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DVDEF

Wizards

Critique
Synopsis/présentation
Dans le monde du long-métrage animé, peu importe la technique utilisée, il est surprenant de constater qu'actuellement, pour les films américains, on va surtout retenir le nom du studio (Disney, Pixar, Dreamworks...) alors que pour les films japonais, on retiendra surtout le nom du réalisateur (Miyazaki, Oshii, Satoshi Kon...). Rares sont les réalisateurs américains à avoir su imposer leur nom à la mémoire du public malgré la toute-puissance des studios. On retiendra particulièrement deux réalisateurs que l'on pourrait presque qualifier d'indépendants, Bill Plympton et Ralph Bakshi. Cinq ans après le célèbre Fritz the Cat, premier dessin animé de l'histoire a avoir été classé X, et un an avant le nom moins célèbre The Lord of the Rings, adaptation animée inachevée de la trilogie de Tolkien, Ralph Bakshi (à qui l'on doit aussi l'excellente série télévisée pour adultes Spicy City) a réalisé Wizards, une fable post-apocalyptique mélangeant fantaisie médiévale et science-fiction.

L'histoire est comme d'habitude une lutte entre le Bien et le Mal. Cette fois-ci ils sont incarnés par deux sorciers jumeaux, Avatar (le gentil) et Blackwolf (le méchant), quelques millions d'années après un holocauste nucléaire qui a entraîné l'apparition de mutants et le réveil des elfes et autres créatures mythiques. Réfugié au milieu de terres ravagées par les radiations, au milieu des mutants, Blackwolf ne rêve que de conquérir le reste du monde. Mais ses troupes manquent cruellement de motivation. En recherchant parmi les ruines des civilisations passées, il retrouve des artefacts technologiques guerriers (la technologie a été bannie des terres habitables), et des films de propagande nazie qui deviennent son arme secrète. Ces films galvanisent ses troupes et ruinent le moral des défenseurs du Bien. Avatar décide alors, avec la fée Elinore, l'elfe Weehawk et Peace, un robot assassin de Blackwolf qu'Avatar a réussi à convaincre de se joindre à sa cause, d'aller dans la forteresse de Blackwolf pour détruire l'arme secrète de ce dernier.

Une chose est évidente dès les premières minutes, c'est que ce film a été réalisé avec une grande économie de moyens. La séquence d'ouverture, qui raconte l'histoire de la Terre après l'apocalypse nucléaire, est entièrement faite de mouvements de caméra sur des illustrations fixes, ce qui a dû économiser pas mal en coûts d'animation. D'autres séquences de liaison sont faites ainsi, ce qui donne un ton particulier mais pas forcément désagréable à ce film. L'animation est elle aussi simplifiée, mais efficace. On est très loin de la finesse d'un Disney dans l'animation et la colorisation. Comme pour The Lord of the Rings, une utilisation intense de la rotoscopie (animation de contours d'après des images réelles) et d'autres traitements optiques appliqués à des images filmées (notamment dans les scènes de bataille et pour certains décors ou effets psychédéliques), ce qui là encore a permis d'économiser grandement sur les coûts d'animation tout en donnant un cachet très particulier à l'image.

Le problème principal dont souffre ce film, si l'on met de côté l'aspect parfois simpliste de l'animation et l'évidence du budget ridicule dépensé dans la fabrication de ce long-métrage, est un découpage parfois un peu brouillon. Les séquences s'enchaînent parfois de façon un peu sèche, sans que rien ne vienne annoncer l'ellipse de temps entre deux morceaux de la narration. Cala ne nuit pas réellement à la compréhension du film, mais s'avère parfois surprenant. Les puristes remarqueront aussi que l'intrigue emprunte énormément aux sagas les plus connues du fantastique et de la science-fiction, en commençant bien évidemment par le Seigneur des Anneaux. Malgré ses défauts, ce film est tout de même intéressant et fort plaisant à regarder. Les thèmes abordés (lutte entre magie naturelle et technologie, influence de la propagande) sont toujours d'actualité, et l'efficacité de l'animation et les astuces utilisées donnent vie à cette saga épique malgré le manque de moyens.

Ce film, le premier long-métrage familial de Bakshi, présente l'intérêt de proposer une histoire et une vision totalement différentes de ce qu'on a l'habitude de voir dans le domaine, et particulièrement des productions calibrées des grands studios comme Disney. Le style graphique très particulier, et notamment les effets spéciaux et l'utilisation d'images réelles, mérite à lui seul le détour.


Image
L'image est proposée au format respecté de 1.85:1 d'après un transfert 16:9.

Si l'interpositif utilisé a manifestement été nettoyé (peut être numériquement) et ne présente aucun parasite gênant et une netteté de bon aloi, le film accuse quand même son âge et le manque de moyens mis en oeuvre pour sa fabrication. Lors des séquences animées il est évident que les feuilles de celluloid utilisées n'étaient pas de la plus grande propreté, les décors subissant des variations subtiles mais omniprésente et très rapprochées (d'une image à l'autre) de luminosité. Ces variations ne sont donc absolument pas à mettre sur le dos d'un quelconque mauvais réglage lors du télécinéma, mais sont bien dûes au matériel source. Evidemment, on se prend à rêver que cette édition DVD ait bénéficié du budget nécessaire pour réétalonner le
"master" numérique pour gommer ces défauts, mais il est évident que la Fox n'allait pas dépenser des millions dans l'édition d'un film aussi ancien et méconnu.

Les couleurs sont par contre tout à fait satisfaisantes, vives et variées sans qu'aucun débordement ne soit à déplorer. Le côté parfoid psychédélique du fil est très bien rendu. Si l'on fait abstraction des problèmes de luminosité un peu vibrante du matériel source décrit plus haut, force est de constater que les réglages de brillance et de contraste sont adéquats, les parties sombres de l'image offrant un niveau de détail semblable au reste et des noirs profonds.

La partie numérique du transfert est d'un excellent niveau. Aucune surdéfinition des contours ne semble être venue gâcher les contours, qui grâce à un débit d'encodage asssez élevé, souffrent assez peu des fourmillements qui accompagnent d'habitude les traits de cernés des dessins animés 2D encodés en MPEG-2. Le grain assez présent est certainement pour quelque chose dans la quasi-disparition de ces artefacts mineurs.


Son
Le mixage originale (anglais) est proposée au format Dolby Digital 2.0 stéréo et au format Dolby Digital 1.0 mono. Le doublage espagnol est proposé au format Dolby Digital 1.0 mono. Des sous-titres anglais pour sourds et malentendants, français et espagnols sont aussi proposés. C'est la version originale stéréo qui est le sujet de cette critique.

Il n'y a hélas pas grand'chose à dire au sujet de cette bande-son, si ce n'est qu'elle est purement utilitaire. La dynamique est assez limitée, et le champ sonore plutôt unidimensionnel et peu réaliste. Le placement des éléments dans l'espace stéréo manque en effet cruellement de subtilité.
L'intégration des différents éléments composant cette bande sonore est heureusement très correcte. La trame sonore est l'élément le plus satisfaisant, faisant preuve d'une fidélité et d'une profondeur bien au-dessus de celles des effets sonores. Les dialogues sont bien enregistrées, et restent toujours parfaitement intelligibles.
Les basses fréquences sont très discrètes, la bande passante de cette bande-son étant assez limitée (beaucoup de médiums, peu de basses et des aigus un peu criards).


Suppléments/menus
Les suppléments proposés sur ce disque sont d'un nombre et d'une qualité surprenants pour un film aussi ancien et méconnu. le menu suppléments offre en premier la possibilité de regarder le film en écoutant un commentaire du réalisateur Ralph Bakshi. La première chose qu,il mentionne est que le budget très bas lui a donné une liberté totale d'action, le studio ne s'intéressant pas à ce qu'il faisait. Ce commentaire, manifestement enregistré récemment pour cette édition, explique bien les choix du réalisateur en fonction des moyens techniques limités existant à l'époque. Dans l'ensemble, un commentaire intéressant pour les amateurs d'animation traditionnelle, qui auront ici l'occasion d'écouter un de ses maîtres.

Un documentaire sur le réalisateur, Ralph Bakshi : The Wizard of Animation (34:12) est aussi proposé. Fait assez rare pour être mentionné, ce documentaire est proposé en 16:9. Ce documentaire porte en fait sur la genèse de Wizards, et non sur la carrière du réalisateur, et est constitué d'interventions de celui-ci, illustrées d'extraits du film et de photos prises lors de la production. Ce documentaire vient compléter le commentaire, nous en apprenant plus sur la vision du réalisateur et de nombreuses anecdotes sur la genèse de cette oeuvre.

Deux bandes-annonces cinéma (d'une durée de 1:00 et 2:11 respectivement) et une bande-annonce télévisée (étonnamment proposée en 16:9, et d'une durée de 30s) sont également offerts.

Enfin, une pléthore de galeries vient compléter l'ensemble des suppléments. Ces galeries illustrent principalement les personnages, mais comprenant aussi les décors et un peu de matériel promotionnel d'époque. Sans être incontournables, ces galeries sont tout de même d'assez bonne qualité.



Conclusion
Voici une édition tout à fait surprenante d'un dessin animé méconnu.
La qualité technique est pas loin d'être au maximum des possibilités qu'offrait le matériel source, et les suppléments sont assez nombreux et d'une qualité tout à fait adéquate. Les amateurs d'animation, et en particuliers les fans de Bakshi, seront très heureux d'ajouter ce titre DVD à leur collection.


Qualité vidéo:
2,9/5

Qualité audio:
2,0/5

Suppléments:
3,5/5

Rapport qualité/prix:
2,8/5

Note finale:
2,8/5
Auteur: François Schneider

Date de publication: 2004-05-25

Système utilisé pour cette critique:

Le film

Titre original:
Wizards

Année de sortie:
1977

Pays:

Genre:

Durée:
80 minutes

Réalisateur (s):

Acteur (s):

Le DVD / Blu-ray

Pochette/couverture:

Distributeur:
Twentieth Century Fox

Produit:
DVD

Nombre de disque:
1 DVD-9 (simple face, double couche)

Format d'image:
1.85:1

Transfert 16:9:
Oui

Certification THX:
Non

Bande(s)-son:
Anglaise Dolby 2.0 stéréo
Anglaise Dolby mono
Espagnole Dolby mono

Sous-titres:
Anglais
Français
Espagnol

Suppéments:
Commentaire du réalisateur, Segment sur Ralph Bakshi, Galerie, Bandes-annonces

Date de parution:
2004-05-25

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