Crime d'amour

Critique
Synopsis/présentation
Dernier film du cinéaste français Alain Corneau (connu entre autres pour ses films Tous les matins du monde et Stupeur et tremblements, ladaptation du roman de Amélie Nothomb), Crime damour a pris laffiche en sol québécois peu de temps après le décès du réalisateur. Cest la comédienne Ludivine Sagnier qui, lautomne dernier, avait présenté le film dans le cadre du Festival Cinemania. uvre testamentaire sil en est une, le film raconte une guerre féminine dans les décors dune multinationale.
Clairement divisé en deux parties, Crime damour illustre dabord et avant tout les tensions et les jeux de pouvoir entre Christine (jouée par Kristin Scott Thomas) la patronne et Isabelle (jouée par Ludivine Sagnier) sa jeune protégée. Dès la scène douverture le film nous expose à la relation ambiguë et complexe des deux jeunes femmes. La première, consciente de son charme et de leffet quelle cause à sa jeune collègue, et la deuxième, timide, confuse, mais pourtant très ouverte aux avances de sa supérieure. Entre elles, un homme, Philippe (joué par Patrick Mille) vient simmiscer. Mais il sera bien plus quun prétexte ou une diversion pour les deux femmes qui partageront à la fois complicité et compétition, fascination et haine.
La deuxième partie, elle, laisse place à moins dambigüité. Succédant au dit crime damour, elle démontre les rouages dune mécanique (trop) bien huilée. En effet, la mise en scène nous explique (à coups de flashback en noir et blanc !) les coulisses dun crime dont on connaissait déjà les prémisses. Mais ces deux parties du film mises ensemble (lune plus émotive et intuitive, lautre plus pragmatique et logique), illustrent à merveille le paradoxe que le titre du film laisse sous-entendre, mais surtout épouse parfaitement le personnage dIsabelle. Déchirée entre la profonde admiration quelle éprouve pour sa supérieure (et les sentiments troubles quelle semble éprouver plus profondément encore) et le caractère méthodique et organisée de sa personne, Isabelle devra mettre à lépreuve tout son être à la suite de ce fameux crime.
Et lorsque la conclusion arrive et que le film nous dit clairement en parlant dIsabelle : « you are the perfect woman », on ne peut sempêcher de se demander si cest vraiment cela le testament de Corneau. Bien plus que cette évidente déclaration damour au genre du polar, cest sa vision de la femme, discutable nous vous laccordons, qui hante à la fin du visionnement : celle qui peut manier, manipuler par son méthodisme ses actions et ses réactions sans toutefois faire fi de ses émotions, et ainsi en ressortir plus forte, ou du moins den donner limpression.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 1:85:1 daprès un transfert 16:9.
Tourné en numérique avec une caméra Génésis de Panavision, le film affiche ici une excellente définition. Même si les caractéristiques du numérique se font sentir, nous devons avouer que le rendu est tout de même très agréable. Limage affiche ainsi clarté et précision ce qui permet apprécier tous les détails et les textures. Le rendu des couleurs est absolument admirable. Le travail du directeur photo Yves Angelo (fidèle collaborateur de Corneau) qui consistait à désaturer les teintes vives est impeccablement rendu. Il faut admirer la photographie très froide et le fameux châle rouge que porte Ludivine Sagnier pour en profiter pleinement. Les parties en noir et blanc (fortes en grain cinématographique). Le niveau des noirs est très bien géré alors que les dégradés font preuve de fluidité et de précision. Ce sont des noirs purs et profonds qui complètent ce transfert.
La partie numérique se sauve de tout défaut majeur apparent. Il faut avouer quavec simplement le film présent sur le disque, le contraire aurait été étonnant.
Son
Une seule bande son est disponible sur cette édition et elle lest au format Dolby Surround 2.0.
Principalement composée de dialogues, la bande son reproduit parfaitement lenvironnement sonore, faisant preuve dun dynamisme approprié étant donné la nature du film. Le format Surround 2.0 est suffisant pour le « déploiement » du champ sonore. Inutile de mentionner que les dialogues sont constamment et parfaitement intelligibles. La trame sonore subtile et composée de morceaux jazz qui se manifestent de façon périodique dans le film sintègre parfaitement au mixage. Lutilisation des basses fréquences est anecdotique, si ce nest quelle appuie très subtilement ces morceaux de jazz ou encore quelques éléments sonores un peu plus intenses.
Il y a option de sous-titrage en anglais.
Suppléments/menus
Malheureusement, aucun supplément nest offert sur cette édition.
Conclusion
Comme dernier film, Crime damour est un beau testament de la part du regretté cinéaste Alain Corneau. Sans être la grande uvre qui aurait pu être souhaitée, il sagit dune magnifique déclaration damour aux polars et aux films policiers. En examinant les mécanismes dun crime parfait, le film explore par la même occasion les paradoxes et les tourments dune jeune femme ambitieuse et amoureuse.
Métropole Films nous offre ici une édition techniquement satisfaisante. Le transfert vidéo rend bien le travail de direction photo effectué sur luvre et la bande son, quoique limitée par son format, se suffit en répondant aux exigences sonores du film. Côté supplément, il est encore une fois dommage den constater labsence, mais lorsque lon regarde chez nos voisins français, les suppléments de lédition Blu-ray en Zone 2 ne comporte quun documentaire sur le cinéaste et ses actrices. Il faudra avouer quon a alors bien peu à pleurer, sinon la perte du cinéaste français.
Dernier film du cinéaste français Alain Corneau (connu entre autres pour ses films Tous les matins du monde et Stupeur et tremblements, ladaptation du roman de Amélie Nothomb), Crime damour a pris laffiche en sol québécois peu de temps après le décès du réalisateur. Cest la comédienne Ludivine Sagnier qui, lautomne dernier, avait présenté le film dans le cadre du Festival Cinemania. uvre testamentaire sil en est une, le film raconte une guerre féminine dans les décors dune multinationale.
Clairement divisé en deux parties, Crime damour illustre dabord et avant tout les tensions et les jeux de pouvoir entre Christine (jouée par Kristin Scott Thomas) la patronne et Isabelle (jouée par Ludivine Sagnier) sa jeune protégée. Dès la scène douverture le film nous expose à la relation ambiguë et complexe des deux jeunes femmes. La première, consciente de son charme et de leffet quelle cause à sa jeune collègue, et la deuxième, timide, confuse, mais pourtant très ouverte aux avances de sa supérieure. Entre elles, un homme, Philippe (joué par Patrick Mille) vient simmiscer. Mais il sera bien plus quun prétexte ou une diversion pour les deux femmes qui partageront à la fois complicité et compétition, fascination et haine.
La deuxième partie, elle, laisse place à moins dambigüité. Succédant au dit crime damour, elle démontre les rouages dune mécanique (trop) bien huilée. En effet, la mise en scène nous explique (à coups de flashback en noir et blanc !) les coulisses dun crime dont on connaissait déjà les prémisses. Mais ces deux parties du film mises ensemble (lune plus émotive et intuitive, lautre plus pragmatique et logique), illustrent à merveille le paradoxe que le titre du film laisse sous-entendre, mais surtout épouse parfaitement le personnage dIsabelle. Déchirée entre la profonde admiration quelle éprouve pour sa supérieure (et les sentiments troubles quelle semble éprouver plus profondément encore) et le caractère méthodique et organisée de sa personne, Isabelle devra mettre à lépreuve tout son être à la suite de ce fameux crime.
Et lorsque la conclusion arrive et que le film nous dit clairement en parlant dIsabelle : « you are the perfect woman », on ne peut sempêcher de se demander si cest vraiment cela le testament de Corneau. Bien plus que cette évidente déclaration damour au genre du polar, cest sa vision de la femme, discutable nous vous laccordons, qui hante à la fin du visionnement : celle qui peut manier, manipuler par son méthodisme ses actions et ses réactions sans toutefois faire fi de ses émotions, et ainsi en ressortir plus forte, ou du moins den donner limpression.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 1:85:1 daprès un transfert 16:9.
Tourné en numérique avec une caméra Génésis de Panavision, le film affiche ici une excellente définition. Même si les caractéristiques du numérique se font sentir, nous devons avouer que le rendu est tout de même très agréable. Limage affiche ainsi clarté et précision ce qui permet apprécier tous les détails et les textures. Le rendu des couleurs est absolument admirable. Le travail du directeur photo Yves Angelo (fidèle collaborateur de Corneau) qui consistait à désaturer les teintes vives est impeccablement rendu. Il faut admirer la photographie très froide et le fameux châle rouge que porte Ludivine Sagnier pour en profiter pleinement. Les parties en noir et blanc (fortes en grain cinématographique). Le niveau des noirs est très bien géré alors que les dégradés font preuve de fluidité et de précision. Ce sont des noirs purs et profonds qui complètent ce transfert.
La partie numérique se sauve de tout défaut majeur apparent. Il faut avouer quavec simplement le film présent sur le disque, le contraire aurait été étonnant.
Son
Une seule bande son est disponible sur cette édition et elle lest au format Dolby Surround 2.0.
Principalement composée de dialogues, la bande son reproduit parfaitement lenvironnement sonore, faisant preuve dun dynamisme approprié étant donné la nature du film. Le format Surround 2.0 est suffisant pour le « déploiement » du champ sonore. Inutile de mentionner que les dialogues sont constamment et parfaitement intelligibles. La trame sonore subtile et composée de morceaux jazz qui se manifestent de façon périodique dans le film sintègre parfaitement au mixage. Lutilisation des basses fréquences est anecdotique, si ce nest quelle appuie très subtilement ces morceaux de jazz ou encore quelques éléments sonores un peu plus intenses.
Il y a option de sous-titrage en anglais.
Suppléments/menus
Malheureusement, aucun supplément nest offert sur cette édition.
Conclusion
Comme dernier film, Crime damour est un beau testament de la part du regretté cinéaste Alain Corneau. Sans être la grande uvre qui aurait pu être souhaitée, il sagit dune magnifique déclaration damour aux polars et aux films policiers. En examinant les mécanismes dun crime parfait, le film explore par la même occasion les paradoxes et les tourments dune jeune femme ambitieuse et amoureuse.
Métropole Films nous offre ici une édition techniquement satisfaisante. Le transfert vidéo rend bien le travail de direction photo effectué sur luvre et la bande son, quoique limitée par son format, se suffit en répondant aux exigences sonores du film. Côté supplément, il est encore une fois dommage den constater labsence, mais lorsque lon regarde chez nos voisins français, les suppléments de lédition Blu-ray en Zone 2 ne comporte quun documentaire sur le cinéaste et ses actrices. Il faudra avouer quon a alors bien peu à pleurer, sinon la perte du cinéaste français.
Qualité vidéo:
3,9/5
Qualité audio:
3,2/5
Suppléments:
0,0/5
Rapport qualité/prix:
3,2/5
Note finale:
3,1/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2011-04-16
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2011-04-16
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30