Unfriended

Critique
Synopsis/présentation
Projeté en grande première au Festival Fantasia à lété 2014 sous le titre original Cybernatural, Unfriended reprend la recette du « film qui capte des évènements horribles ayant eu lieu » et la propulse vers une toute nouvelle direction. Véritable succès au guichet, le film a réussi à amasser près de 60 millions au box-office mondial avec un modeste budget de 1 million de dollars. Une suite est déjà en préparation
Le concept dUnfriended est bien simple : toute laction du film se déroule sur linterface dun ordinateur portable, celui de Blair (Shelley Hennig). Lors dune soirée qui sannonce banale, ses amis communiquent avec elle via Skype pour une discussion de groupe. Un mystérieux utilisateur est présent parmi eux dans cette cyberconversation. Alors quils tentent de lidentifier, il se présente à Blair comme étant Laura Barnes, une camarade de classe qui sest suicidée il y a exactement un an.
Si le concept du long métrage est plutôt casse-gueule, il faut avouer que le réalisateur Leo Gabriadze maîtrise le tout du premier au dernier plan. Bien évidemment, il faut adhérer à la proposition, mais le fanatique de cinéma dépouvante qui se prête au jeu prendra un malin plaisir à se laisser effrayer dune toute nouvelle manière. Ce qui pouvait sembler comme une limite (lécran dordinateur comme seul médium pour raconter une histoire) pour certains devient un véritable moyen pour le cinéaste dintégrer une recette éculée dans un contexte contemporain de manière innovante.
Il ne faut pas se leurrer, malgré les ambitions et surtout laudace dUnfriended, cest un slasher que nous propose Gabriadze. Ces adolescents un peu insignifiants voient leur mort se poindre lorsquun évènement du passé revient les hanter. Mais contrairement à It Follows qui rendait hommage aux films dhorreur du passé, Unfriended a les deux pieds dans le présent et propose ainsi un commentaire brûlant et assez efficace sur les conséquences de lintimidation en ligne.
Ce choix dépouser la technologie et de lutiliser comme moyen de faire avancer le récit plutôt que la dénoncer ou la condamner distingue foncièrement le long métrage et rend le propos du cinéaste encore plus pertinent. Non pas uniquement pour la proximité que pourrait créer cette démonstration de cyberintimidation chez le public (cible) adolescent, mais bien parce que le film sinscrit, par sa forme et son fond, dans une réelle et profonde envie de saffranchir du genre et de le faire progresser, de même que le septième art, disons-le.
Assurément le film dhorreur le plus effrayant de lannée, mais aussi le plus pertinent depuis des décennies, Unfriended mérite dêtre pris au sérieux malgré lesprit ludique que la production peut laisser paraître. Et malgré lentreprise qui se dessine dangereusement avec lannonce dun deuxième volet (les intentions mercantiles des productions obligent), le long métrage de Gabriadze risque, et nous lespérons très fort, marquer de manière définitive lhistoire du genre.
Image
Limage est offerte au format respecté de 1:78:1 à une résolution de 1080p.
Le transfert est magnifique. Bien que la qualité de limage «varie» à plusieurs moments, la définition demeure toujours excellente et lorsquelle ne lest pas, cest évidemment pour mieux reproduire les intentions du cinéaste. Une image qui « gèle », une autre avec un grain très prononcé ou encore un aspect amateur, tout cela est dans le but de rendre la dimension « communication en ligne » de manière impeccable. Les détails et les textures sont ainsi superbement reproduits et lécran dordinateur de Blair est éclatant dans sa netteté. Le rendu des couleurs est également irréprochable. Alors que les couleurs ne font pas toujours preuve dune stabilité densemble étant donné la multiplicité des écrans à se reproduire à limage, ces dernières demeurent relativement riches dépendant de leffet désiré par le réalisateur. Les effets de surbrillance sont évités grâce à des contrastes parfaitement gérés. Quant aux parties sombres, qui consistent de la plupart des écrans qui saffichent à limage, elles sont superbement reproduites, toujours en vue de leffet désiré ici. Les noirs sont purs et profonds tandis que les dégradés fluides et précis.
Aucun problème majeur à signaler en ce qui concerne la partie numérique de cet excellent transfert.
Son
Une seule bande son au format Master Audio DTS-HD 5.1 en version originale anglaise est offerte sur cette édition.
Tout comme le transfert vidéo, le mixage DTS-HD reproduit avec beaucoup de précision et de fidélité lunivers sonore du film. Évidemment, les conversations Skype sont entendues avec un son « de mauvaise qualité », ce son est parfaitement rendu et demeure dans lesprit du film. Il en va de même pour les clics de souris, les bruits étranges ainsi que les silences, le tout fait preuve dune étonnante finesse. Ce sont naturellement les ouvertures frontale et latérale qui permettent de reproduire cet environnement alors que les enceintes arrière demeurent plutôt discrètes. À quelques occasions, de subtils effets dambiophonie permettent de créer une meilleure profondeur. La trame sonore, qui consiste de morceaux joués à partir de lordinateur du personnage principal, sintègre parfaitement au mixage et profite dun agréable support des basses fréquences. Ces dernières se manifestent à quelques occasions, pour mieux faire sursauter le spectateur, alors que le canal dextrêmes graves est sollicité aussi, mais plus discrètement, afin de créer des effets de surprise.
Il y a option de sous-titrage en anglais.
Suppléments/menus
Malheureusement, aucun supplément nest offert avec cette édition.
Conclusion
Si audacieux et pamphlétaire caractérisent assez bien le long métrage de Leo Gabriadze, maîtrise est certainement le terme qui le qualifie le mieux. Malgré ce concept casse-gueule où le film nous est raconté à travers lécran dordinateur dune adolescente, le cinéaste manipule magnifiquement les codes du genre et permet une intense immersion du spectateur de la première jusquà la toute dernière seconde.
Lédition est techniquement très solide, reproduisant avec précision et fidélité lunivers visuel du film qui se déroule devant un écran dordinateur ainsi que lenvironnement sonore qui sollicite plusieurs échanges et une interactivité admirablement rendues. À notre plus grand étonnement et profonde déception aucun supplément nest offert. De plus, une absence totale de francisation de la part d'un studio aussi majeur laisse perplexe. Est-ce quune réédition serait prévue dans un certain futur?
Projeté en grande première au Festival Fantasia à lété 2014 sous le titre original Cybernatural, Unfriended reprend la recette du « film qui capte des évènements horribles ayant eu lieu » et la propulse vers une toute nouvelle direction. Véritable succès au guichet, le film a réussi à amasser près de 60 millions au box-office mondial avec un modeste budget de 1 million de dollars. Une suite est déjà en préparation
Le concept dUnfriended est bien simple : toute laction du film se déroule sur linterface dun ordinateur portable, celui de Blair (Shelley Hennig). Lors dune soirée qui sannonce banale, ses amis communiquent avec elle via Skype pour une discussion de groupe. Un mystérieux utilisateur est présent parmi eux dans cette cyberconversation. Alors quils tentent de lidentifier, il se présente à Blair comme étant Laura Barnes, une camarade de classe qui sest suicidée il y a exactement un an.
Si le concept du long métrage est plutôt casse-gueule, il faut avouer que le réalisateur Leo Gabriadze maîtrise le tout du premier au dernier plan. Bien évidemment, il faut adhérer à la proposition, mais le fanatique de cinéma dépouvante qui se prête au jeu prendra un malin plaisir à se laisser effrayer dune toute nouvelle manière. Ce qui pouvait sembler comme une limite (lécran dordinateur comme seul médium pour raconter une histoire) pour certains devient un véritable moyen pour le cinéaste dintégrer une recette éculée dans un contexte contemporain de manière innovante.
Il ne faut pas se leurrer, malgré les ambitions et surtout laudace dUnfriended, cest un slasher que nous propose Gabriadze. Ces adolescents un peu insignifiants voient leur mort se poindre lorsquun évènement du passé revient les hanter. Mais contrairement à It Follows qui rendait hommage aux films dhorreur du passé, Unfriended a les deux pieds dans le présent et propose ainsi un commentaire brûlant et assez efficace sur les conséquences de lintimidation en ligne.
Ce choix dépouser la technologie et de lutiliser comme moyen de faire avancer le récit plutôt que la dénoncer ou la condamner distingue foncièrement le long métrage et rend le propos du cinéaste encore plus pertinent. Non pas uniquement pour la proximité que pourrait créer cette démonstration de cyberintimidation chez le public (cible) adolescent, mais bien parce que le film sinscrit, par sa forme et son fond, dans une réelle et profonde envie de saffranchir du genre et de le faire progresser, de même que le septième art, disons-le.
Assurément le film dhorreur le plus effrayant de lannée, mais aussi le plus pertinent depuis des décennies, Unfriended mérite dêtre pris au sérieux malgré lesprit ludique que la production peut laisser paraître. Et malgré lentreprise qui se dessine dangereusement avec lannonce dun deuxième volet (les intentions mercantiles des productions obligent), le long métrage de Gabriadze risque, et nous lespérons très fort, marquer de manière définitive lhistoire du genre.
Image
Limage est offerte au format respecté de 1:78:1 à une résolution de 1080p.
Le transfert est magnifique. Bien que la qualité de limage «varie» à plusieurs moments, la définition demeure toujours excellente et lorsquelle ne lest pas, cest évidemment pour mieux reproduire les intentions du cinéaste. Une image qui « gèle », une autre avec un grain très prononcé ou encore un aspect amateur, tout cela est dans le but de rendre la dimension « communication en ligne » de manière impeccable. Les détails et les textures sont ainsi superbement reproduits et lécran dordinateur de Blair est éclatant dans sa netteté. Le rendu des couleurs est également irréprochable. Alors que les couleurs ne font pas toujours preuve dune stabilité densemble étant donné la multiplicité des écrans à se reproduire à limage, ces dernières demeurent relativement riches dépendant de leffet désiré par le réalisateur. Les effets de surbrillance sont évités grâce à des contrastes parfaitement gérés. Quant aux parties sombres, qui consistent de la plupart des écrans qui saffichent à limage, elles sont superbement reproduites, toujours en vue de leffet désiré ici. Les noirs sont purs et profonds tandis que les dégradés fluides et précis.
Aucun problème majeur à signaler en ce qui concerne la partie numérique de cet excellent transfert.
Son
Une seule bande son au format Master Audio DTS-HD 5.1 en version originale anglaise est offerte sur cette édition.
Tout comme le transfert vidéo, le mixage DTS-HD reproduit avec beaucoup de précision et de fidélité lunivers sonore du film. Évidemment, les conversations Skype sont entendues avec un son « de mauvaise qualité », ce son est parfaitement rendu et demeure dans lesprit du film. Il en va de même pour les clics de souris, les bruits étranges ainsi que les silences, le tout fait preuve dune étonnante finesse. Ce sont naturellement les ouvertures frontale et latérale qui permettent de reproduire cet environnement alors que les enceintes arrière demeurent plutôt discrètes. À quelques occasions, de subtils effets dambiophonie permettent de créer une meilleure profondeur. La trame sonore, qui consiste de morceaux joués à partir de lordinateur du personnage principal, sintègre parfaitement au mixage et profite dun agréable support des basses fréquences. Ces dernières se manifestent à quelques occasions, pour mieux faire sursauter le spectateur, alors que le canal dextrêmes graves est sollicité aussi, mais plus discrètement, afin de créer des effets de surprise.
Il y a option de sous-titrage en anglais.
Suppléments/menus
Malheureusement, aucun supplément nest offert avec cette édition.
Conclusion
Si audacieux et pamphlétaire caractérisent assez bien le long métrage de Leo Gabriadze, maîtrise est certainement le terme qui le qualifie le mieux. Malgré ce concept casse-gueule où le film nous est raconté à travers lécran dordinateur dune adolescente, le cinéaste manipule magnifiquement les codes du genre et permet une intense immersion du spectateur de la première jusquà la toute dernière seconde.
Lédition est techniquement très solide, reproduisant avec précision et fidélité lunivers visuel du film qui se déroule devant un écran dordinateur ainsi que lenvironnement sonore qui sollicite plusieurs échanges et une interactivité admirablement rendues. À notre plus grand étonnement et profonde déception aucun supplément nest offert. De plus, une absence totale de francisation de la part d'un studio aussi majeur laisse perplexe. Est-ce quune réédition serait prévue dans un certain futur?
Qualité vidéo:
4,5/5
Qualité audio:
4,3/5
Suppléments:
0,0/5
Rapport qualité/prix:
3,5/5
Note finale:
3,2/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2015-10-18
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2015-10-18
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30