Mr. Turner

Critique
Synopsis/présentation
Sélectionné en compétition officielle à Cannes lan dernier où lacteur Timothy Spall a remporté le prix dinterprétation masculine et nominé quatre fois lors de la dernière cérémonie des Oscars (meilleurs costumes, meilleure photographie, meilleur décor et meilleure musique), Mr. Turner a connu un accueil critique favorable gonflant, comme cest très souvent le cas, les attentes. Le long métrage de Mike Leigh (Vera Drake, Another Year) propose de retracer les vingt-cinq dernières années de la vie du peintre John Mallord William Turner.
La caméra du réalisateur capte avec une élégante fluidité narrative les moments plus obscurs et ceux plus rayonnants de la vie de Turner. Le principal intéressé, déjà reconnu par ses pairs dans les salons, est montré découvrant de nouvelles façons de travailler, observant les paysages, en train de parfaire son art, mais aussi profondément troublé par la mort de son père, son fidèle collègue, détaché de la vie de ses deux filles et exprimant souvent une sexualité froide. Heureusement, la présence de Sophia Booth (Marion Bailey), une veuve avec qui il finira par passer ses dernières années, et celle de Sarah Dandy (Ruth Sheen), sa dévouée femme de chambre, sont à lorigine dinstants plus lumineux.
Mr. Turner ne révolutionne pas le film biographique. Lapproche formelle du cinéaste britannique demeure empreinte dun classicisme à la fois bien ancré et parfaitement maitrisé à travers son écriture cinématographique. Cest surtout dans son esthétique quil magnifie linfluence de la lumière sur le travail du peintre en plus dimmortaliser de superbes paysages pour évoquer ses plus mémorables tableaux. Sinon, cest le jeu nuancé et subtil reconnu à juste titre de Timothy Spall (que plusieurs reconnaîtront comme étant Peter Pettigrew / Wormtail de la série Harry Potter) qui se distingue et qui élève le film au-dessus de la mêlée. Le Turner quil interprète se savoure non seulement dans ses râlements et son caractère plus austère, mais aussi dans ses contradictions et ses moments de vulnérabilité. Cest à ce moment précis que Mike Leigh propose une vision plus singulière du genre en offrant un portrait complexe et plus personnel dun grand de lhistoire de lart.
Image
Limage est offerte au format dimage respectée de 2.40:1 à une résolution de 1080p.
Très peu à reprocher à ce superbe transfert. Les détails et les textures sont reproduits avec finesse tandis que limage fait preuve de netteté. Les couleurs sont riches et précises, permettant dapprécier le travail de postproduction sur la direction photo, les paysages, les décors et les costumes. Les tons de peaux demeurent naturels. Les effets de surbrillance sont évités grâce à un niveau de noirs correctement réglé. Enfin, des noirs purs et intenses ainsi que de dégradés fluides et précis permettent doffrir des parties sombres exemplaires.
Il ny a aucun défaut majeur à signaler en ce qui concerne la partie numérique.
Son
Quatre bandes sons sont disponibles, dont trois au format DTS-HD Master Audio 5.1. Elles sont offertes en version originale anglaise, en versions française et portugaise. Un mixage Dolby Digital 5.1 en espagnol est aussi présent.
Le mixage anglais se déploie en retrait. Étant donné le genre de film présenté ici, le dynamisme et la présence sont tout à fait appropriés. La majorité des éléments sonores se laisse entendre à travers des ouvertures frontale et latérale qui sont claires et précis alors que les enceintes arrière appuient subtilement les ambiances. Les effets dambiophonie sont aussi discrets, mais réussis, le tout créant une immersion plus intéressante lors du visionnement. Lintelligibilité constante des dialogues et la parfaite intégration de la trame sonore sont à signaler également. À quelques occasions, les basses fréquences grondent avec une certaine profondeur pour mieux supporter quelques passages tandis que la sollicitation du canal dextrêmes graves est négligeable.
Des sous-titres anglais, français, espagnols et portugais sont disponibles.
Suppléments/menus
Nous retrouvons dabord une piste de commentaires audio animée par le réalisateur Mike Leigh. Il sattarde principalement sur le tournage, sur plusieurs aspects techniques et sur ses intentions, notamment celles de vouloir séloigner du film biographique plus conventionnel. Les commentaires de Leigh sont informatifs et il demeure toujours pertinent à entendre.
Nous retrouvons ensuite « The Cinematic Palette : The Cinematography of Mr. Turner (16 :45) », un sympathique documentaire qui sattarde aux différentes façons dont le cinéaste a transposé le style de Turner pour définir lesthétique de son film.
Lautre documentaire est « The Many Colours of Mr. Turner (31:50) » et plonge davantage en profondeur au cur de la production abordant de manière assez exhaustive les différents aspects de la production, dont lécriture du scénario, la transposition du personnage et de lépoque, et le jeu de lacteur Timothy Spall.
Une scène supprimée, « Billards (1:10) », ainsi que la bande-annonce du film complètent cette section.
Conclusion
Magnifiquement filmé et finement joué, Mr. Turner est un film biographique qui se distingue non pas par son approche formelle qui demeure tout de même assez conventionnelle, mais dans le portrait nuancé et complexe de son sujet, ironiquement lantithèse du travail de Turner.
Lédition est tout aussi sublime. Le transfert vidéo est de toute beauté et pratiquement irréprochable tandis que le mixage DTS-HD reproduit fidèlement lunivers sonore du film. Les suppléments sont nombreux, intéressants et pertinents. Ne serait-ce que pour la rigueur des interventions du réalisateur Mike Leigh sur la piste de commentaires audio, cette édition vaut amplement le détour.
Sélectionné en compétition officielle à Cannes lan dernier où lacteur Timothy Spall a remporté le prix dinterprétation masculine et nominé quatre fois lors de la dernière cérémonie des Oscars (meilleurs costumes, meilleure photographie, meilleur décor et meilleure musique), Mr. Turner a connu un accueil critique favorable gonflant, comme cest très souvent le cas, les attentes. Le long métrage de Mike Leigh (Vera Drake, Another Year) propose de retracer les vingt-cinq dernières années de la vie du peintre John Mallord William Turner.
La caméra du réalisateur capte avec une élégante fluidité narrative les moments plus obscurs et ceux plus rayonnants de la vie de Turner. Le principal intéressé, déjà reconnu par ses pairs dans les salons, est montré découvrant de nouvelles façons de travailler, observant les paysages, en train de parfaire son art, mais aussi profondément troublé par la mort de son père, son fidèle collègue, détaché de la vie de ses deux filles et exprimant souvent une sexualité froide. Heureusement, la présence de Sophia Booth (Marion Bailey), une veuve avec qui il finira par passer ses dernières années, et celle de Sarah Dandy (Ruth Sheen), sa dévouée femme de chambre, sont à lorigine dinstants plus lumineux.
Mr. Turner ne révolutionne pas le film biographique. Lapproche formelle du cinéaste britannique demeure empreinte dun classicisme à la fois bien ancré et parfaitement maitrisé à travers son écriture cinématographique. Cest surtout dans son esthétique quil magnifie linfluence de la lumière sur le travail du peintre en plus dimmortaliser de superbes paysages pour évoquer ses plus mémorables tableaux. Sinon, cest le jeu nuancé et subtil reconnu à juste titre de Timothy Spall (que plusieurs reconnaîtront comme étant Peter Pettigrew / Wormtail de la série Harry Potter) qui se distingue et qui élève le film au-dessus de la mêlée. Le Turner quil interprète se savoure non seulement dans ses râlements et son caractère plus austère, mais aussi dans ses contradictions et ses moments de vulnérabilité. Cest à ce moment précis que Mike Leigh propose une vision plus singulière du genre en offrant un portrait complexe et plus personnel dun grand de lhistoire de lart.
Image
Limage est offerte au format dimage respectée de 2.40:1 à une résolution de 1080p.
Très peu à reprocher à ce superbe transfert. Les détails et les textures sont reproduits avec finesse tandis que limage fait preuve de netteté. Les couleurs sont riches et précises, permettant dapprécier le travail de postproduction sur la direction photo, les paysages, les décors et les costumes. Les tons de peaux demeurent naturels. Les effets de surbrillance sont évités grâce à un niveau de noirs correctement réglé. Enfin, des noirs purs et intenses ainsi que de dégradés fluides et précis permettent doffrir des parties sombres exemplaires.
Il ny a aucun défaut majeur à signaler en ce qui concerne la partie numérique.
Son
Quatre bandes sons sont disponibles, dont trois au format DTS-HD Master Audio 5.1. Elles sont offertes en version originale anglaise, en versions française et portugaise. Un mixage Dolby Digital 5.1 en espagnol est aussi présent.
Le mixage anglais se déploie en retrait. Étant donné le genre de film présenté ici, le dynamisme et la présence sont tout à fait appropriés. La majorité des éléments sonores se laisse entendre à travers des ouvertures frontale et latérale qui sont claires et précis alors que les enceintes arrière appuient subtilement les ambiances. Les effets dambiophonie sont aussi discrets, mais réussis, le tout créant une immersion plus intéressante lors du visionnement. Lintelligibilité constante des dialogues et la parfaite intégration de la trame sonore sont à signaler également. À quelques occasions, les basses fréquences grondent avec une certaine profondeur pour mieux supporter quelques passages tandis que la sollicitation du canal dextrêmes graves est négligeable.
Des sous-titres anglais, français, espagnols et portugais sont disponibles.
Suppléments/menus
Nous retrouvons dabord une piste de commentaires audio animée par le réalisateur Mike Leigh. Il sattarde principalement sur le tournage, sur plusieurs aspects techniques et sur ses intentions, notamment celles de vouloir séloigner du film biographique plus conventionnel. Les commentaires de Leigh sont informatifs et il demeure toujours pertinent à entendre.
Nous retrouvons ensuite « The Cinematic Palette : The Cinematography of Mr. Turner (16 :45) », un sympathique documentaire qui sattarde aux différentes façons dont le cinéaste a transposé le style de Turner pour définir lesthétique de son film.
Lautre documentaire est « The Many Colours of Mr. Turner (31:50) » et plonge davantage en profondeur au cur de la production abordant de manière assez exhaustive les différents aspects de la production, dont lécriture du scénario, la transposition du personnage et de lépoque, et le jeu de lacteur Timothy Spall.
Une scène supprimée, « Billards (1:10) », ainsi que la bande-annonce du film complètent cette section.
Conclusion
Magnifiquement filmé et finement joué, Mr. Turner est un film biographique qui se distingue non pas par son approche formelle qui demeure tout de même assez conventionnelle, mais dans le portrait nuancé et complexe de son sujet, ironiquement lantithèse du travail de Turner.
Lédition est tout aussi sublime. Le transfert vidéo est de toute beauté et pratiquement irréprochable tandis que le mixage DTS-HD reproduit fidèlement lunivers sonore du film. Les suppléments sont nombreux, intéressants et pertinents. Ne serait-ce que pour la rigueur des interventions du réalisateur Mike Leigh sur la piste de commentaires audio, cette édition vaut amplement le détour.
Qualité vidéo:
4,8/5
Qualité audio:
4,4/5
Suppléments:
3,8/5
Rapport qualité/prix:
4,1/5
Note finale:
4,0/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2015-05-24
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2015-05-24
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30