return of the King) que pour lédition étendue et le jeu video associé. LOTR :TT propose en plus un reportage tourné par Sean Austin (Sam une fois en costume) ainsi quun reportage sur la création de ce court métrage. Tout comme pour lédition originale de FOTR, tous les suppléments offrent des sous-titrages, Anglais et Espagnol pour lédition ici évaluée, Français et anglais pour lédition Canadienne.
Si la forme reste la même, les contenus naturellement changent. Les deux segments empruntés à la télévision, On the set of LOTR :TT (Starz Encore Special) est un reportage de quatorze minutes qui napporte que peu dinformation supplémentaires. Return to Middle earth (WB special) quant à lui propose des contenus un peu plus intéressant en se basant sur les scènes tournées depuis la fin du tournage original. Ce segment de 43 minutes offre des informations intéressantes (surtout concernant le travail réellement remarquable sur le personnage de Gollum). Si le segment de Starz est présenté au format 1.33:1, celui de WB est quant à lui offert au format 1.78:1.
Sean Astin (Sam gamegie) nous propose un court métrage quil a réalisé en marge du tournage, ce segment de six minutes est complètement indépendant du Seigneur des anneaux. Le segment sur le tournage de ce court métrage (huit minutes) est très plaisant puisque le réalisateur sest servit de très nombreux membres du tournage de LOTR à contre emploi.
L'ensemble des segments qui avaient été créés pour lordoftherings.net sont présents. Si ces segments sont déjà connu, ils restent néanmoins de bonnes sources dinformations sur des thèmes très différents. On retrouve : Forces of Darkness (4.30); Designing the sound of Middle Earth (3.50); Edoras: The Rohan Capital (4.40); Creatures of Middle Earth (4.35); Gandalf the White (250); Arms and armor (4.40); The battle of Helms Deep (4.05); Bringin Gollum to life (4.10).
Comme à lhabitude, on retrouve les bandes annonces cinema, ainsi que les publicités télévisées (16 au total). Si FOTR présentait un vidéo de Enya, LOTR :TT nous présente la vidéo de Gollums song interprété par Emiliana Torrini (dont le premier album, Love in the time of science est une vraie réussite).
Présenté au format 1.78:1, un segment denviron cinq minutes intitulé Special extended DVD edition preview, nous donne un aperçu de la futur édition. Ce segment sil est purement promotionnel mérite certainement un visionnement, ne serait-ce que pour avoir un avant goût des scènes qui ont été rajoutées et qui nous serons offerte en Novembre.
Si le dernier segment est un petit vidéo sans intérêt ventant les mérite dun jeu vidéo basé sur Two Towers, le réel plat de résistance reste sans conteste Behind the scenes: Preview of the Return of the King (douze minutes). Même si ce segment est plutôt avare des images les plus attendues (Shelob laraignée ou bien la bataille de Minas Tirith), ces premières images toutes droit sorties de la salle de montage sont en effet les premières images officielles du troisième épisode de la trilogie qui sera présenté au cours du mois de décembre 2003. Un indispensable pour tous les fans impatients.
Ces suppléments nombreux sont donc dune qualité correcte, sans toutefois réellement se démarquer des grosses éditions mises sur le marché. Ces suppléments, tout en offrant un bon aperçu de la production, sont principalement des appâts pour la version étendue. Cest pourquoi on ne retrouve pas de piste de commentaires audio ou autres éléments plus spécifiques qui eux seront inclus.
Conclusion
Si cette édition peut être considérée comme un passe temps en attendant la version étendue, elle est néanmoins une véritable réussite. L'image a rarement été aussi belle sur ce support, et sait mettre en relief la qualité du travail de léquipe de production. Les nombreux suppléments sauront satisfaire la plupart même si labsence d'éléments qui seront inclus dans la future édition se fait sentir. Si on admet que la version étendue reste un objet pour les fans (tant de cette trilogie, du Cinéma en général et de lédition DVD en particulier), et que cette version est celle destinée à un plus grand publique, on peut dès lors parler dun réel succès. Lexcellence technique de cette édition rend justice à un remarquable film qui mérite une place de choix dans toutes les vidéothèques. Si la version longue de FOTR était une vraie réussite (Autant dans le montage que dans lapport), il sera intéressant de voir en Novembre si ce tour de force a été aussi réussi pour la version longue de TT. Le montage plus court de cette version fonctionne a merveille, alors pourquoi bouder notre plaisir
Qualité vidéo:
4,7/5
Qualité audio:
4,0/5
Suppléments:
3,6/5
Rapport qualité/prix:
4,3/5
Note finale:
4,3/5