Thirst

Critique
Synopsis/présentation
Faisant suite à son étrange Im a Cyborg, le réalisateur coréen Park Chan-Wook revient au film de genre comme il lavait si bien revisité avec sa trilogie sur la vengeance (Lady Vengeance, Oldboy, Sympathy for Mr. Vengeance). Récipiendaire du prix du jury à Cannes en 2009 et chaleureusement accueilli en ouverture du Festival Fantasia à Montréal toujours en 2009, le cinéaste présente ici Thirst, une histoire de vampires. Lannée 2009 aura dailleurs été lannée où les personnages de vampires auront envahi littéralement tous les écrans, grand et petit. The Vampire Diaries et True Blood à la télévision, mais surtout Twilight dans les salles et sur dvd. Nous serions donc en droit de nous demander quon donc de si spécial ces créatures à la dentition particulière et surtout, a-t-on encore quelque chose de nouveau ou du moins de rafraîchissant à présenter en les mettant en scène ?
Lorsque nous visionnons le film de Park Chan-Wook, nous serions tenté de répondre par laffirmative. De prime abord, Thirst ne présente rien de bien extraordinaire. Une prémisse classique et simple : un prêtre vampire séprend éperdument dune jeune femme dont la famille entretient avec lui des rapports très étroits. Un peu à limage de Let The Right One In paru en 2008, lintérêt de luvre de Park réside dans sa mise en scène, mais aussi dans la complexité des rapports entre les personnages. Dailleurs, en sinspirant très librement de Thérèse Raquin de Émile Zola, le cinéaste se permet une dimension métaphorique chez les personnages. On pensera évidemment au personnage du prêtre qui, dans le roman de Zola, est un vampire, au sens symbolique, puisquil entretient des rapports avec le personnage de Thérèse Raquin dans le but de voler, de tout avoir pour lui, ou encore à celui de la mère qui, chez Zola, était sans mot devant le couple que formaient sa fille et le jeune homme alors que dans luvre de Park elle devient littéralement muette et volontairement paralysée.
Cest donc sans surprise lorsque lon constate la source du matériel duquel sinspire Park de voir ici une histoire tragique de deux personnages qui ne se sont rien, qui nont aucun but ni conflit que lorsquils sont ensemble : ils ont besoin lun de lautre. Et la mise en scène de Park épouse parfaitement ce pessimisme et ce tragique en demeurant très sombre et gris. Les couleurs vives sont constamment désaturées et ce sont des tons grisâtres qui créent plutôt son univers unique au film.
Mais le véritable intérêt et la principale force du film de Park résident dans son érotisme. En assumant complètement le potentiel sexuel que représente la soif de sang du vampire, Thirst nous présente des scènes de sexes qui nont pas peur de montrer le désir quéprouvent nos deux personnages lun pour lautre. Dailleurs, lune dentre elles dure plus sept minutes. Mais surtout, Thirst redéfinie complètement le concept de « vampirisation » dans le cas où un vampire fait boire de son sang pour transformer une autre personne en vampire en présentant la plus belle, la plus sensuelle et la plus intense scène de « vampirisation » quil nous ait donné de voir.
Sincèrement, il est très difficile de vous présenter plus précisément Thirst. Si vous avez apprécié Oldboy, il faut avouer que cette uvre-ci est beaucoup moins maniérée que ne le fut le plus célèbre des films du cinéaste. Par contre, si la vision vampirique de Let the Right One In vous a plu, Thirst est précisément pour vous. Lapproche plus auteuriste de Park séloigne des produits comme Twilight et permet une véritable vision artistique de son sujet ce qui a pour effet principal de bousculer les codes et nous faire vivre de grands moments de cinéma. Rien que pour ces raisons, Thirst mérite toute notre attention.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 2.35:1 daprès un transfert 16:9.
Le transfert est très beau. Il reproduit fidèlement et correctement lesthétique « peu colorée » du film. La définition générale de limage est ainsi excellente. Le matériel source était dans un état impeccable doù la présence daucune anomalie quelconque mis à part un subtil grain cinématographique. Limage affiche de cette façon netteté et précision dans le rendu des détails et des textures. Le rendu des couleurs est également somptueux. Comme mentionné, lunivers du film demeure assez sombre et peu coloré, donc ces tons de gris, de noirs et de blancs font preuve de beaucoup de nuance et de précision et nous permettent ainsi dapprécier tout le travail sur la direction photo et la direction artistique du film. La même chose sapplique pour les tons de peaux (peaux qui sont très souvent exhibées dailleurs) qui demeurent dans des tons naturels (pour des vampires, il va sen dire). Le niveau des noirs est également très bien réglé évitant tout effet de surbrillance alors que les dégradés font preuve dune grande fluidité et de précision donnant lieu à de splendides parties sombres (qui forment la grande majorité du métrage). Ce sont des noirs purs et profonds qui complètent ce transfert.
En toute logique, le transfert se sauve de tout défaut numérique majeur apparent.
Son
Une seule bande son est disponible sur cette édition : Coréenne 5.1 Dolby Digital. Si on ne peut que saluer la présence de sous-titres français sur cette édition pour aller chercher un plus large public (francophone), on devra déplorer la présence de sous-titres anglais imposés (!) durant le visionnement du métrage. Nous soupçons ici que le studio a mis la main sur la version américaine du film ...
Malgré cela, le mixage de la version originale reproduit très bien lunivers du film. Il fait preuve dun bon dynamisme et dune présence fort convaincante. Film de genre dauteur loblige, le déploiement du champ sonore seffectue de façon élégante, mais classique. Les ouvertures frontale et latérale servent à laisser passer la grande majorité des éléments sonores alors que bien souvent les enceintes arrière servent à mieux appuyer les ambiances. Point de grosses prouesses sonores, donc. Par contre, dans quelques scènes (la scène finale, par exemple), les enceintes arrière sont plus sollicitées et arrivent à produire quelques effets dambiophonie particulièrement intéressants, ce qui contribue grandement à rendre lunivers plus immersif pour le spectateur. Naturellement, les dialogues demeurent constamment et parfaitement intelligibles alors que la trame sonore sintègre subtilement au mixage. Les basses fréquences grondent à quelques occasions avec une belle profondeur et avec précision. Le canal dextrêmes graves, lui, se manifeste plus timidement et à de plus rares occasions.
Il y a option de sous-titrage en français et espagnol (en plus des sous-titres anglais imposés).
Suppléments/menus
On ne retrouve malheureusement aucun supplément sur cette édition.
Conclusion
Thirst de Park Chan-Wook entre précisément dans la nouvelle vague de film pour vampires. Pas celle comme Twilight, non, mais davantage dans la lignée dun Let the Right One In où un cinéaste avec une vision et un sens artistique certain arrive à créer ce que encore aujourdhui il nous arrive de qualifier : une uvre. Quant aux cinéphiles ayant été marqué par Oldboy et son esthétique plus léchée, Thirst demeure une belle curiosité. Une uvre très différente, certes, mais à notre sens, beaucoup plus supérieure en terme de mise en scène et surtout de personnages.
Une édition qui laisse un peu perplexe. Le transfert vidéo est très beau et reproduit avec fidélité lunivers sombre du film. Par contre, la présence dune unique bande son coréenne déçoit légèrement. Dautant plus que le film ne peut être visionné quavec des sous-titres anglais imposés. On repassera pour lidée de francisation Sinon, aucun supplément à se mettre sous la dent, ce qui est aussi une autre déception. Comme bien des éditions, luvre en elle-même doit donc demeurer le seul et unique motif de lachat et même encore ... Avec les circonstances de visionnement (imposées, devons-nous le rappeler), nous sommes en droit d'en douter.
Faisant suite à son étrange Im a Cyborg, le réalisateur coréen Park Chan-Wook revient au film de genre comme il lavait si bien revisité avec sa trilogie sur la vengeance (Lady Vengeance, Oldboy, Sympathy for Mr. Vengeance). Récipiendaire du prix du jury à Cannes en 2009 et chaleureusement accueilli en ouverture du Festival Fantasia à Montréal toujours en 2009, le cinéaste présente ici Thirst, une histoire de vampires. Lannée 2009 aura dailleurs été lannée où les personnages de vampires auront envahi littéralement tous les écrans, grand et petit. The Vampire Diaries et True Blood à la télévision, mais surtout Twilight dans les salles et sur dvd. Nous serions donc en droit de nous demander quon donc de si spécial ces créatures à la dentition particulière et surtout, a-t-on encore quelque chose de nouveau ou du moins de rafraîchissant à présenter en les mettant en scène ?
Lorsque nous visionnons le film de Park Chan-Wook, nous serions tenté de répondre par laffirmative. De prime abord, Thirst ne présente rien de bien extraordinaire. Une prémisse classique et simple : un prêtre vampire séprend éperdument dune jeune femme dont la famille entretient avec lui des rapports très étroits. Un peu à limage de Let The Right One In paru en 2008, lintérêt de luvre de Park réside dans sa mise en scène, mais aussi dans la complexité des rapports entre les personnages. Dailleurs, en sinspirant très librement de Thérèse Raquin de Émile Zola, le cinéaste se permet une dimension métaphorique chez les personnages. On pensera évidemment au personnage du prêtre qui, dans le roman de Zola, est un vampire, au sens symbolique, puisquil entretient des rapports avec le personnage de Thérèse Raquin dans le but de voler, de tout avoir pour lui, ou encore à celui de la mère qui, chez Zola, était sans mot devant le couple que formaient sa fille et le jeune homme alors que dans luvre de Park elle devient littéralement muette et volontairement paralysée.
Cest donc sans surprise lorsque lon constate la source du matériel duquel sinspire Park de voir ici une histoire tragique de deux personnages qui ne se sont rien, qui nont aucun but ni conflit que lorsquils sont ensemble : ils ont besoin lun de lautre. Et la mise en scène de Park épouse parfaitement ce pessimisme et ce tragique en demeurant très sombre et gris. Les couleurs vives sont constamment désaturées et ce sont des tons grisâtres qui créent plutôt son univers unique au film.
Mais le véritable intérêt et la principale force du film de Park résident dans son érotisme. En assumant complètement le potentiel sexuel que représente la soif de sang du vampire, Thirst nous présente des scènes de sexes qui nont pas peur de montrer le désir quéprouvent nos deux personnages lun pour lautre. Dailleurs, lune dentre elles dure plus sept minutes. Mais surtout, Thirst redéfinie complètement le concept de « vampirisation » dans le cas où un vampire fait boire de son sang pour transformer une autre personne en vampire en présentant la plus belle, la plus sensuelle et la plus intense scène de « vampirisation » quil nous ait donné de voir.
Sincèrement, il est très difficile de vous présenter plus précisément Thirst. Si vous avez apprécié Oldboy, il faut avouer que cette uvre-ci est beaucoup moins maniérée que ne le fut le plus célèbre des films du cinéaste. Par contre, si la vision vampirique de Let the Right One In vous a plu, Thirst est précisément pour vous. Lapproche plus auteuriste de Park séloigne des produits comme Twilight et permet une véritable vision artistique de son sujet ce qui a pour effet principal de bousculer les codes et nous faire vivre de grands moments de cinéma. Rien que pour ces raisons, Thirst mérite toute notre attention.
Image
Le film est offert au format dimage respectée de 2.35:1 daprès un transfert 16:9.
Le transfert est très beau. Il reproduit fidèlement et correctement lesthétique « peu colorée » du film. La définition générale de limage est ainsi excellente. Le matériel source était dans un état impeccable doù la présence daucune anomalie quelconque mis à part un subtil grain cinématographique. Limage affiche de cette façon netteté et précision dans le rendu des détails et des textures. Le rendu des couleurs est également somptueux. Comme mentionné, lunivers du film demeure assez sombre et peu coloré, donc ces tons de gris, de noirs et de blancs font preuve de beaucoup de nuance et de précision et nous permettent ainsi dapprécier tout le travail sur la direction photo et la direction artistique du film. La même chose sapplique pour les tons de peaux (peaux qui sont très souvent exhibées dailleurs) qui demeurent dans des tons naturels (pour des vampires, il va sen dire). Le niveau des noirs est également très bien réglé évitant tout effet de surbrillance alors que les dégradés font preuve dune grande fluidité et de précision donnant lieu à de splendides parties sombres (qui forment la grande majorité du métrage). Ce sont des noirs purs et profonds qui complètent ce transfert.
En toute logique, le transfert se sauve de tout défaut numérique majeur apparent.
Son
Une seule bande son est disponible sur cette édition : Coréenne 5.1 Dolby Digital. Si on ne peut que saluer la présence de sous-titres français sur cette édition pour aller chercher un plus large public (francophone), on devra déplorer la présence de sous-titres anglais imposés (!) durant le visionnement du métrage. Nous soupçons ici que le studio a mis la main sur la version américaine du film ...
Malgré cela, le mixage de la version originale reproduit très bien lunivers du film. Il fait preuve dun bon dynamisme et dune présence fort convaincante. Film de genre dauteur loblige, le déploiement du champ sonore seffectue de façon élégante, mais classique. Les ouvertures frontale et latérale servent à laisser passer la grande majorité des éléments sonores alors que bien souvent les enceintes arrière servent à mieux appuyer les ambiances. Point de grosses prouesses sonores, donc. Par contre, dans quelques scènes (la scène finale, par exemple), les enceintes arrière sont plus sollicitées et arrivent à produire quelques effets dambiophonie particulièrement intéressants, ce qui contribue grandement à rendre lunivers plus immersif pour le spectateur. Naturellement, les dialogues demeurent constamment et parfaitement intelligibles alors que la trame sonore sintègre subtilement au mixage. Les basses fréquences grondent à quelques occasions avec une belle profondeur et avec précision. Le canal dextrêmes graves, lui, se manifeste plus timidement et à de plus rares occasions.
Il y a option de sous-titrage en français et espagnol (en plus des sous-titres anglais imposés).
Suppléments/menus
On ne retrouve malheureusement aucun supplément sur cette édition.
Conclusion
Thirst de Park Chan-Wook entre précisément dans la nouvelle vague de film pour vampires. Pas celle comme Twilight, non, mais davantage dans la lignée dun Let the Right One In où un cinéaste avec une vision et un sens artistique certain arrive à créer ce que encore aujourdhui il nous arrive de qualifier : une uvre. Quant aux cinéphiles ayant été marqué par Oldboy et son esthétique plus léchée, Thirst demeure une belle curiosité. Une uvre très différente, certes, mais à notre sens, beaucoup plus supérieure en terme de mise en scène et surtout de personnages.
Une édition qui laisse un peu perplexe. Le transfert vidéo est très beau et reproduit avec fidélité lunivers sombre du film. Par contre, la présence dune unique bande son coréenne déçoit légèrement. Dautant plus que le film ne peut être visionné quavec des sous-titres anglais imposés. On repassera pour lidée de francisation Sinon, aucun supplément à se mettre sous la dent, ce qui est aussi une autre déception. Comme bien des éditions, luvre en elle-même doit donc demeurer le seul et unique motif de lachat et même encore ... Avec les circonstances de visionnement (imposées, devons-nous le rappeler), nous sommes en droit d'en douter.
Qualité vidéo:
3,8/5
Qualité audio:
2,0/5
Suppléments:
0,0/5
Rapport qualité/prix:
2,0/5
Note finale:
2,5/5
Auteur: Frédéric Bouchard
Date de publication: 2010-02-23
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30
Date de publication: 2010-02-23
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur LG 37LG30, Lecteur Blu-Ray Sony (BDPS350), Récepteur JVC TH-A30