Ray (WS)

Critique
Synopsis/présentation
Taylor Hackford (Devils Advocate, Dolores Claiborne), réalisateur polyvalent à défaut dêtre révolutionnaire, a mis près de quinze ans avant de convaincre une maison de production de financer cette biographie de Ray Charles. Jusque là, personne à Hollywood ne croyait en la rentabilité dune telle uvre. Ray Charles a connu ses heures de gloire, certes, mais sa vie méritait-elle dêtre racontée au cinéma ? Hackford, véritable fanatique de lartiste, en était convaincu. Au fil des ans, ce projet biographique est devenu pour le cinéaste une véritable obsession quil na jamais abandonnée. Et cest tout à son honneur puisque la Universal sest finalement décidée, non sans réserve, à allonger les 40 Millions US pour financer le film. Lentêtement de Hackford aura porté fruit, et ultimement la patience dont il a fait preuve durant ces quinze années lui aura été des plus profitable.
Une uvre qui demeure en état de gestation durant une trop longue période nest pas nécessairement un avantage pour un cinéaste. Prenez Scorcese par exemple. Son projet chéri, Gangs of New-York, a mis plus de vingt ans avant de voir le jour et le résultat est loin dêtre à la hauteur de la réputation du cinéaste et de sa filmographie. Quant à Oliver Stone, il a planché pendant près de dix sur la biographie dAlexandre le Grand et le résultat, Alexander, est un raté complet. Les quinze années mises à la disposition de Hackford pour peaufiner son film sur Ray Charles auraient pu lui être toute aussi néfastes, mais cétait sans compter sur deux atouts de taille qui nétaient pas à la disposition du réalisateur en 1990. Tout dabord, le « timing » pour offrir au public une biographie de lartiste naurait pu être meilleur. Coincidence fortuite, Charles est décédé quelques mois avant la parution du film, qui fut tourné avec sa bénéfiction. Or, avec tout artiste de renom qui meurt naît une série dhommages et du même coup un regain dintérêt (temporaire) du public envers ses uvres. Ce film est arrivé à point pour satisfaire le mini-engouement qui a suivi la mort du musicien.
Mieux encore, la patience de Hackford lui aura permis de trouver la perle rare pour interpréter le rôle de Charles. Jamie Foxx, qui était beaucoup trop jeune (22 ans) et inexperimenté quand le cinéaste a commmencé à sintéresser au projet, a suffisamment mûri durant ces quinze années pour devenir le seul et unique acteur capable de personifier le musicien avec autant dapplond. Foxx est un imitateur doué, un acteur nuancé et qui plus est, un pianiste accompli ! Dieu sait qui Hackford aurait embauché il y a dix ou quinze ans Eddie Murphy ?!?
Quoi quil en soit, Hackford sest retrouvé avec un beau petit succès entre les mains, tant commercial (plus de 75 Millions US de recettes) que critique (avec ses six nominations aux Oscars). Mais ces reconnaissances étaient-elles vraiment justifiées ? Ou nétait-ce là quune autre façon de rendre un hommage indirect à Ray Charles ? Cest que Ray est un très bon film, à nen point douter, mais lun des cinq meilleurs de lannée 2004 ?
Hackford, en vrai fanatique de Ray Charles, a concocté un portrait assez nuancé de lartiste tout en rendant un hommage bien senti à loeuvre de Charles. Mais voilà peut-être le plus grand défaut du film : son hésitation entre le récit biographique et le drame musical. À vouloir ratisser trop large, les auteurs nont pu éviter le piège du récit anecdotique. Le rythme du film en devient hésitant et trahi du même coup quelques longueurs. Il nen demeure pas moins que le portrait de Ray Charles est somme toute complet et jamais raccoleur, une belle qualité. Lartiste est dépeint sous toutes ses coutures, aucun détail délicat nest caché pour glorifier le personnage. Les démêlés de Charles avec les femmes, la justice et la drogues sont au cur du récit mais sans quils ne soient trop appuyés et pompeux. Lenfance de Ray nous est racontée à laide de flash-backs légèrement stylisés qui savèrent être les moments les plus beaux et les plus touchants du film. En fait, le film comporte plusieurs scènes très réussies qui auraient gagné en impact si le film avait été tissé un peu plus serré.
Quant à Jamie Foxx, il est vrai que sa performance pousse à ladmiration (il a dailleurs reçu lOscar du meilleur acteur pour ce rôle). Le hic, cest que son jeu frôle dangereusement limitation et la carricature de temps à autres. En fait, son interprétation est surtout intéressante lorsquil personifie Ray à un plus jeune âge, alors que ce dernier était toujours méconnu du grand public. Nayant aucune image darchive pour sinspirer, Foxx y va dun jeu plus nuancé et naturel. Mais malgré ces petits bémols, il faut admettre quil incarne Ray Charles avec une fougue absolument contagieuse. Son talent de pianiste est également bien exploité par le réalisateur, qui a pu se permettre le luxe de passer des mains au visage de lacteur dans une seule prise, un luxe rare avec les acteurs qui interprètent des musiciens
Image
Le film est présenté au format respecté de 1.85:1 et ce, évidemment, daprès un transfert 16:9.
À notre étonnement, linterpositif employé pour ce transfert nétait pas dans un état que nous pourrions qualifier doptimal. Aucun défaut grave nest à déplorer, mais quelques anomalies telles que des parasites et des points blancs font une apparition récurrente. Pour un film aussi réccent, cest assez surprenant. La définition générale du transfert est excellente. Limage est toujours parfaitement nette et précise. Les détails et textures sont représentés dans toute leur subtilité. Le artisans du film ont eu recours à bon nombre dartifices pour styliser les couleurs, ce qui rend difficile lanalyse de leur rendu. Par exemple, les scènes de flashbacks montrant lenfance de Ray ont profité dune correction chromatique numérique en post-production pour ajouter un colori particulier à limage en plus de saturer drastiquement les couleurs. Le résultat est esthétiquement très beau mais pose problème en ce qui concerne ce transfert. En plus de baver et de déborder, les couleurs sur-saturées souffrent dun fourmillement (chroma noise) assez évident. Quant aux séquences de la vie adulte de Ray, le résultat est beaucoup plus naturel. La multitude de filtres employés lors du tournage ainsi que les éclairages rasants naffectent en rien la restitution des couleurs, qui est impeccable. La saturation est bien ajustée, et on ne remarque aucun débordement. Les gains ainsi que les noirs sont purs et donc exempts de toute dominante involontaire.
Limage est bien contrastée, mais sans excès, et la brillance est correctement ajusté. Les noirs sont profonds et nets, on ny remarque aucun fourmillement. Les parties denses proposent des dégradés subtils et précis qui ne bloquent jamais.
Autre défaut notable de ce transfert, une sur-accentuation des contours exagérée qui fini par distraire. La partie numérique du transfert est cependant irréprochable. La numérisation tout comme la compression ne trahissent aucune anomalie.
Son
Deux bandes-son nous sont proposées, toutes deux de format Dolby Digital 5.1. Lune est en anglais et lautre en français. Des sous-titres anglais, français et espagnols sont également disponibles.
Ce mixage en est un des plus satisfaisant que les amateurs de musique apprécieront sans aucun doute. La dynamique est véritablement à couper le souffle et tire le maximum du spectre sonore. La bande-son fait preuve de beaucoup de présence et la spatialité est parfaitement au point. Le champ-sonore se déploie avec beaucoup de profondeur à travers tous les canaux. Le positionnement des éléments sonores, très compétent, est toujours précis, subtil et sans bavure. Les canaux dambiophonies sont bien gérés et intègrent avec subtilité et retenue les effets dambiances ainsi que quelques effets localisés. Dans les scène musicales, les enceintes arrières sont beaucoup plus vivantes. Elle reproduisent la musique avec profondeur (ainsi quune légère touche décho) pour lui donner toute la vigueur voulue.
Parlant de la musique, il sagit sans aucun doute de lélément le plus intéressant de ce mixage. Elle est intégrée avec beaucoup dapplond grâce à une excellente dynamique, une présence agressive et une profondeur réaliste. Chaque instrument profite dun mixage précis et judicieux qui mettent évidemment lemphase sur le piano et la voix. La fidélité est irréprochable.
Le reste des éléments sonores est aussi bien intégré. Les dialogues sont toujours nets, naturels et intelligibles. La basses sont profondes et bien menées. Lutilisation du canal .1 (LFE) est soutenue mais jamais exagérée. Les fréquences dextrême-grave y sont rondes et mordantes, comme il se doit.
Suppléments/menus
Pour une édition double-disque, il faut bien admettre que la quantité et la pertinence des suppléments déçoit quelque peu.
Le premier disque de lédition comprends deux suppléments. Le premier est une option de visionner le film dans un version allongée. Mais attention, il ne sagit pas dune version longue proprement dite. En fait, il sagit du montage original à travers duquel, si vous sélectionnez cette option, vous verrez apparaître un logo au bas de lécran vous indiquant quune scène à été coupée à cet endroit. Quelques secondes plus tard, vous serez dirigé vers cette scène coupée suite à laquelle on vous ramènera là où vous étiez dans le film. Il y a donc une grosse rupture entre le moment où vous visionnez le film et celui où on vous montre la scène coupée, ce qui devient vite dérangeant. Qui plus est, les scènes coupées nont pas profité des avantages de la post-production. Donc, le son est stéréophonique uniquement et limage est loin dapparaître aussi léchée que le film lui-même. Ceux qui nont jamais vu le film se doivent de voir le montage original tel que vu au cinéma avant de se lancer dans le visionnement de cette laborieuse version rallongée. Il est à noter que si vous voulez voir ces scènes coupées, qui totalisent plus de 25 minutes de métrage, vous pouvez les visionner individuellement sur le deuxième disque de cette édition.
Le premier disque propose également une piste de commentaires audio animée par le réalisateur Taylor Hackford. Il sagit sans aucun doute du supplément le plus intéressant et le plus pertinent de cette édition. Ceux qui ont déjà entendu Hackford commenter lun de ses précédents film savent quil sagit dun homme articulé et intéressant. Visiblement bien préparé, Hackford y va de propos concis et structurés. Il évite les banalités et les redondances et commentent son film avec une énergie et une passion quasi-contagieuse. Il ny a aucun temps mort et lintérêt est maintenu pendant la totalité du film, ce qui est un exploit considérant sa durée de 154 minutes. À ne pas manquer.
Le deuxième disque comprend, tel que nous lavons mentionné plus haut, toutes les scènes coupées montrées dans la version allongée du film. Des commentaires optionels de Hackford sont proposées sur chaque scène. Il y a également deux performances musicales vues dans le film, mais présentées ici dans leur intégralité. Il sagit des pièces What Kind of Man Are You (3min10) et Hit the Road, Jack (1min17).
Sensuit Stepping Into the Part (10min41), un court segment faisant léloge de la performance de Jamie Foxx. Ce segment un peu complaisant vaut tout de même la peine dêtre écouté puisque les deux premières minutes nous montrent une rencontre en studio entre lacteur et Ray Charles lui-même tandis que les deux hommes jouent du piano. Vraiment fascinant ! Aussi, Foxx partage en entrevue quelques détails intéressants sur la façon dont il a procédé pour incarner lartiste.
Ray Remembered est un hommage de 4 minutes à lartiste, décédé en 2004. Plusieurs intervenants y soulignent le talent de Ray Charles en partageant comment ce dernier à influencer leur vie et le monde de la musique en général. Touchant, par moments
A Look Inside Ray est un documentaire ridicule dont la durée dépasse à peine les 3 minutes. Il sagit bêtement dun segment promotionnel qui ressemble à une longue bande-annonce entrecoupée dentrevues. Sans intérêt.
Quelques bandes-annonces complètent ces suppléments. Considérant le sujet du film et le temps quil aura fallu à cinéaste Taylor Hackford pour réaliser ce film, il est vraiment dommage quun bon documentaire nest pas été produit pour cette édition.
Il est à noter que des sous-titres français, anglais et espagnols sont offerts pour tous les suppléments.
Conclusion
Malgré quelques faiblesses, Ray est un hommage des plus réussi au talent dun artiste unique. Techniquement, cette édition propose un transfert plus quhonorable ainsi quune bande-son qui devrait ravir les amateurs de musique, spécialement les fans de Ray Charles. Les suppléments déçoivent un peu par leur superficialité mais la très intéressante piste de commentaires audio compense quelque peu pour cette lacune.
Taylor Hackford (Devils Advocate, Dolores Claiborne), réalisateur polyvalent à défaut dêtre révolutionnaire, a mis près de quinze ans avant de convaincre une maison de production de financer cette biographie de Ray Charles. Jusque là, personne à Hollywood ne croyait en la rentabilité dune telle uvre. Ray Charles a connu ses heures de gloire, certes, mais sa vie méritait-elle dêtre racontée au cinéma ? Hackford, véritable fanatique de lartiste, en était convaincu. Au fil des ans, ce projet biographique est devenu pour le cinéaste une véritable obsession quil na jamais abandonnée. Et cest tout à son honneur puisque la Universal sest finalement décidée, non sans réserve, à allonger les 40 Millions US pour financer le film. Lentêtement de Hackford aura porté fruit, et ultimement la patience dont il a fait preuve durant ces quinze années lui aura été des plus profitable.
Une uvre qui demeure en état de gestation durant une trop longue période nest pas nécessairement un avantage pour un cinéaste. Prenez Scorcese par exemple. Son projet chéri, Gangs of New-York, a mis plus de vingt ans avant de voir le jour et le résultat est loin dêtre à la hauteur de la réputation du cinéaste et de sa filmographie. Quant à Oliver Stone, il a planché pendant près de dix sur la biographie dAlexandre le Grand et le résultat, Alexander, est un raté complet. Les quinze années mises à la disposition de Hackford pour peaufiner son film sur Ray Charles auraient pu lui être toute aussi néfastes, mais cétait sans compter sur deux atouts de taille qui nétaient pas à la disposition du réalisateur en 1990. Tout dabord, le « timing » pour offrir au public une biographie de lartiste naurait pu être meilleur. Coincidence fortuite, Charles est décédé quelques mois avant la parution du film, qui fut tourné avec sa bénéfiction. Or, avec tout artiste de renom qui meurt naît une série dhommages et du même coup un regain dintérêt (temporaire) du public envers ses uvres. Ce film est arrivé à point pour satisfaire le mini-engouement qui a suivi la mort du musicien.
Mieux encore, la patience de Hackford lui aura permis de trouver la perle rare pour interpréter le rôle de Charles. Jamie Foxx, qui était beaucoup trop jeune (22 ans) et inexperimenté quand le cinéaste a commmencé à sintéresser au projet, a suffisamment mûri durant ces quinze années pour devenir le seul et unique acteur capable de personifier le musicien avec autant dapplond. Foxx est un imitateur doué, un acteur nuancé et qui plus est, un pianiste accompli ! Dieu sait qui Hackford aurait embauché il y a dix ou quinze ans Eddie Murphy ?!?
Quoi quil en soit, Hackford sest retrouvé avec un beau petit succès entre les mains, tant commercial (plus de 75 Millions US de recettes) que critique (avec ses six nominations aux Oscars). Mais ces reconnaissances étaient-elles vraiment justifiées ? Ou nétait-ce là quune autre façon de rendre un hommage indirect à Ray Charles ? Cest que Ray est un très bon film, à nen point douter, mais lun des cinq meilleurs de lannée 2004 ?
Hackford, en vrai fanatique de Ray Charles, a concocté un portrait assez nuancé de lartiste tout en rendant un hommage bien senti à loeuvre de Charles. Mais voilà peut-être le plus grand défaut du film : son hésitation entre le récit biographique et le drame musical. À vouloir ratisser trop large, les auteurs nont pu éviter le piège du récit anecdotique. Le rythme du film en devient hésitant et trahi du même coup quelques longueurs. Il nen demeure pas moins que le portrait de Ray Charles est somme toute complet et jamais raccoleur, une belle qualité. Lartiste est dépeint sous toutes ses coutures, aucun détail délicat nest caché pour glorifier le personnage. Les démêlés de Charles avec les femmes, la justice et la drogues sont au cur du récit mais sans quils ne soient trop appuyés et pompeux. Lenfance de Ray nous est racontée à laide de flash-backs légèrement stylisés qui savèrent être les moments les plus beaux et les plus touchants du film. En fait, le film comporte plusieurs scènes très réussies qui auraient gagné en impact si le film avait été tissé un peu plus serré.
Quant à Jamie Foxx, il est vrai que sa performance pousse à ladmiration (il a dailleurs reçu lOscar du meilleur acteur pour ce rôle). Le hic, cest que son jeu frôle dangereusement limitation et la carricature de temps à autres. En fait, son interprétation est surtout intéressante lorsquil personifie Ray à un plus jeune âge, alors que ce dernier était toujours méconnu du grand public. Nayant aucune image darchive pour sinspirer, Foxx y va dun jeu plus nuancé et naturel. Mais malgré ces petits bémols, il faut admettre quil incarne Ray Charles avec une fougue absolument contagieuse. Son talent de pianiste est également bien exploité par le réalisateur, qui a pu se permettre le luxe de passer des mains au visage de lacteur dans une seule prise, un luxe rare avec les acteurs qui interprètent des musiciens
Image
Le film est présenté au format respecté de 1.85:1 et ce, évidemment, daprès un transfert 16:9.
À notre étonnement, linterpositif employé pour ce transfert nétait pas dans un état que nous pourrions qualifier doptimal. Aucun défaut grave nest à déplorer, mais quelques anomalies telles que des parasites et des points blancs font une apparition récurrente. Pour un film aussi réccent, cest assez surprenant. La définition générale du transfert est excellente. Limage est toujours parfaitement nette et précise. Les détails et textures sont représentés dans toute leur subtilité. Le artisans du film ont eu recours à bon nombre dartifices pour styliser les couleurs, ce qui rend difficile lanalyse de leur rendu. Par exemple, les scènes de flashbacks montrant lenfance de Ray ont profité dune correction chromatique numérique en post-production pour ajouter un colori particulier à limage en plus de saturer drastiquement les couleurs. Le résultat est esthétiquement très beau mais pose problème en ce qui concerne ce transfert. En plus de baver et de déborder, les couleurs sur-saturées souffrent dun fourmillement (chroma noise) assez évident. Quant aux séquences de la vie adulte de Ray, le résultat est beaucoup plus naturel. La multitude de filtres employés lors du tournage ainsi que les éclairages rasants naffectent en rien la restitution des couleurs, qui est impeccable. La saturation est bien ajustée, et on ne remarque aucun débordement. Les gains ainsi que les noirs sont purs et donc exempts de toute dominante involontaire.
Limage est bien contrastée, mais sans excès, et la brillance est correctement ajusté. Les noirs sont profonds et nets, on ny remarque aucun fourmillement. Les parties denses proposent des dégradés subtils et précis qui ne bloquent jamais.
Autre défaut notable de ce transfert, une sur-accentuation des contours exagérée qui fini par distraire. La partie numérique du transfert est cependant irréprochable. La numérisation tout comme la compression ne trahissent aucune anomalie.
Son
Deux bandes-son nous sont proposées, toutes deux de format Dolby Digital 5.1. Lune est en anglais et lautre en français. Des sous-titres anglais, français et espagnols sont également disponibles.
Ce mixage en est un des plus satisfaisant que les amateurs de musique apprécieront sans aucun doute. La dynamique est véritablement à couper le souffle et tire le maximum du spectre sonore. La bande-son fait preuve de beaucoup de présence et la spatialité est parfaitement au point. Le champ-sonore se déploie avec beaucoup de profondeur à travers tous les canaux. Le positionnement des éléments sonores, très compétent, est toujours précis, subtil et sans bavure. Les canaux dambiophonies sont bien gérés et intègrent avec subtilité et retenue les effets dambiances ainsi que quelques effets localisés. Dans les scène musicales, les enceintes arrières sont beaucoup plus vivantes. Elle reproduisent la musique avec profondeur (ainsi quune légère touche décho) pour lui donner toute la vigueur voulue.
Parlant de la musique, il sagit sans aucun doute de lélément le plus intéressant de ce mixage. Elle est intégrée avec beaucoup dapplond grâce à une excellente dynamique, une présence agressive et une profondeur réaliste. Chaque instrument profite dun mixage précis et judicieux qui mettent évidemment lemphase sur le piano et la voix. La fidélité est irréprochable.
Le reste des éléments sonores est aussi bien intégré. Les dialogues sont toujours nets, naturels et intelligibles. La basses sont profondes et bien menées. Lutilisation du canal .1 (LFE) est soutenue mais jamais exagérée. Les fréquences dextrême-grave y sont rondes et mordantes, comme il se doit.
Suppléments/menus
Pour une édition double-disque, il faut bien admettre que la quantité et la pertinence des suppléments déçoit quelque peu.
Le premier disque de lédition comprends deux suppléments. Le premier est une option de visionner le film dans un version allongée. Mais attention, il ne sagit pas dune version longue proprement dite. En fait, il sagit du montage original à travers duquel, si vous sélectionnez cette option, vous verrez apparaître un logo au bas de lécran vous indiquant quune scène à été coupée à cet endroit. Quelques secondes plus tard, vous serez dirigé vers cette scène coupée suite à laquelle on vous ramènera là où vous étiez dans le film. Il y a donc une grosse rupture entre le moment où vous visionnez le film et celui où on vous montre la scène coupée, ce qui devient vite dérangeant. Qui plus est, les scènes coupées nont pas profité des avantages de la post-production. Donc, le son est stéréophonique uniquement et limage est loin dapparaître aussi léchée que le film lui-même. Ceux qui nont jamais vu le film se doivent de voir le montage original tel que vu au cinéma avant de se lancer dans le visionnement de cette laborieuse version rallongée. Il est à noter que si vous voulez voir ces scènes coupées, qui totalisent plus de 25 minutes de métrage, vous pouvez les visionner individuellement sur le deuxième disque de cette édition.
Le premier disque propose également une piste de commentaires audio animée par le réalisateur Taylor Hackford. Il sagit sans aucun doute du supplément le plus intéressant et le plus pertinent de cette édition. Ceux qui ont déjà entendu Hackford commenter lun de ses précédents film savent quil sagit dun homme articulé et intéressant. Visiblement bien préparé, Hackford y va de propos concis et structurés. Il évite les banalités et les redondances et commentent son film avec une énergie et une passion quasi-contagieuse. Il ny a aucun temps mort et lintérêt est maintenu pendant la totalité du film, ce qui est un exploit considérant sa durée de 154 minutes. À ne pas manquer.
Le deuxième disque comprend, tel que nous lavons mentionné plus haut, toutes les scènes coupées montrées dans la version allongée du film. Des commentaires optionels de Hackford sont proposées sur chaque scène. Il y a également deux performances musicales vues dans le film, mais présentées ici dans leur intégralité. Il sagit des pièces What Kind of Man Are You (3min10) et Hit the Road, Jack (1min17).
Sensuit Stepping Into the Part (10min41), un court segment faisant léloge de la performance de Jamie Foxx. Ce segment un peu complaisant vaut tout de même la peine dêtre écouté puisque les deux premières minutes nous montrent une rencontre en studio entre lacteur et Ray Charles lui-même tandis que les deux hommes jouent du piano. Vraiment fascinant ! Aussi, Foxx partage en entrevue quelques détails intéressants sur la façon dont il a procédé pour incarner lartiste.
Ray Remembered est un hommage de 4 minutes à lartiste, décédé en 2004. Plusieurs intervenants y soulignent le talent de Ray Charles en partageant comment ce dernier à influencer leur vie et le monde de la musique en général. Touchant, par moments
A Look Inside Ray est un documentaire ridicule dont la durée dépasse à peine les 3 minutes. Il sagit bêtement dun segment promotionnel qui ressemble à une longue bande-annonce entrecoupée dentrevues. Sans intérêt.
Quelques bandes-annonces complètent ces suppléments. Considérant le sujet du film et le temps quil aura fallu à cinéaste Taylor Hackford pour réaliser ce film, il est vraiment dommage quun bon documentaire nest pas été produit pour cette édition.
Il est à noter que des sous-titres français, anglais et espagnols sont offerts pour tous les suppléments.
Conclusion
Malgré quelques faiblesses, Ray est un hommage des plus réussi au talent dun artiste unique. Techniquement, cette édition propose un transfert plus quhonorable ainsi quune bande-son qui devrait ravir les amateurs de musique, spécialement les fans de Ray Charles. Les suppléments déçoivent un peu par leur superficialité mais la très intéressante piste de commentaires audio compense quelque peu pour cette lacune.
Qualité vidéo:
4,0/5
Qualité audio:
4,2/5
Suppléments:
2,5/5
Rapport qualité/prix:
3,8/5
Note finale:
3,6/5
Auteur: Yannick Savard
Date de publication: 2005-03-10
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.
Date de publication: 2005-03-10
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.