Yves Saint Laurent

Critique
Synopsis/présentation
Faisant suite au documentaire Pierre Bergé, Lamour fou (2010), le long métrage de Jalil Lespert prend laffiche au Québec tout juste quelques mois avant larrivée dun deuxième long métrage de fiction (signée Bertrand Bonello) sur le célèbre couturier français. Cest donc quYves Saint-Laurent est un homme qui fascine beaucoup les cinéastes ou alors quil représente une source de revenus sûre. Quoi quil en soit, les deux uvres feront lobjet dinévitables comparaisons. Celle qui nous intéresse ici, Yves Saint-Laurent, aurait été approuvée par Pierre Bergé lui-même.
Panorama de près de deux décennies, le film propose de jeter un il à la carrière du designer entre 1957 et 1976. La plupart de ses grandes collections sont présentées, de la fameuse robe Mondrian jusquà celle des Ballets Russes. Mais outre la révolution du monde de la mode qua causé Saint-Laurent, cest son histoire damour ou du moins son partenariat avec Pierre Bergé que le long métrage dépeint surtout. Des moments noirs du couturier jusquà sa consécration, lhomme daffaires est perçu comme un fidèle et loyal compagnon.
Cest plutôt dans son traitement que luvre de Lespert demeure trop sage. La facture ultra-lisse de limage confère au film une photographie magnifique certes, et épouse avec élégance lunivers de la mode soit, mais ne parvient jamais à dépasser le stade du simple film biographique. Par exemple, la période décadente de Saint-Laurent est à peine esquissée et Lespert se retrouve aveuglé par ses images au point de se contenter deffets dimages tape à il et à de morceaux rock pour témoigner de lépoque.
Ce quil reste est un film bien documenté où le principal sujet est curieusement très antipathique. Malgré le jeu irréprochable de Pierre Niney, cest plutôt Bergé (Guillaume Gallienne) qui sert de cur au récit. Son dévouement et son amour sont bien là, mais atteignent difficilement le spectateur faute dune uvre trop belle, trop parfaite, mais tout à fait oubliable.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 2:40:1 daprès un transfert 16:9.
La définition générale de limage est excellente. Limage léchée, les textures des robes sont reproduits avec détails et précision. Le rendu des couleurs est aussi superbe. Le travail de direction photo (irréprochable) profite de couleurs vives, riches et précises. Les tons de peaux demeurent aussi naturels. Les effets de surbrillance sont évités grâce à des contrastes parfaitement gérés. Les noirs purs et intenses ainsi que les dégradés fluides et précis livrent des superbes parties sombres.
Il ny a aucun défaut majeur à signaler pour la partie numérique.
Son
Une bande-son au format Dolby Digital 5.1 en version originale française est disponible.
Malgré un univers sonore qui évolue en retrait, le mixage répond adéquatement aux exigences du film grâce notamment à un dynamisme approprié et une solide présence. Le déploiement du champ sonore seffectue de manière conventionnelle : les ouvertures frontale et latérale permettent dentendre la grande majorité des éléments sonores alors que les enceintes arrière appuient discrètement les ambiances. Les effets dambiophonie sont tout aussi subtils et ajoutent une certaine profondeur avant de prétendre épater la galerie. Les dialogues, élément prédominant du mixage, demeurent constamment et parfaitement intelligibles. La trame sonore, quant à elle, est intégrée efficacement au mixage et profite dun bel usage des basses fréquences. Ces dernières, sollicitées presque exclusivement à ces fins, grondent avec la profondeur appropriée. Lemploi du canal dextrêmes graves est toutefois négligeable.
Il y a option de sous-titrage en anglais.
Suppléments/menus
Nous retrouvons dabord un documentaire « Making of (13:33) » qui offre quelques images du tournage du film en plus dinterventions plus éclairantes du réalisateur Jalil Lespert et des principaux acteurs du film.
« La Berlinade (14:51)» propose un montage du tapis rouge et de la conférence de presse lors de la projection au Festival du film de Berlin au printemps 2014.
« Les Coachs Dessins et Défilés (5:42) » comprend les interventions de Violetta Sanchez, mannequin, et de Audrey Secnazi, styliste. Lune et lautre nous parle de la « formation » quelles ont donné aux acteurs sur lart de parader et de dessiner.
« La fondation Pierre Bergé Yves Saint-Laurent et ses trésors (6:55) » nous ouvre la porte dune garde-robe de collections qui contient toujours quelques-uns des plus beaux morceaux de St-Laurent.
Enfin, nous retrouvons deux entretiens : le premier avec Laurence Benaïm (5:01), auteure de la biographie sur Yves St-Laurent, et le deuxième avec Pierre Bergé (6:02). Tous les deux se montrent très généreux, très informatifs et très pertinents dans leurs interventions
Conclusion
uvre lisse et léchée, Yves Saint-Laurent dresse un portrait intéressant et relativement touchant du célèbre couturier. Le film de Jalil Lespert ne parvient par contre jamais à dépasser le banal film biographique.
En revanche, E1 nous offre une excellente édition dotée dun transfert reproduisant avec beauté les images magnifiques du film et dun mixage déployé en subtilité. Lédition est aussi garnie de suppléments intéressants et informatifs précisant à la fois les intentions des créateurs et lhéritage dYves Saint-Laurent.
Faisant suite au documentaire Pierre Bergé, Lamour fou (2010), le long métrage de Jalil Lespert prend laffiche au Québec tout juste quelques mois avant larrivée dun deuxième long métrage de fiction (signée Bertrand Bonello) sur le célèbre couturier français. Cest donc quYves Saint-Laurent est un homme qui fascine beaucoup les cinéastes ou alors quil représente une source de revenus sûre. Quoi quil en soit, les deux uvres feront lobjet dinévitables comparaisons. Celle qui nous intéresse ici, Yves Saint-Laurent, aurait été approuvée par Pierre Bergé lui-même.
Panorama de près de deux décennies, le film propose de jeter un il à la carrière du designer entre 1957 et 1976. La plupart de ses grandes collections sont présentées, de la fameuse robe Mondrian jusquà celle des Ballets Russes. Mais outre la révolution du monde de la mode qua causé Saint-Laurent, cest son histoire damour ou du moins son partenariat avec Pierre Bergé que le long métrage dépeint surtout. Des moments noirs du couturier jusquà sa consécration, lhomme daffaires est perçu comme un fidèle et loyal compagnon.
Cest plutôt dans son traitement que luvre de Lespert demeure trop sage. La facture ultra-lisse de limage confère au film une photographie magnifique certes, et épouse avec élégance lunivers de la mode soit, mais ne parvient jamais à dépasser le stade du simple film biographique. Par exemple, la période décadente de Saint-Laurent est à peine esquissée et Lespert se retrouve aveuglé par ses images au point de se contenter deffets dimages tape à il et à de morceaux rock pour témoigner de lépoque.
Ce quil reste est un film bien documenté où le principal sujet est curieusement très antipathique. Malgré le jeu irréprochable de Pierre Niney, cest plutôt Bergé (Guillaume Gallienne) qui sert de cur au récit. Son dévouement et son amour sont bien là, mais atteignent difficilement le spectateur faute dune uvre trop belle, trop parfaite, mais tout à fait oubliable.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 2:40:1 daprès un transfert 16:9.
La définition générale de limage est excellente. Limage léchée, les textures des robes sont reproduits avec détails et précision. Le rendu des couleurs est aussi superbe. Le travail de direction photo (irréprochable) profite de couleurs vives, riches et précises. Les tons de peaux demeurent aussi naturels. Les effets de surbrillance sont évités grâce à des contrastes parfaitement gérés. Les noirs purs et intenses ainsi que les dégradés fluides et précis livrent des superbes parties sombres.
Il ny a aucun défaut majeur à signaler pour la partie numérique.
Son
Une bande-son au format Dolby Digital 5.1 en version originale française est disponible.
Malgré un univers sonore qui évolue en retrait, le mixage répond adéquatement aux exigences du film grâce notamment à un dynamisme approprié et une solide présence. Le déploiement du champ sonore seffectue de manière conventionnelle : les ouvertures frontale et latérale permettent dentendre la grande majorité des éléments sonores alors que les enceintes arrière appuient discrètement les ambiances. Les effets dambiophonie sont tout aussi subtils et ajoutent une certaine profondeur avant de prétendre épater la galerie. Les dialogues, élément prédominant du mixage, demeurent constamment et parfaitement intelligibles. La trame sonore, quant à elle, est intégrée efficacement au mixage et profite dun bel usage des basses fréquences. Ces dernières, sollicitées presque exclusivement à ces fins, grondent avec la profondeur appropriée. Lemploi du canal dextrêmes graves est toutefois négligeable.
Il y a option de sous-titrage en anglais.
Suppléments/menus
Nous retrouvons dabord un documentaire « Making of (13:33) » qui offre quelques images du tournage du film en plus dinterventions plus éclairantes du réalisateur Jalil Lespert et des principaux acteurs du film.
« La Berlinade (14:51)» propose un montage du tapis rouge et de la conférence de presse lors de la projection au Festival du film de Berlin au printemps 2014.
« Les Coachs Dessins et Défilés (5:42) » comprend les interventions de Violetta Sanchez, mannequin, et de Audrey Secnazi, styliste. Lune et lautre nous parle de la « formation » quelles ont donné aux acteurs sur lart de parader et de dessiner.
« La fondation Pierre Bergé Yves Saint-Laurent et ses trésors (6:55) » nous ouvre la porte dune garde-robe de collections qui contient toujours quelques-uns des plus beaux morceaux de St-Laurent.
Enfin, nous retrouvons deux entretiens : le premier avec Laurence Benaïm (5:01), auteure de la biographie sur Yves St-Laurent, et le deuxième avec Pierre Bergé (6:02). Tous les deux se montrent très généreux, très informatifs et très pertinents dans leurs interventions
Conclusion
uvre lisse et léchée, Yves Saint-Laurent dresse un portrait intéressant et relativement touchant du célèbre couturier. Le film de Jalil Lespert ne parvient par contre jamais à dépasser le banal film biographique.
En revanche, E1 nous offre une excellente édition dotée dun transfert reproduisant avec beauté les images magnifiques du film et dun mixage déployé en subtilité. Lédition est aussi garnie de suppléments intéressants et informatifs précisant à la fois les intentions des créateurs et lhéritage dYves Saint-Laurent.
Qualité vidéo:
4,1/5
Qualité audio:
3,4/5
Suppléments:
4,0/5
Rapport qualité/prix:
3,6/5
Note finale:
3,8/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2014-12-21
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2014-12-21
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30