In America

Critique
Synopsis/présentation
Après plus de six ans dabsence, le talentueux Jim Sheridan nous est revenu en 2003 avec In America, son uvre la plus personnelle à ce jour. Ce qui nest pas peu dire, puisque Sheridan na réalisé jusquici que des films qui lui tenaient sincèrement à cur. Fier originaire de lIrlande, Sheridan a entrepris sa carrière en réalisant des longs-métrages qui étaient souvent prétextes à brosser un portrait de son pays natal. The Field, In the Name of the Father et The Boxer étaient tous des films dans lesquels le contexte social ou politique de lIrlande était mis en évidence. Dans le cas de In America, Sheridan a changé pour la première fois de décor et sattaque cette-fois à celui des États-Unis. Ce changement de cap nétait cependant pas fortuit puisque ce film est une uvre en partie auto-biographique et raconte larrivée même du cinéaste à Manhattan tandis quil était à la conquête du rêve américain.
Suite au décès tragique de leur plus jeune enfant, Sarah et Johnny (Samantha Morton et Paddy Considine) choisissent de quitter leur Irlande natale pour tenter leur chance, avec leur deux fillettes, en Amérique. Cependant, les jeunes parents se rendent à lévidence que le rêve américain nest autre chose quun mythe et que la vie en Amérique nest pas aussi facile quils lauraient cru.
De son propre aveu, lhistoire racontée est pratiquement calquée sur lexpérience même de Sheridan. Immigré aux États-Unis en 1983 avec sa femme et ses deux filles, Sheridan tentait lui-aussi sa chance à Manhattan en courtisant le rêve américain. Seule réelle différence entre le récit du film et sa vie, Sheridan se remettait de la mort de son frère et non de son fils. Quoi quil en soit, In America est probablement le film le plus optimiste et le plus sensible du réalisateur à ce jour. Sheridan laisse tomber les grandes idéologies pour se concentrer sur la vie très personnelle de ses protagonistes. Le portrait de la jeune famille nest pas seulement attachant mais aussi très sincère et humain. Le cinéaste pose sur ses personnages un regard très sensible et généralement subtil à peu près exempts de lourdeurs ou de grossièretés. Davantage une chronique ou une observation quun mélodrame, In America ne sombre jamais dans la manipulation pompeuse de bons sentiments. Le drame et les difficultés que vivent la famille sont profondément humain et Sheridan sen remet exclusivement à ses talentueux comédiens pour véhiculer lémotion. Le regard du cinéaste est ainsi contemplatif et minimaliste. Sheridan et ses deux scénaristes, en loccurrence ses deux propres filles, ont eu lexcellente idée de raconter lhistoire du point de vue de la plus vieille des deux enfants. Armée dune caméra, la fillette observe le monde qui lentoure avec le regard un peu naïf dun enfant. Lorsque celle-ci partage ses témoignages en voix hors-champ, le film offre ses moments les plus touchants et les plus sincères. La lucidité dun témoignage adulte naurait tout simplement pas eu la même portée. Aussi, Sheridan évite de faire de son film une promotion naïve du rêve américain en faisant de laccession du bonheur de ses personnages un parcours très personnel. Après tout, le seul véritable obstacle à une vie meilleure est la culpabilité qui les rongent depuis la mort du fils bien plus que tout autre embûche rencontrée dans leur pays daccueil. Il en ressort donc une uvre riche, profonde et humaniste, racontée avec un doigté indéniable.
Image
In America est offert au format respecté de 1.85:1 et daprès un transfert 16:9. À noter que la deuxième face du disque renferme également un transfert plein cadre (1.33:1/transfert 4:3). Pour cette critique, nous avons bien entendu évalué le transfert 16:9.
Difficile de demander mieux en terme de qualité. De très bon niveau, la définition propose une image nette, précise et fort bien détaillée. Les détails et textures sont rendus avec une subtilité irréprochable. Évidemment, les quelques plans filmées sur support MiniDV apparaissent plus grossiers mais cette « lacune » est stylistique et ne représente pas un défaut en soit. Le rendu des couleurs est quant à lui irréprochable. Les couleurs, parfaitement bien saturées, sont justement étalonnées. On ne remarque aucun débordement ou débalancement chromatique. Les couleurs sont riches, vives et dapparence naturelle, comme en témoignent les teintes de peau. Le contraste est bien géré, tout comme la brillance dailleurs. Le niveau des noirs ainsi que celui des blancs est correctement ajusté sur léchelle et ne fluctue jamais. Les parties sombres présentent des dégradés subtils et surtout très précis, ne trahissant aucun blocage. Les noirs sont toujours nets et profonds.
Linterpositif employé pour le transfert était visiblement dans un état optimal puisquon ne remarque aucune anomalie à lécran. La partie numérique du transfert est sans faille et ne souffre daucun défaut de compression ni même de numérisation. Sil est possible de voir une très légère sur-accentuation des contours à quelques occasions, celle-ci reste assez subtile et très peu agaçante.
Son
Cette édition propose un choix de trois bandes-son : une anglaise (Dolby Digital 5.1), une française (Dolby Surround 2.0) et une espagnole (Dolby Surround 2.0). Des sous-titres anglais et espagnols sont également offerts.
Vu le caractère souvent intimiste du film, il en va de soit que ce mixage brille davantage par sa subtilité que son agressivité. La dynamique est de niveau moyen et aurait certainement gagné à être accentuée. Le mixage nest pas toute la présence voulue, mais sa profondeur est cependant correct. Le champ-sonore se déploie de toutes les enceintes, avec prépondérance des canaux avants. En fait, on regrette un peu la retenue avec laquelle les canaux arrières sont sollicités. Ceux-ci auraient dû être employés davantage que pour intégrer la musique ou quelques effets localisés, ne serait-ce que pour créer une subtile ambiance. Telle quelle, limmersion sonore nest pas toujours totale. Il nen demeure pas moins que les éléments sonores sont rendus avec précision et subtilité.
Les dialogues du film sont toujours nets, naturels et intelligibles. . La trame-sonore, plutôt discrète est ici fidèlement rendue. Les basses sont généralement bien gérées mais se manifestent pas toujours avec l'intensité voulue. Lutilisation du canal .1 (LFE) est modérée et présente des basses-fréquences un peu molles.
Suppléments/menus
Pour cette édition, la Fox a produit un nombre très limité de suppléments dont lintérêt est tout au plus moyen.
Chose qui agace, les suppléments ont été éparpillés sur les deux faces du disques. Sur les deux faces, vous retrouverez une piste de commentaires audio animée par le réalisateur Jim Sheridan. Dun ton assez monotone, Sheridan partage néanmoins avec une générosité touchante lorigine très personnelle du récit tout en faisant les distinctions entre sa vie et celle, fictive, de ses personnages. Tout au long de la piste, il alterne entre lanecdote et les informations techniques relatives au tournage, faisant une bonne balance entre les deux. Son ton risque de vous ennuyer à la longue, mais la sincérité quasi-touchante des propos du cinéaste donne à être entendue.
Sur la première face du disque, vous retrouverez également un très, très court documentaire d'à peine 4 minutes. Il sagit dun segment promotionnel très superficiel qui ne fait rien de plus que résumer lhistoire et féliciter le talent des deux jeunes comédiennes. Un documentaire plus approfondi aurait certainement été apprécié.
La deuxième face du disque renferme quant à elle une série de 10 scènes coupées, incluant une fin alternative. Ces scènes sont plutôt intéressantes et approfondissent les personnalités des personnages, leur présence dans le film nauraient en rien gâcher les qualités luvre. Une piste de commentaires optionnelle animée par le réalisateur est également offerte. Celle-ci est cependant ennuyeuse au possible puisquon entend davantage Sheridan respirer que parler
Conclusion
Après le décevant The Boxer, Sheridan nous revient en force avec In America, une uvre intimiste des plus touchante sans être larmoyante. Techniquement, cette édition se situe dans la moyenne, sans plus. La qualité dimage est franchement excellente, mais malheureusement le mixage sonore nest pas tout à fait à la hauteur. Quant aux suppléments, ni leur nombre ni leur intérêt ne représentent un argument dachat.
Après plus de six ans dabsence, le talentueux Jim Sheridan nous est revenu en 2003 avec In America, son uvre la plus personnelle à ce jour. Ce qui nest pas peu dire, puisque Sheridan na réalisé jusquici que des films qui lui tenaient sincèrement à cur. Fier originaire de lIrlande, Sheridan a entrepris sa carrière en réalisant des longs-métrages qui étaient souvent prétextes à brosser un portrait de son pays natal. The Field, In the Name of the Father et The Boxer étaient tous des films dans lesquels le contexte social ou politique de lIrlande était mis en évidence. Dans le cas de In America, Sheridan a changé pour la première fois de décor et sattaque cette-fois à celui des États-Unis. Ce changement de cap nétait cependant pas fortuit puisque ce film est une uvre en partie auto-biographique et raconte larrivée même du cinéaste à Manhattan tandis quil était à la conquête du rêve américain.
Suite au décès tragique de leur plus jeune enfant, Sarah et Johnny (Samantha Morton et Paddy Considine) choisissent de quitter leur Irlande natale pour tenter leur chance, avec leur deux fillettes, en Amérique. Cependant, les jeunes parents se rendent à lévidence que le rêve américain nest autre chose quun mythe et que la vie en Amérique nest pas aussi facile quils lauraient cru.
De son propre aveu, lhistoire racontée est pratiquement calquée sur lexpérience même de Sheridan. Immigré aux États-Unis en 1983 avec sa femme et ses deux filles, Sheridan tentait lui-aussi sa chance à Manhattan en courtisant le rêve américain. Seule réelle différence entre le récit du film et sa vie, Sheridan se remettait de la mort de son frère et non de son fils. Quoi quil en soit, In America est probablement le film le plus optimiste et le plus sensible du réalisateur à ce jour. Sheridan laisse tomber les grandes idéologies pour se concentrer sur la vie très personnelle de ses protagonistes. Le portrait de la jeune famille nest pas seulement attachant mais aussi très sincère et humain. Le cinéaste pose sur ses personnages un regard très sensible et généralement subtil à peu près exempts de lourdeurs ou de grossièretés. Davantage une chronique ou une observation quun mélodrame, In America ne sombre jamais dans la manipulation pompeuse de bons sentiments. Le drame et les difficultés que vivent la famille sont profondément humain et Sheridan sen remet exclusivement à ses talentueux comédiens pour véhiculer lémotion. Le regard du cinéaste est ainsi contemplatif et minimaliste. Sheridan et ses deux scénaristes, en loccurrence ses deux propres filles, ont eu lexcellente idée de raconter lhistoire du point de vue de la plus vieille des deux enfants. Armée dune caméra, la fillette observe le monde qui lentoure avec le regard un peu naïf dun enfant. Lorsque celle-ci partage ses témoignages en voix hors-champ, le film offre ses moments les plus touchants et les plus sincères. La lucidité dun témoignage adulte naurait tout simplement pas eu la même portée. Aussi, Sheridan évite de faire de son film une promotion naïve du rêve américain en faisant de laccession du bonheur de ses personnages un parcours très personnel. Après tout, le seul véritable obstacle à une vie meilleure est la culpabilité qui les rongent depuis la mort du fils bien plus que tout autre embûche rencontrée dans leur pays daccueil. Il en ressort donc une uvre riche, profonde et humaniste, racontée avec un doigté indéniable.
Image
In America est offert au format respecté de 1.85:1 et daprès un transfert 16:9. À noter que la deuxième face du disque renferme également un transfert plein cadre (1.33:1/transfert 4:3). Pour cette critique, nous avons bien entendu évalué le transfert 16:9.
Difficile de demander mieux en terme de qualité. De très bon niveau, la définition propose une image nette, précise et fort bien détaillée. Les détails et textures sont rendus avec une subtilité irréprochable. Évidemment, les quelques plans filmées sur support MiniDV apparaissent plus grossiers mais cette « lacune » est stylistique et ne représente pas un défaut en soit. Le rendu des couleurs est quant à lui irréprochable. Les couleurs, parfaitement bien saturées, sont justement étalonnées. On ne remarque aucun débordement ou débalancement chromatique. Les couleurs sont riches, vives et dapparence naturelle, comme en témoignent les teintes de peau. Le contraste est bien géré, tout comme la brillance dailleurs. Le niveau des noirs ainsi que celui des blancs est correctement ajusté sur léchelle et ne fluctue jamais. Les parties sombres présentent des dégradés subtils et surtout très précis, ne trahissant aucun blocage. Les noirs sont toujours nets et profonds.
Linterpositif employé pour le transfert était visiblement dans un état optimal puisquon ne remarque aucune anomalie à lécran. La partie numérique du transfert est sans faille et ne souffre daucun défaut de compression ni même de numérisation. Sil est possible de voir une très légère sur-accentuation des contours à quelques occasions, celle-ci reste assez subtile et très peu agaçante.
Son
Cette édition propose un choix de trois bandes-son : une anglaise (Dolby Digital 5.1), une française (Dolby Surround 2.0) et une espagnole (Dolby Surround 2.0). Des sous-titres anglais et espagnols sont également offerts.
Vu le caractère souvent intimiste du film, il en va de soit que ce mixage brille davantage par sa subtilité que son agressivité. La dynamique est de niveau moyen et aurait certainement gagné à être accentuée. Le mixage nest pas toute la présence voulue, mais sa profondeur est cependant correct. Le champ-sonore se déploie de toutes les enceintes, avec prépondérance des canaux avants. En fait, on regrette un peu la retenue avec laquelle les canaux arrières sont sollicités. Ceux-ci auraient dû être employés davantage que pour intégrer la musique ou quelques effets localisés, ne serait-ce que pour créer une subtile ambiance. Telle quelle, limmersion sonore nest pas toujours totale. Il nen demeure pas moins que les éléments sonores sont rendus avec précision et subtilité.
Les dialogues du film sont toujours nets, naturels et intelligibles. . La trame-sonore, plutôt discrète est ici fidèlement rendue. Les basses sont généralement bien gérées mais se manifestent pas toujours avec l'intensité voulue. Lutilisation du canal .1 (LFE) est modérée et présente des basses-fréquences un peu molles.
Suppléments/menus
Pour cette édition, la Fox a produit un nombre très limité de suppléments dont lintérêt est tout au plus moyen.
Chose qui agace, les suppléments ont été éparpillés sur les deux faces du disques. Sur les deux faces, vous retrouverez une piste de commentaires audio animée par le réalisateur Jim Sheridan. Dun ton assez monotone, Sheridan partage néanmoins avec une générosité touchante lorigine très personnelle du récit tout en faisant les distinctions entre sa vie et celle, fictive, de ses personnages. Tout au long de la piste, il alterne entre lanecdote et les informations techniques relatives au tournage, faisant une bonne balance entre les deux. Son ton risque de vous ennuyer à la longue, mais la sincérité quasi-touchante des propos du cinéaste donne à être entendue.
Sur la première face du disque, vous retrouverez également un très, très court documentaire d'à peine 4 minutes. Il sagit dun segment promotionnel très superficiel qui ne fait rien de plus que résumer lhistoire et féliciter le talent des deux jeunes comédiennes. Un documentaire plus approfondi aurait certainement été apprécié.
La deuxième face du disque renferme quant à elle une série de 10 scènes coupées, incluant une fin alternative. Ces scènes sont plutôt intéressantes et approfondissent les personnalités des personnages, leur présence dans le film nauraient en rien gâcher les qualités luvre. Une piste de commentaires optionnelle animée par le réalisateur est également offerte. Celle-ci est cependant ennuyeuse au possible puisquon entend davantage Sheridan respirer que parler
Conclusion
Après le décevant The Boxer, Sheridan nous revient en force avec In America, une uvre intimiste des plus touchante sans être larmoyante. Techniquement, cette édition se situe dans la moyenne, sans plus. La qualité dimage est franchement excellente, mais malheureusement le mixage sonore nest pas tout à fait à la hauteur. Quant aux suppléments, ni leur nombre ni leur intérêt ne représentent un argument dachat.
Qualité vidéo:
4,3/5
Qualité audio:
3,6/5
Suppléments:
2,0/5
Rapport qualité/prix:
3,2/5
Note finale:
3,3/5
Auteur: Yannick Savard
Date de publication: 2004-07-01
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.
Date de publication: 2004-07-01
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.