Elephant Song

Critique
Synopsis/présentation
Retour du réalisateur Charles Binamé derrière la caméra depuis Maurice Richard (2005), Elephant Song est ladaptation de la pièce de théâtre éponyme de Nicolas Billon et raconte lhistoire d'un directeur d'hôpital, le docteur Toby Green (Bruce Greenwood) qui rencontre Michael (Xavier Dolan), un patient instable et manipulateur, afin de démystifier la disparition de lun de ses collègues, le Dr Lawrence.
Véritable face-à-face entre le médecin et le patient, le long métrage de Binamé filme cette joute verbale en huit clos. Le bureau du Dr Lawrence sert de décor à leurs échanges tantôt truffés de mensonges, tantôt chargé de la plus déchirante vérité. À ce titre, le film parvient difficilement à faire oublier son origine de la scène. Par contre, le cinéaste fait preuve de suffisamment de flair pour dynamiser son récit, notamment grâce à quelques séquences de retour en arrière éclairant lenfance de Michael et à dautres moments où l'on pénètre davantage dans lintimité du Dr Green.
Ces deux personnages, dont lissue de la rencontre demeure constamment intrigante, sont au cur de la tension dans laquelle baigne le film. La trame sonore prenante et inquiétante signée par Patrice Dubuc et Gaëtan Gravel contribue au climat angoissant du film. Malgré tout, Binamé na dyeux que pour ses deux protagonistes. Dans un coin, son psychiatre, filmé sobrement, se tient dans toute sa droiture et son devoir de découvrir la vérité. Dans lautre se tient Michael, meurtri, blessé, torturé. Ce sont les gros plans plus poétiques et plus déstabilisants de la caméra du réalisateur qui captent le jeune homme. Une astuce de mise en scène qui permet au film dépouser la psyché de ses deux personnages.
En dépit de ce fascinant duel, il manque à Elephant Song ce petit quelque chose pour le rendre plus épique ou mémorable. Ce nest certainement pas dans la mise en scène de Binamé, qui retrouve solidement ses armes, ou encore dans le scénario écrit par Billon lui-même qui exploite convenablement le personnage de Susan (Catherine Keener), une infirmière de linstitut proche de Michael et ex-femme de Green. Cest peut-être dans cette résolution un peu trop précipitée ou dans ce sentiment de mélancolie particulièrement présent, malgré louverture lumineuse que suggère le dernier plan. Au final, le long métrage demeure efficace, divertissant et intrigant, mais sans plus.
Image
Limage est offerte au format respecté de 2:35:1 daprès un transfert 16:9.
Le transfert offert ici est de grande qualité. Limage très cinématographique est parfaitement reproduite. Le grain prononcé de limage est perceptible mais pas nécessairement désagréable pour le cinéphile aguerri. Les détails et les textures sont aussi finement reproduits. Les couleurs, principalement composées des tons froids de lhôpital dans lequel se déroule le récit, font preuve de justesse. Même les quelques segments en « flashbacks » qui baignent dans des tons chauds brillent par leur constances. Les effets de surbrillance sont évités grâce à un des contrastes parfaitement gérés. Les parties plus sombres sont impeccablement reproduites. Les dégradés y sont fluides et précis tandis que les noirs font preuve de pureté et de profondeur.
En toute logique (seul le film est présenté sur ce disque), la partie numérique se sauve de tout défaut majeur apparent.
Son
Deux bandes sons sont offertes au format Dolby Digital 5.1, la première en version originale anglaise, la deuxième en version française doublée au Québec (Xavier Dolan et Guy Nadon assurent leur propre doublage).
Voilà un mixage étonnamment très dynamique, le tout en grande partie grâce à la somptueuse trame sonore composée par Patrice Dubuc et Gaëtan Gravel. Cette dernière sintègre superbement et efficacement à la piste sonore. Les dialogues, élément prédominant de ce mixage, font preuve dintelligibilité et ce, en tout temps. Le déploiement du champ sonore est un peu limité par le type de films présenté, mais les ouvertures frontale et latérale demeurent claires et précises. Les enceintes arrière appuient discrètement les ambiances, surtout pour les bruits de fond à lintérieur du bureau dans lequel sont enfermés les deux protagonistes. Les basses fréquences grondent principalement pour appuyer les ambiances ou encore pour mieux faire sentir des coups de feu. Lutilisation du canal dextrêmes graves est cependant négligeable.
Il y a option de sous-titrage en anglais.
Suppléments/menus
Malheureusement, on ne retrouve aucun supplément sur cette édition.
Conclusion
À défaut dêtre percutant et de transcender le matériel originel duquel il est adapté, Elephant Song est un efficace drame psychologique qui tient en haleine jusquà sa conclusion qui risque de départager les spectateurs.
Lédition est techniquement très bien. Le transfert vidéo et la piste sonore reproduisent fidèlement les univers visuels et sonores du film. Par contre, labsence de supplément pour cette production canadienne étonne et déçoit énormément. Il aurait été très intéressant dentendre les artisans sexprimer sur le film et ce qui lentoure, ne serait-ce que sur lexpérience dun tournage anglophone.
Retour du réalisateur Charles Binamé derrière la caméra depuis Maurice Richard (2005), Elephant Song est ladaptation de la pièce de théâtre éponyme de Nicolas Billon et raconte lhistoire d'un directeur d'hôpital, le docteur Toby Green (Bruce Greenwood) qui rencontre Michael (Xavier Dolan), un patient instable et manipulateur, afin de démystifier la disparition de lun de ses collègues, le Dr Lawrence.
Véritable face-à-face entre le médecin et le patient, le long métrage de Binamé filme cette joute verbale en huit clos. Le bureau du Dr Lawrence sert de décor à leurs échanges tantôt truffés de mensonges, tantôt chargé de la plus déchirante vérité. À ce titre, le film parvient difficilement à faire oublier son origine de la scène. Par contre, le cinéaste fait preuve de suffisamment de flair pour dynamiser son récit, notamment grâce à quelques séquences de retour en arrière éclairant lenfance de Michael et à dautres moments où l'on pénètre davantage dans lintimité du Dr Green.
Ces deux personnages, dont lissue de la rencontre demeure constamment intrigante, sont au cur de la tension dans laquelle baigne le film. La trame sonore prenante et inquiétante signée par Patrice Dubuc et Gaëtan Gravel contribue au climat angoissant du film. Malgré tout, Binamé na dyeux que pour ses deux protagonistes. Dans un coin, son psychiatre, filmé sobrement, se tient dans toute sa droiture et son devoir de découvrir la vérité. Dans lautre se tient Michael, meurtri, blessé, torturé. Ce sont les gros plans plus poétiques et plus déstabilisants de la caméra du réalisateur qui captent le jeune homme. Une astuce de mise en scène qui permet au film dépouser la psyché de ses deux personnages.
En dépit de ce fascinant duel, il manque à Elephant Song ce petit quelque chose pour le rendre plus épique ou mémorable. Ce nest certainement pas dans la mise en scène de Binamé, qui retrouve solidement ses armes, ou encore dans le scénario écrit par Billon lui-même qui exploite convenablement le personnage de Susan (Catherine Keener), une infirmière de linstitut proche de Michael et ex-femme de Green. Cest peut-être dans cette résolution un peu trop précipitée ou dans ce sentiment de mélancolie particulièrement présent, malgré louverture lumineuse que suggère le dernier plan. Au final, le long métrage demeure efficace, divertissant et intrigant, mais sans plus.
Image
Limage est offerte au format respecté de 2:35:1 daprès un transfert 16:9.
Le transfert offert ici est de grande qualité. Limage très cinématographique est parfaitement reproduite. Le grain prononcé de limage est perceptible mais pas nécessairement désagréable pour le cinéphile aguerri. Les détails et les textures sont aussi finement reproduits. Les couleurs, principalement composées des tons froids de lhôpital dans lequel se déroule le récit, font preuve de justesse. Même les quelques segments en « flashbacks » qui baignent dans des tons chauds brillent par leur constances. Les effets de surbrillance sont évités grâce à un des contrastes parfaitement gérés. Les parties plus sombres sont impeccablement reproduites. Les dégradés y sont fluides et précis tandis que les noirs font preuve de pureté et de profondeur.
En toute logique (seul le film est présenté sur ce disque), la partie numérique se sauve de tout défaut majeur apparent.
Son
Deux bandes sons sont offertes au format Dolby Digital 5.1, la première en version originale anglaise, la deuxième en version française doublée au Québec (Xavier Dolan et Guy Nadon assurent leur propre doublage).
Voilà un mixage étonnamment très dynamique, le tout en grande partie grâce à la somptueuse trame sonore composée par Patrice Dubuc et Gaëtan Gravel. Cette dernière sintègre superbement et efficacement à la piste sonore. Les dialogues, élément prédominant de ce mixage, font preuve dintelligibilité et ce, en tout temps. Le déploiement du champ sonore est un peu limité par le type de films présenté, mais les ouvertures frontale et latérale demeurent claires et précises. Les enceintes arrière appuient discrètement les ambiances, surtout pour les bruits de fond à lintérieur du bureau dans lequel sont enfermés les deux protagonistes. Les basses fréquences grondent principalement pour appuyer les ambiances ou encore pour mieux faire sentir des coups de feu. Lutilisation du canal dextrêmes graves est cependant négligeable.
Il y a option de sous-titrage en anglais.
Suppléments/menus
Malheureusement, on ne retrouve aucun supplément sur cette édition.
Conclusion
À défaut dêtre percutant et de transcender le matériel originel duquel il est adapté, Elephant Song est un efficace drame psychologique qui tient en haleine jusquà sa conclusion qui risque de départager les spectateurs.
Lédition est techniquement très bien. Le transfert vidéo et la piste sonore reproduisent fidèlement les univers visuels et sonores du film. Par contre, labsence de supplément pour cette production canadienne étonne et déçoit énormément. Il aurait été très intéressant dentendre les artisans sexprimer sur le film et ce qui lentoure, ne serait-ce que sur lexpérience dun tournage anglophone.
Qualité vidéo:
4,0/5
Qualité audio:
3,9/5
Suppléments:
0,0/5
Rapport qualité/prix:
3,4/5
Note finale:
3,2/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2015-07-01
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2015-07-01
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30