Jeune & jolie

Critique
Synopsis/présentation
Quatorzième long-métrage du réalisateur François Ozon, Jeune & Jolie a été projeté au Festival de Cannes non sans un semblant de controverse, le cinéaste ayant choqué quelques journalistes avec des propos sur les fantasmes de prostitution des femmes. Malgré un accueil relativement tiède sur la Croisette, le film poursuit la désormais longue lignée de portraits féminins sensuels et provocateurs que le réalisateur capte au fil des années.
Jeune & Jolie suit Isabelle (Marine Vacth) une jeune adolescente de dix-sept ans qui, après un été à la campagne où elle se livre à ses premières expériences sexuelles, prend la décision doffrir en cachette son corps en échange de sommes dargent. Cette prémisse faussement scandaleuse semble être la porte dentrée dOzon pour explorer la sexualité féminine. Or, tout comme dans 5X2, le cinéaste préfère utiliser lellipse et noffrir aucune justification ou réponse claire quant aux motivations de son héroïne. Étrangement, même si la démarche peut frustrer ou embêter le spectateur de par le fait que ne nous semblons jamais réellement plonger au cur des tourments du personnage dIsabelle, la caméra du réalisateur offre un portrait dune étonnante sensibilité.
Dilué à travers plusieurs thèmes avec lesquels Ozon flirte assez habilement (la désillusion amoureuse et linceste, par exemple), le sujet de la prostitution devient plutôt un prétexte pour le cinéaste de reprendre un thème qui, depuis quelques films, lui est particulièrement cher : la maternité. En effet, cest lorsque la vérité éclate que la maman dIsabelle (Géraldine Pailhas) joue plus durement avec sa progéniture, impuissante devant le « pouvoir » de sa fille.
Ponctué de chansons de Françoise Hardy, ce que le film semble vouloir nous raconter est la terrible mélancolie adolescente. Que parce quIsabelle, en jeune Lolita, reconnaît le regard des autres (cest-à-dire des hommes) sur son corps (le premier plan du film épiant le corps de la jeune femme est dailleurs empreint de voyeurisme), elle ne peut être condamnée quà une profonde tristesse. Pourtant, lorsquune autre femme, Alice (Charlotte Rampling) la femme dun client, lui demande ses services, cest un nouveau regard quIsabelle sent jeter sur elle, compatissant et attendrissant. Et dans un ultime mouvement de caméra, Ozon permet à son héroïne de saffranchir de son reflet et de se laisser illuminer par tous les possibles.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 1:85:1 daprès un transfert 16:9.
La définition générale de limage est excellente. Le matériel source est reproduit de façon impeccable et aucune anomalie nest perceptible. Les détails et les textures font ainsi preuve de précision et de nuance. De plus, le rendu des couleurs est irréprochable. Ces dernières demeurent riches et précises alors que les tons de peaux, ici plutôt exhibés, demeurent naturels. Les contrastes sont parfaitement gérés, les effets de brillance étant ainsi complètement évités. Les parties sombres sont aussi superbement reproduites (on pensera évidemment à la séquence dans une fête détudiants) où noirs font preuve de pureté et dintensité et où les dégradés sont fluides et précis.
La partie numérique du transfert se sauve de tout défaut majeur apparent.
Son
Une seule bande-son au format Dolby Digital 5.1 est disponible et ce, en version originale française.
Bien que les films de François Ozon ne se prêtent rarement aux prouesses sonores les plus impressionnantes, le mixage 5.1 sert néanmoins parfaitement le type de long-métrage présenté ici. Le film étant axé principalement sur les dialogues, ceux-ci demeurent parfaitement et constamment intelligibles grâce à des ouvertures frontale et latérale claires et précises. Une agréable immersion est créée grâce à un subtil emploi des enceintes arrière, à la fois pour appuyer les ambiances, mais aussi pour diffuser quelques effets ambiophonies intéressants. Par exemple, les bruits de la mer à la plage, les rumeurs de ville et la musique lors de la fête détudiants ne sont que quelques moments qui démontrent le dynamisme louable du mixage. À ce titre, la trame sonore (composée à la fois par le fidèle acolyte du cinéaste et de morceaux de Françoise Hardy, tel que mentionné plus haut), sintègre parfaitement au tout. Les basses fréquences grondent à quelques occasions avec une certaine profondeur alors que les extrêmes graves ne sont sollicités que de façon anecdotique.
Il y a option de sous-titrage en anglais.
Suppléments/menus
Malheureusement, on ne retrouve aucun supplément avec cette édition...
Conclusion
Certainement un long-métrage relativement mineur dans luvre du prolifique réalisateur français, Jeune & Jolie risque de diviser les spectateurs non pas pour son sujet chaud, mais bien pour la courageuse obstination de François Ozon à ne jamais justifier ni rationaliser les comportements de sa jeune héroïne. Il en résulte une uvre plutôt impénétrable, mais étrangement très sensible.
Lédition est techniquement satisfaisante, le transfert vidéo a très peu à se reprocher alors que le mixage 5.1 répond avec aplomb à lunivers sonore du film. Si on ne peut quêtre bien triste devant labsence de suppléments, les admirateurs du cinéaste et les curieux voudront tout de même profiter de cette édition.
Quatorzième long-métrage du réalisateur François Ozon, Jeune & Jolie a été projeté au Festival de Cannes non sans un semblant de controverse, le cinéaste ayant choqué quelques journalistes avec des propos sur les fantasmes de prostitution des femmes. Malgré un accueil relativement tiède sur la Croisette, le film poursuit la désormais longue lignée de portraits féminins sensuels et provocateurs que le réalisateur capte au fil des années.
Jeune & Jolie suit Isabelle (Marine Vacth) une jeune adolescente de dix-sept ans qui, après un été à la campagne où elle se livre à ses premières expériences sexuelles, prend la décision doffrir en cachette son corps en échange de sommes dargent. Cette prémisse faussement scandaleuse semble être la porte dentrée dOzon pour explorer la sexualité féminine. Or, tout comme dans 5X2, le cinéaste préfère utiliser lellipse et noffrir aucune justification ou réponse claire quant aux motivations de son héroïne. Étrangement, même si la démarche peut frustrer ou embêter le spectateur de par le fait que ne nous semblons jamais réellement plonger au cur des tourments du personnage dIsabelle, la caméra du réalisateur offre un portrait dune étonnante sensibilité.
Dilué à travers plusieurs thèmes avec lesquels Ozon flirte assez habilement (la désillusion amoureuse et linceste, par exemple), le sujet de la prostitution devient plutôt un prétexte pour le cinéaste de reprendre un thème qui, depuis quelques films, lui est particulièrement cher : la maternité. En effet, cest lorsque la vérité éclate que la maman dIsabelle (Géraldine Pailhas) joue plus durement avec sa progéniture, impuissante devant le « pouvoir » de sa fille.
Ponctué de chansons de Françoise Hardy, ce que le film semble vouloir nous raconter est la terrible mélancolie adolescente. Que parce quIsabelle, en jeune Lolita, reconnaît le regard des autres (cest-à-dire des hommes) sur son corps (le premier plan du film épiant le corps de la jeune femme est dailleurs empreint de voyeurisme), elle ne peut être condamnée quà une profonde tristesse. Pourtant, lorsquune autre femme, Alice (Charlotte Rampling) la femme dun client, lui demande ses services, cest un nouveau regard quIsabelle sent jeter sur elle, compatissant et attendrissant. Et dans un ultime mouvement de caméra, Ozon permet à son héroïne de saffranchir de son reflet et de se laisser illuminer par tous les possibles.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 1:85:1 daprès un transfert 16:9.
La définition générale de limage est excellente. Le matériel source est reproduit de façon impeccable et aucune anomalie nest perceptible. Les détails et les textures font ainsi preuve de précision et de nuance. De plus, le rendu des couleurs est irréprochable. Ces dernières demeurent riches et précises alors que les tons de peaux, ici plutôt exhibés, demeurent naturels. Les contrastes sont parfaitement gérés, les effets de brillance étant ainsi complètement évités. Les parties sombres sont aussi superbement reproduites (on pensera évidemment à la séquence dans une fête détudiants) où noirs font preuve de pureté et dintensité et où les dégradés sont fluides et précis.
La partie numérique du transfert se sauve de tout défaut majeur apparent.
Son
Une seule bande-son au format Dolby Digital 5.1 est disponible et ce, en version originale française.
Bien que les films de François Ozon ne se prêtent rarement aux prouesses sonores les plus impressionnantes, le mixage 5.1 sert néanmoins parfaitement le type de long-métrage présenté ici. Le film étant axé principalement sur les dialogues, ceux-ci demeurent parfaitement et constamment intelligibles grâce à des ouvertures frontale et latérale claires et précises. Une agréable immersion est créée grâce à un subtil emploi des enceintes arrière, à la fois pour appuyer les ambiances, mais aussi pour diffuser quelques effets ambiophonies intéressants. Par exemple, les bruits de la mer à la plage, les rumeurs de ville et la musique lors de la fête détudiants ne sont que quelques moments qui démontrent le dynamisme louable du mixage. À ce titre, la trame sonore (composée à la fois par le fidèle acolyte du cinéaste et de morceaux de Françoise Hardy, tel que mentionné plus haut), sintègre parfaitement au tout. Les basses fréquences grondent à quelques occasions avec une certaine profondeur alors que les extrêmes graves ne sont sollicités que de façon anecdotique.
Il y a option de sous-titrage en anglais.
Suppléments/menus
Malheureusement, on ne retrouve aucun supplément avec cette édition...
Conclusion
Certainement un long-métrage relativement mineur dans luvre du prolifique réalisateur français, Jeune & Jolie risque de diviser les spectateurs non pas pour son sujet chaud, mais bien pour la courageuse obstination de François Ozon à ne jamais justifier ni rationaliser les comportements de sa jeune héroïne. Il en résulte une uvre plutôt impénétrable, mais étrangement très sensible.
Lédition est techniquement satisfaisante, le transfert vidéo a très peu à se reprocher alors que le mixage 5.1 répond avec aplomb à lunivers sonore du film. Si on ne peut quêtre bien triste devant labsence de suppléments, les admirateurs du cinéaste et les curieux voudront tout de même profiter de cette édition.
Qualité vidéo:
4,2/5
Qualité audio:
4,0/5
Suppléments:
0,0/5
Rapport qualité/prix:
3,3/5
Note finale:
3,4/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2014-09-02
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2014-09-02
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30