Homeland (Season 1)

Critique
Synopsis/présentation
La série 24 sest achevée sur les ondes de Fox en 2010, ce nétait quune question de temps avant que le terrorisme ne refasse surface dans une émission de télévision américaine. Cest la chaine Showtime qui la diffuse depuis octobre 2011 alors que Télé-Québec vient tout juste de lancer les premiers épisodes en version française. Créée par Howard Gordon et Alex Gansa, Homeland a connu un succès immédiat, tant critique et public (elle a remporté les prix de meilleure série dramatique et meilleure actrice dramatique aux Golden Globes de 2011 ainsi que meilleure série dramatique, meilleure actrice et meilleur acteur aux prix Emmy 2012). Sans être de la trempe de 24 (il sagit tout de même dune série câblée), la télésérie sest vue accorder sans grande surprise une deuxième saison pendant que les épisodes de la première sont enfin réunis pour nous permettre de la (re)découvrir.
Le premier épisode souvre avec le personnage de Carrie Mathison (interprété par Claire Danes), agente de la C.I.A., qui sapprête à visiter une dernière fois un prisonnier en Iraq avant sa condamnation. Ce dernier lui révèle quun soldat américain fait prisonnier par Al-Qaida aurait rejoint lennemi et serait un risque important pour les États-Unis. Plusieurs mois plus tard, alors que lagente des opérations a maintenant été relayée aux affaires administratives, Nicholas Brody (joué par Damian Lewis) un soldat américain est retrouvé en Iraq et rapatrié en sol américain. Dès lors, Mathison est convaincue que son informateur a raison et organise une surveillance minutieuse de la maison de Brody, agissant de cette façon contre et à linsu de ses supérieurs.
Naturellement lorsquune télé-série américaine aborde un tel sujet, le commentaire politique va de soi. Or, Homeland na pas comme principale préoccupation de décrier la situation politique américaine. Si la série demeure vraisemblable et actuelle dans le portrait quelle fait de ce contexte, cest plutôt celui de ses deux principaux protagonistes qui distingue Homeland dune série comme 24. Dun côté, Brody le soldat soupçonné de traitrise est un être complexe. Son amour réel pour sa famille, ses intentions nébuleuses, son traumatisme évident par son emprisonnement sont tous des éléments qui contribuent à le situer dans des zones grises. Son antagoniste Carrie Mathison est tout aussi fascinante de par son entêtement à prouver la culpabilité de Brody, mais aussi pour ses problèmes de santé. En effet, lagente souffre de troubles bipolaires ce qui sème constamment le doute. A-t-elle réellement raison ? Cest ce qui distingue la jeune femme de toutes les autres héroïnes du genre. De la sorte, Carrie Mathison incarne cette Amérique post-11 septembre 2011 paranoïaque.
Bien quil soit difficile de savancer sur les différents arcs narratifs que prend la série de peur de ne gâcher quelques surprises, quelques clichés se glissent ici et là, comme la femme du héros américain qui décide de combler labsence de son mari avec le meilleur ami de celui-ci, situation aperçue également dans The Walking Dead. Est-ce dailleurs un mythe qui témoigne dun malaise certain de loccident ? Mais ce qui prend toute la place ici ce sont les deux personnages principaux. Leurs rapports se complexifieront dailleurs au fil des épisodes au plus grand plaisir des spectateurs.
Homeland est certainement la série dramatique la plus intéressante depuis longtemps. Son intrigue maintient lattention, mais ce sont surtout ses deux protagonistes complexes et fascinants qui attirent le regard, particulièrement Carrie Mathison qui sinscrit certainement comme une des héroïnes les plus atypiques pour une série du genre.
Image
Les douze épisodes sont tous offerts au format dimage respecté de 1.78:1 à une résolution de 1080p.
Tourné avec la caméra numérique Arri Alexa, Homeland profite dun superbe transfert haute définition. Les détails et les textures sont reproduits avec précision. Si, lors de quelques scènes de flashback, limage semble plus floue, cest dû à un parti pris esthétique et non pas à un défaut du transfert. Le rendu des couleurs est superbe. Sans être de facture visuelle vraiment particulière (sauf peut-être pour ces séquences de retour en arrière se déroulant en Iraq), la série profite de couleurs qui sont reproduites avec richesse et précision. Les tons de peaux demeurent naturels alors que le niveau des noirs est généralement bien géré. Les dégradés sont dune fluidité exemplaire livrant à de superbes parties sombres. Des noirs purs et profonds complètent ce transfert.
De légers signes de compression viennent ternir ce transfert sans faute. Rien de bien dérangeant, mais un fourmillement est perceptible dans les zones plus sombres à plusieurs reprises.
Son
Une seule bande son au format DTS-HD Master Audio 5.1 en version originale anglais est disponible avec cette édition.
Tout comme le transfert HD, le mixage offert ici à très peu à se reprocher. Bien que lunivers de Homeland ne soit pas celui de 24, que les scènes daction se fassent plus rares, la bande son exploite habilement les possibilités du multicanal. En effet, alors que les ouvertures frontale et latérale laissent entendre la majorité des éléments sonores, les enceintes arrière appuient brillamment les ambiances grâce à des effets dambiophonie très réussis (des coups de fusil, des explosions, des ambiances de ville, etc.) et qui ajoutent à limmersion du spectateur. Les dialogues y sont constamment et parfaitement intelligibles alors que la trame sonore sintègre avec subtilité au mixage. Les basses fréquences grondent plus souvent que lon pourrait le croire et ce, avec profondeur. Le canal dextrêmes graves se fait un peu plus discret, mais est employé avec justesse et efficacité.
Des sous-titres anglais, français et espagnols sont disponibles.
Suppléments/menus
Sur le premier disque, nous retrouvons une (et la seule) piste de commentaire audio pour le premier épisode de la série. Elle inclut les interventions des créateurs Howard Gordon et Alex Gansa et des acteurs Claire Danes et Damien Lewis. Très intéressante, les interventions sont toujours pertinentes et lesprit de camaraderie entre les quatre intervenants transparaît. On reprochera cependant trop de silences à certains moments.
Un segment (4:56) de trois comprenant des scènes supprimées se trouvent sur ce disque. Les deux autres se retrouvent respectivement sur le deuxième (3:16) et troisième disque (4:30). Étonnamment, et ce même si elle ne sont pas toujours parfaitement recontextualisées, certaines de ces scènes apporte un peu plus en ce qui à trait à certains personnages.
Sur le troisième et dernier disque, « Week Ten : Prologue to Season 2 (3:52) » qui prétend être une séquence douverture pour la saison 2 ressemble étrangement à un segment promotionnel pour cette même saison même sil sagit pourtant dune véritable scène de la série.
Enfin, le documentaire « Homeland : Season One Under Surveillance (33:46) » est un typique, mais pertinent segment qui retrace les origines, les thèmes et les étapes de production de la série à travers les interventions des acteurs et artisans.
Conclusion
Bien plus quune remplaçante pour 24, Homeland a su dès les premiers épisodes safficher comme une série unique et différente, notamment et surtout grâce à ses deux protagonistes principaux. Misant davantage sur lintrigue et le développement de ses personnages plutôt que sur laction, la télé-série sest ainsi assurée un succès public et critique. Succès, nous pouvons vous lassurer, qui est tout à fait justifié.
Une édition techniquement à la hauteur. Même si le transfert vidéo souffre de quelques défauts numériques, il reste de bonne facture tandis que le mixage DTS-HD se déploie avec efficacité. Les suppléments se veulent, quant à eux, assez peu nombreux et moyennement intéressants. Une mention spéciale à la piste de commentaires audio ainsi quau documentaire de trente minutes sur la production. Un achat parfaitement recommandable ne serait-ce que pour découvrir ou redécouvrir cette incroyable télé-série.
La série 24 sest achevée sur les ondes de Fox en 2010, ce nétait quune question de temps avant que le terrorisme ne refasse surface dans une émission de télévision américaine. Cest la chaine Showtime qui la diffuse depuis octobre 2011 alors que Télé-Québec vient tout juste de lancer les premiers épisodes en version française. Créée par Howard Gordon et Alex Gansa, Homeland a connu un succès immédiat, tant critique et public (elle a remporté les prix de meilleure série dramatique et meilleure actrice dramatique aux Golden Globes de 2011 ainsi que meilleure série dramatique, meilleure actrice et meilleur acteur aux prix Emmy 2012). Sans être de la trempe de 24 (il sagit tout de même dune série câblée), la télésérie sest vue accorder sans grande surprise une deuxième saison pendant que les épisodes de la première sont enfin réunis pour nous permettre de la (re)découvrir.
Le premier épisode souvre avec le personnage de Carrie Mathison (interprété par Claire Danes), agente de la C.I.A., qui sapprête à visiter une dernière fois un prisonnier en Iraq avant sa condamnation. Ce dernier lui révèle quun soldat américain fait prisonnier par Al-Qaida aurait rejoint lennemi et serait un risque important pour les États-Unis. Plusieurs mois plus tard, alors que lagente des opérations a maintenant été relayée aux affaires administratives, Nicholas Brody (joué par Damian Lewis) un soldat américain est retrouvé en Iraq et rapatrié en sol américain. Dès lors, Mathison est convaincue que son informateur a raison et organise une surveillance minutieuse de la maison de Brody, agissant de cette façon contre et à linsu de ses supérieurs.
Naturellement lorsquune télé-série américaine aborde un tel sujet, le commentaire politique va de soi. Or, Homeland na pas comme principale préoccupation de décrier la situation politique américaine. Si la série demeure vraisemblable et actuelle dans le portrait quelle fait de ce contexte, cest plutôt celui de ses deux principaux protagonistes qui distingue Homeland dune série comme 24. Dun côté, Brody le soldat soupçonné de traitrise est un être complexe. Son amour réel pour sa famille, ses intentions nébuleuses, son traumatisme évident par son emprisonnement sont tous des éléments qui contribuent à le situer dans des zones grises. Son antagoniste Carrie Mathison est tout aussi fascinante de par son entêtement à prouver la culpabilité de Brody, mais aussi pour ses problèmes de santé. En effet, lagente souffre de troubles bipolaires ce qui sème constamment le doute. A-t-elle réellement raison ? Cest ce qui distingue la jeune femme de toutes les autres héroïnes du genre. De la sorte, Carrie Mathison incarne cette Amérique post-11 septembre 2011 paranoïaque.
Bien quil soit difficile de savancer sur les différents arcs narratifs que prend la série de peur de ne gâcher quelques surprises, quelques clichés se glissent ici et là, comme la femme du héros américain qui décide de combler labsence de son mari avec le meilleur ami de celui-ci, situation aperçue également dans The Walking Dead. Est-ce dailleurs un mythe qui témoigne dun malaise certain de loccident ? Mais ce qui prend toute la place ici ce sont les deux personnages principaux. Leurs rapports se complexifieront dailleurs au fil des épisodes au plus grand plaisir des spectateurs.
Homeland est certainement la série dramatique la plus intéressante depuis longtemps. Son intrigue maintient lattention, mais ce sont surtout ses deux protagonistes complexes et fascinants qui attirent le regard, particulièrement Carrie Mathison qui sinscrit certainement comme une des héroïnes les plus atypiques pour une série du genre.
Image
Les douze épisodes sont tous offerts au format dimage respecté de 1.78:1 à une résolution de 1080p.
Tourné avec la caméra numérique Arri Alexa, Homeland profite dun superbe transfert haute définition. Les détails et les textures sont reproduits avec précision. Si, lors de quelques scènes de flashback, limage semble plus floue, cest dû à un parti pris esthétique et non pas à un défaut du transfert. Le rendu des couleurs est superbe. Sans être de facture visuelle vraiment particulière (sauf peut-être pour ces séquences de retour en arrière se déroulant en Iraq), la série profite de couleurs qui sont reproduites avec richesse et précision. Les tons de peaux demeurent naturels alors que le niveau des noirs est généralement bien géré. Les dégradés sont dune fluidité exemplaire livrant à de superbes parties sombres. Des noirs purs et profonds complètent ce transfert.
De légers signes de compression viennent ternir ce transfert sans faute. Rien de bien dérangeant, mais un fourmillement est perceptible dans les zones plus sombres à plusieurs reprises.
Son
Une seule bande son au format DTS-HD Master Audio 5.1 en version originale anglais est disponible avec cette édition.
Tout comme le transfert HD, le mixage offert ici à très peu à se reprocher. Bien que lunivers de Homeland ne soit pas celui de 24, que les scènes daction se fassent plus rares, la bande son exploite habilement les possibilités du multicanal. En effet, alors que les ouvertures frontale et latérale laissent entendre la majorité des éléments sonores, les enceintes arrière appuient brillamment les ambiances grâce à des effets dambiophonie très réussis (des coups de fusil, des explosions, des ambiances de ville, etc.) et qui ajoutent à limmersion du spectateur. Les dialogues y sont constamment et parfaitement intelligibles alors que la trame sonore sintègre avec subtilité au mixage. Les basses fréquences grondent plus souvent que lon pourrait le croire et ce, avec profondeur. Le canal dextrêmes graves se fait un peu plus discret, mais est employé avec justesse et efficacité.
Des sous-titres anglais, français et espagnols sont disponibles.
Suppléments/menus
Sur le premier disque, nous retrouvons une (et la seule) piste de commentaire audio pour le premier épisode de la série. Elle inclut les interventions des créateurs Howard Gordon et Alex Gansa et des acteurs Claire Danes et Damien Lewis. Très intéressante, les interventions sont toujours pertinentes et lesprit de camaraderie entre les quatre intervenants transparaît. On reprochera cependant trop de silences à certains moments.
Un segment (4:56) de trois comprenant des scènes supprimées se trouvent sur ce disque. Les deux autres se retrouvent respectivement sur le deuxième (3:16) et troisième disque (4:30). Étonnamment, et ce même si elle ne sont pas toujours parfaitement recontextualisées, certaines de ces scènes apporte un peu plus en ce qui à trait à certains personnages.
Sur le troisième et dernier disque, « Week Ten : Prologue to Season 2 (3:52) » qui prétend être une séquence douverture pour la saison 2 ressemble étrangement à un segment promotionnel pour cette même saison même sil sagit pourtant dune véritable scène de la série.
Enfin, le documentaire « Homeland : Season One Under Surveillance (33:46) » est un typique, mais pertinent segment qui retrace les origines, les thèmes et les étapes de production de la série à travers les interventions des acteurs et artisans.
Conclusion
Bien plus quune remplaçante pour 24, Homeland a su dès les premiers épisodes safficher comme une série unique et différente, notamment et surtout grâce à ses deux protagonistes principaux. Misant davantage sur lintrigue et le développement de ses personnages plutôt que sur laction, la télé-série sest ainsi assurée un succès public et critique. Succès, nous pouvons vous lassurer, qui est tout à fait justifié.
Une édition techniquement à la hauteur. Même si le transfert vidéo souffre de quelques défauts numériques, il reste de bonne facture tandis que le mixage DTS-HD se déploie avec efficacité. Les suppléments se veulent, quant à eux, assez peu nombreux et moyennement intéressants. Une mention spéciale à la piste de commentaires audio ainsi quau documentaire de trente minutes sur la production. Un achat parfaitement recommandable ne serait-ce que pour découvrir ou redécouvrir cette incroyable télé-série.
Qualité vidéo:
4,2/5
Qualité audio:
4,0/5
Suppléments:
3,0/5
Rapport qualité/prix:
3,8/5
Note finale:
3,7/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2012-10-01
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2012-10-01
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30