Scream 4

Critique
Synopsis/présentation
Cette critique peut contenir quelques révélations importantes concernant lintrigue du film.
Après plus dune dizaine dannées dattente, Scream 4 était attendu par les fans de cinéma de genre comme un cadeau inespéré. Il faut avouer quavec Wes Craven qui avait clamé haut et fort que Scream 3 était le dernier volet dune trilogie déjà longtemps pensée, les pourparlers qui naboutissaient jamais (Neve Campbell sobstinait à ne pas vouloir reprendre le rôle de Sidney, etc.), puis les annonces qui se faisaient lire au compte-gouttes sur un retour possible de la franchise, et enfin, une bande-annonce des plus prometteuses à lautomne dernier, ce nest pas les attentes qui manquaient. Donc, la question qui se pose : Scream 4 réussit-il son pari de revenir en force ? La réponse : oui et non.
Le premier Scream avait marqué lhistoire du cinéma dhorreur à la pierre blanche. Le film se jouait des codes du sous-genre (le slasher movie) en manipulant les attentes de son spectateur (Drew Barrymore qui se fait éventrer dans la séquence douverture, la fausse vraie piste du petit ami meurtrier, lhéroïne qui perd sa virginité, etc.) et surtout en faisant du principe de réflexivité un leitmotiv qui serait présent dans les deux autres films de la série. Cest de cette façon que Scream et ses deux suites ont pu insuffler un nouveau souffle à un genre et un sous-genre qui en avait sérieusement besoin, en exploitant un savoureux mélange de comédie et dhorreur.
Scream 4 poursuit dans cette veine. Kevin Williamson, de retour dans son rôle de scénariste après avoir cédé sa place à Ehren Kruger pour le troisième volet, revient en force avec un scénario ultra référentiel (la scène douverture doit contenir une vingtaine de clins dil et de références à elle seule!) et des promesses de renouveau (« New decade. New rules. »). Et il faut avouer que le film réussit sur plusieurs niveaux. Dabord, sur lamalgame comédie-horreur, on ne peut cacher quil sagit certainement du Scream le plus divertissant de la série. La tension fonctionne toujours dans les séquences de meurtres et les rires sont engendrés au bon moment et souvent pour les bonnes raisons (même si quelques fois, les répliques frôlent le ridicule « Fuck Bruce Willis ! »). On retrouve avec un bonheur contagieux nos personnages favoris une Sidney qui refuse dêtre désormais une simple victime, une Gail Weathers « has-been » mais toujours en moyens, et un Dewey maintenant sheriff de Woodsboro toujours dune incompétence exemplaire. Se joint à eux une nouvelle génération de jeunes adolescents qui sont finalement très peu différents de celle de 1996 si ce nest quils empruntent une nouvelle technologie pour communiquer (bonjour, les IPhones!). Nous retrouvons ainsi la cousine de Sidney, sa meilleure amie qui est une sorte de mélange entre la Tatum du premier Scream (pour le côté insolent du personnage) et de Randy (pour sa connaissance du cinéma dhorreur), deux geeks du cinéma, le petit ami louche et la bimbo.
Si le premier Scream réussissait à nous surprendre et à jouer avec les codes, Scream 4 ne tient pas ses promesses de « nouvelles règles » puisquil emprunte les mêmes règles classiques et les appuient sans aucune subtilité pour mieux prouver que les vieux trucs fonctionnent toujours délicieusement. Le tout est confirmé dans une finale enlevante, mais qui envoie le doigt dhonneur à cette jeune génération qui se gave de remakes et de films dhorreur « gore ». Aussi jouissive soit-elle, cette célébration de « loriginal plutôt que du remake » empêche pourtant le film datteindre ses ambitions. Alors quil soffre lopportunité dans le dernier acte de véritablement envoyer valser toutes les conventions du genre, le film préfère une finale consensuelle dénichant sur lhypothèse probable que Craven est à limage de son meurtrier-fantôme : il veut des fans. Cette finale est donc là pour plaire le plus possible avant de revisiter un genre codifié. Mais cette finale est dautant plus pessimiste quelle expose un constat terrible sur cette nouvelle génération : ils sont condamnés. Soit à mourir, soit à perdre la tête par la faute des médias ou par soif de gloire instantanée.
Scream 4, cest donc la confirmation que le cinéma dhorreur, du moins « mainstream », nest aucunement prêt à la subversion, des règles et des genres. Parce que comme en témoignent les séquences douverture et de conclusion de luvre, cest le féminin qui est le genre par qui tout sarticule. La femme est à la fois victime, combattante, survivante et meurtrière. Et le film possède son lot de personnages féminins pour nous le prouver. Cest sûrement sa plus grande raison dexister, encore plus que pour valider les règles de base du slasher, Scream 4, bien davantage que ses trois prédécesseurs, nous rappelle que le cinéma dhorreur nest quune histoire de femmes.
Image
Le film est offert au format dimage respecté de 2.35:1 daprès un transfert 16:9.
Puisquil sagit dun film dépouvante, une bonne majorité des séquences se déroulent dans lobscurité et à ce niveau, le transfert reproduit admirablement bien lunivers du film. Le matériel source utilisé était dans un état immaculé puisque aucune anomalie nest perceptible. Cela permet doffrir une qualité dimage précise et nette. Détails et textures font preuve de précision alors que le rendu des couleurs est irréprochable. Ces dernières sont riches et correctement étalonées. Les contrastes sont bien gérés évitant tout effet de surbrillance. Les dégradés fluides et précis permettent de superbes parties sombres où limage affiche détails et précision (nous le rappelons, il sagit dun film dépouvante !). Les noirs sont purs et intenses.
La partie numérique affiche quelques subtils défauts de compression, mais rien pour gâcher le visionnement de luvre.
Son
Deux bandes sons sont offertes sur cette édition, toutes deux au format Dolby Digital 5.1 et offertes en version originale anglaise et en version française (doublée au Québec).
Le mixage anglais est particulièrement saisissant, même si on ne peut de fantasmer à lidée de comment doit sonner le mixage DTS-HD sur lédition Blu-ray. Malgré tout, la bande-son 5.1 fait ici preuve dun excitant dynamisme et dune solide présence, étant donné le genre de film pris en compte ici. Les sursauts et les bruits dambiance sont parfaitement reproduits et tirent profits du mixage multicanal.
Sinon, les ouverture frontale et latérale laissent entendre la grande majorité des éléments sonores, cest-à-dire les dialogues toujours impeccablement intelligibles et la trame sonore appuyée et supportée aussi par les basses fréquences. Ces dernières grondent avec une belle profondeur et à plusieurs reprises pour mieux jouer avec nos nerfs tandis que le canal dextrêmes grave se manifeste avec efficacité, mais un peu plus rarement.
Des sous-titres anglais et espagnols sont disponibles.
Suppléments/menus
Nous retrouvons dabord une piste de commentaires audio animée par le réalisateur Wes Craven, les actrices Emma Roberts et Hayden Panetierre. Lactrice Neve Campbell fait aussi une apparition (elle est jointe par téléphone) de quarante-cinq minutes sur la piste. Dun ton très léger, Craven et ses actrices reviennent sur le tournage, relatant quelques anecdotes. Ce que lon retiendra de ces commentaires audio : la décalage terrible entre le niveau de langage de Craven et Campbell et celui de Roberts et Panetierre. Aussi, la confirmation par Craven lui-même concernant le destin, qui demeurait jusque-là incertain, dun des personnages adoré par les fans.
Nous retrouvons ensuite une série de scènes supprimées qui peuvent être visionnées en un seul segment (26:02) ou encore séparément. Sy trouvent entre autres une séquence douverture alternée, plusieurs scènes divertissantes présentes dans la bande-annonce, mais inexplicablement coupées au montage et dautres séquences alternées.
« The Making of Scream 4 » (10:29) est le documentaire typique où artisans et acteurs y vont dinterventions flatteuses et où chacun deux vantent les mérites des uns et des autres en plus de parler brièvement de la genèse du film et sa production. Un bêtisier (9:18) et une bande-annonce du jeu vidéo Scream 4 (divertissant, mais tellement violent) disponible pour iPod Touch, iPhone et iPad complètent cette section.
Conclusion
Le tout nouveau volet de la désormais quadrilogie de Wes Craven risque fort dêtre le dernier. Non pas parce que le film a relativement échoué au box-office, mais bien parce que Scream 4 contrairement à ses fausses promesses, ne propose rien de bien neuf derrière tout ce nouveau sang frais. On samuse beaucoup, certes, les retrouvailles sont chaleureuses, mais au final on se demande si Craven avait eu plus de couilles, aurait-il pu véritablement ressusciter sa franchise et marquer définitivement au fer rouge lhistoire du cinéma dépouvante.
Le transfert vidéo reproduit fidèlement lambiance obscure du film tout comme le mixage sonore qui est suffisamment dynamique pour effrayer la poule mouillée en vous. Les suppléments sauront amplement satisfaire les amateurs de la série particulièrement la piste de commentaires ainsi que les nombreuses séquences supprimées ou en versions alternatives. Vous laurez compris, cette édition est pour les mordus.
Cette critique peut contenir quelques révélations importantes concernant lintrigue du film.
Après plus dune dizaine dannées dattente, Scream 4 était attendu par les fans de cinéma de genre comme un cadeau inespéré. Il faut avouer quavec Wes Craven qui avait clamé haut et fort que Scream 3 était le dernier volet dune trilogie déjà longtemps pensée, les pourparlers qui naboutissaient jamais (Neve Campbell sobstinait à ne pas vouloir reprendre le rôle de Sidney, etc.), puis les annonces qui se faisaient lire au compte-gouttes sur un retour possible de la franchise, et enfin, une bande-annonce des plus prometteuses à lautomne dernier, ce nest pas les attentes qui manquaient. Donc, la question qui se pose : Scream 4 réussit-il son pari de revenir en force ? La réponse : oui et non.
Le premier Scream avait marqué lhistoire du cinéma dhorreur à la pierre blanche. Le film se jouait des codes du sous-genre (le slasher movie) en manipulant les attentes de son spectateur (Drew Barrymore qui se fait éventrer dans la séquence douverture, la fausse vraie piste du petit ami meurtrier, lhéroïne qui perd sa virginité, etc.) et surtout en faisant du principe de réflexivité un leitmotiv qui serait présent dans les deux autres films de la série. Cest de cette façon que Scream et ses deux suites ont pu insuffler un nouveau souffle à un genre et un sous-genre qui en avait sérieusement besoin, en exploitant un savoureux mélange de comédie et dhorreur.
Scream 4 poursuit dans cette veine. Kevin Williamson, de retour dans son rôle de scénariste après avoir cédé sa place à Ehren Kruger pour le troisième volet, revient en force avec un scénario ultra référentiel (la scène douverture doit contenir une vingtaine de clins dil et de références à elle seule!) et des promesses de renouveau (« New decade. New rules. »). Et il faut avouer que le film réussit sur plusieurs niveaux. Dabord, sur lamalgame comédie-horreur, on ne peut cacher quil sagit certainement du Scream le plus divertissant de la série. La tension fonctionne toujours dans les séquences de meurtres et les rires sont engendrés au bon moment et souvent pour les bonnes raisons (même si quelques fois, les répliques frôlent le ridicule « Fuck Bruce Willis ! »). On retrouve avec un bonheur contagieux nos personnages favoris une Sidney qui refuse dêtre désormais une simple victime, une Gail Weathers « has-been » mais toujours en moyens, et un Dewey maintenant sheriff de Woodsboro toujours dune incompétence exemplaire. Se joint à eux une nouvelle génération de jeunes adolescents qui sont finalement très peu différents de celle de 1996 si ce nest quils empruntent une nouvelle technologie pour communiquer (bonjour, les IPhones!). Nous retrouvons ainsi la cousine de Sidney, sa meilleure amie qui est une sorte de mélange entre la Tatum du premier Scream (pour le côté insolent du personnage) et de Randy (pour sa connaissance du cinéma dhorreur), deux geeks du cinéma, le petit ami louche et la bimbo.
Si le premier Scream réussissait à nous surprendre et à jouer avec les codes, Scream 4 ne tient pas ses promesses de « nouvelles règles » puisquil emprunte les mêmes règles classiques et les appuient sans aucune subtilité pour mieux prouver que les vieux trucs fonctionnent toujours délicieusement. Le tout est confirmé dans une finale enlevante, mais qui envoie le doigt dhonneur à cette jeune génération qui se gave de remakes et de films dhorreur « gore ». Aussi jouissive soit-elle, cette célébration de « loriginal plutôt que du remake » empêche pourtant le film datteindre ses ambitions. Alors quil soffre lopportunité dans le dernier acte de véritablement envoyer valser toutes les conventions du genre, le film préfère une finale consensuelle dénichant sur lhypothèse probable que Craven est à limage de son meurtrier-fantôme : il veut des fans. Cette finale est donc là pour plaire le plus possible avant de revisiter un genre codifié. Mais cette finale est dautant plus pessimiste quelle expose un constat terrible sur cette nouvelle génération : ils sont condamnés. Soit à mourir, soit à perdre la tête par la faute des médias ou par soif de gloire instantanée.
Scream 4, cest donc la confirmation que le cinéma dhorreur, du moins « mainstream », nest aucunement prêt à la subversion, des règles et des genres. Parce que comme en témoignent les séquences douverture et de conclusion de luvre, cest le féminin qui est le genre par qui tout sarticule. La femme est à la fois victime, combattante, survivante et meurtrière. Et le film possède son lot de personnages féminins pour nous le prouver. Cest sûrement sa plus grande raison dexister, encore plus que pour valider les règles de base du slasher, Scream 4, bien davantage que ses trois prédécesseurs, nous rappelle que le cinéma dhorreur nest quune histoire de femmes.
Image
Le film est offert au format dimage respecté de 2.35:1 daprès un transfert 16:9.
Puisquil sagit dun film dépouvante, une bonne majorité des séquences se déroulent dans lobscurité et à ce niveau, le transfert reproduit admirablement bien lunivers du film. Le matériel source utilisé était dans un état immaculé puisque aucune anomalie nest perceptible. Cela permet doffrir une qualité dimage précise et nette. Détails et textures font preuve de précision alors que le rendu des couleurs est irréprochable. Ces dernières sont riches et correctement étalonées. Les contrastes sont bien gérés évitant tout effet de surbrillance. Les dégradés fluides et précis permettent de superbes parties sombres où limage affiche détails et précision (nous le rappelons, il sagit dun film dépouvante !). Les noirs sont purs et intenses.
La partie numérique affiche quelques subtils défauts de compression, mais rien pour gâcher le visionnement de luvre.
Son
Deux bandes sons sont offertes sur cette édition, toutes deux au format Dolby Digital 5.1 et offertes en version originale anglaise et en version française (doublée au Québec).
Le mixage anglais est particulièrement saisissant, même si on ne peut de fantasmer à lidée de comment doit sonner le mixage DTS-HD sur lédition Blu-ray. Malgré tout, la bande-son 5.1 fait ici preuve dun excitant dynamisme et dune solide présence, étant donné le genre de film pris en compte ici. Les sursauts et les bruits dambiance sont parfaitement reproduits et tirent profits du mixage multicanal.
Sinon, les ouverture frontale et latérale laissent entendre la grande majorité des éléments sonores, cest-à-dire les dialogues toujours impeccablement intelligibles et la trame sonore appuyée et supportée aussi par les basses fréquences. Ces dernières grondent avec une belle profondeur et à plusieurs reprises pour mieux jouer avec nos nerfs tandis que le canal dextrêmes grave se manifeste avec efficacité, mais un peu plus rarement.
Des sous-titres anglais et espagnols sont disponibles.
Suppléments/menus
Nous retrouvons dabord une piste de commentaires audio animée par le réalisateur Wes Craven, les actrices Emma Roberts et Hayden Panetierre. Lactrice Neve Campbell fait aussi une apparition (elle est jointe par téléphone) de quarante-cinq minutes sur la piste. Dun ton très léger, Craven et ses actrices reviennent sur le tournage, relatant quelques anecdotes. Ce que lon retiendra de ces commentaires audio : la décalage terrible entre le niveau de langage de Craven et Campbell et celui de Roberts et Panetierre. Aussi, la confirmation par Craven lui-même concernant le destin, qui demeurait jusque-là incertain, dun des personnages adoré par les fans.
Nous retrouvons ensuite une série de scènes supprimées qui peuvent être visionnées en un seul segment (26:02) ou encore séparément. Sy trouvent entre autres une séquence douverture alternée, plusieurs scènes divertissantes présentes dans la bande-annonce, mais inexplicablement coupées au montage et dautres séquences alternées.
« The Making of Scream 4 » (10:29) est le documentaire typique où artisans et acteurs y vont dinterventions flatteuses et où chacun deux vantent les mérites des uns et des autres en plus de parler brièvement de la genèse du film et sa production. Un bêtisier (9:18) et une bande-annonce du jeu vidéo Scream 4 (divertissant, mais tellement violent) disponible pour iPod Touch, iPhone et iPad complètent cette section.
Conclusion
Le tout nouveau volet de la désormais quadrilogie de Wes Craven risque fort dêtre le dernier. Non pas parce que le film a relativement échoué au box-office, mais bien parce que Scream 4 contrairement à ses fausses promesses, ne propose rien de bien neuf derrière tout ce nouveau sang frais. On samuse beaucoup, certes, les retrouvailles sont chaleureuses, mais au final on se demande si Craven avait eu plus de couilles, aurait-il pu véritablement ressusciter sa franchise et marquer définitivement au fer rouge lhistoire du cinéma dépouvante.
Le transfert vidéo reproduit fidèlement lambiance obscure du film tout comme le mixage sonore qui est suffisamment dynamique pour effrayer la poule mouillée en vous. Les suppléments sauront amplement satisfaire les amateurs de la série particulièrement la piste de commentaires ainsi que les nombreuses séquences supprimées ou en versions alternatives. Vous laurez compris, cette édition est pour les mordus.
Qualité vidéo:
4,0/5
Qualité audio:
4,0/5
Suppléments:
3,4/5
Rapport qualité/prix:
3,7/5
Note finale:
3,5/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2011-11-03
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2011-11-03
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30