Tree of Life, The

Critique
Synopsis/présentation
Attendu et annoncé comme larrivée du Messie, The Tree of Life du cinéaste Terrence Malick aura assurément marqué lannée 2011 pour plusieurs raisons. Dabord, parce quil est reparti avec la prestigieuse statuette de Palme dor lors du dernier Festival de Cannes. Aussi, parce quon annonçait déjà avant même sa sortie cette nouvelle réalisation comme un grand chef-duvre. Et surtout, parce que chacune des productions de Malick, aussi rare soit-elle, est un événement en soi. Plus de cinq ans après The New World, le cinéaste américain sattaque au mythe de la création de lunivers en mettant en scène la vie dun homme dont lenfance a été bouleversée par un drame familial.
Le film commence en nous annonçant quil ny a que deux façons daffronter la vie : la nature et la grâce. The Tree of Life passera plus de deux heures quinze à hésiter entre les deux, offrant des personnages et des symboles incarnant chacune de ces deux possibilités. Dabord, la mère représentant la bonté, lamour, labandon de soi et la pureté, donc se rapprochant de la grâce. Puis, le père contrôlant, absent, obsédé par son gazon serait plutôt du côté de la nature. La mise en scène aussi préfèrera présenter lun et lautre plutôt que de choisir un camp définitif. Étonnamment, puisque chez Malick lhomme a souvent sinon toujours été le fils de la Nature. Par conséquent, il devient un peu surprenant de voir des personnages (et le film) accordé autant dimportance à la religion.
Il y a aussi deux parties au film de Malick. La première, magnifique, reconstitue dans un montage à couper le souffle lenfance du personnage principal. La caméra est vive et les images sont poétiques. Même si elle filme les hommes (et une femme), cette caméra finie toujours par se perdre dans le vent, dans un arbre ou encore dans le ciel prouvant que le cinéaste et lhomme ne peuvent rien contre les Forces de la nature. Cette nature lhomme en découle et Malick nous le rappelle avec sa fameuse séquence de près de vingt minutes qui reconstitue la création de lunivers. La séquence dont tout le monde parlera et qui sera (sur)analysée dans les années à avenir est aussi un très grand moment de cinéma. Cest en juxtaposant lhistoire dun garçon « normal » à la création de lunivers, en passant du particulier à luniversel, que luvre de Malick viendra nous remuer, nous faire questionner, nous ramener à la question la plus importante que lhomme sest posée depuis quil a développé sa conscience : que faisons-nous sur cette Terre ?
Cependant la deuxième partie du film laisse perplexe. Plus réaliste dans sa façon de filmer, la caméra de Malick sattarde cette fois-ci aux conséquences du drame familial. Les réflexions sestompent pour laisser place à des clichés qui détonnent dans ce drame : le père distant, absent et autoritaire, la femme aimante qui ne peut finalement nêtre que mère ou Vierge et lenfance qui devient le refuge (ou plutôt la source) de tous les maux. Cela est sans compter une séquence mystico-spirituelle sur la vie après la mort très « new age » qui en rebutera plus dun.
Luvre de Malick est certes loin dêtre le chef duvre annoncé. Cest un film à la symbolique souvent trop lourde et trop présente qui sombre dans sa deuxième partie dans des clichés souvent grossiers. Mais il sagit aussi dune véritable proposition de cinéma, dune uvre qui divisera les spectateurs pour le meilleur et pour le pire (à limage de la nature et de la grâce), dun film aux multiples lectures et aux richesses cachées à limage de son plan final évocateur et énigmatique.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 2.35:1 à une résolution de 1080p.
Un seul mot : Sublime ! Un transfert à faire pleurer de joie ! Malick ayant filmer avec plusieurs types de caméras (35 mm, 65 mm, Caméra Red One, etc.), limage nest pas toujours de même nature et nest pas toujours « constante ». Cest-à-dire quun plan peut laisser transparaitre un grain cinématographique et quun autre peut être dune netteté à couper le souffle. Les détails et les textures sont donc reproduits avec une précision rare. Le rendu des couleurs est carrément époustouflant, dune richesse et dune précision rarement égalée rendant ainsi justice au travail de maître du réalisateur et de son directeur photo. Le niveau des noirs est parfaitement géré évitant tout les défauts de surbrillance possibles. Les dégradés sont aussi parfaitement fluides et précis offrant de magnifiques parties sombres. Les noirs sont bien entendus dune profondeur et dune intensité remarquables. Vous laurez compris. Il sagit dun transfert vidéo absolument remarquable et qui deviendra assurément une référence. Un excellent travail qui éblouira bien des salons.
La partie numérique se sauve de tout défaut apparent.
Son
Deux bandes sons sont disponibles sur cette édition. La version originale anglaise est disponible au format DTS-HD Master Audio alors que la version française est offerte au format Dolby Surround 2.0.
Un message placé au début du visionnement proposant au spectateur de monter le son pour une expérience optimale est lindice qui nous annonce que ce mixage 7.1 est à limage du transfert vidéo. Puissant et dynamique, le mixage exploite habilement son potentiel grâce à plusieurs effets dambiophonie particulièrement saisissants et dautres fins dans leur subtilité. Ces enceintes arrière appuient aussi parfaitement les ambiances alors que les ouvertures frontale et latérale sont claires et précises pour la majorité des éléments sonores. Les dialogues sont impeccablement reproduits (les nombreuses voix-off notamment) alors que la trame sonore signée Alexandre Desplat sintègre superbement au mixage. Les basses fréquences gronderont avec une puissance et profondeur des plus étonnantes particulièrement lors de la séquence de la reconstitution de lunivers tandis que les extrêmes graves se veulent dune efficacité redoutable lorsquelles seront sollicitées principalement lors du même moment.
Des sous-titres anglais sont disponibles.
Suppléments/menus
En plus dune bande-annonce du film, nous retrouvons un documentaire « Exploring the Tree of Life » dune durée de trente minutes. Désir du cinéaste de se vouloir discret et peu bavard à légard de ses films, le segment verra Terrence Malick briller par son absence.
En revanche, des réalisateurs comme David Fincher et Christopher Nolan font quelques interventions pour vanter les mérites du cinéaste. Il explore également la genèse de luvre, son tournage, son montage et sa distribution grâce à des interventions de Brad Pitt, Jessica Chastain et du producteur Bill Pohlad et de Douglas Trumboll qui a conçu les effets spéciaux du film.
Conclusion
uvre métaphysique et spirituelle, The Tree of Life interroge notre passage sur Terre. À la fois dune beauté enivrante et dun convenu parfois ennuyant, le film de Terrence Malick est néanmoins un film qui mérite toute lattention que lon lui accorde. Sans être le chef duvre annoncé, le film demeure toute de même lexpérience cinématographique la plus pertinente de lannée.
Cette édition frôle la perfection. Le transfert vidéo est absolument magnifique et est à la veille dêtre une référence alors que le mixage est quant à lui dune puissance surprenante et dune subtile finesse. Si seul un documentaire est disponible, il faut tout de même avouer quavec Malick qui est peu bavard et surtout peu friand des sorties publiques, ce segment de trente minutes est néanmoins la bienvenue. Si vous avez manqué The Tree of Life en salles (ou non), courez vous procurez cette édition. Tout a visiblement été mis en uvre pour reproduire le plus fidèlement les conditions de représentation cinéma.
Attendu et annoncé comme larrivée du Messie, The Tree of Life du cinéaste Terrence Malick aura assurément marqué lannée 2011 pour plusieurs raisons. Dabord, parce quil est reparti avec la prestigieuse statuette de Palme dor lors du dernier Festival de Cannes. Aussi, parce quon annonçait déjà avant même sa sortie cette nouvelle réalisation comme un grand chef-duvre. Et surtout, parce que chacune des productions de Malick, aussi rare soit-elle, est un événement en soi. Plus de cinq ans après The New World, le cinéaste américain sattaque au mythe de la création de lunivers en mettant en scène la vie dun homme dont lenfance a été bouleversée par un drame familial.
Le film commence en nous annonçant quil ny a que deux façons daffronter la vie : la nature et la grâce. The Tree of Life passera plus de deux heures quinze à hésiter entre les deux, offrant des personnages et des symboles incarnant chacune de ces deux possibilités. Dabord, la mère représentant la bonté, lamour, labandon de soi et la pureté, donc se rapprochant de la grâce. Puis, le père contrôlant, absent, obsédé par son gazon serait plutôt du côté de la nature. La mise en scène aussi préfèrera présenter lun et lautre plutôt que de choisir un camp définitif. Étonnamment, puisque chez Malick lhomme a souvent sinon toujours été le fils de la Nature. Par conséquent, il devient un peu surprenant de voir des personnages (et le film) accordé autant dimportance à la religion.
Il y a aussi deux parties au film de Malick. La première, magnifique, reconstitue dans un montage à couper le souffle lenfance du personnage principal. La caméra est vive et les images sont poétiques. Même si elle filme les hommes (et une femme), cette caméra finie toujours par se perdre dans le vent, dans un arbre ou encore dans le ciel prouvant que le cinéaste et lhomme ne peuvent rien contre les Forces de la nature. Cette nature lhomme en découle et Malick nous le rappelle avec sa fameuse séquence de près de vingt minutes qui reconstitue la création de lunivers. La séquence dont tout le monde parlera et qui sera (sur)analysée dans les années à avenir est aussi un très grand moment de cinéma. Cest en juxtaposant lhistoire dun garçon « normal » à la création de lunivers, en passant du particulier à luniversel, que luvre de Malick viendra nous remuer, nous faire questionner, nous ramener à la question la plus importante que lhomme sest posée depuis quil a développé sa conscience : que faisons-nous sur cette Terre ?
Cependant la deuxième partie du film laisse perplexe. Plus réaliste dans sa façon de filmer, la caméra de Malick sattarde cette fois-ci aux conséquences du drame familial. Les réflexions sestompent pour laisser place à des clichés qui détonnent dans ce drame : le père distant, absent et autoritaire, la femme aimante qui ne peut finalement nêtre que mère ou Vierge et lenfance qui devient le refuge (ou plutôt la source) de tous les maux. Cela est sans compter une séquence mystico-spirituelle sur la vie après la mort très « new age » qui en rebutera plus dun.
Luvre de Malick est certes loin dêtre le chef duvre annoncé. Cest un film à la symbolique souvent trop lourde et trop présente qui sombre dans sa deuxième partie dans des clichés souvent grossiers. Mais il sagit aussi dune véritable proposition de cinéma, dune uvre qui divisera les spectateurs pour le meilleur et pour le pire (à limage de la nature et de la grâce), dun film aux multiples lectures et aux richesses cachées à limage de son plan final évocateur et énigmatique.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 2.35:1 à une résolution de 1080p.
Un seul mot : Sublime ! Un transfert à faire pleurer de joie ! Malick ayant filmer avec plusieurs types de caméras (35 mm, 65 mm, Caméra Red One, etc.), limage nest pas toujours de même nature et nest pas toujours « constante ». Cest-à-dire quun plan peut laisser transparaitre un grain cinématographique et quun autre peut être dune netteté à couper le souffle. Les détails et les textures sont donc reproduits avec une précision rare. Le rendu des couleurs est carrément époustouflant, dune richesse et dune précision rarement égalée rendant ainsi justice au travail de maître du réalisateur et de son directeur photo. Le niveau des noirs est parfaitement géré évitant tout les défauts de surbrillance possibles. Les dégradés sont aussi parfaitement fluides et précis offrant de magnifiques parties sombres. Les noirs sont bien entendus dune profondeur et dune intensité remarquables. Vous laurez compris. Il sagit dun transfert vidéo absolument remarquable et qui deviendra assurément une référence. Un excellent travail qui éblouira bien des salons.
La partie numérique se sauve de tout défaut apparent.
Son
Deux bandes sons sont disponibles sur cette édition. La version originale anglaise est disponible au format DTS-HD Master Audio alors que la version française est offerte au format Dolby Surround 2.0.
Un message placé au début du visionnement proposant au spectateur de monter le son pour une expérience optimale est lindice qui nous annonce que ce mixage 7.1 est à limage du transfert vidéo. Puissant et dynamique, le mixage exploite habilement son potentiel grâce à plusieurs effets dambiophonie particulièrement saisissants et dautres fins dans leur subtilité. Ces enceintes arrière appuient aussi parfaitement les ambiances alors que les ouvertures frontale et latérale sont claires et précises pour la majorité des éléments sonores. Les dialogues sont impeccablement reproduits (les nombreuses voix-off notamment) alors que la trame sonore signée Alexandre Desplat sintègre superbement au mixage. Les basses fréquences gronderont avec une puissance et profondeur des plus étonnantes particulièrement lors de la séquence de la reconstitution de lunivers tandis que les extrêmes graves se veulent dune efficacité redoutable lorsquelles seront sollicitées principalement lors du même moment.
Des sous-titres anglais sont disponibles.
Suppléments/menus
En plus dune bande-annonce du film, nous retrouvons un documentaire « Exploring the Tree of Life » dune durée de trente minutes. Désir du cinéaste de se vouloir discret et peu bavard à légard de ses films, le segment verra Terrence Malick briller par son absence.
En revanche, des réalisateurs comme David Fincher et Christopher Nolan font quelques interventions pour vanter les mérites du cinéaste. Il explore également la genèse de luvre, son tournage, son montage et sa distribution grâce à des interventions de Brad Pitt, Jessica Chastain et du producteur Bill Pohlad et de Douglas Trumboll qui a conçu les effets spéciaux du film.
Conclusion
uvre métaphysique et spirituelle, The Tree of Life interroge notre passage sur Terre. À la fois dune beauté enivrante et dun convenu parfois ennuyant, le film de Terrence Malick est néanmoins un film qui mérite toute lattention que lon lui accorde. Sans être le chef duvre annoncé, le film demeure toute de même lexpérience cinématographique la plus pertinente de lannée.
Cette édition frôle la perfection. Le transfert vidéo est absolument magnifique et est à la veille dêtre une référence alors que le mixage est quant à lui dune puissance surprenante et dune subtile finesse. Si seul un documentaire est disponible, il faut tout de même avouer quavec Malick qui est peu bavard et surtout peu friand des sorties publiques, ce segment de trente minutes est néanmoins la bienvenue. Si vous avez manqué The Tree of Life en salles (ou non), courez vous procurez cette édition. Tout a visiblement été mis en uvre pour reproduire le plus fidèlement les conditions de représentation cinéma.
Qualité vidéo:
5,0/5
Qualité audio:
4,9/5
Suppléments:
3,0/5
Rapport qualité/prix:
4,7/5
Note finale:
4,5/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2011-10-27
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2011-10-27
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30