War Room, The

Critique
Synopsis/présentation
Un documentaire comme The War Room, filmé en 1992 pendant la campagne présidentielle américaine, aurait été tournée pendant la course à la présidence de 2004 que le résultat aurait été pratiquement le même. Bien sûr, lissue de la campagne est bien différente, mais les enjeux et les tactiques déployées par les deux grands partis pour faire élire leur candidat sont sensiblement les mêmes. Voilà pourquoi plus de douze années après sa sortie, ce documentaire reste aussi fascinant malgré lépreuve du temps : parce quil est toujours dactualité.
En 1992, les documentaristes D.A. Pennebaker et Chris Hegedus ont obtenu le privilège de filmer les coulisses de la campagne électorale de Bill Clinton. Ils y ont suivi les activités de James Carville et George Stephanopoulos, respectivement le chef de la campagne et le directeur des communications. Les deux hommes ont tout mis en uvre pour vaincre limmense machine républicaine, qui jouissait non seulement de moyens financiers imposants mais aussi dune cote de popularité très élevée à lépoque grâce notamment au supposé succès de lopération « Desert Storm » en Irak. Pour défaire George Bush Sr, le camp des démocrates ont compté sur un obscur Gouverneur de lArkansas en la personne de Clinton. Ce documentaire illustre donc comment les démocrates ont réussis à déjouer les pronostiques et les sondages défavorables grâce à leurs efforts mais surtout à leur compréhension du complexe monde des médias. Clinton devenait à lépoque le premier président Démocrate depuis Jimmy Carter, élu en 1977 pour son premier et dernier mandat.
À voir ce documentaire aujourdhui, on croirait presque quil traite de la dernière campagne électorale américaine. La comparaison tient évidemment du fait que Bush père et fils représentaient les Républicains dans ces deux élections respectives, mais surtout dans la façon quont ces mêmes Républicains de sattaquer à la réputation de leurs opposants plutôt que questionner leurs idées. Le contexte social et politique sous lère de Bush père nest pas sans rappeler non plus celui dans lequel évolue fiston. Guerre en Irak, économie stagnante, millier demplois perdus Lhéritage que la famille Bush laisse aux Américains est manifestement triste au possible. The War Room, qui sapparente davantage au cinéma-vérité quau documentaire traditionnel (il ny a aucune narration), nous montre comment deux hommes, entourée dune équipe dévouée, ont réussis à jouer avec le pouvoir des médias, qui nétaient pourtant pas tendre à leur endroit, pour ramener les pitreries du gouvernement à leur avantage. Dommage, vraiment dommage même que léquipe derrière John Kerry en 2004 nait pas su faire la même chose The War Room, malgré une longueur quasi-complaisante, est une vision privilégiée du processus laborieux dune campagne électorale, un film important à ranger aux côté du splendide À Hauteur dHomme de Jean-Claude Labrecque.
Image
The War Room nous est offert au format plein cadre de 1.33:1, et ce bien entendu daprès un transfert 4:3. Considérant que le format original du film était de 1.66:1, il est déplorable que léditeur ait opté pour cette image plein cadre.
Dans lensemble, ce transfert est de qualité très moyenne, pour ne pas dire mauvaise. Linterpositif employé pour le transfert était dans un piteux état qui trahi une quantité incalculable de grain, dégratignures et de points blancs. La définition générale est tout juste passable et ne parvient même pas à tirer le maximum du matériel source (pellicule 16mm). Les détails sont grossiers et bloquent constamment, à un tel point quon croirait voir du mauvais vidéo (VHS) plutôt que du film. Le rendu des couleurs est correct, mais sans plus. La restitution est au point et on ne remarque aucun débordement. La saturation est clairement déficiente et il en résulte un colorie terne au possible. Le contraste est somme toute bien géré et confère une certaine profondeur à limage. Le niveau des noirs (brillance) est également bien ajusté et ne fluctue à aucun moment. Les noirs sont donc très profonds mais pas du tout nets puisquun fourmillement proéminent et agaçant y apparaît de façon récurrente. Les parties denses présentent des dégradés sans subtilité qui bloquent rapidement.
La partie numérique est honnête. Quelques macroblocs sont remarqués ça et là mais le défaut est relativement mineur et se perds dans toutes les autres anomalies du transfert.
Son
Il ny a quun seule bande-son, soit anglaise et de format Dolby 2.0 Surround. Des sous-titres optionnels anglais, français et espagnols sont également disponibles.
La qualité de ce mixage est beaucoup plus satisfaisante que celle du transfert. Il sagit, en fait, dune bande-son typique de documentaire, cest à dire utilitaire et au service de luvre. La dynamique et la présence sont plutôt limitée, mais dans les circonstances qui sen plaindra ? Après tout, lessentiel du contenu passe par les dialogues. En ce sens, il est logique que le champ-sonore se déploie principalement à partir des enceintes avants. Grâce à une profondeur surprenante ainsi quun positionnement précis des éléments sonores, lenvironnement dans lequel le documentaire a été filmé prends vie de façon très crédible. Les enceintes arrières sont sollicités pour recréer quelques effets dambiance, ce qui favorise limmersion à cet univers pour le moins mouvementé, mais également pour intégrer la musique. Les interventions des participants sont dans lensemble nets et intelligibles, à lexception de quelques moments où une distorsion les rends à peine audible. Il sagit là dune déficience de la prise de son et non pas dun défaut de ce mixage. La trame-sonore, lorsquelle provient dune source externe, est bien intégrée au champ-sonore malgré sa tendance à déborder dans les aigus. En ce sens, il est à déplorer le manque de rigueur des basses, qui sont beaucoup trop molles.
Suppléments/menus
Cette édition ne nous offre quun seul et unique supplément, à savoir une introduction de 5 minutes de la part des réalisateurs Chris Hegedus et D.A. Pennebaker. Les deux intervenants nous explique comment ils ont réussis à avoir accès aux coulisses de la campagne électorale de Clinton. Ils remettent le documentaire dans le contexte de cette époque tout en dressant des parallèles avec la politique américaine actuelle. Intéressant.
Conclusion
Pour ceux qui sintéresse à la complexe machine électorale américaine, The War Room est une occasion unique et fascinante de voir de lintérieur ce qui se trame dans les coulisses de cette imposante machine. Il sagit dune uvre imparfaite de par sa longueur mais qui savère, douze ans après sa production, étonnamment dactualité. Dommage que, techniquement, cette édition DVD ne livre pas du tout la marchandise. La qualité dimage est médiocre et les suppléments se limitent à une courte entrevue avec les réalisateurs. Heureusement, le mixage sonore est à la hauteur des attentes.
Un documentaire comme The War Room, filmé en 1992 pendant la campagne présidentielle américaine, aurait été tournée pendant la course à la présidence de 2004 que le résultat aurait été pratiquement le même. Bien sûr, lissue de la campagne est bien différente, mais les enjeux et les tactiques déployées par les deux grands partis pour faire élire leur candidat sont sensiblement les mêmes. Voilà pourquoi plus de douze années après sa sortie, ce documentaire reste aussi fascinant malgré lépreuve du temps : parce quil est toujours dactualité.
En 1992, les documentaristes D.A. Pennebaker et Chris Hegedus ont obtenu le privilège de filmer les coulisses de la campagne électorale de Bill Clinton. Ils y ont suivi les activités de James Carville et George Stephanopoulos, respectivement le chef de la campagne et le directeur des communications. Les deux hommes ont tout mis en uvre pour vaincre limmense machine républicaine, qui jouissait non seulement de moyens financiers imposants mais aussi dune cote de popularité très élevée à lépoque grâce notamment au supposé succès de lopération « Desert Storm » en Irak. Pour défaire George Bush Sr, le camp des démocrates ont compté sur un obscur Gouverneur de lArkansas en la personne de Clinton. Ce documentaire illustre donc comment les démocrates ont réussis à déjouer les pronostiques et les sondages défavorables grâce à leurs efforts mais surtout à leur compréhension du complexe monde des médias. Clinton devenait à lépoque le premier président Démocrate depuis Jimmy Carter, élu en 1977 pour son premier et dernier mandat.
À voir ce documentaire aujourdhui, on croirait presque quil traite de la dernière campagne électorale américaine. La comparaison tient évidemment du fait que Bush père et fils représentaient les Républicains dans ces deux élections respectives, mais surtout dans la façon quont ces mêmes Républicains de sattaquer à la réputation de leurs opposants plutôt que questionner leurs idées. Le contexte social et politique sous lère de Bush père nest pas sans rappeler non plus celui dans lequel évolue fiston. Guerre en Irak, économie stagnante, millier demplois perdus Lhéritage que la famille Bush laisse aux Américains est manifestement triste au possible. The War Room, qui sapparente davantage au cinéma-vérité quau documentaire traditionnel (il ny a aucune narration), nous montre comment deux hommes, entourée dune équipe dévouée, ont réussis à jouer avec le pouvoir des médias, qui nétaient pourtant pas tendre à leur endroit, pour ramener les pitreries du gouvernement à leur avantage. Dommage, vraiment dommage même que léquipe derrière John Kerry en 2004 nait pas su faire la même chose The War Room, malgré une longueur quasi-complaisante, est une vision privilégiée du processus laborieux dune campagne électorale, un film important à ranger aux côté du splendide À Hauteur dHomme de Jean-Claude Labrecque.
Image
The War Room nous est offert au format plein cadre de 1.33:1, et ce bien entendu daprès un transfert 4:3. Considérant que le format original du film était de 1.66:1, il est déplorable que léditeur ait opté pour cette image plein cadre.
Dans lensemble, ce transfert est de qualité très moyenne, pour ne pas dire mauvaise. Linterpositif employé pour le transfert était dans un piteux état qui trahi une quantité incalculable de grain, dégratignures et de points blancs. La définition générale est tout juste passable et ne parvient même pas à tirer le maximum du matériel source (pellicule 16mm). Les détails sont grossiers et bloquent constamment, à un tel point quon croirait voir du mauvais vidéo (VHS) plutôt que du film. Le rendu des couleurs est correct, mais sans plus. La restitution est au point et on ne remarque aucun débordement. La saturation est clairement déficiente et il en résulte un colorie terne au possible. Le contraste est somme toute bien géré et confère une certaine profondeur à limage. Le niveau des noirs (brillance) est également bien ajusté et ne fluctue à aucun moment. Les noirs sont donc très profonds mais pas du tout nets puisquun fourmillement proéminent et agaçant y apparaît de façon récurrente. Les parties denses présentent des dégradés sans subtilité qui bloquent rapidement.
La partie numérique est honnête. Quelques macroblocs sont remarqués ça et là mais le défaut est relativement mineur et se perds dans toutes les autres anomalies du transfert.
Son
Il ny a quun seule bande-son, soit anglaise et de format Dolby 2.0 Surround. Des sous-titres optionnels anglais, français et espagnols sont également disponibles.
La qualité de ce mixage est beaucoup plus satisfaisante que celle du transfert. Il sagit, en fait, dune bande-son typique de documentaire, cest à dire utilitaire et au service de luvre. La dynamique et la présence sont plutôt limitée, mais dans les circonstances qui sen plaindra ? Après tout, lessentiel du contenu passe par les dialogues. En ce sens, il est logique que le champ-sonore se déploie principalement à partir des enceintes avants. Grâce à une profondeur surprenante ainsi quun positionnement précis des éléments sonores, lenvironnement dans lequel le documentaire a été filmé prends vie de façon très crédible. Les enceintes arrières sont sollicités pour recréer quelques effets dambiance, ce qui favorise limmersion à cet univers pour le moins mouvementé, mais également pour intégrer la musique. Les interventions des participants sont dans lensemble nets et intelligibles, à lexception de quelques moments où une distorsion les rends à peine audible. Il sagit là dune déficience de la prise de son et non pas dun défaut de ce mixage. La trame-sonore, lorsquelle provient dune source externe, est bien intégrée au champ-sonore malgré sa tendance à déborder dans les aigus. En ce sens, il est à déplorer le manque de rigueur des basses, qui sont beaucoup trop molles.
Suppléments/menus
Cette édition ne nous offre quun seul et unique supplément, à savoir une introduction de 5 minutes de la part des réalisateurs Chris Hegedus et D.A. Pennebaker. Les deux intervenants nous explique comment ils ont réussis à avoir accès aux coulisses de la campagne électorale de Clinton. Ils remettent le documentaire dans le contexte de cette époque tout en dressant des parallèles avec la politique américaine actuelle. Intéressant.
Conclusion
Pour ceux qui sintéresse à la complexe machine électorale américaine, The War Room est une occasion unique et fascinante de voir de lintérieur ce qui se trame dans les coulisses de cette imposante machine. Il sagit dune uvre imparfaite de par sa longueur mais qui savère, douze ans après sa production, étonnamment dactualité. Dommage que, techniquement, cette édition DVD ne livre pas du tout la marchandise. La qualité dimage est médiocre et les suppléments se limitent à une courte entrevue avec les réalisateurs. Heureusement, le mixage sonore est à la hauteur des attentes.
Qualité vidéo:
2,0/5
Qualité audio:
3,4/5
Suppléments:
1,5/5
Rapport qualité/prix:
2,5/5
Note finale:
2,5/5
Auteur: Yannick Savard
Date de publication: 2005-04-20
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.
Date de publication: 2005-04-20
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.