To the Wonder

Critique
Synopsis/présentation
Présenté en grande première lors de la Mostra de Venise en 2012, To The Wonder est le sixième long-métrage du cinéaste Terrence Malick en 40 ans. Il propose pourtant un deuxième film en deux ans, du jamais vu pour le réalisateur américain. Après un Tree of Life couronné de la Palme dOr en 2011, son nouveau film a reçu un accueil beaucoup plus mitigé.
Le long-métrage suit Marina (Olga Kurylenko) et Neil (Ben Affleck) qui tombent amoureux lors dune rencontre en France. La jeune femme décide daller vivre avec sa fillette et Neil dans le sud des Etats-Unis. Rapidement leur bonheur seffrite. Les deux doutent et sentredéchirent, questionnant les fondements de leur relation.
Disponible si peu de temps après une uvre aussi imposante que The Tree of Life, To The Wonder fait évidemment les frais de la comparaison. Non seulement pour létonnante rapidité avec laquelle Malick a réalisé le film, mais également pour les similarités formelles et les ressemblances thématiques. La caméra aérienne, poétique et constamment en mouvement, limportance de la nature et de la religion sont évidemment tous des éléments qui rappellent le précédent film du cinéaste. Et dans une moindre mesure, car luvre présentée ici est beaucoup plus vaporeuse que The Tree of Life.
Cest ce qui est facilement reprochable dans To The Wonder, le vide scénaristique que Malick confère à son long-métrage en gardant les dialogues à un minimum et souvent enterrés par la musique ou des sons ambiants (Ben Affleck hérite dailleurs dun rôle quasi-muet), en offrant la voix-off pour les quelques répliques du film, et en laissant plutôt ses acteurs séchanger de longs regards dans des décors majestueux.
La répétition de ce qui devient rapidement des tics chez Malick expose cette légèreté du film qui finalement na pas limpact émotionnel ou même philosophique de The Tree of Life. Il y a bien ce personnage de prêtre, interprété par Javier Bardem, qui apporte quelques pistes de réflexion à cette histoire damour errante, mais il détonne complètement dans une uvre pourtant plus lisse et cohérente que la précédente.
Tout comme dans The Tree of Life, To The Wonder se termine par une séquence onirique où la foi religieuse semble être la clé des énigmes de la vie. La finale du film, même si très forte, risque de diviser les spectateurs qui seront sans aucun doute les plus fervents amateurs de Malick, car malgré la poésie de ses images, la grâce de ses acteurs et la sensibilité de la démarche, luvre est répétitive et vaporeuse, se définissant alors comme mineure dans la filmographie du cinéaste et davantage comme une curiosité que comme indispensable.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 2.35:1 à une résolution de 1080p.
Bien que magnifique, le transfert vidéo de To The Wonder négale pas la perfection atteinte par celui de The Tree of Life lannée dernière. Malgré tout, les images reproduites sont superbes. Le film ayant été tourné en 35mm et 65mm (pour les séquences avec lactrice Rachel McAdams), un grain cinématographique est perceptible. Les détails et les textures sont restitués avec précision. Le travail hallucinant du directeur photo Emmanuel Lubezki, maintenant un fidèle de Malick (il a travaillé sur The New World et The Tree of Life), est aussi reproduit avec une précision exemplaire. Les couleurs sont riches et précises laissant profiter des magnifiques paysages capturés par la caméra du réalisateur. Tout défaut de surbrillance est évité grâce à des contrastes parfaitement gérés alors que les dégradés sont fluides et précis. Les parties sombres, même si elles sont plus rares, font preuve de fluidité. Des noirs purs et profonds complètent ce superbe transfert.
La partie numérique se sauve de tout défaut apparent.
Son
Deux bandes sons sont disponibles sur cette édition, toutes deux offertes au format Dolby True HD 5.1, lune en version originale anglaise, lautre en version française.
Lunivers sonore est certainement quelque chose que Terrence Malick ne néglige pas. To The Wonderne fait pas exception et le mixage TrueHD anglais 5.1 reproduit fidèlement ces intentions. Enveloppante, la bande son fait preuve de dynamisme en plus dêtre particulièrement immersive. Si la majorité des éléments sonores se laisse entendre grâce aux ouvertures frontale et latérale, les enceintes arrière appuient solidement les ambiances en plus de contribuer à des effets dambiophonie subtils et intenses. Le son du vent ou dun train devient ici très important. Les (quelques) dialogues demeurent constamment et parfaitement intelligibles. Lorsque ce nest pas le cas, cest une volonté artistique et non un défaut de la bande son. Quant à la trame sonore, elle sintègre superbement au mixage. Les basses fréquences grondent à quelques occasions avec profondeur, surtout pour appuyer la trame sonore alors que le canal dextrêmes graves se fait un peu plus discret.
Des sous-titres anglais et français sont disponibles.
Suppléments/menus
Nous retrouvons « The Making of To The Wonder (10:25) » un documentaire où Malick brille (évidemment) par son absence, mais qui contient les interventions des producteurs et des acteurs. On y apprend notamment le travail sans ''script'' formel et les lectures intensives de romans quont eu à faire les acteurs pour composer leur personnage. Cest un peu dommage de voir quà lécran cette démarche ne transparait pas tout à fait.
Conclusion
Même sil divisera, To The Wonder de Terrence Malick est un film à la démarche courageuse. Un drame romantique sans véritable dialogue et filmé avec la caméra poétique du cinéaste demeure un choix assez risqué. Malgré ses défauts, sa vacuité et son maniérisme en tête, il a sa place dans la filmographie du cinéaste.
Lédition est techniquement excellente. Le transfert vidéo reproduit magnifiquement les images somptueuses captées par Malick alors que le mixage TrueHD 5.1 demeure aussi fidèle au travail attentionné que le cinéaste porte sur lunivers sonore. Alors que nous savons que le réalisateur américain ne se porte volontaire pour aucune entrevue, la simple présence dun documentaire entourant quelques éléments de la production est la bienvenue.
Présenté en grande première lors de la Mostra de Venise en 2012, To The Wonder est le sixième long-métrage du cinéaste Terrence Malick en 40 ans. Il propose pourtant un deuxième film en deux ans, du jamais vu pour le réalisateur américain. Après un Tree of Life couronné de la Palme dOr en 2011, son nouveau film a reçu un accueil beaucoup plus mitigé.
Le long-métrage suit Marina (Olga Kurylenko) et Neil (Ben Affleck) qui tombent amoureux lors dune rencontre en France. La jeune femme décide daller vivre avec sa fillette et Neil dans le sud des Etats-Unis. Rapidement leur bonheur seffrite. Les deux doutent et sentredéchirent, questionnant les fondements de leur relation.
Disponible si peu de temps après une uvre aussi imposante que The Tree of Life, To The Wonder fait évidemment les frais de la comparaison. Non seulement pour létonnante rapidité avec laquelle Malick a réalisé le film, mais également pour les similarités formelles et les ressemblances thématiques. La caméra aérienne, poétique et constamment en mouvement, limportance de la nature et de la religion sont évidemment tous des éléments qui rappellent le précédent film du cinéaste. Et dans une moindre mesure, car luvre présentée ici est beaucoup plus vaporeuse que The Tree of Life.
Cest ce qui est facilement reprochable dans To The Wonder, le vide scénaristique que Malick confère à son long-métrage en gardant les dialogues à un minimum et souvent enterrés par la musique ou des sons ambiants (Ben Affleck hérite dailleurs dun rôle quasi-muet), en offrant la voix-off pour les quelques répliques du film, et en laissant plutôt ses acteurs séchanger de longs regards dans des décors majestueux.
La répétition de ce qui devient rapidement des tics chez Malick expose cette légèreté du film qui finalement na pas limpact émotionnel ou même philosophique de The Tree of Life. Il y a bien ce personnage de prêtre, interprété par Javier Bardem, qui apporte quelques pistes de réflexion à cette histoire damour errante, mais il détonne complètement dans une uvre pourtant plus lisse et cohérente que la précédente.
Tout comme dans The Tree of Life, To The Wonder se termine par une séquence onirique où la foi religieuse semble être la clé des énigmes de la vie. La finale du film, même si très forte, risque de diviser les spectateurs qui seront sans aucun doute les plus fervents amateurs de Malick, car malgré la poésie de ses images, la grâce de ses acteurs et la sensibilité de la démarche, luvre est répétitive et vaporeuse, se définissant alors comme mineure dans la filmographie du cinéaste et davantage comme une curiosité que comme indispensable.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 2.35:1 à une résolution de 1080p.
Bien que magnifique, le transfert vidéo de To The Wonder négale pas la perfection atteinte par celui de The Tree of Life lannée dernière. Malgré tout, les images reproduites sont superbes. Le film ayant été tourné en 35mm et 65mm (pour les séquences avec lactrice Rachel McAdams), un grain cinématographique est perceptible. Les détails et les textures sont restitués avec précision. Le travail hallucinant du directeur photo Emmanuel Lubezki, maintenant un fidèle de Malick (il a travaillé sur The New World et The Tree of Life), est aussi reproduit avec une précision exemplaire. Les couleurs sont riches et précises laissant profiter des magnifiques paysages capturés par la caméra du réalisateur. Tout défaut de surbrillance est évité grâce à des contrastes parfaitement gérés alors que les dégradés sont fluides et précis. Les parties sombres, même si elles sont plus rares, font preuve de fluidité. Des noirs purs et profonds complètent ce superbe transfert.
La partie numérique se sauve de tout défaut apparent.
Son
Deux bandes sons sont disponibles sur cette édition, toutes deux offertes au format Dolby True HD 5.1, lune en version originale anglaise, lautre en version française.
Lunivers sonore est certainement quelque chose que Terrence Malick ne néglige pas. To The Wonderne fait pas exception et le mixage TrueHD anglais 5.1 reproduit fidèlement ces intentions. Enveloppante, la bande son fait preuve de dynamisme en plus dêtre particulièrement immersive. Si la majorité des éléments sonores se laisse entendre grâce aux ouvertures frontale et latérale, les enceintes arrière appuient solidement les ambiances en plus de contribuer à des effets dambiophonie subtils et intenses. Le son du vent ou dun train devient ici très important. Les (quelques) dialogues demeurent constamment et parfaitement intelligibles. Lorsque ce nest pas le cas, cest une volonté artistique et non un défaut de la bande son. Quant à la trame sonore, elle sintègre superbement au mixage. Les basses fréquences grondent à quelques occasions avec profondeur, surtout pour appuyer la trame sonore alors que le canal dextrêmes graves se fait un peu plus discret.
Des sous-titres anglais et français sont disponibles.
Suppléments/menus
Nous retrouvons « The Making of To The Wonder (10:25) » un documentaire où Malick brille (évidemment) par son absence, mais qui contient les interventions des producteurs et des acteurs. On y apprend notamment le travail sans ''script'' formel et les lectures intensives de romans quont eu à faire les acteurs pour composer leur personnage. Cest un peu dommage de voir quà lécran cette démarche ne transparait pas tout à fait.
Conclusion
Même sil divisera, To The Wonder de Terrence Malick est un film à la démarche courageuse. Un drame romantique sans véritable dialogue et filmé avec la caméra poétique du cinéaste demeure un choix assez risqué. Malgré ses défauts, sa vacuité et son maniérisme en tête, il a sa place dans la filmographie du cinéaste.
Lédition est techniquement excellente. Le transfert vidéo reproduit magnifiquement les images somptueuses captées par Malick alors que le mixage TrueHD 5.1 demeure aussi fidèle au travail attentionné que le cinéaste porte sur lunivers sonore. Alors que nous savons que le réalisateur américain ne se porte volontaire pour aucune entrevue, la simple présence dun documentaire entourant quelques éléments de la production est la bienvenue.
Qualité vidéo:
4,4/5
Qualité audio:
4,2/5
Suppléments:
2,0/5
Rapport qualité/prix:
3,5/5
Note finale:
3,8/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2013-08-25
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2013-08-25
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30