Gantz: Perfect Answer

Critique
Synopsis/présentation
Publié dans le lhebdomadaire japonais « Young Jump » depuis octobre 2000, Gantz est un des mangas les plus populaires de cette dernière décade. Vendue à plus de 18 millions de copies à travers le monde, luvre de Oku Hiroya est une des pierres angulaire du Seinen, un genre mal compris jusquà récemment en occident. Par rapport aux titres Shônen, le genre le plus connu et le mieux distribué chez nous avec des titre comme Dragon Ball Z ou Bleach, les Seinen sont destinés non pas à un public adolescent mais ciblé vers le public masculin de jeunes adultes et dadulte, principalement entre 18 et 30 ans. Certains titres ciblent même un public mature de professionnels au-delà de la quarantaine. Le style se caractérise par un plus grand réalisme ainsi quune emphase mise sur lhistoire et le développement des personnages. Le genre peut senorgueillir duvres telles que le légendaire Akira, le dérangeant Battle Royal ou encore les plus légers Chobits et Twin Spica. La réputation de littérature violente et graphiquement explicite que le manga japonais a chez les adultes occidentaux provient essentiellement du fait que chez nous les comics sont traditionnellement destinés à être lu par des adolescents et pré-adolescents et les titres Seinen ont donc été ciblés de façon inappropriée vers ces derniers en labsence dun public plus mature. Le marché occidental commence tout juste à se former et on assiste ces dernières années à lapparition dun vrai public pour le Seinen japonais ce qui permet de mettre ces uvres souvent profondes mais aussi plus lourdes intellectuellement et surtout plus choquantes dans les mains dun public à même dapprécier les différents niveaux de lectures et les thèmes souvent complexes quelles proposent.
Les studios japonais nont pas attendu la mode hollywoodienne des adaptations de tous poils pour décliner les mangas à travers les différents types de médias. Au pays du soleil levant, il est une pratique courante depuis déjà plusieurs décennies daccompagner les uvres populaires dune version animée sérialisé ou cinématographique et souvent de jeux vidéo. Ces dernières années on constate un renforcement de ce modèle avec lapparition de plus en plus courante dadaptation en série télévisée dite « live action » ou même en film de certaines uvres, particulièrement des Shôjô, un genre destiné aux jeunes filles. Des séries comme Boys overs Flowers ou Nodame Cantabile ont connu un succès mondial incomparable et leur transfert au cinéma ont chapeauté le box-office de plusieurs pays asiatiques pendant des semaines. La très forte baisse des coûts de production entrainée par lutilisation de plus en plus courante des technologies de synthèse dimage a entrainé lapparition ces deux ou trois dernières années de toute une série dadaptation de mangas fantastiques. Ces deux dernières années ont été particulièrement bénies avec les très attendus Space Battleship Yamato fin 2010, Gantz et sa suite, luvre qui nous intéresse ici, Gantz : perfect answer lannée dernière.
En effet, suite au succès télévisuel de ladaptation du manga en deux séries animées, Gantz : First Stage et Gantz : Second Stage, une adaptation cinématographique « live-action » est décidée et la production de deux films est mise en branle avec un budget final estimé à 50 millions de dollars pour les deux films. Le premier volet Gantz sera lancé sur les écrans japonais en janvier 2011, rapidement suivi par la conclusion de la saga Gantz : Perfect Answer en Avril.
La saga débute avec la mort des deux personnages principaux, Kurono Kei et Kat!3; Masaru deux étudiants de 17 ans. Écrasés par une rame de métro tokyoïte lors de leur intervention pour prévenir une tentative de suicide, les deux protagonistes se voient matérialisés dans un appartement où se trouve une mystérieuse sphère noire contenant un être humanoïde sous respirateur artificiel dorigine indéfinie. La sphère annonce aux « ressuscités » que leur vie est maintenant en sa possession et leur assigne des missions délimination de ce qui semble être des envahisseurs extra-terrestres.
Lhistoire du manga est organisée en trois phases. Les deux premières phases ont déjà été publiées et la troisième est actuellement en cours. Aucune date na été annoncée pour la fin du manga et aucune réelle information na filtrée quant aux conclusions envisagées. Si ce nétait pas un problème pour le premier film, Gantz suit dassez près luvre papier, il nen est pas de même pour le second et dernier film de la série. Les créateurs ont essentiellement deux choix lorsquon parle dadapter une uvre inachevée : suivre lhistoire existante et laisser laction en suspend ou bien créer de toute pièce une conclusion inédite. Cest cette deuxième direction que léquipe de Gantz : Perfect Answer a préféré emprunter. Le premier film a essentiellement posé les bases de lunivers et présenté les personnages. Les critiques en ont dailleurs souvent noté le rythme un peu lent malgré son côté addictif. Perfect Answer prend une toute autre direction. Se situant quelques mois après les événements du premier volet et libéré de lobligation de la mise en place des éléments de Gantz, le rythme en est définitivement plus soutenu et consiste en essentiellement deux heures daction quasi non-stop avec quelques développement au niveau des personnages principaux. Kei (Kazunari Ninomiya) partage son existence entre les missions de Gantz, son travail et sa compagne introduite lors du premier volet, Tae Kojima (Yuriko Yoshitaka). Léquipe de survivants est maintenant bien rodée et soccupe avec brio de protéger et dentrainer les nouvelles recrues à survivre aux carnages commandés par la sphère tout en sapprochant rapidement des 100 points fatidiques (voir le premier opus pour plus de détails. Les dévoiler ici serait le meilleur moyen de gâcher le plaisir du visionnement pour les deux films). Parallèlement, Gantz utilise un mannequin célèbre, Eriko Ayukawa (jouée par Ito Ayumi) pour retrouver une sphère noire miniature de nature inconnue avant que ce qui apparait comme une copie de Kato (Ken'ichi Matsuyama) sen empare.
La distribution du film est remarquable par linclusion de nombreuses jeunes étoiles montantes du paysage audiovisuel nippon mais aussi de vétérans respectés comme Tomorowo Taguchi. Les trois jeunes acteurs principaux sont très connus au Japon, particulièrement Kazunari Ninomiya depuis son magnifique rôle dans Letters from Iwo Jima et Yuriko Yoshitaka dont le rôle dans la série Mioka a impressionné à plus dun titre. Cette dernière se fait dailleurs omniprésente sur les affichages nippons depuis deux ans. On notera aussi pour les non-initiés aux célébrités japonaises que Kazunari Ninomiya et Yuriko Yoshitaka sont deux acteurs nippons qui dégagent une aura particulière de décalage complet lors quils apparaissent à lécran, que lapparition soit scriptée ou non. Leurs entrevues sont souvent des plus bizarres. Un choix parfait pour la saga.
Au niveau technique, à part les effets digitaux dune partie de la grande course poursuite au milieu du film qui sont un dune qualité discutable, on ne trouvera rien à redire à la valeur de la production de ce film surtout avec un budget qui ne peut quêtre qualifié que de très raisonnable par rapport aux coûts pharaoniques des productions Hollywoodiennes. Un film Hollywoodien de série B, comme Battle Los Angeles par exemple, avec somme toute assez peu deffets spéciaux « coute » 70 millions de dollars et The Muppets aura couté 45 millions. Si lon compare au 50 millions dépensés EN TOUT pour les deux films, on se rendra rapidement compte de lefficacité des productions asiatiques en générale et Japonaises en particulier. On notera de plus que les coûts de production Japonais sont probablement les plus élevés en Asie
Bien entendu, le fait que le second film de la franchise ne suive pas la narration originale a déclenché les foudres des fans de lédition papier. On avouera que, pour ce quon peut en dire en attendant la conclusion « officielle », le fossé entre les deux versions est conséquent mais la conclusion proposée ici est très intéressante. Bien que ficelant un peu trop proprement lhistoire dans un produit facilement digérable elle propose une interprétation intrigante de lhistoire à priori racontée par la saga. La fin amène subtilement des questionnements sur la liberté de choix, le pouvoir et les conséquences collatérales de son utilisation sans jugement. Nous avouerons que globalement nous avons aimé cette fin qui nous semble plus subtile que la direction décidemment chaotique et ultraviolente que le manga a pris dans sa troisième phase. La réflexion induite par les films est définitivement différente mais loin dêtre quelconque.
Au final Gantz : Perfect Answer est, malgré quelques défauts, une excellente conclusion à ladaptation cinématographique de la saga dOku Hiroya et un parfait exemple de la qualité de la production fantastique japonaise. Il est à espérer que le public québécois aura de plus en plus accès à des productions de cette qualité en provenance du pays du soleil levant dans le futur. Ce nest pas le matériel qui manque, la balle est dans le camp des distributeurs.
Image
Lédition ici présenté nous offre un transfert 1080p à une cadence classique de 24 image/secondes encodé au format AVC et au format respecté de 1.85:1.
Le moins quon puisse dire est que la qualité de limage est maitrisée, très maitrisée. La photographie est particulièrement propre. En fait, on ne trouvera quun grain minimal comme si luvre avait été tournée avec des caméras numériques. On retrouve un filtrage colorimétrique important dans toutes les uvres visuelles japonaises, que ce soit un film pour le grand écran ou une série télévisée standard. Gants : Perfect Answer ne fait pas exception, la colorimétrie est parfaitement contrôlée avec des tons nettement tirée vers des couleurs bleuâtres et grises qui augmente lambiance lugubre du film. Un effet secondaire de cette manipulation de limage et aussi probablement du budget est une perte de détails dans les zones sombres. Un état de fait un peu dommage si lon prend en compte quune grande partie du film se déroule de nuit ou dans la pénombre. Ce qui nest pas touché par contre est le niveau impressionnant de détail des textures et des effets spéciaux, exacerbé par la clarté inhabituelle de limage. On avouera quon se passe très bien de limportant grain qui est souvent lapanage dune immense majorité de films et que beaucoup de « cinéphiles » considèrent comme essentiel à la qualité photographique dune uvre cinématographique. On ne le répètera jamais assez, les mouvements saccadés et les images bruitées ne sont que des vestiges imposés par les limitations des vieilles technologies de capture dimage.
Au final cest un excellent transfert que nous avons ici même sil nest pas parfait.
Son
Lédition nord-américaine vient avec deux options sonores, la bande originale japonaise et le doublage anglais, toutes deux en DTS-HD master audio 5.1. Lencodage à 48Khz/16bits choisi ici ne pourra cependant pas être considéré comme HD.
Nous vous conseillerons de passer sans vous arrêter devant le doublage anglais qui est tout simplement une horreur. Les voix sont minables, la traduction est aberrante et la notion de synchronisation avec limage ne fait pas partie du vocabulaire des gens qui ont fait ce pitoyable « travail ».
Par contre la bande son DTS-HD Master Audio originale est tout simplement fabuleuse. La qualité du son remportera lapprobation des cinéphiles qui ont une sensibilité audiophile. Les aigus sont clairs sans être criards, les basses sont puissantes et bien définies et le reste du spectre ne contient aucune faiblesse discernable. Le champ sonore est vaste avec une dynamique impressionnante et des dialogues toujours parfaitement audibles. Vos caissons de grave auront intérêt à être bien attaché car ils vont subir une sévère séance daérobie. Le .1 de la bande son est en effet très fournie et devient par moment extrêmement intense. Pour lier lensemble, les canaux ambiophoniques ne seront pas délaissés. Tout au long du film la bande son créée un univers profondément immersif avec une myriade de détails sonores urbains et un étourdissant tapis de vibration.
Gantz : Perfect Answer est un véritable plaisir auditif.
Suppléments/menus
Lédition se présente dans le boitier plastique bleu maintenant classique. On y trouvera trois disques, un Blu-ray contenant le film et ses suppléments et deux DVD. Lun renfermant la version DVD qui pourra aller grossir la collection de votre grand-mère et lautre renfermant les suppléments.
Cette partie est la plus faible de lédition. Comparée aux différentes éditions disponibles au Japon cest même pathétique. On ne trouve quune poignée de suppléments très standards, le tout en simple définition puisquils se trouvent rassemblés sur le deuxième DVD. La liste sera rapide :
- Une série de bandes annonces en japonais pour Gantz (4:04)
- une courte entrevue avec le réalisateur (22:01) qui est somme toute assez intéressante et instructive sans être phénoménale cependant. On peut y voir quelques moments avec Kazunari Ninomiya et Yuriko Yoshitaka qui permettront de sapercevoir de létrangeté de ces deux jeunes acteurs.
- Une série de profiles des acteurs. Ce supplément nest pas interactif. Il sagit juste dune simple vidéo qui présente des images statiques. On avait presque oublié ce genre de format
- Les inévitables promotions pour les autres produits distribués par New People, là encore présenté dans une forme séquentielle (7:28).
On ne pourra malheureusement que se désoler en regardant la courte énumération ci-dessus.
Conclusion
Léternelle question se pose, luvre en vaut-elle la peine et le prix de lédition est-il en mesure avec la valeur offerte? Pour ce qui est du film nous dirons que oui, il vaut la peine. Même si les auteurs ont dévié de manière conséquente de lhistoire originale, le film qui est présenté ici gagne à être visionné, ne serait-ce par son attrait visuel et le niveau daction quil offre. Lunivers et les personnages sont parfaitement respectés et les nouveaux questionnements laissés par la fin inédite plairont aux initiés qui auront fait leffort de garder lesprit ouvert. Malheureusement la seconde partie de léquation nest pas aussi favorable.
Lédition est très chère pour le peu quelle offre. Ce sera une sortie à réserver aux fans, comme souvent quand on parle dimportation en provenance du Japon. Cest bien dommage car ça génère une barrière pécuniaire à laccessibilité du grand public aux merveilles audiovisuelles asiatiques.
Publié dans le lhebdomadaire japonais « Young Jump » depuis octobre 2000, Gantz est un des mangas les plus populaires de cette dernière décade. Vendue à plus de 18 millions de copies à travers le monde, luvre de Oku Hiroya est une des pierres angulaire du Seinen, un genre mal compris jusquà récemment en occident. Par rapport aux titres Shônen, le genre le plus connu et le mieux distribué chez nous avec des titre comme Dragon Ball Z ou Bleach, les Seinen sont destinés non pas à un public adolescent mais ciblé vers le public masculin de jeunes adultes et dadulte, principalement entre 18 et 30 ans. Certains titres ciblent même un public mature de professionnels au-delà de la quarantaine. Le style se caractérise par un plus grand réalisme ainsi quune emphase mise sur lhistoire et le développement des personnages. Le genre peut senorgueillir duvres telles que le légendaire Akira, le dérangeant Battle Royal ou encore les plus légers Chobits et Twin Spica. La réputation de littérature violente et graphiquement explicite que le manga japonais a chez les adultes occidentaux provient essentiellement du fait que chez nous les comics sont traditionnellement destinés à être lu par des adolescents et pré-adolescents et les titres Seinen ont donc été ciblés de façon inappropriée vers ces derniers en labsence dun public plus mature. Le marché occidental commence tout juste à se former et on assiste ces dernières années à lapparition dun vrai public pour le Seinen japonais ce qui permet de mettre ces uvres souvent profondes mais aussi plus lourdes intellectuellement et surtout plus choquantes dans les mains dun public à même dapprécier les différents niveaux de lectures et les thèmes souvent complexes quelles proposent.
Les studios japonais nont pas attendu la mode hollywoodienne des adaptations de tous poils pour décliner les mangas à travers les différents types de médias. Au pays du soleil levant, il est une pratique courante depuis déjà plusieurs décennies daccompagner les uvres populaires dune version animée sérialisé ou cinématographique et souvent de jeux vidéo. Ces dernières années on constate un renforcement de ce modèle avec lapparition de plus en plus courante dadaptation en série télévisée dite « live action » ou même en film de certaines uvres, particulièrement des Shôjô, un genre destiné aux jeunes filles. Des séries comme Boys overs Flowers ou Nodame Cantabile ont connu un succès mondial incomparable et leur transfert au cinéma ont chapeauté le box-office de plusieurs pays asiatiques pendant des semaines. La très forte baisse des coûts de production entrainée par lutilisation de plus en plus courante des technologies de synthèse dimage a entrainé lapparition ces deux ou trois dernières années de toute une série dadaptation de mangas fantastiques. Ces deux dernières années ont été particulièrement bénies avec les très attendus Space Battleship Yamato fin 2010, Gantz et sa suite, luvre qui nous intéresse ici, Gantz : perfect answer lannée dernière.
En effet, suite au succès télévisuel de ladaptation du manga en deux séries animées, Gantz : First Stage et Gantz : Second Stage, une adaptation cinématographique « live-action » est décidée et la production de deux films est mise en branle avec un budget final estimé à 50 millions de dollars pour les deux films. Le premier volet Gantz sera lancé sur les écrans japonais en janvier 2011, rapidement suivi par la conclusion de la saga Gantz : Perfect Answer en Avril.
La saga débute avec la mort des deux personnages principaux, Kurono Kei et Kat!3; Masaru deux étudiants de 17 ans. Écrasés par une rame de métro tokyoïte lors de leur intervention pour prévenir une tentative de suicide, les deux protagonistes se voient matérialisés dans un appartement où se trouve une mystérieuse sphère noire contenant un être humanoïde sous respirateur artificiel dorigine indéfinie. La sphère annonce aux « ressuscités » que leur vie est maintenant en sa possession et leur assigne des missions délimination de ce qui semble être des envahisseurs extra-terrestres.
Lhistoire du manga est organisée en trois phases. Les deux premières phases ont déjà été publiées et la troisième est actuellement en cours. Aucune date na été annoncée pour la fin du manga et aucune réelle information na filtrée quant aux conclusions envisagées. Si ce nétait pas un problème pour le premier film, Gantz suit dassez près luvre papier, il nen est pas de même pour le second et dernier film de la série. Les créateurs ont essentiellement deux choix lorsquon parle dadapter une uvre inachevée : suivre lhistoire existante et laisser laction en suspend ou bien créer de toute pièce une conclusion inédite. Cest cette deuxième direction que léquipe de Gantz : Perfect Answer a préféré emprunter. Le premier film a essentiellement posé les bases de lunivers et présenté les personnages. Les critiques en ont dailleurs souvent noté le rythme un peu lent malgré son côté addictif. Perfect Answer prend une toute autre direction. Se situant quelques mois après les événements du premier volet et libéré de lobligation de la mise en place des éléments de Gantz, le rythme en est définitivement plus soutenu et consiste en essentiellement deux heures daction quasi non-stop avec quelques développement au niveau des personnages principaux. Kei (Kazunari Ninomiya) partage son existence entre les missions de Gantz, son travail et sa compagne introduite lors du premier volet, Tae Kojima (Yuriko Yoshitaka). Léquipe de survivants est maintenant bien rodée et soccupe avec brio de protéger et dentrainer les nouvelles recrues à survivre aux carnages commandés par la sphère tout en sapprochant rapidement des 100 points fatidiques (voir le premier opus pour plus de détails. Les dévoiler ici serait le meilleur moyen de gâcher le plaisir du visionnement pour les deux films). Parallèlement, Gantz utilise un mannequin célèbre, Eriko Ayukawa (jouée par Ito Ayumi) pour retrouver une sphère noire miniature de nature inconnue avant que ce qui apparait comme une copie de Kato (Ken'ichi Matsuyama) sen empare.
La distribution du film est remarquable par linclusion de nombreuses jeunes étoiles montantes du paysage audiovisuel nippon mais aussi de vétérans respectés comme Tomorowo Taguchi. Les trois jeunes acteurs principaux sont très connus au Japon, particulièrement Kazunari Ninomiya depuis son magnifique rôle dans Letters from Iwo Jima et Yuriko Yoshitaka dont le rôle dans la série Mioka a impressionné à plus dun titre. Cette dernière se fait dailleurs omniprésente sur les affichages nippons depuis deux ans. On notera aussi pour les non-initiés aux célébrités japonaises que Kazunari Ninomiya et Yuriko Yoshitaka sont deux acteurs nippons qui dégagent une aura particulière de décalage complet lors quils apparaissent à lécran, que lapparition soit scriptée ou non. Leurs entrevues sont souvent des plus bizarres. Un choix parfait pour la saga.
Au niveau technique, à part les effets digitaux dune partie de la grande course poursuite au milieu du film qui sont un dune qualité discutable, on ne trouvera rien à redire à la valeur de la production de ce film surtout avec un budget qui ne peut quêtre qualifié que de très raisonnable par rapport aux coûts pharaoniques des productions Hollywoodiennes. Un film Hollywoodien de série B, comme Battle Los Angeles par exemple, avec somme toute assez peu deffets spéciaux « coute » 70 millions de dollars et The Muppets aura couté 45 millions. Si lon compare au 50 millions dépensés EN TOUT pour les deux films, on se rendra rapidement compte de lefficacité des productions asiatiques en générale et Japonaises en particulier. On notera de plus que les coûts de production Japonais sont probablement les plus élevés en Asie
Bien entendu, le fait que le second film de la franchise ne suive pas la narration originale a déclenché les foudres des fans de lédition papier. On avouera que, pour ce quon peut en dire en attendant la conclusion « officielle », le fossé entre les deux versions est conséquent mais la conclusion proposée ici est très intéressante. Bien que ficelant un peu trop proprement lhistoire dans un produit facilement digérable elle propose une interprétation intrigante de lhistoire à priori racontée par la saga. La fin amène subtilement des questionnements sur la liberté de choix, le pouvoir et les conséquences collatérales de son utilisation sans jugement. Nous avouerons que globalement nous avons aimé cette fin qui nous semble plus subtile que la direction décidemment chaotique et ultraviolente que le manga a pris dans sa troisième phase. La réflexion induite par les films est définitivement différente mais loin dêtre quelconque.
Au final Gantz : Perfect Answer est, malgré quelques défauts, une excellente conclusion à ladaptation cinématographique de la saga dOku Hiroya et un parfait exemple de la qualité de la production fantastique japonaise. Il est à espérer que le public québécois aura de plus en plus accès à des productions de cette qualité en provenance du pays du soleil levant dans le futur. Ce nest pas le matériel qui manque, la balle est dans le camp des distributeurs.
Image
Lédition ici présenté nous offre un transfert 1080p à une cadence classique de 24 image/secondes encodé au format AVC et au format respecté de 1.85:1.
Le moins quon puisse dire est que la qualité de limage est maitrisée, très maitrisée. La photographie est particulièrement propre. En fait, on ne trouvera quun grain minimal comme si luvre avait été tournée avec des caméras numériques. On retrouve un filtrage colorimétrique important dans toutes les uvres visuelles japonaises, que ce soit un film pour le grand écran ou une série télévisée standard. Gants : Perfect Answer ne fait pas exception, la colorimétrie est parfaitement contrôlée avec des tons nettement tirée vers des couleurs bleuâtres et grises qui augmente lambiance lugubre du film. Un effet secondaire de cette manipulation de limage et aussi probablement du budget est une perte de détails dans les zones sombres. Un état de fait un peu dommage si lon prend en compte quune grande partie du film se déroule de nuit ou dans la pénombre. Ce qui nest pas touché par contre est le niveau impressionnant de détail des textures et des effets spéciaux, exacerbé par la clarté inhabituelle de limage. On avouera quon se passe très bien de limportant grain qui est souvent lapanage dune immense majorité de films et que beaucoup de « cinéphiles » considèrent comme essentiel à la qualité photographique dune uvre cinématographique. On ne le répètera jamais assez, les mouvements saccadés et les images bruitées ne sont que des vestiges imposés par les limitations des vieilles technologies de capture dimage.
Au final cest un excellent transfert que nous avons ici même sil nest pas parfait.
Son
Lédition nord-américaine vient avec deux options sonores, la bande originale japonaise et le doublage anglais, toutes deux en DTS-HD master audio 5.1. Lencodage à 48Khz/16bits choisi ici ne pourra cependant pas être considéré comme HD.
Nous vous conseillerons de passer sans vous arrêter devant le doublage anglais qui est tout simplement une horreur. Les voix sont minables, la traduction est aberrante et la notion de synchronisation avec limage ne fait pas partie du vocabulaire des gens qui ont fait ce pitoyable « travail ».
Par contre la bande son DTS-HD Master Audio originale est tout simplement fabuleuse. La qualité du son remportera lapprobation des cinéphiles qui ont une sensibilité audiophile. Les aigus sont clairs sans être criards, les basses sont puissantes et bien définies et le reste du spectre ne contient aucune faiblesse discernable. Le champ sonore est vaste avec une dynamique impressionnante et des dialogues toujours parfaitement audibles. Vos caissons de grave auront intérêt à être bien attaché car ils vont subir une sévère séance daérobie. Le .1 de la bande son est en effet très fournie et devient par moment extrêmement intense. Pour lier lensemble, les canaux ambiophoniques ne seront pas délaissés. Tout au long du film la bande son créée un univers profondément immersif avec une myriade de détails sonores urbains et un étourdissant tapis de vibration.
Gantz : Perfect Answer est un véritable plaisir auditif.
Suppléments/menus
Lédition se présente dans le boitier plastique bleu maintenant classique. On y trouvera trois disques, un Blu-ray contenant le film et ses suppléments et deux DVD. Lun renfermant la version DVD qui pourra aller grossir la collection de votre grand-mère et lautre renfermant les suppléments.
Cette partie est la plus faible de lédition. Comparée aux différentes éditions disponibles au Japon cest même pathétique. On ne trouve quune poignée de suppléments très standards, le tout en simple définition puisquils se trouvent rassemblés sur le deuxième DVD. La liste sera rapide :
- Une série de bandes annonces en japonais pour Gantz (4:04)
- une courte entrevue avec le réalisateur (22:01) qui est somme toute assez intéressante et instructive sans être phénoménale cependant. On peut y voir quelques moments avec Kazunari Ninomiya et Yuriko Yoshitaka qui permettront de sapercevoir de létrangeté de ces deux jeunes acteurs.
- Une série de profiles des acteurs. Ce supplément nest pas interactif. Il sagit juste dune simple vidéo qui présente des images statiques. On avait presque oublié ce genre de format
- Les inévitables promotions pour les autres produits distribués par New People, là encore présenté dans une forme séquentielle (7:28).
On ne pourra malheureusement que se désoler en regardant la courte énumération ci-dessus.
Conclusion
Léternelle question se pose, luvre en vaut-elle la peine et le prix de lédition est-il en mesure avec la valeur offerte? Pour ce qui est du film nous dirons que oui, il vaut la peine. Même si les auteurs ont dévié de manière conséquente de lhistoire originale, le film qui est présenté ici gagne à être visionné, ne serait-ce par son attrait visuel et le niveau daction quil offre. Lunivers et les personnages sont parfaitement respectés et les nouveaux questionnements laissés par la fin inédite plairont aux initiés qui auront fait leffort de garder lesprit ouvert. Malheureusement la seconde partie de léquation nest pas aussi favorable.
Lédition est très chère pour le peu quelle offre. Ce sera une sortie à réserver aux fans, comme souvent quand on parle dimportation en provenance du Japon. Cest bien dommage car ça génère une barrière pécuniaire à laccessibilité du grand public aux merveilles audiovisuelles asiatiques.
Qualité vidéo:
4,7/5
Qualité audio:
4,9/5
Suppléments:
3,0/5
Rapport qualité/prix:
4,0/5
Note finale:
4,2/5
Auteur: Pascal Cauden
Date de publication: 2012-04-01
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LED Samsung UN55D6420, Amplificateur Denon AVR-991, Enceintes Energy XL-26(x2), XL-C, XL-R (x4), Caisson d'extrêmes graves Klipsch KSW 12, HTPC media portal et lecteur Samsung BD-D5500.
Date de publication: 2012-04-01
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LED Samsung UN55D6420, Amplificateur Denon AVR-991, Enceintes Energy XL-26(x2), XL-C, XL-R (x4), Caisson d'extrêmes graves Klipsch KSW 12, HTPC media portal et lecteur Samsung BD-D5500.