Girls (The Complete Third Season)

Critique
Synopsis/présentation
Créée en 2012, Girls est née de limaginaire de Lena Dunham et du producteur Judd Apatow. Après le retentissant succès de son premier long métrage Tiny Furniture (2010) qui sest mérité un traitement Criterion, rien de moins Dunham a profité de la notoriété du célèbre réalisateur pour faire son entrée dans la sphère télévisuelle HBO. Même succès et même « buzz » pour Girls qui fut une des téléséries les plus discutées de 2012.
Également scénariste, réalisatrice et actrice, Dunham dépeint ici la vie de quatre jeunes femmes dans la mi-vingtaine qui vivent à New York. On y suit Hannah (Dunham), aspirante écrivaine qui croit être « la voix de sa génération », Marnie (Allison Williams), éternelle anxieuse au cur brisé, Jessa (Jemima Kirke), toujours en quête de sensations extrêmes, et Shoshanna (Zosia Mamet), prétendument innocente et raisonnable.
Héritières des héroïnes de Sex and the City, les quatre personnages de Girls sont présentés comme des femmes encore jeunes, certes, mais surtout en profonde recherche delles-mêmes tant professionnellement que sur le plan amoureux. Ici, les filles se retrouvent sans point de repère dans un contexte socio-économique tout autre. Cest un sentiment derrance qui se dégage de leurs actions. Malgré le cynisme de Dunham, Girls demeure une série axée sur lhumour, la gravité des situations ou encore des répliques étant atténuées par le sens de la répartie et le talent comique de la créatrice.
La troisième saison, celle qui nous intéresse nous permet de retrouver Hannah quelques mois après sa réconciliation avec Adam (Adam Driver), un garçon avec qui elle entretenait une relation malsaine. Marnie sest fait larguer par son copain Charlie et Shoshanna a laissé Ray (Alex Karpovsky) à la fin de la saison précédente et profite de son célibat. On découvre aussi où sétait caché Jessa pendant tout ce temps : en clinique de désintoxication.
Rompant abruptement avec le ton de la saison précédant où Dunham avait laissé beaucoup de liberté à son équipe de scénaristes, ces douze épisodes nous permettent de renouer avec les héroïnes du début. Terminés les moments où les troubles obsessifs dHannah refont surface et arrivaient de nulle part et témoignent dune énorme lacune scénaristique. Ici, la créatrice reprend le plein contrôle de sa série en offrant des moments nettement plus mémorables que la saison précédente et en ramenant la relation entre les quatre amies à lavant-scène. À ce titre, lépisode « Beach House » est particulièrement marquant et offre une scène danthologie où les quatre jeunes femmes règlent leurs comptes.
Cette troisième saison présente aussi le retour dElijah (Andrew Rannells), lex-copain dHannah homosexuel, qui est un ressort comique très efficace, ainsi que larrivée de Caroline (lexcellente Gaby Hoffmann), la sur zélée dAdam qui apporte aussi son lot de fous rires. De plus, Dunham aborde pour la première fois la thématique de la mortalité et le fait avec beaucoup dassurance et dhumour.
Mais surtout, plus que jamais, durant ces douze épisodes, les quatre jeunes femmes sont présentées comme étant des personnages plutôt antipathiques. Confuses, narcissiques, égoïstes, cruelles, mais aussi maladroites et charmantes dans leurs tentatives ratées de demeurer un groupe uni et solidaire, elles testent ainsi les limites de leur amitié et réussissent, en dépit de leurs maladresses à décrocher un sourire, voire plusieurs rires, ce qui souvent, les excuse de toute faute.
Si ce nest déjà fait, Girls est un phénomène incontournable de cette décennie. Le temps saura nous convaincre de la place réelle que Lena Dunham se taillera au sein de la culture populaire. Une chose est certaine, la jeune réalisatrice a quelque chose doriginal à exprimer. Elle le fait sans compromis (les nombreuses scènes de nudité durement et injustement critiquées). Non, le monde de Girls nest pas celui de Golden Girls et encore moins celui de Sex and the City. Plus noir, plus cynique, il est tout aussi drôle et tout aussi attendrissant.
Image
Les douze épisodes de la série sont offerts au format dimage respectée de 1:78:1 daprès un transfert 16:9.
La définition générale de limage est d'un bon niveau et constante. Limage affiche netteté et finesse tant dans la reproduction des détails que des textures. Les couleurs sont reproduites avec richesse et précision. Les tons de la campagne des premiers épisodes sont tout aussi resplendissants que ceux des rues de Brooklyn. Les effets de surbrillance sont évités grâce à des contrastes parfaitement gérés. Les parties sombres, plutôt nombreuses, quelles soient à lintérieur de lappartement dHannah où à lextérieur, sont impeccablement reproduites. Elles profitent de noirs purs et intenses ainsi que de dégradés fluides et précis.
La partie numérique se sauve de tout défaut majeur apparent.
Son
Trois bandes sons sont offertes : la première en version originale anglaise au format Dolby Digital 5.1, la deuxième en version française au format Dolby Digital 5,1 et la troisième au format Dolby Surround 2.0.
Fait étonnant à signaler : les pistes de commentaires audio nous révèlent que certains éléments sonores ont dû être ré-enregistrés lors du montage sonore, principalement pour les sons de lépisode 7 où les quatre filles se rendent à la plage. Sinon, le mixage 5.1 est assez dynamique, pour le genre de production proposée. La série étant axée principalement sur les dialogues, ceux-ci demeurent constamment et parfaitement intelligibles. Ils bénéficient en plus douverture frontale et latérale claires. Les enceintes arrière supportent solidement les ambiances et les subtils effets dambiophonie apportent profondeur au mixage et une expérience plus immersive. La trame sonore sintègre efficacement à la bande son tandis que les morceaux plus pop profitent du soutien des basses fréquences qui grondent avec la profondeur nécessaire. Quant aux extrêmes graves, leur utilisation est complètement anecdotique.
Des sous-titres anglais, français, espagnols et portugais sont disponibles.
Suppléments/menus
Sur le premier disque, nous retrouvons dabord une piste de commentaires audio animée par Lena Dunham et la productrice Jenni Konner pour le deuxième épisode.
Nous retrouvons également « Inside the Episodes (18:02) », un montage où Dunham sexprime sur chacun des épisodes. Il peut être visionné aussi séparément avant chaque épisode.
Sur le deuxième disque, nous retrouvons cette fois-ci cinq pistes de commentaires audio réparties de la manière suivante :
Pour lépisode 7, ce sont les acteurs Zozia Mamet, Jemima Kirke et Andrew Rannells qui se partagent les interventions. Lépisode 9 regroupe les commentaires du réalisateur Richard Shepard et du scénariste Bruce Eric Kaplan. Lépisode 10 peut visionné avec une pistes animée par Lena Dunham et Judd Apatow. Le scénariste Paul Simms et lacteur Alex Karpovsky sont entendus lors de lépisode 11. Enfin, cest Dunham elle-même qui anime seule la piste de lépisode 12. De toutes ces pistes, ce sont celles où Dunham est présente qui sont les plus informatives et les plus pertinentes. Les autres peuvent se révéler divertissantes, mais généralement limitées dans les interventions.
Tout comme le premier disque, il est aussi possible pour les six derniers épisodes de consulter un montage « Inside the Episodes (18:46) » où Dunham discute des épisodes.
Conclusion
Toujours plus drôle, la série de Lena Dunham affiche plus que jamais sa pertinence dans le paysage télévisuel américain. Si ses quatre héroïnes sont loin dêtre vertueuses, elles demeurent néanmoins relativement attachantes dans leurs maladresses, leurs coups de gueule et leurs insécurités.
Lédition est techniquement excellente. Le transfert vidéo reproduit avec fidélité la facture visuelle de la série tandis que le mixage 5.1 fait preuve de présence et de profondeur malgré un univers sonore en retrait. Les suppléments sont divertissants et intéressants, particulièrement les pistes de commentaires audio où les interventions de Dunham peuvent être entendues. À noter que ce qui nous a été fourni par le distributeur est lédition DVD et que lédition Blu-ray propose encore plus de suppléments, dont une série de scènes supprimées étonnamment hilarantes, un documentaire et des vidéoclips.
Créée en 2012, Girls est née de limaginaire de Lena Dunham et du producteur Judd Apatow. Après le retentissant succès de son premier long métrage Tiny Furniture (2010) qui sest mérité un traitement Criterion, rien de moins Dunham a profité de la notoriété du célèbre réalisateur pour faire son entrée dans la sphère télévisuelle HBO. Même succès et même « buzz » pour Girls qui fut une des téléséries les plus discutées de 2012.
Également scénariste, réalisatrice et actrice, Dunham dépeint ici la vie de quatre jeunes femmes dans la mi-vingtaine qui vivent à New York. On y suit Hannah (Dunham), aspirante écrivaine qui croit être « la voix de sa génération », Marnie (Allison Williams), éternelle anxieuse au cur brisé, Jessa (Jemima Kirke), toujours en quête de sensations extrêmes, et Shoshanna (Zosia Mamet), prétendument innocente et raisonnable.
Héritières des héroïnes de Sex and the City, les quatre personnages de Girls sont présentés comme des femmes encore jeunes, certes, mais surtout en profonde recherche delles-mêmes tant professionnellement que sur le plan amoureux. Ici, les filles se retrouvent sans point de repère dans un contexte socio-économique tout autre. Cest un sentiment derrance qui se dégage de leurs actions. Malgré le cynisme de Dunham, Girls demeure une série axée sur lhumour, la gravité des situations ou encore des répliques étant atténuées par le sens de la répartie et le talent comique de la créatrice.
La troisième saison, celle qui nous intéresse nous permet de retrouver Hannah quelques mois après sa réconciliation avec Adam (Adam Driver), un garçon avec qui elle entretenait une relation malsaine. Marnie sest fait larguer par son copain Charlie et Shoshanna a laissé Ray (Alex Karpovsky) à la fin de la saison précédente et profite de son célibat. On découvre aussi où sétait caché Jessa pendant tout ce temps : en clinique de désintoxication.
Rompant abruptement avec le ton de la saison précédant où Dunham avait laissé beaucoup de liberté à son équipe de scénaristes, ces douze épisodes nous permettent de renouer avec les héroïnes du début. Terminés les moments où les troubles obsessifs dHannah refont surface et arrivaient de nulle part et témoignent dune énorme lacune scénaristique. Ici, la créatrice reprend le plein contrôle de sa série en offrant des moments nettement plus mémorables que la saison précédente et en ramenant la relation entre les quatre amies à lavant-scène. À ce titre, lépisode « Beach House » est particulièrement marquant et offre une scène danthologie où les quatre jeunes femmes règlent leurs comptes.
Cette troisième saison présente aussi le retour dElijah (Andrew Rannells), lex-copain dHannah homosexuel, qui est un ressort comique très efficace, ainsi que larrivée de Caroline (lexcellente Gaby Hoffmann), la sur zélée dAdam qui apporte aussi son lot de fous rires. De plus, Dunham aborde pour la première fois la thématique de la mortalité et le fait avec beaucoup dassurance et dhumour.
Mais surtout, plus que jamais, durant ces douze épisodes, les quatre jeunes femmes sont présentées comme étant des personnages plutôt antipathiques. Confuses, narcissiques, égoïstes, cruelles, mais aussi maladroites et charmantes dans leurs tentatives ratées de demeurer un groupe uni et solidaire, elles testent ainsi les limites de leur amitié et réussissent, en dépit de leurs maladresses à décrocher un sourire, voire plusieurs rires, ce qui souvent, les excuse de toute faute.
Si ce nest déjà fait, Girls est un phénomène incontournable de cette décennie. Le temps saura nous convaincre de la place réelle que Lena Dunham se taillera au sein de la culture populaire. Une chose est certaine, la jeune réalisatrice a quelque chose doriginal à exprimer. Elle le fait sans compromis (les nombreuses scènes de nudité durement et injustement critiquées). Non, le monde de Girls nest pas celui de Golden Girls et encore moins celui de Sex and the City. Plus noir, plus cynique, il est tout aussi drôle et tout aussi attendrissant.
Image
Les douze épisodes de la série sont offerts au format dimage respectée de 1:78:1 daprès un transfert 16:9.
La définition générale de limage est d'un bon niveau et constante. Limage affiche netteté et finesse tant dans la reproduction des détails que des textures. Les couleurs sont reproduites avec richesse et précision. Les tons de la campagne des premiers épisodes sont tout aussi resplendissants que ceux des rues de Brooklyn. Les effets de surbrillance sont évités grâce à des contrastes parfaitement gérés. Les parties sombres, plutôt nombreuses, quelles soient à lintérieur de lappartement dHannah où à lextérieur, sont impeccablement reproduites. Elles profitent de noirs purs et intenses ainsi que de dégradés fluides et précis.
La partie numérique se sauve de tout défaut majeur apparent.
Son
Trois bandes sons sont offertes : la première en version originale anglaise au format Dolby Digital 5.1, la deuxième en version française au format Dolby Digital 5,1 et la troisième au format Dolby Surround 2.0.
Fait étonnant à signaler : les pistes de commentaires audio nous révèlent que certains éléments sonores ont dû être ré-enregistrés lors du montage sonore, principalement pour les sons de lépisode 7 où les quatre filles se rendent à la plage. Sinon, le mixage 5.1 est assez dynamique, pour le genre de production proposée. La série étant axée principalement sur les dialogues, ceux-ci demeurent constamment et parfaitement intelligibles. Ils bénéficient en plus douverture frontale et latérale claires. Les enceintes arrière supportent solidement les ambiances et les subtils effets dambiophonie apportent profondeur au mixage et une expérience plus immersive. La trame sonore sintègre efficacement à la bande son tandis que les morceaux plus pop profitent du soutien des basses fréquences qui grondent avec la profondeur nécessaire. Quant aux extrêmes graves, leur utilisation est complètement anecdotique.
Des sous-titres anglais, français, espagnols et portugais sont disponibles.
Suppléments/menus
Sur le premier disque, nous retrouvons dabord une piste de commentaires audio animée par Lena Dunham et la productrice Jenni Konner pour le deuxième épisode.
Nous retrouvons également « Inside the Episodes (18:02) », un montage où Dunham sexprime sur chacun des épisodes. Il peut être visionné aussi séparément avant chaque épisode.
Sur le deuxième disque, nous retrouvons cette fois-ci cinq pistes de commentaires audio réparties de la manière suivante :
Pour lépisode 7, ce sont les acteurs Zozia Mamet, Jemima Kirke et Andrew Rannells qui se partagent les interventions. Lépisode 9 regroupe les commentaires du réalisateur Richard Shepard et du scénariste Bruce Eric Kaplan. Lépisode 10 peut visionné avec une pistes animée par Lena Dunham et Judd Apatow. Le scénariste Paul Simms et lacteur Alex Karpovsky sont entendus lors de lépisode 11. Enfin, cest Dunham elle-même qui anime seule la piste de lépisode 12. De toutes ces pistes, ce sont celles où Dunham est présente qui sont les plus informatives et les plus pertinentes. Les autres peuvent se révéler divertissantes, mais généralement limitées dans les interventions.
Tout comme le premier disque, il est aussi possible pour les six derniers épisodes de consulter un montage « Inside the Episodes (18:46) » où Dunham discute des épisodes.
Conclusion
Toujours plus drôle, la série de Lena Dunham affiche plus que jamais sa pertinence dans le paysage télévisuel américain. Si ses quatre héroïnes sont loin dêtre vertueuses, elles demeurent néanmoins relativement attachantes dans leurs maladresses, leurs coups de gueule et leurs insécurités.
Lédition est techniquement excellente. Le transfert vidéo reproduit avec fidélité la facture visuelle de la série tandis que le mixage 5.1 fait preuve de présence et de profondeur malgré un univers sonore en retrait. Les suppléments sont divertissants et intéressants, particulièrement les pistes de commentaires audio où les interventions de Dunham peuvent être entendues. À noter que ce qui nous a été fourni par le distributeur est lédition DVD et que lédition Blu-ray propose encore plus de suppléments, dont une série de scènes supprimées étonnamment hilarantes, un documentaire et des vidéoclips.
Qualité vidéo:
4,2/5
Qualité audio:
4,0/5
Suppléments:
3,0/5
Rapport qualité/prix:
3,7/5
Note finale:
3,5/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2015-01-25
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2015-01-25
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30