Tomboy

Critique
Synopsis/présentation
Officiellement présenté au Québec un an après sa sortie en France (projections exclusives au Festival du Nouveau Cinéma et à Image+Nation en 2011), Tomboy est un film qui a recueilli un très beau succès critique à létranger. Suivant un premier long-métrage, La naissance des pieuvres, paru en 2007, la réalisatrice Céline Sciamma poursuit en abordant de plein front ici la question de lidentité sexuelle.
Le film raconte lhistoire de Laure qui vient demménager avec son père informaticien, sa mère enceinte et sa jeune sur. Alors quelle tente de fraterniser avec les enfants du quartier, elle est prise pour un jeune garçon auprès de la jolie Lisa. Laure prétendra alors être Mikaël le temps dun été.
Dès la séquence dintroduction, Laure nous est présentée très masculine. Elle a les cheveux courts, est habillée avec une camisole et des pantalons amples, son père lui montre à conduire la voiture. Tout comme la jeune Lisa, nous la voyons comme un jeune garçon. Ce nest que lors dune séquence de bain, une dizaine de minutes plus tard, que son sexe nous est révélé. Le film pose ainsi la problématique (complexe) du film, soit celle du genre.
Malgré la lourdeur du propos, la caméra de Sciamma demeure toute en légèreté. Laction se déroulant durant lété, les plans sont empreints dune lumière ensoleillée, un peu pour exprimer le bonheur quéprouve Laure à sépanouir en tant que garçon. De plus, le film adopte une structure sapparentant au suspense, le spectateur pris au piège devant linévitable conclusion de cette prétention. Luvre profite alors dune absence de mélodrame (même chez les personnages des parents) et se concentre plutôt sur ce portrait de jeune fille qui vit dans le jeu. Cette notion habite dailleurs tout le film. Non seulement celui de Laure, mais aussi les jeux de la jeune fille avec sa jeune sur (elles vont même « jouer » ensemble à prétendre que Laure est un garçon). La mise en scène aussi, par léclatement imminent de la vérité, établie une tension qui joue sur le spectateur.
La véritable force du film de Céline Sciamma demeure cependant de ne pas expliciter la psychologie de son personnage principal. La quête de lidentité sexuelle est en soi un enjeu complexe et tenter dexpliquer le « problème » de Laure naurait aucunement servi lapproche plus sobre de la cinéaste. Au lieu de cela, nous avons droit à un deuxième long-métrage particulièrement maîtrisé faisant passer la réalisatrice de tous justes 32 ans dans la cours des grands.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 1.85:1 daprès un transfert 16:9.
La définition générale de limage est correct. Un grain cinématographique assez prononcé est perceptible. Les détails et les textures ne sont pas toujours rendus avec la meilleure précision, cela dû en très grande partie aux sous-titres anglais imposés qui produisent un léger halo sur limage. Par contre, les couleurs sont reproduites avec précision et richesse alors que toute forme de surbrillance est évitée grâce à des contrastes bien gérés. Les dégradés sont fluides et précis de même que les noirs qui sont purs et profonds et livrent ainsi de belles parties sombres.
La partie numérique se sauve de tout défaut majeur apparent.
Son
Deux bandes-son sont disponibles sur cette édition, toutes deux en version originale française. La première au format Dolby Digital 5.1 et la deuxième au format Dolby Surround 2.0.
Déployée toute en subtilité, le mixage 5.1 profite surtout des ouvertures frontale et latérale. Faisant néanmoins preuve de présence, la bande-son exploite le potentiel du multicanal presque exclusivement pour appuyer les ambiances. Ce sont les dialogues qui sont lélément proéminent de ce mixage et ils sont reproduits avec fidélités. Les basses fréquences et le canal dextrêmes graves grondent exclusivement durant la séquence douverture (qui se déroule dans la voiture).
Des sous-titres anglais sont malheureusement imposés...
Suppléments/menus
Un entretien (17:52) avec la réalisatrice Céline Sciamma est offert. Passionnée, brillante et intéressante, la cinéaste se révèle très pertinente dans ses interventions qui couvrent lécriture, le tournage et le choix des acteurs. Les essais des deux jeunes actrices Zoé Héran et Malonn Lévana sont aussi présentés dans cet entretien.
Conclusion
Tomboy est un portrait léger et sobre dun sujet des plus complexes : lidentité sexuelle. La caméra de la réalisatrice Céline Sciamma présente ce monde de lenfance à travers les yeux et le(s) jeu(x) dune fillette aux prises avec un conflit intérieur et extérieur, celui de vouloir être « elle-même ».
Lédition est techniquement correcte. La pratique douteuse et discutable dimposer des sous-titres anglais entache quelque peu le transfert vidéo alors que le mixage 5.1 est adéquat et répond aux exigences du film. En revanche, lentretien avec la cinéaste est à souligner pour sa pertinence et son intérêt.
Nous retrouvons également une poignée de bandes-annonces de films du même distributeur.
Officiellement présenté au Québec un an après sa sortie en France (projections exclusives au Festival du Nouveau Cinéma et à Image+Nation en 2011), Tomboy est un film qui a recueilli un très beau succès critique à létranger. Suivant un premier long-métrage, La naissance des pieuvres, paru en 2007, la réalisatrice Céline Sciamma poursuit en abordant de plein front ici la question de lidentité sexuelle.
Le film raconte lhistoire de Laure qui vient demménager avec son père informaticien, sa mère enceinte et sa jeune sur. Alors quelle tente de fraterniser avec les enfants du quartier, elle est prise pour un jeune garçon auprès de la jolie Lisa. Laure prétendra alors être Mikaël le temps dun été.
Dès la séquence dintroduction, Laure nous est présentée très masculine. Elle a les cheveux courts, est habillée avec une camisole et des pantalons amples, son père lui montre à conduire la voiture. Tout comme la jeune Lisa, nous la voyons comme un jeune garçon. Ce nest que lors dune séquence de bain, une dizaine de minutes plus tard, que son sexe nous est révélé. Le film pose ainsi la problématique (complexe) du film, soit celle du genre.
Malgré la lourdeur du propos, la caméra de Sciamma demeure toute en légèreté. Laction se déroulant durant lété, les plans sont empreints dune lumière ensoleillée, un peu pour exprimer le bonheur quéprouve Laure à sépanouir en tant que garçon. De plus, le film adopte une structure sapparentant au suspense, le spectateur pris au piège devant linévitable conclusion de cette prétention. Luvre profite alors dune absence de mélodrame (même chez les personnages des parents) et se concentre plutôt sur ce portrait de jeune fille qui vit dans le jeu. Cette notion habite dailleurs tout le film. Non seulement celui de Laure, mais aussi les jeux de la jeune fille avec sa jeune sur (elles vont même « jouer » ensemble à prétendre que Laure est un garçon). La mise en scène aussi, par léclatement imminent de la vérité, établie une tension qui joue sur le spectateur.
La véritable force du film de Céline Sciamma demeure cependant de ne pas expliciter la psychologie de son personnage principal. La quête de lidentité sexuelle est en soi un enjeu complexe et tenter dexpliquer le « problème » de Laure naurait aucunement servi lapproche plus sobre de la cinéaste. Au lieu de cela, nous avons droit à un deuxième long-métrage particulièrement maîtrisé faisant passer la réalisatrice de tous justes 32 ans dans la cours des grands.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 1.85:1 daprès un transfert 16:9.
La définition générale de limage est correct. Un grain cinématographique assez prononcé est perceptible. Les détails et les textures ne sont pas toujours rendus avec la meilleure précision, cela dû en très grande partie aux sous-titres anglais imposés qui produisent un léger halo sur limage. Par contre, les couleurs sont reproduites avec précision et richesse alors que toute forme de surbrillance est évitée grâce à des contrastes bien gérés. Les dégradés sont fluides et précis de même que les noirs qui sont purs et profonds et livrent ainsi de belles parties sombres.
La partie numérique se sauve de tout défaut majeur apparent.
Son
Deux bandes-son sont disponibles sur cette édition, toutes deux en version originale française. La première au format Dolby Digital 5.1 et la deuxième au format Dolby Surround 2.0.
Déployée toute en subtilité, le mixage 5.1 profite surtout des ouvertures frontale et latérale. Faisant néanmoins preuve de présence, la bande-son exploite le potentiel du multicanal presque exclusivement pour appuyer les ambiances. Ce sont les dialogues qui sont lélément proéminent de ce mixage et ils sont reproduits avec fidélités. Les basses fréquences et le canal dextrêmes graves grondent exclusivement durant la séquence douverture (qui se déroule dans la voiture).
Des sous-titres anglais sont malheureusement imposés...
Suppléments/menus
Un entretien (17:52) avec la réalisatrice Céline Sciamma est offert. Passionnée, brillante et intéressante, la cinéaste se révèle très pertinente dans ses interventions qui couvrent lécriture, le tournage et le choix des acteurs. Les essais des deux jeunes actrices Zoé Héran et Malonn Lévana sont aussi présentés dans cet entretien.
Conclusion
Tomboy est un portrait léger et sobre dun sujet des plus complexes : lidentité sexuelle. La caméra de la réalisatrice Céline Sciamma présente ce monde de lenfance à travers les yeux et le(s) jeu(x) dune fillette aux prises avec un conflit intérieur et extérieur, celui de vouloir être « elle-même ».
Lédition est techniquement correcte. La pratique douteuse et discutable dimposer des sous-titres anglais entache quelque peu le transfert vidéo alors que le mixage 5.1 est adéquat et répond aux exigences du film. En revanche, lentretien avec la cinéaste est à souligner pour sa pertinence et son intérêt.
Nous retrouvons également une poignée de bandes-annonces de films du même distributeur.
Qualité vidéo:
3,4/5
Qualité audio:
3,2/5
Suppléments:
3,0/5
Rapport qualité/prix:
3,0/5
Note finale:
3,1/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2012-12-01
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2012-12-01
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30