American Hustle

Critique
Synopsis/présentation
Curieusement, même sil a remporté un fracassant succès public et critique (149,8 millions au box-office américain), on se souviendra dAmerican Hustle comme du film ayant obtenu le plus grand nombre de nominations lors de la cérémonie des Oscars en 2014 et à être reparti bredouille. Pourtant, la notoriété du scénariste et réalisateur américain David ORussell ne fait que saccroître à Hollywood et le film a suscité un engouement considérable. Comment expliquer alors lindifférence face au film (et ses interprètes) lors de cette fameuse soirée ? Est-ce le ton particulier qui a rebuté certains ? Ou est-ce tout simplement parce quAmerican Hustle, malgré ses indéniables qualités, a été noyé dans le tourbillon imposant des productions américaines parues durant 2013 ?
Le long-métrage sintéresse à Irving Rosenfeld (Christian Bale) un arnaqueur qui tombe amoureux de la séduisante Sydney Prosser (Amy Adams). Ensemble, ils escroquent bon nombre de petits mafieux et de trafiquants jusqu'à ce que lagent du FBI Richie DiMaso (Bradley Cooper) les coince et les oblige à travailler pour lui et ainsi assurer leur pardon pour leurs crimes. Le poisson à attraper ? Le maire de Camden au New Jersey Carmine Polito (Jeremy Renner).
American Hustle démarre de façon plutôt classique : un évènement réunissant les principaux protagonistes tourne mal et un retour en arrière nous permet den comprendre les circonstances. À partir de ce moment, le film de David ORussell emprunte une manière relativement audacieuse pour raconter son histoire qui demeure tout de même dans un contexte de production hollywoodienne. Sa caméra filme les images du passé en les accompagnants dune « narration commentée » par les personnages dIrving et de Sydney. Leur voix alterne dans la même scène, parfois même durant le même plan, pour apporter précisions, nuances quant à leur romance et leurs petits coups. Malheureusement, cette astuce est rapidement évacuée pour faire place au spectacle que représente le véritable enjeu de ce long-métrage : la fameuse arnaque américaine.
Et qui dit spectacle, dis aussi divertissement à grand déploiement. ORussell a pris le soin de saccompagner des meilleurs pour élaborer son univers new jeyseyien des années 1970 à la fois glamour et corrompu. Souvent à la limite du kitsch, le travail sur la direction artistique demeure cohérent et judicieux en plus de conférer un aspect parodique à lensemble. Cest dailleurs ce subtil regard critique sur une époque décadente qui rend la reconstitution historique du cinéaste particulièrement savoureuse. Lhumour est souvent de second degré et permet de garder une certaine distance par rapport à lensemble même si lintrigue est particulièrement complexe et engageante.
Puis, il y a les acteurs. Depuis The Fighter, ORussell met à lavant-plan ses comédiens comme peu le font comme lui dans le cinéma américain. Non seulement dans ce cas-ci ces derniers font rayonner laffiche du film avec leur présence confirmant le pouvoir du star-système hollywoodien, mais chacun dentre eux rencontre son propre double dans American Hustle : Christian Bale, passé maître dans lart de la métamorphose, est filmé dès le premier plan, bedonnant, en train de cacher soigneusement son crâne dégarni devant la glace; Amy Adams, confinée depuis des lunes aux rôles de jeunes filles fragiles, est ici employée dans un contre-emploi sexy alors que son personnage lui-même promet de « donner une performance vraiment convaincante » en provocatrice; Bradley Cooper en flic zélé qui naspire quà une seule chose, se faire prendre au sérieux, termine la course en véritable dindon de la farce. Et enfin, il y a Jennifer Lawrence dans le rôle improbable dune « housewive » amère et déchirée. Du haut de son précoce talent, elle vole la vedette à cette distribution colossale au même titre que son hilarant et attachant personnage qui capte toute lattention à chaque apparition et qui bouleverse le plan parfait de notre groupe darnaqueurs.
Le long-métrage de David ORussell sapprécie alors sur deux niveaux. Non seulement son intrigue divertissante et ses personnages colorés maintiennent lintérêt pendant deux heures, mais le cinéphile aguerri se délectera devant lhumour décalé et lautoréférentialité. Cétait peut-être un peu trop imposant pour les Oscars
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 2.40:1 à une résolution de 1080p.
La qualité d'image est ici superbe. Un grain cinématographique assez prononcé ajoute au charme de ce transfert. Détails et textures y sont reproduits avec fidélité et précision. Le rendu des couleurs est absolument irréprochable. Ces dernières sont riches et précises. Létalonnement juste permet dapprécier la photographie et les décors très « 70s » du film. Les effets de surbrillance sont évités grâce à des contrastes bien gérés alors que les dégradés font preuve dune belle fluidité. Des noirs purs et profonds permettent de reproduire des parties sombres précises.
La partie numérique de ce transfert se sauve de tout défaut majeur apparent.
Son
Deux bandes sons au format DTS-HD Master Audio 5.1 sont disponibles sur cette édition lune en version originale anglaise, lautre en version française.
Cest avec une certaine surprise que le mixage DTS-HD se révèle plutôt en retrait. Ce sont les dialogues, constamment et parfaitement intelligibles, qui composent la grande majorité de cette bande son. Ce sont aussi les ouvertures frontale et latérale qui laissent entendre ces éléments sonores plus importants alors que les enceintes arrière appuient subtilement les ambiances. Il arrive lors de séquences extérieures ou encore la fameuse séquence du bar que les enceintes arrière se fassent plus sentir notamment par quelques effets dambiophonie apportant une expérience de visionnement un peu plus immersive. Les basses fréquences sont sollicitées à quelques occasions principalement pour appuyer la trame sonore composée de titres des années 1970 alors que le canal dextrêmes graves se fait un peu plus discret et rare.
Il y a option de sous-titrage en anglais et en français.
Suppléments/menus
Nous retrouvons dabord un montage de scènes supprimées (24:51) qui étrangement mérite une certaine attention. Même sil sagit surtout de séquences rallongées ou alternées de moments présentés dans le montage final du film, certains moments sont de véritables petits bijoux dont les deux plan-séquences où Jennifer Lawrence chante sur « Live & Let Die » et « Evil Waves» tout en faisant son ménage !
Puis, vient ensuite le documentaire « The Making of American Hustle (16:35) » où le réalisateur David ORussell et les acteurs commentent sur leur travail, le tournage, la construction et le développement des personnages. On revient notamment sur le poids pris par Christian Bale pour le rôle et le risque pris par Amy Adams pour le rôle.
Conclusion
Entre divertissement explosif et critique cynique dune époque, American Hustle est certainement à voir et à revoir. Drôle, touchant et étonnant, le long-métrage consacre le cinéaste David ORussell comme un joueur imposant du cinéma américain contemporain.
Lédition est techniquement excellente. Le transfert vidéo reproduit avec charme les conditions cinéma alors que le mixage DTS-HD, bien que légèrement en retrait, est senti et efficace. Les suppléments, peu nombreux, sont toutefois divertissants et intéressants. Une solide édition.
Curieusement, même sil a remporté un fracassant succès public et critique (149,8 millions au box-office américain), on se souviendra dAmerican Hustle comme du film ayant obtenu le plus grand nombre de nominations lors de la cérémonie des Oscars en 2014 et à être reparti bredouille. Pourtant, la notoriété du scénariste et réalisateur américain David ORussell ne fait que saccroître à Hollywood et le film a suscité un engouement considérable. Comment expliquer alors lindifférence face au film (et ses interprètes) lors de cette fameuse soirée ? Est-ce le ton particulier qui a rebuté certains ? Ou est-ce tout simplement parce quAmerican Hustle, malgré ses indéniables qualités, a été noyé dans le tourbillon imposant des productions américaines parues durant 2013 ?
Le long-métrage sintéresse à Irving Rosenfeld (Christian Bale) un arnaqueur qui tombe amoureux de la séduisante Sydney Prosser (Amy Adams). Ensemble, ils escroquent bon nombre de petits mafieux et de trafiquants jusqu'à ce que lagent du FBI Richie DiMaso (Bradley Cooper) les coince et les oblige à travailler pour lui et ainsi assurer leur pardon pour leurs crimes. Le poisson à attraper ? Le maire de Camden au New Jersey Carmine Polito (Jeremy Renner).
American Hustle démarre de façon plutôt classique : un évènement réunissant les principaux protagonistes tourne mal et un retour en arrière nous permet den comprendre les circonstances. À partir de ce moment, le film de David ORussell emprunte une manière relativement audacieuse pour raconter son histoire qui demeure tout de même dans un contexte de production hollywoodienne. Sa caméra filme les images du passé en les accompagnants dune « narration commentée » par les personnages dIrving et de Sydney. Leur voix alterne dans la même scène, parfois même durant le même plan, pour apporter précisions, nuances quant à leur romance et leurs petits coups. Malheureusement, cette astuce est rapidement évacuée pour faire place au spectacle que représente le véritable enjeu de ce long-métrage : la fameuse arnaque américaine.
Et qui dit spectacle, dis aussi divertissement à grand déploiement. ORussell a pris le soin de saccompagner des meilleurs pour élaborer son univers new jeyseyien des années 1970 à la fois glamour et corrompu. Souvent à la limite du kitsch, le travail sur la direction artistique demeure cohérent et judicieux en plus de conférer un aspect parodique à lensemble. Cest dailleurs ce subtil regard critique sur une époque décadente qui rend la reconstitution historique du cinéaste particulièrement savoureuse. Lhumour est souvent de second degré et permet de garder une certaine distance par rapport à lensemble même si lintrigue est particulièrement complexe et engageante.
Puis, il y a les acteurs. Depuis The Fighter, ORussell met à lavant-plan ses comédiens comme peu le font comme lui dans le cinéma américain. Non seulement dans ce cas-ci ces derniers font rayonner laffiche du film avec leur présence confirmant le pouvoir du star-système hollywoodien, mais chacun dentre eux rencontre son propre double dans American Hustle : Christian Bale, passé maître dans lart de la métamorphose, est filmé dès le premier plan, bedonnant, en train de cacher soigneusement son crâne dégarni devant la glace; Amy Adams, confinée depuis des lunes aux rôles de jeunes filles fragiles, est ici employée dans un contre-emploi sexy alors que son personnage lui-même promet de « donner une performance vraiment convaincante » en provocatrice; Bradley Cooper en flic zélé qui naspire quà une seule chose, se faire prendre au sérieux, termine la course en véritable dindon de la farce. Et enfin, il y a Jennifer Lawrence dans le rôle improbable dune « housewive » amère et déchirée. Du haut de son précoce talent, elle vole la vedette à cette distribution colossale au même titre que son hilarant et attachant personnage qui capte toute lattention à chaque apparition et qui bouleverse le plan parfait de notre groupe darnaqueurs.
Le long-métrage de David ORussell sapprécie alors sur deux niveaux. Non seulement son intrigue divertissante et ses personnages colorés maintiennent lintérêt pendant deux heures, mais le cinéphile aguerri se délectera devant lhumour décalé et lautoréférentialité. Cétait peut-être un peu trop imposant pour les Oscars
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 2.40:1 à une résolution de 1080p.
La qualité d'image est ici superbe. Un grain cinématographique assez prononcé ajoute au charme de ce transfert. Détails et textures y sont reproduits avec fidélité et précision. Le rendu des couleurs est absolument irréprochable. Ces dernières sont riches et précises. Létalonnement juste permet dapprécier la photographie et les décors très « 70s » du film. Les effets de surbrillance sont évités grâce à des contrastes bien gérés alors que les dégradés font preuve dune belle fluidité. Des noirs purs et profonds permettent de reproduire des parties sombres précises.
La partie numérique de ce transfert se sauve de tout défaut majeur apparent.
Son
Deux bandes sons au format DTS-HD Master Audio 5.1 sont disponibles sur cette édition lune en version originale anglaise, lautre en version française.
Cest avec une certaine surprise que le mixage DTS-HD se révèle plutôt en retrait. Ce sont les dialogues, constamment et parfaitement intelligibles, qui composent la grande majorité de cette bande son. Ce sont aussi les ouvertures frontale et latérale qui laissent entendre ces éléments sonores plus importants alors que les enceintes arrière appuient subtilement les ambiances. Il arrive lors de séquences extérieures ou encore la fameuse séquence du bar que les enceintes arrière se fassent plus sentir notamment par quelques effets dambiophonie apportant une expérience de visionnement un peu plus immersive. Les basses fréquences sont sollicitées à quelques occasions principalement pour appuyer la trame sonore composée de titres des années 1970 alors que le canal dextrêmes graves se fait un peu plus discret et rare.
Il y a option de sous-titrage en anglais et en français.
Suppléments/menus
Nous retrouvons dabord un montage de scènes supprimées (24:51) qui étrangement mérite une certaine attention. Même sil sagit surtout de séquences rallongées ou alternées de moments présentés dans le montage final du film, certains moments sont de véritables petits bijoux dont les deux plan-séquences où Jennifer Lawrence chante sur « Live & Let Die » et « Evil Waves» tout en faisant son ménage !
Puis, vient ensuite le documentaire « The Making of American Hustle (16:35) » où le réalisateur David ORussell et les acteurs commentent sur leur travail, le tournage, la construction et le développement des personnages. On revient notamment sur le poids pris par Christian Bale pour le rôle et le risque pris par Amy Adams pour le rôle.
Conclusion
Entre divertissement explosif et critique cynique dune époque, American Hustle est certainement à voir et à revoir. Drôle, touchant et étonnant, le long-métrage consacre le cinéaste David ORussell comme un joueur imposant du cinéma américain contemporain.
Lédition est techniquement excellente. Le transfert vidéo reproduit avec charme les conditions cinéma alors que le mixage DTS-HD, bien que légèrement en retrait, est senti et efficace. Les suppléments, peu nombreux, sont toutefois divertissants et intéressants. Une solide édition.
Qualité vidéo:
4,6/5
Qualité audio:
4,3/5
Suppléments:
3,0/5
Rapport qualité/prix:
4,0/5
Note finale:
3,9/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2014-04-01
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2014-04-01
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30