50/50

Critique
Synopsis/présentation
Après avoir pénétré dans lunivers du hip-hop dans les rues de New York dans The Wackness et avoir déstabilisé les règles du "slasher" dans All the Boys Love Mandy Lane (toujours non disponible en territoire nord-américain), le réalisateur Jonathan Levine sintéresse avec 50/50 au destin dun jeune adulte de 27 ans aux prises avec une forme de cancer très rare. Si le film démontre une réalisation plus dépouillée et plus sobre que ses deux précédents films, il nen demeure pas moins que 50/50 entre parfaitement dans la filmographie dun jeune cinéaste talentueux, ambitieux et qui fait ici sa rencontre avec le public grâce à un film qui le consacrera.
Le protagoniste de 50/50, Adam, a ce point en commun avec Luke Shapiro et Mandy Lane, soit celui dêtre en marge des jeunes de leur génération. La principale différence entre ces deux héros et celui du film qui nous intéresse ici est quAdam se distanciera de la masse par lépreuve quil devra surmonter. Dailleurs, lempathie avec ce personnage nest possible que par son caractère relativement anonyme en début de parcours. Ce nest que lorsquil découvre lexistence de sa maladie quAdam devient foncièrement plus singulier.
Mais les personnages du cinéma de Levine ont plus dun tour dans leur sac et 50/50 est lincarnation parfaite de son titre dans sa mise en scène que dans la représentation de ses personnages. Dabord, dans le ton qui jongle constamment et brillamment entre le drame et la comédie sans jamais sombrer dans les excès dans lun ou dans lautre. Puis, à travers les personnages qui sont tout sauf unidimensionnels. Du meilleur ami à lhumour douteux et gras qui se révèle pourtant fidèle et attentionné à la psychologue inexpérimentée et maladroite, mais aux intentions aussi bonnes que son grand cur. Même la petite amie dAdam se révèle finalement moins garce quelle pourrait paraître. Cest surtout Adam qui profite le plus de cette nuance. Alors quau départ on le présente comme un citoyen honnête et ayant très peu à se reprocher (il jogge, il sarrête aux feux rouge, etc.). Lentement, sa part dombre, mais surtout sa peur et ses inquiétudes se manifesteront pour faire dAdam un personnage complexe et attachant.
Cest dans cet amalgame toujours juste et réussi entre le drame et la comédie, entre le bon et le mauvais que le film touche, émeut et divertit. Dans cette idée de nuance luvre de Jonathan Levine est une rencontre avec un public plus large. Mais sous ses airs de film grand public (et malgré la présence de Seth Rogen), 50/50 porte bien la marque de son réalisateur (on pensera simplement à une séquence directement calquée sur les ralentis de All the Boys Love Mandy Lane).
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 1.78:1 à une résolution de 1080p.
La définition générale de limage est excellente. Hormis un grain cinématographique légèrement prononcé, le transfert haute définition affiche netteté et précision. Le niveau de détails et de textures reproduit est ainsi excellent. Le rendu des couleurs est tout aussi irréprochable. Bien que baignant dans des tons plutôt froids, ces dernières demeurent justement étalonnées. Les tons de peaux sont naturels alors que les contrastes sont parfaitement gérés et évitent les effets de surbrillance. Les parties sombres sont très bien reproduits grâce à des noirs purs et intenses, mais aussi à des dégradés fluides et précis.
La partie numérique se sauve de tout défaut majeur apparent.
Son
Deux bandes-son sont offertes sur cette édition. Lune au format DTS-HD Master Audio 5.1 en version originale anglaise et lautre au formaten version française aussi au format DTS-HD Master Audio 5.1.
Étonnamment, le mixage DTS-HD exploite habilement son potentiel malgré un genre de film où lon se serait attendu à un rendu plus en retrait. Dynamisme et présence font partie de ce mixage, mais aussi et surtout limmersion est rendue meilleure grâce à une habile exploitation de lenvironnement sonore. Alors que les ouvertures frontale et latérale servent à laisser entendre la grande majorité des éléments sonores, les enceintes arrière ainsi que les basses fréquences profitent de plusieurs effets dambiophonie réussis. Nous penserons ici aux passages avec des morceaux de musique ainsi quà lannonce du cancer dAdam par son médecin. Les effets de réverbération reproduits par le mixage sont un moment fort de ce dernier. Sinon, les dialogues demeurent constamment et parfaitement intelligibles alors que la trame sonore sintègre superbement au mixage. Les basses fréquences, comme déjà mentionné, grondent habilement lorsquelles sont sollicitées (surtout pour appuyer la trame sonore) alors que le canal dextrêmes se veut légèrement plus discret.
Des sous-titres anglais sont disponibles.
Suppléments/menus
Nous retrouvons dabord une piste de commentaire audio animée par Seth Roger, le réalisateur Jonathan Levine, le scénariste Will Reiser, ainsi que les producteurs Evan Goldberg et Ben Karlin. Si le nombre dinterlocuteurs se fait rapidement sentir lorsque chacun tente de se faire entendre, le tout est néanmoins rempli danecdotes amusantes sur le tournage du film. Mais la véritable raison découter cette piste de commentaires est certainement dentendre Will Reiser, le scénariste, parler de son propre combat avec le cancer, combat dont il sest inspiré pour écrire le film.
Nous retrouvons aussi un segment de cinq scènes supprimées (6 :17) quil est possible de visionner avec les commentaires du réalisateur Jonathan Levine. Lune dentre elle, qui ressemble en fait à une fin optionnelle, est particulièrement intéressante dû au fait quelle est à des kilomètres de la finale originale.
Trois segments viennent ensuite. Le premier « The Story of 50/50 (7:54) » est un documentaire relativement typique du « making-of » où les artisans et les acteurs reviennent sur leur expérience de tournage. Il sagit dun bon résumé de la piste de commentaires audio. « Life Inspires Art (9 :15) » est divisé en quatre parties où chacune concerne une scène du film. Les artisans et les acteurs reviennent ensuite sur des évènements de la vraie vie (concernant Will Reiser) qui ont permis le tournage de ces scènes. « Seek and Destroy (2 :21)» est un autre documentaire « making of » sur la séquence de la destruction de la peinture de Rachel, la petite amie dAdam.
Conclusion
Certainement un des longs-métrages les plus touchants de 2011, le film de Jonathan Levine propose un portrait à la fois drôle et dramatique dun jeune homme à laube de la trentaine aux prises avec un cancer. Mais 50/50 cest aussi la rencontre dun cinéaste très talentueux avec le cinéma (et un public) populaire. Un réalisateur que lon devra assurément surveiller avec son prochain Warm Bodies, une histoire damour entre zombies prévu pour 2013.
Lédition est techniquement excellente. Si le transfert reproduit admirablement lenvironnement froid que peuvent laisser paraître les images du film, le mixage DTS-HD est, quant à lui, la véritable surprise de cette édition. Tant dans limmersion quil procure que dans lhabile exploitation de ce que permet le mixage DTS-HD. Les suppléments se veulent très divertissants et amusants alors que la piste de commentaires audio propose une brève immersion dans ce qua vécu le scénariste Will Reiser. Une édition tout à fait recommandable.
Après avoir pénétré dans lunivers du hip-hop dans les rues de New York dans The Wackness et avoir déstabilisé les règles du "slasher" dans All the Boys Love Mandy Lane (toujours non disponible en territoire nord-américain), le réalisateur Jonathan Levine sintéresse avec 50/50 au destin dun jeune adulte de 27 ans aux prises avec une forme de cancer très rare. Si le film démontre une réalisation plus dépouillée et plus sobre que ses deux précédents films, il nen demeure pas moins que 50/50 entre parfaitement dans la filmographie dun jeune cinéaste talentueux, ambitieux et qui fait ici sa rencontre avec le public grâce à un film qui le consacrera.
Le protagoniste de 50/50, Adam, a ce point en commun avec Luke Shapiro et Mandy Lane, soit celui dêtre en marge des jeunes de leur génération. La principale différence entre ces deux héros et celui du film qui nous intéresse ici est quAdam se distanciera de la masse par lépreuve quil devra surmonter. Dailleurs, lempathie avec ce personnage nest possible que par son caractère relativement anonyme en début de parcours. Ce nest que lorsquil découvre lexistence de sa maladie quAdam devient foncièrement plus singulier.
Mais les personnages du cinéma de Levine ont plus dun tour dans leur sac et 50/50 est lincarnation parfaite de son titre dans sa mise en scène que dans la représentation de ses personnages. Dabord, dans le ton qui jongle constamment et brillamment entre le drame et la comédie sans jamais sombrer dans les excès dans lun ou dans lautre. Puis, à travers les personnages qui sont tout sauf unidimensionnels. Du meilleur ami à lhumour douteux et gras qui se révèle pourtant fidèle et attentionné à la psychologue inexpérimentée et maladroite, mais aux intentions aussi bonnes que son grand cur. Même la petite amie dAdam se révèle finalement moins garce quelle pourrait paraître. Cest surtout Adam qui profite le plus de cette nuance. Alors quau départ on le présente comme un citoyen honnête et ayant très peu à se reprocher (il jogge, il sarrête aux feux rouge, etc.). Lentement, sa part dombre, mais surtout sa peur et ses inquiétudes se manifesteront pour faire dAdam un personnage complexe et attachant.
Cest dans cet amalgame toujours juste et réussi entre le drame et la comédie, entre le bon et le mauvais que le film touche, émeut et divertit. Dans cette idée de nuance luvre de Jonathan Levine est une rencontre avec un public plus large. Mais sous ses airs de film grand public (et malgré la présence de Seth Rogen), 50/50 porte bien la marque de son réalisateur (on pensera simplement à une séquence directement calquée sur les ralentis de All the Boys Love Mandy Lane).
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 1.78:1 à une résolution de 1080p.
La définition générale de limage est excellente. Hormis un grain cinématographique légèrement prononcé, le transfert haute définition affiche netteté et précision. Le niveau de détails et de textures reproduit est ainsi excellent. Le rendu des couleurs est tout aussi irréprochable. Bien que baignant dans des tons plutôt froids, ces dernières demeurent justement étalonnées. Les tons de peaux sont naturels alors que les contrastes sont parfaitement gérés et évitent les effets de surbrillance. Les parties sombres sont très bien reproduits grâce à des noirs purs et intenses, mais aussi à des dégradés fluides et précis.
La partie numérique se sauve de tout défaut majeur apparent.
Son
Deux bandes-son sont offertes sur cette édition. Lune au format DTS-HD Master Audio 5.1 en version originale anglaise et lautre au formaten version française aussi au format DTS-HD Master Audio 5.1.
Étonnamment, le mixage DTS-HD exploite habilement son potentiel malgré un genre de film où lon se serait attendu à un rendu plus en retrait. Dynamisme et présence font partie de ce mixage, mais aussi et surtout limmersion est rendue meilleure grâce à une habile exploitation de lenvironnement sonore. Alors que les ouvertures frontale et latérale servent à laisser entendre la grande majorité des éléments sonores, les enceintes arrière ainsi que les basses fréquences profitent de plusieurs effets dambiophonie réussis. Nous penserons ici aux passages avec des morceaux de musique ainsi quà lannonce du cancer dAdam par son médecin. Les effets de réverbération reproduits par le mixage sont un moment fort de ce dernier. Sinon, les dialogues demeurent constamment et parfaitement intelligibles alors que la trame sonore sintègre superbement au mixage. Les basses fréquences, comme déjà mentionné, grondent habilement lorsquelles sont sollicitées (surtout pour appuyer la trame sonore) alors que le canal dextrêmes se veut légèrement plus discret.
Des sous-titres anglais sont disponibles.
Suppléments/menus
Nous retrouvons dabord une piste de commentaire audio animée par Seth Roger, le réalisateur Jonathan Levine, le scénariste Will Reiser, ainsi que les producteurs Evan Goldberg et Ben Karlin. Si le nombre dinterlocuteurs se fait rapidement sentir lorsque chacun tente de se faire entendre, le tout est néanmoins rempli danecdotes amusantes sur le tournage du film. Mais la véritable raison découter cette piste de commentaires est certainement dentendre Will Reiser, le scénariste, parler de son propre combat avec le cancer, combat dont il sest inspiré pour écrire le film.
Nous retrouvons aussi un segment de cinq scènes supprimées (6 :17) quil est possible de visionner avec les commentaires du réalisateur Jonathan Levine. Lune dentre elle, qui ressemble en fait à une fin optionnelle, est particulièrement intéressante dû au fait quelle est à des kilomètres de la finale originale.
Trois segments viennent ensuite. Le premier « The Story of 50/50 (7:54) » est un documentaire relativement typique du « making-of » où les artisans et les acteurs reviennent sur leur expérience de tournage. Il sagit dun bon résumé de la piste de commentaires audio. « Life Inspires Art (9 :15) » est divisé en quatre parties où chacune concerne une scène du film. Les artisans et les acteurs reviennent ensuite sur des évènements de la vraie vie (concernant Will Reiser) qui ont permis le tournage de ces scènes. « Seek and Destroy (2 :21)» est un autre documentaire « making of » sur la séquence de la destruction de la peinture de Rachel, la petite amie dAdam.
Conclusion
Certainement un des longs-métrages les plus touchants de 2011, le film de Jonathan Levine propose un portrait à la fois drôle et dramatique dun jeune homme à laube de la trentaine aux prises avec un cancer. Mais 50/50 cest aussi la rencontre dun cinéaste très talentueux avec le cinéma (et un public) populaire. Un réalisateur que lon devra assurément surveiller avec son prochain Warm Bodies, une histoire damour entre zombies prévu pour 2013.
Lédition est techniquement excellente. Si le transfert reproduit admirablement lenvironnement froid que peuvent laisser paraître les images du film, le mixage DTS-HD est, quant à lui, la véritable surprise de cette édition. Tant dans limmersion quil procure que dans lhabile exploitation de ce que permet le mixage DTS-HD. Les suppléments se veulent très divertissants et amusants alors que la piste de commentaires audio propose une brève immersion dans ce qua vécu le scénariste Will Reiser. Une édition tout à fait recommandable.
Qualité vidéo:
4,4/5
Qualité audio:
4,2/5
Suppléments:
3,5/5
Rapport qualité/prix:
3,9/5
Note finale:
4,0/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2012-04-23
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2012-04-23
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30