Much Ado About Nothing

Critique
Synopsis/présentation
Après le succès et la réussite de The Avengers (2012), Much Ado About Nothing présente le producteur, scénariste et réalisateur Joss Whedon là où lattendait le moins. Habitué aux univers fantastiques et de science-fiction (Buffy the Vampire Slayer, Firefly, Dollhouse), le célèbre créateur profite de sa récente notoriété hollywoodienne pour revisiter le classique de William Shakespeare. Lors dune pause après le tournage de son film de superhéros en 2012, Whedon invite ses amis comédiens dans sa demeure à Santa Monica et ils tournent, en quelques jours et avec très peu de moyens, cette adaptation.
La famille Whedon est ainsi réunie devant la caméra et le spectateur (lire : fanatique de lunivers du cinéaste) reconnaîtra avec plaisir les visages familiers des projets passés du créateur. Ainsi, Alexis Denisof (Angel), Amy Acker (Angel, Cabin in the Woods), Nathan Fillion (Firefly), Fran Kranz (Dollhouse, Cabin in the Woods), Clark Gregg (The Avengers) et Tom Lenk (Buffy the Vampire Slayer) prennent part à cette reunion où plaisir contagieux et légèreté sentimentale caractérisent une uvre revisitée à maintes autres reprises : Claudio (Kranz) veut épouser Hero (Jillian Morgese). Mais le vilain Don John (Sean Maher) fait croire au prétendant que sa future douce est impure. Pendant ce temps, Benedick (Denisof) et Beactrice (Acker) sentredéchirent dans un infini jeu de « je taime, moi non plus ».
Il faut avouer que le pari de Whedon est un peu risqué : réadapter une uvre ayant déjà fait lobjet de plusieurs adaptations à lécran. Cest pourquoi le cinéaste opte pour une approche plus « old school » avec une image en noir et blanc qui rappelle inévitablement les comédies romantiques de lâge dor hollywoodien et grâce aux mots du texte original qui demeurent ici intacts. Lutilisation dune caméra à lépaule peut sembler déjouer cette approche, mais les plans de Whedon demeurent généralement très simples.
En revanche, les décors californiens permettent de situer cette histoire dans un contexte résolument contemporain. Le décalage entre le langage shakespearien et lactualité des paysages fonctionne étrangement plutôt bien malgré la déstabilisation que procurent les premières phrases prononcées. Lintrigue basée un (des) quiproquo(s) demeure toujours pertinente et les amourettes improbables engendrent des émotions qui trouvent toujours écho aujourdhui.
Même sil sagit dune des uvres les plus légères et amusantes de Shakespeare qui est adaptée ici, le long-métrage fait une bonne part aux antagonistes. Ayant souvent eu un parti-pris pour eux, Whedon noublie jamais la part dombre dans chaque récit et surtout dans chacun de ses personnages. Cest bien ce qui a toujours fasciné le célèbre créateur : ses protagonistes. Et cest dailleurs pourquoi ses acteurs enjoués, drôles et charismatiques sont au diapason, mais aussi la raison, au final, de la réussite de cette charmante comédie romantique sans prétention.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 1:78:1 daprès un transfert 16:9.
Le film ayant été tourné en numérique, le transfert affiche une définition générale de limage tout à fait excellente. Les détails et les textures sont reproduits avec fidélité et précision. Léchelle de gris fait preuve aussi de beaucoup de nuance reproduisant les différents tons de limage en noir et blanc. Les tons de peaux demeurent naturels alors que les effets de surbrillance sont évités grâce à des contrastes adéquatement gérés. Les dégradés sont fluides et précis offrant de très belles parties sombres. Évidemment, les noirs sont dune pureté et dune netteté exemplaires.
En ce qui concerne la partie numérique, limage affiche quelques signes de compression à certaines reprises, mais rien de vraiment dérangeant pour saboter lexpérience du visionnement.
Son
Deux bandes sont offertes sur cette édition, toutes deux au format Dolby Digital 5.1. La première en version originale anglaise et la seconde en version espagnole.
Le mixage original 5.1 est adéquat. Le budget limité, mais surtout limportance du texte caractérise cette bande son plutôt en retrait. Laction se déroulant surtout à lintérieur de la maison, ce sont les ouvertures frontale et latérale qui laissent séchapper la majorité des éléments sonores. Les dialogues, élément prédominant du mixage, sont donc impeccablement reproduits. Les enceintes arrière se manifestent plus spécifiquement lors des séquences à lextérieur ou encore lorsque la trame sonore est sollicitée. Les rumeurs de le ville ainsi que la musique signée par Whedon lui-même ajoutent une certaine profondeur au mixage. Lutilisation des basses fréquences demeure plutôt discrète alors que lemploi du canal dextrêmes graves est complètement anecdotique.
Nous devrons aussi souligner labsence totale de francisation sur cette édition. En plus de ne pas inclure de doublage francophone, seuls des sous-titres anglais et espagnols sont disponibles.
Suppléments/menus
Nous retrouvons dabord deux pistes de commentaires audio, lune présentant les interventions du scénariste et réalisateur Joss Whedon uniquement, lautre réunissant Whedon et la très grande majorité des acteurs du film. La première piste révèle encore une fois le profond respect que le réalisateur porte envers ses fans en offrant des interventions qui demeurent constamment pertinentes, intéressantes et divertissantes. Il ponctue le tout danecdotes de tournage, de ses intentions, de son travail avec les acteurs (qui sont aussi ses amis), etc. La deuxième piste, quant à elle, se veut évidemment beaucoup plus chaotique. Les interventions demeurent plus « limitées » que celles de Whedon, échangeant surtout sur leur travail dacteurs et leur relation avec le cinéaste. Puisquils sont une bonne douzaine à discuter, le ton demeure dans un esprit de camaraderie très senti.
Vient ensuite un documentaire « Much Ado About Making Nothing (22:12) » qui présente les entretiens de Whedon et ceux de la distribution. Même sil est dun certain intérêt, le segment ressasse quelques-unes des informations déjà livrées à travers les commentaires audio. Lesprit de camaraderie se concrétise une fois de plus à travers « Bus Ado About Nothing (6:09) » un segment qui présente les artisans du film à bord dun bus en route vers le Festival SXSW dAustin où le film était projeté. Enfin, le vidéoclip de « Sigh No More (2:43) » tiré du film clôt cette section.
Conclusion
À des lunes de ses projets plus mercantiles, Joss Whedon semble sêtre fait royalement plaisir en adaptant Much Ado About Nothing . Même si la nature du projet peut étonner, le cinéaste a toujours eu un amour pour la culture populaire quil manifestait à coups de références savoureuses, mais aussi un penchant pour les univers atypiques. Le résultat est une charmante comédie romantique maîtrisée sans prétention que nous livre le créateur de Buffy the Vampire Slayer.
Lédition est techniquement correcte. Limitée par le budget et la nature du projet, le transfert vidéo reproduit avec fidélité et précision limage noir et blanc (un peu brouillonne dans la composition des plans et dans la direction photo) alors que le mixage 5.1 est déployé en très grande subtilité. Les suppléments sont divertissants (principalement la piste de commentaires audio de Joss Whedon) et lesprit de camaraderie entre la bande de comédiens est palpable. Mais cest labsence de francisation sur cette édition qui nous déçoit péniblement.
Après le succès et la réussite de The Avengers (2012), Much Ado About Nothing présente le producteur, scénariste et réalisateur Joss Whedon là où lattendait le moins. Habitué aux univers fantastiques et de science-fiction (Buffy the Vampire Slayer, Firefly, Dollhouse), le célèbre créateur profite de sa récente notoriété hollywoodienne pour revisiter le classique de William Shakespeare. Lors dune pause après le tournage de son film de superhéros en 2012, Whedon invite ses amis comédiens dans sa demeure à Santa Monica et ils tournent, en quelques jours et avec très peu de moyens, cette adaptation.
La famille Whedon est ainsi réunie devant la caméra et le spectateur (lire : fanatique de lunivers du cinéaste) reconnaîtra avec plaisir les visages familiers des projets passés du créateur. Ainsi, Alexis Denisof (Angel), Amy Acker (Angel, Cabin in the Woods), Nathan Fillion (Firefly), Fran Kranz (Dollhouse, Cabin in the Woods), Clark Gregg (The Avengers) et Tom Lenk (Buffy the Vampire Slayer) prennent part à cette reunion où plaisir contagieux et légèreté sentimentale caractérisent une uvre revisitée à maintes autres reprises : Claudio (Kranz) veut épouser Hero (Jillian Morgese). Mais le vilain Don John (Sean Maher) fait croire au prétendant que sa future douce est impure. Pendant ce temps, Benedick (Denisof) et Beactrice (Acker) sentredéchirent dans un infini jeu de « je taime, moi non plus ».
Il faut avouer que le pari de Whedon est un peu risqué : réadapter une uvre ayant déjà fait lobjet de plusieurs adaptations à lécran. Cest pourquoi le cinéaste opte pour une approche plus « old school » avec une image en noir et blanc qui rappelle inévitablement les comédies romantiques de lâge dor hollywoodien et grâce aux mots du texte original qui demeurent ici intacts. Lutilisation dune caméra à lépaule peut sembler déjouer cette approche, mais les plans de Whedon demeurent généralement très simples.
En revanche, les décors californiens permettent de situer cette histoire dans un contexte résolument contemporain. Le décalage entre le langage shakespearien et lactualité des paysages fonctionne étrangement plutôt bien malgré la déstabilisation que procurent les premières phrases prononcées. Lintrigue basée un (des) quiproquo(s) demeure toujours pertinente et les amourettes improbables engendrent des émotions qui trouvent toujours écho aujourdhui.
Même sil sagit dune des uvres les plus légères et amusantes de Shakespeare qui est adaptée ici, le long-métrage fait une bonne part aux antagonistes. Ayant souvent eu un parti-pris pour eux, Whedon noublie jamais la part dombre dans chaque récit et surtout dans chacun de ses personnages. Cest bien ce qui a toujours fasciné le célèbre créateur : ses protagonistes. Et cest dailleurs pourquoi ses acteurs enjoués, drôles et charismatiques sont au diapason, mais aussi la raison, au final, de la réussite de cette charmante comédie romantique sans prétention.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 1:78:1 daprès un transfert 16:9.
Le film ayant été tourné en numérique, le transfert affiche une définition générale de limage tout à fait excellente. Les détails et les textures sont reproduits avec fidélité et précision. Léchelle de gris fait preuve aussi de beaucoup de nuance reproduisant les différents tons de limage en noir et blanc. Les tons de peaux demeurent naturels alors que les effets de surbrillance sont évités grâce à des contrastes adéquatement gérés. Les dégradés sont fluides et précis offrant de très belles parties sombres. Évidemment, les noirs sont dune pureté et dune netteté exemplaires.
En ce qui concerne la partie numérique, limage affiche quelques signes de compression à certaines reprises, mais rien de vraiment dérangeant pour saboter lexpérience du visionnement.
Son
Deux bandes sont offertes sur cette édition, toutes deux au format Dolby Digital 5.1. La première en version originale anglaise et la seconde en version espagnole.
Le mixage original 5.1 est adéquat. Le budget limité, mais surtout limportance du texte caractérise cette bande son plutôt en retrait. Laction se déroulant surtout à lintérieur de la maison, ce sont les ouvertures frontale et latérale qui laissent séchapper la majorité des éléments sonores. Les dialogues, élément prédominant du mixage, sont donc impeccablement reproduits. Les enceintes arrière se manifestent plus spécifiquement lors des séquences à lextérieur ou encore lorsque la trame sonore est sollicitée. Les rumeurs de le ville ainsi que la musique signée par Whedon lui-même ajoutent une certaine profondeur au mixage. Lutilisation des basses fréquences demeure plutôt discrète alors que lemploi du canal dextrêmes graves est complètement anecdotique.
Nous devrons aussi souligner labsence totale de francisation sur cette édition. En plus de ne pas inclure de doublage francophone, seuls des sous-titres anglais et espagnols sont disponibles.
Suppléments/menus
Nous retrouvons dabord deux pistes de commentaires audio, lune présentant les interventions du scénariste et réalisateur Joss Whedon uniquement, lautre réunissant Whedon et la très grande majorité des acteurs du film. La première piste révèle encore une fois le profond respect que le réalisateur porte envers ses fans en offrant des interventions qui demeurent constamment pertinentes, intéressantes et divertissantes. Il ponctue le tout danecdotes de tournage, de ses intentions, de son travail avec les acteurs (qui sont aussi ses amis), etc. La deuxième piste, quant à elle, se veut évidemment beaucoup plus chaotique. Les interventions demeurent plus « limitées » que celles de Whedon, échangeant surtout sur leur travail dacteurs et leur relation avec le cinéaste. Puisquils sont une bonne douzaine à discuter, le ton demeure dans un esprit de camaraderie très senti.
Vient ensuite un documentaire « Much Ado About Making Nothing (22:12) » qui présente les entretiens de Whedon et ceux de la distribution. Même sil est dun certain intérêt, le segment ressasse quelques-unes des informations déjà livrées à travers les commentaires audio. Lesprit de camaraderie se concrétise une fois de plus à travers « Bus Ado About Nothing (6:09) » un segment qui présente les artisans du film à bord dun bus en route vers le Festival SXSW dAustin où le film était projeté. Enfin, le vidéoclip de « Sigh No More (2:43) » tiré du film clôt cette section.
Conclusion
À des lunes de ses projets plus mercantiles, Joss Whedon semble sêtre fait royalement plaisir en adaptant Much Ado About Nothing . Même si la nature du projet peut étonner, le cinéaste a toujours eu un amour pour la culture populaire quil manifestait à coups de références savoureuses, mais aussi un penchant pour les univers atypiques. Le résultat est une charmante comédie romantique maîtrisée sans prétention que nous livre le créateur de Buffy the Vampire Slayer.
Lédition est techniquement correcte. Limitée par le budget et la nature du projet, le transfert vidéo reproduit avec fidélité et précision limage noir et blanc (un peu brouillonne dans la composition des plans et dans la direction photo) alors que le mixage 5.1 est déployé en très grande subtilité. Les suppléments sont divertissants (principalement la piste de commentaires audio de Joss Whedon) et lesprit de camaraderie entre la bande de comédiens est palpable. Mais cest labsence de francisation sur cette édition qui nous déçoit péniblement.
Qualité vidéo:
3,8/5
Qualité audio:
3,4/5
Suppléments:
3,5/5
Rapport qualité/prix:
3,5/5
Note finale:
3,4/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2013-12-08
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2013-12-08
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30