Spider-Man (Deluxe Edition)

Critique
Synopsis/présentation
De nos jours, les producteurs de DVD semblent prendre un malin plaisir à offrir le plus grand nombre déditions possibles dédiées à un seul et même film. Ainsi, à quelques mois dintervalles ont nous sert une édition régulière au format respecté, une autre en format plein cadre, puis une édition spéciale, ou encore une édition de collection, pour finalement revenir quelques temps plus tard avec une édition ultime ou deluxe. Et cela, cest sans compter les « superbit » et autres Divimax. Parfois, la parution de nouvelles éditions spéciales plus étoffées valent le détour, comme il fut le cas avec Panic Room par exemple. À linverse, lorsquun titre refait surface en magasin en magasin uniquement pour capitaliser sur la sortie en salles dune suite, comme par exemple cette nouvelle édition dite Deluxe de Spider-Man, linvestissement nen vaut pas nécessairement la peine. En effet, dans le cas de ce nouveau Spider-Man Deluxe, lintégralité de la précédente édition 2 disques offerte en novembre 2002 à simplement été empaqueté dans un nouveau boîtier en compagnie dun nouveau troisième disque de suppléments. Cest donc dire que le transfert, les mixages audio et les suppléments de la précédente édition sont tous identiques. Le nouveau matériel est exclusivement localisé sur le troisième disque. La pertinence dune telle édition est évidemment discutable.
De tous les super-héros issus du monde de la bande-dessinée, Spider-Man est sans conteste lun des personnages les plus populaire et célèbre. Mais pourtant, il navait jamais jusquici fait lobjet dune adaptation cinématographique. Connaissant lattrait dHollywood pour les franchises rentables, quest-ce qui peut bien expliquer ce délais ? Et bien justement, connaissant le potentiel commercial de Spider-Man, multiples studios et producteurs se sont littéralement battus au cours des vingt dernières années pour porter le super-héros à lécran. Des questions très obscures de droits dauteurs et dautres chicanes juridiques auront eu raison de quiconque aura tenter de mettre en chantier une production qui rendrait justice à Spider-Man. La dernière victime en lice des cinéastes ayant vainement tenter une adaptation : nul autre que James Cameron, réalisateur des méga-succès Titanic, True Lies et T2. Selon la rumeur, le scénario quil avait lui-même concocté était exemplaire et tous crurent que sa renommée allait finalement contribuer à faire sortir le projet des limbes juridiques, mais un contrat unissant Cameron à la Twentieth Century Fox lui coupa lherbe sous le pied compte tenu que la Columbia avait obtenu les droits dadaptation quelques temps auparavant. Quelques années plus tard, la Columbia annonçait quelle mettait finalement en branle la production dune adaptation cinématographique de Spider-Man, avec aux commandes Sam Raimi (qui lemporta sur Chris Columbus) et daprès un scénario de David Koepp.
Ce premier long-métrage mettant en vedette lhomme-araignée reprend sensiblement toutes les conventions associées aux films du genre. Koepp et Raimi nétaient visiblement pas intéressé à ré-inventer une formule gagnante, de toute évidence leur seul objectif était de rester le plus fidèle possible à la bande-dessinée originale et le moins que lon puisse dire cest que dans lensemble, cest plutôt réussis. Si quelques détails relativement significatifs ont été changés par rapport au concept original développé par Stan Lee dans les années 60, comme par exemple le fait que Spider-Man sécrète désormais lui-même sa toile (dans la BD originale il produisait ses toiles avec de petites capsules), le ton et les personnages sont demeurés bien fidèle. En créant Spider-Man, Stan Lee voulait en faire un super-héros plus humain, un personnage crédible auquel les lecteurs nauraient aucun mal à sidentifier. Le choix de Tobey Maguire pour incarner le super-héros à lécran était donc tout désigné. Avec son allure de gars simple qui se fond dans la masse, Maguire incarne Spider-Man mais surtout son alter ego Peter Parker avec un naturel désarmant. Les auteurs ont également réussis à conférer à cette genèse de super-héros un caractère typiquement humain puisque les pouvoirs du personnage sont avant tout traités comme étant une responsabilité et non pas comme un don. À son passage à lâge adulte, Parker cherche son rôle dans la vie et le trouve via son alter ego. Cest de ce passage de ladolescence à lâge adulte que le film traite majoritairement, symbolisé par la naissance du super-héros. Finalement, le personnage du vilain de service, en loccurrence le Green Goblin (gobelin vert), agit un peu comme une pure formalité dans le film. Il est un accessoire à la prise de conscience de Peter Parker, tout en étant un accessoire prétexte aux scènes de combat. Le conflit entre le protagoniste et lantagoniste aurait gagné à être enrichi, mais dans ce cas cest le récit de la genèse qui en aurait souffert. Mais le film nest pas dénudé pour autant daction et de cascades à couper le souffle, bien au contraire ! Sam Raimi nous prouve quil na certes pas perdu la main en ce qui a trait à la conception de séquences, de scènes ou tout simplement de plans absolument spectaculaires. Ce virtuose des mouvements de caméra, qui sétait assagi avec ces trois précédentes uvres (Simple Plan, For Love of the Game et The Gift) nous revient avec un style beaucoup plus dynamique et flamboyant qui se rapproche davantage de ses uvres antérieures. Si les effets de styles sont moins éclatés que dans les Darkman, Evil Dead ou Quick and the Dead, Spider-Man porte néanmoins la signature de son réalisateur, une signature que les fans de Raimi devraient reconnaître sans problème. Dautant plus que le réalisateur sest permis quelques petits clins dils nostalgiques en incorporant dans le film quelques éléments clés ayant marqué sa carrière : parmi les plus évident, notons la présence à lécran de son acteur fétiche Bruce Campbell, ainsi que la voiture conduite par loncle de Peter Parker Sil est un aspect à réellement déplorer dans le film de Raimi il sagit certainement de la sur-enchère deffets spéciaux réalisés par ordinateur employés dans le film. Régulièrement, la piètre qualité de ces effets ne fait que distraire le spectateur. Le réalisateur devrait sen tenir le plus possible à lutilisation de cascadeurs puisque les effets par ordinateurs ne réussissent jamais à remplacer lapparence organique humaine. Espérons que cette lacune ne sera pas reproduite dans la suite, qui prends laffiche au courant de l'été 2004.
Image
Comme cette nouvelle édition Deluxe de Spider-Man recycle dans son intégralité la précédente édition double-disque, il en va de sois que le transfert ci-offert est en tout point identique. Ce qui nest pas une mauvaise chose considérant la très bonne qualité dimage qui nous a été offert à lépoque. Le film est donc présenté dans le format respecté de 1.85:1 et daprès un transfert 16:9.
La qualité de ce transfert est étonnante. Étrangement, le fait que la définition dun transfert DVD soit inférieure à celle dune pellicule cinématographique contribue à donner plus déclat à la facture visuelle. Au cinéma, les effets spéciaux créés par ordinateur paraissaient grossiers et détonnaient dans les décors. Sur DVD, ces mêmes effets nous sont apparus plus subtils et plus fluide. Évidemment, la définition générale du transfert est excellente et rend pleinement justice aux nombreux détails de la composition dimage. La colorimétrie présente des teintes merveilleusement riches et éclatées mais qui évite la sur-saturation. Leur apparence nest pas toujours naturelle (en particulier certaines teintes de peau qui penchent légèrement vers le rose/rouge) mais elle traduit fidèlement laspect BD qua voulu insuffler les artisans du film à la facture visuelle. Leur étalonnement est par ailleurs constant et ne souffre daucun débordement. Le niveau de noir est adéquat, tandis que les contrastes sont bien ajustés. Les parties sombres profitent de dégradés fluides et précis. Les noirs sont quant à eux parfaitement purs et profonds.
La sur-définition des contours est minimale dans le transfert, tandis que les défauts de compression sont limités à quelques macroblocs subtils et facilement pardonnable.
Son
Deux bandes-son Dolby Digital 5.1 nous sont proposées avec cette édition, soit lune en anglais et lautre en français. À nouveau, il sagit ici des deux mêmes bandes-son offertes sur lédition double-disque en 2002.
Comme il en est presque devenu la norme avec ce type de méga-production hollywoodienne, les mixages multi-canaux de Spider-Man témoignent dun dynamisme à couper le souffle et dune présence franchement imposante. Tous les canaux sont judicieusement mis à contribution pour créer un espace sonore des plus spatial. Si les canaux dambiophonies se font plus discrets lors des scènes plus tranquilles ou intimes, ils atteignent une vigueur franchement agressive lors des scènes daction ou simplement lors des séquences extérieures. À ce moment louverture du champ devient spectaculaire et les transitions de canaux affluent avec une fluidité et une vitesse dexécution impeccable. La trame-sonore de Danny Elfman est fidèlement et efficacement intégré à lensemble du champ-sonore. Les dialogues sont toujours nets et intelligibles, cependant on pourrait leur reprocher un certain manque de naturalité à loccasion comme par exemple lorsque Spider-Man discute sous son masque, où une post-synchronisation est plus quévidente. Lutilisation soutenue des basses ajoute tout le mordant voulu au mixage, tandis que le canal .1 (LFE) savère des plus agressif et profond avec ses fréquences allant régulièrement en deçà des 25Hz.
À noter que des sous-titres anglais, français et espagnols sont offerts.
Suppléments/menus
Pour cette nouvelle édition Deluxe triple-disque, la Columbia-Tristar a produit quelques nouveaux suppléments qui sont tous réunis sur le troisième disque de lédition. Tous les autres suppléments, répartis sur les deux premier disques, sont semblables à la précédente édition et noffrent aucune nouveauté.
En plus du film lui-même, le premier disque contient deux pistes de commentaires audio. La première piste a été enregistré séparément avec dun côté le réalisateur Sam Raimi avec le producteur Grant Curtis, et de lautre lactrice Kirsten Dunst et la productrice Laura Ziskin. On comprend mal lidée dinclure les commentaires de Kirsten Dunst aux côtés de ceux du réalisateur, ce dernier aurait facilement pu se charger danimer seul cette piste de commentaires. Car des quatre intervenants, Raimi est le seul ou presque à apporter des informations pertinentes et intéressantes sur le tournage du film. Le reste est surtout composé danecdotes superficielles et de remarques insipides. Dommage, que voilà une opportunité gâchée. La deuxième piste de commentaires est hautement supérieure car elle ne sattarde quà des aspects purement informatifs et techniques de la production du film. Animée par léquipe responsable des effets spéciaux, cette piste est bourrée dinformations pertinentes et ce, sans aucun temps mort. Très intéressant. Le premier disque comporte également une piste de sous-titres informatifs qui apparaissent sous la forme de bulles (pop-up). De tous les suppléments de cette édition, cette piste est probablement la plus riche en information. Le contenu varie de la simple anecdote de tournage à un contenu parfois technique, en passant par des explications sur lunivers de la bande-dessinée Spider-Man. À ne pas manquer. Le dernier supplément dimportance de ce premier disque est intitulé Spider-Sense. Lorsque sélectionné, ce supplément fera occasionnellement apparaître, lors de lécoute du film, un icône de Spider-Man au bas de lécran. En cliquant sur le bouton Enter/Select de votre télécommande, vous serai dirigé vers une courte vignette technique sur un aspect bien précis de la production du film, comme par exemple la création des décors ou encore la provenance et lélevage des araignées utilisées dans le film. En tout, il y a six vignettes différentes et leur durée varie de 2 min à 9 min. Également disponible sur le premier disque sont quelques filmographies, plusieurs bandes-annonces et publicités télévisuelles ainsi que les vidéoclips pour les chansons Hero de Chad Kroeger et What Were All About de Sum 41.
Les suppléments du deuxième disque sont séparés en deux section, soit The Goblins Lair et Spiders Web. La première section est dédiée à la production du film, tandis que la deuxième traite de lunivers de la bande-dessinée. Dans The Goblins Lair vous découvrirez deux documentaires assez similaires dans leur ton et leur contenu. Ces deux documentaires, dont la durée respective est de 24 et 40 minutes, ont jadis été produit pour une télédiffusion (lun pour la chaîne HBO et lautre pour E! Entertainment), ce qui en fait bien évidemment des segments strictement promotionnels. Ni lun ni lautre ne nous apporte dinformation pertinente ou intéressante, les deux ne font que résumer lhistoire et louanger les mérites du film. Plutôt agaçant. Alors que le supplément Director Profile : Sam Raimi (7 min) nous laissait espérer une certaine analyse de la carrière du réalisateur, ce court segment nest quun ramassis dentrevues archi-complaisantes vantant les qualités du réalisateur. Totalement superficiel. Un peu mieux est le Composer Profile : Danny Elfman (7 min), où cette fois nous avons la chance de voir le compositeur expliquer son cheminement dans la composition dune trame-sonore ainsi que plusieurs images filmées en coulisse lors de lenregistrement de celle-ci.
Il sensuit une courte série de dauditions et dessais, dont le plus stimulant est sans conteste celui de Tobey Maguire. À lorigine, le studio Columbia nétait pas convaincu du potentiel physique de lacteur. Sam Raimi a donc concocté un essai filmé dans lequel le comédien sadonne à une bagarre de rue, un essai qui aura finalement convaincu les dirigeants de la Columbia ! Amusant. Une autre audition nous est disponible, celle-ci avec J.K. Simmons, linterprète du rédacteur en chef du journal Daily Bugle. Un court test dimages de synthèse montrant un Spider-Man grimper un mur est également offert. Finalement, vous verrez des essais de costumes portés par les comédiens, seuls ou en groupe. Le dernier supplément de cette section est un montage de prises ratées (bloopers) totalisant 3 minutes. Plus souvent quautrement, ce montage nous montre un Willem Dafoe particulièrement cabotin !
La deuxième section des suppléments, Spiders Web, sattarde quant à elle à lunivers des bandes-dessinées de Spider-Man. Cette section renferme un très bon documentaire intitulé Spider-Man : The Mythology of the 21st Century (25 min). Ce segment retrace lévolution du personnage à travers la multitude dartistes qui y ont travaillé depuis plusieurs décennies. Enfin, linformation y est plus dense et intéressante que les autres documentaires de cette édition. Très intéressant. Spider-Man Comic Book Archives regroupe un bon nombre de couvertures des nombreuses bande-dessinées de Spider-Man, des années 60 jusquà aujourdhui. Pour chaque BD présentée, on y précise lauteur, le dessinateur en plus de résumer lintrigue de la BD en question. Que voilà un excellent récapitulatif de toute lhistoire de ce super-héros. Artists Gallery est une vaste galerie dimages renfermant une multitude de dessins, de croquis et de photographies. Rogues Gallery renferme les fiches détaillées (histoire, armes, origine, apparence) des 14 principaux vilains de lhistoire de Spider-Man. Bien fait et intéressant. Beaucoup plus superficiel est The Loves of Peter Parker, une section faisant lhistorique des quatre amours de notre super-héros. Finalement, cette section comporte également une rubrique consacrée au jeu vidéo dActivision. Cette rubrique renferme des trucs et des conseils pour performer dans le jeu.
À noter que les deux disques sont également pourvus de suppléments DVD-Rom franchement surprenants. En particulier, le premier disque vous permet denregistrer votre propre piste de commentaires audio ! Vous avez également la possibilité de visionner le film en comparaison avec quelques bandes-dessinées. Trois BD complètes de Spider-Man sont également disponibles, ainsi que les habituels démo de jeu vidéo et fonds décran.
Inutile dinsister sur le fait que cette édition Deluxe a uniquement été produite pour faire la promotion de Spider-Man 2. Incidemment, ce troisième disque offre en tout premier lieu une bande-annonce ainsi quun bref aperçu (sneak peak) du tournage de cette suite. Dune durée dà peine plus de quatre minutes, ce segment promotionnel de piètre qualité offre très peu dimages inédites du film tandis que laspect informatif est superficiel à souhait. Ceux qui serait tenté dacheter cette édition uniquement pour cet aperçu feraient mieux de se raviser.
Beaucoup plus pertinents sont les sept nouveaux documentaires traitant de la production du premier film de la série. La durée totale cumulée de ces segments dépasse les trente minutes, et en cette courte période vous en apprendrez davantage sur le tournage du film que sur les deux premiers disques de lédition réunis. Ces segments sont strictement informatifs et sont complètement dénués de toute tendance promotionnelle, à linverse des documentaires offerts sur le deuxième disque de cette édition. Composés essentiellement dentrevues mais surtout dimages filmées en coulisses, ces vignettes constitues le seul véritable argument de vente de cette édition Deluxe. Les sujets traités par les segments sont les suivants : Costume Design ( 8 min) décrit le processus de création des costumes; Designing the World of Spider-Man (6 min) traite de la direction artistique; The Spider Wrangler (1 min) nous présente le consultant en araignée ayant travaillé sur le film; Wrestling Match (3 min) analyse la conception et le tournage de la scène de lutte tandis que World Unity Festival (2 min) fait de même pour la scène de lattaque du Green Goblin pendant un jour de fête; OsCorp Lab Scene (3 min) décrit le tournage de la scène de transformation de Goblin, et puis finalement Goblins Arsenal (7 min) expose la création des armes du vil personnage.
Une publicité pour le jeu vidéo Spider-Man 2 ainsi quun démo (en DVD-Rom) de ce jeu sont également offerts sur ce disque.
Conclusion
On ne saurait recommander lachat de cette nouvelle édition Deluxe, à tout le moins pour ceux qui possèdent déjà lédition double-disque. Le contenu est beaucoup trop similaire et noffre que trop peau de nouveauté pour mériter un nouvel achat, à moins dêtre un véritable fan pur et dur du film. Ceux qui nont pas en leur possession la précédente édition auront par contre raison de se laisser tenter, puisque la qualité est indiscutablement au rendez-vous. La qualité dimage est excellente, les mixages sonores sont agressifs et efficaces, et les suppléments sont plus nombreux que jamais. Leur intérêt et leur pertinence est discutable, mais ils devraient néanmoins vous tenir occupé pendant plusieurs heures.
De nos jours, les producteurs de DVD semblent prendre un malin plaisir à offrir le plus grand nombre déditions possibles dédiées à un seul et même film. Ainsi, à quelques mois dintervalles ont nous sert une édition régulière au format respecté, une autre en format plein cadre, puis une édition spéciale, ou encore une édition de collection, pour finalement revenir quelques temps plus tard avec une édition ultime ou deluxe. Et cela, cest sans compter les « superbit » et autres Divimax. Parfois, la parution de nouvelles éditions spéciales plus étoffées valent le détour, comme il fut le cas avec Panic Room par exemple. À linverse, lorsquun titre refait surface en magasin en magasin uniquement pour capitaliser sur la sortie en salles dune suite, comme par exemple cette nouvelle édition dite Deluxe de Spider-Man, linvestissement nen vaut pas nécessairement la peine. En effet, dans le cas de ce nouveau Spider-Man Deluxe, lintégralité de la précédente édition 2 disques offerte en novembre 2002 à simplement été empaqueté dans un nouveau boîtier en compagnie dun nouveau troisième disque de suppléments. Cest donc dire que le transfert, les mixages audio et les suppléments de la précédente édition sont tous identiques. Le nouveau matériel est exclusivement localisé sur le troisième disque. La pertinence dune telle édition est évidemment discutable.
De tous les super-héros issus du monde de la bande-dessinée, Spider-Man est sans conteste lun des personnages les plus populaire et célèbre. Mais pourtant, il navait jamais jusquici fait lobjet dune adaptation cinématographique. Connaissant lattrait dHollywood pour les franchises rentables, quest-ce qui peut bien expliquer ce délais ? Et bien justement, connaissant le potentiel commercial de Spider-Man, multiples studios et producteurs se sont littéralement battus au cours des vingt dernières années pour porter le super-héros à lécran. Des questions très obscures de droits dauteurs et dautres chicanes juridiques auront eu raison de quiconque aura tenter de mettre en chantier une production qui rendrait justice à Spider-Man. La dernière victime en lice des cinéastes ayant vainement tenter une adaptation : nul autre que James Cameron, réalisateur des méga-succès Titanic, True Lies et T2. Selon la rumeur, le scénario quil avait lui-même concocté était exemplaire et tous crurent que sa renommée allait finalement contribuer à faire sortir le projet des limbes juridiques, mais un contrat unissant Cameron à la Twentieth Century Fox lui coupa lherbe sous le pied compte tenu que la Columbia avait obtenu les droits dadaptation quelques temps auparavant. Quelques années plus tard, la Columbia annonçait quelle mettait finalement en branle la production dune adaptation cinématographique de Spider-Man, avec aux commandes Sam Raimi (qui lemporta sur Chris Columbus) et daprès un scénario de David Koepp.
Ce premier long-métrage mettant en vedette lhomme-araignée reprend sensiblement toutes les conventions associées aux films du genre. Koepp et Raimi nétaient visiblement pas intéressé à ré-inventer une formule gagnante, de toute évidence leur seul objectif était de rester le plus fidèle possible à la bande-dessinée originale et le moins que lon puisse dire cest que dans lensemble, cest plutôt réussis. Si quelques détails relativement significatifs ont été changés par rapport au concept original développé par Stan Lee dans les années 60, comme par exemple le fait que Spider-Man sécrète désormais lui-même sa toile (dans la BD originale il produisait ses toiles avec de petites capsules), le ton et les personnages sont demeurés bien fidèle. En créant Spider-Man, Stan Lee voulait en faire un super-héros plus humain, un personnage crédible auquel les lecteurs nauraient aucun mal à sidentifier. Le choix de Tobey Maguire pour incarner le super-héros à lécran était donc tout désigné. Avec son allure de gars simple qui se fond dans la masse, Maguire incarne Spider-Man mais surtout son alter ego Peter Parker avec un naturel désarmant. Les auteurs ont également réussis à conférer à cette genèse de super-héros un caractère typiquement humain puisque les pouvoirs du personnage sont avant tout traités comme étant une responsabilité et non pas comme un don. À son passage à lâge adulte, Parker cherche son rôle dans la vie et le trouve via son alter ego. Cest de ce passage de ladolescence à lâge adulte que le film traite majoritairement, symbolisé par la naissance du super-héros. Finalement, le personnage du vilain de service, en loccurrence le Green Goblin (gobelin vert), agit un peu comme une pure formalité dans le film. Il est un accessoire à la prise de conscience de Peter Parker, tout en étant un accessoire prétexte aux scènes de combat. Le conflit entre le protagoniste et lantagoniste aurait gagné à être enrichi, mais dans ce cas cest le récit de la genèse qui en aurait souffert. Mais le film nest pas dénudé pour autant daction et de cascades à couper le souffle, bien au contraire ! Sam Raimi nous prouve quil na certes pas perdu la main en ce qui a trait à la conception de séquences, de scènes ou tout simplement de plans absolument spectaculaires. Ce virtuose des mouvements de caméra, qui sétait assagi avec ces trois précédentes uvres (Simple Plan, For Love of the Game et The Gift) nous revient avec un style beaucoup plus dynamique et flamboyant qui se rapproche davantage de ses uvres antérieures. Si les effets de styles sont moins éclatés que dans les Darkman, Evil Dead ou Quick and the Dead, Spider-Man porte néanmoins la signature de son réalisateur, une signature que les fans de Raimi devraient reconnaître sans problème. Dautant plus que le réalisateur sest permis quelques petits clins dils nostalgiques en incorporant dans le film quelques éléments clés ayant marqué sa carrière : parmi les plus évident, notons la présence à lécran de son acteur fétiche Bruce Campbell, ainsi que la voiture conduite par loncle de Peter Parker Sil est un aspect à réellement déplorer dans le film de Raimi il sagit certainement de la sur-enchère deffets spéciaux réalisés par ordinateur employés dans le film. Régulièrement, la piètre qualité de ces effets ne fait que distraire le spectateur. Le réalisateur devrait sen tenir le plus possible à lutilisation de cascadeurs puisque les effets par ordinateurs ne réussissent jamais à remplacer lapparence organique humaine. Espérons que cette lacune ne sera pas reproduite dans la suite, qui prends laffiche au courant de l'été 2004.
Image
Comme cette nouvelle édition Deluxe de Spider-Man recycle dans son intégralité la précédente édition double-disque, il en va de sois que le transfert ci-offert est en tout point identique. Ce qui nest pas une mauvaise chose considérant la très bonne qualité dimage qui nous a été offert à lépoque. Le film est donc présenté dans le format respecté de 1.85:1 et daprès un transfert 16:9.
La qualité de ce transfert est étonnante. Étrangement, le fait que la définition dun transfert DVD soit inférieure à celle dune pellicule cinématographique contribue à donner plus déclat à la facture visuelle. Au cinéma, les effets spéciaux créés par ordinateur paraissaient grossiers et détonnaient dans les décors. Sur DVD, ces mêmes effets nous sont apparus plus subtils et plus fluide. Évidemment, la définition générale du transfert est excellente et rend pleinement justice aux nombreux détails de la composition dimage. La colorimétrie présente des teintes merveilleusement riches et éclatées mais qui évite la sur-saturation. Leur apparence nest pas toujours naturelle (en particulier certaines teintes de peau qui penchent légèrement vers le rose/rouge) mais elle traduit fidèlement laspect BD qua voulu insuffler les artisans du film à la facture visuelle. Leur étalonnement est par ailleurs constant et ne souffre daucun débordement. Le niveau de noir est adéquat, tandis que les contrastes sont bien ajustés. Les parties sombres profitent de dégradés fluides et précis. Les noirs sont quant à eux parfaitement purs et profonds.
La sur-définition des contours est minimale dans le transfert, tandis que les défauts de compression sont limités à quelques macroblocs subtils et facilement pardonnable.
Son
Deux bandes-son Dolby Digital 5.1 nous sont proposées avec cette édition, soit lune en anglais et lautre en français. À nouveau, il sagit ici des deux mêmes bandes-son offertes sur lédition double-disque en 2002.
Comme il en est presque devenu la norme avec ce type de méga-production hollywoodienne, les mixages multi-canaux de Spider-Man témoignent dun dynamisme à couper le souffle et dune présence franchement imposante. Tous les canaux sont judicieusement mis à contribution pour créer un espace sonore des plus spatial. Si les canaux dambiophonies se font plus discrets lors des scènes plus tranquilles ou intimes, ils atteignent une vigueur franchement agressive lors des scènes daction ou simplement lors des séquences extérieures. À ce moment louverture du champ devient spectaculaire et les transitions de canaux affluent avec une fluidité et une vitesse dexécution impeccable. La trame-sonore de Danny Elfman est fidèlement et efficacement intégré à lensemble du champ-sonore. Les dialogues sont toujours nets et intelligibles, cependant on pourrait leur reprocher un certain manque de naturalité à loccasion comme par exemple lorsque Spider-Man discute sous son masque, où une post-synchronisation est plus quévidente. Lutilisation soutenue des basses ajoute tout le mordant voulu au mixage, tandis que le canal .1 (LFE) savère des plus agressif et profond avec ses fréquences allant régulièrement en deçà des 25Hz.
À noter que des sous-titres anglais, français et espagnols sont offerts.
Suppléments/menus
Pour cette nouvelle édition Deluxe triple-disque, la Columbia-Tristar a produit quelques nouveaux suppléments qui sont tous réunis sur le troisième disque de lédition. Tous les autres suppléments, répartis sur les deux premier disques, sont semblables à la précédente édition et noffrent aucune nouveauté.
En plus du film lui-même, le premier disque contient deux pistes de commentaires audio. La première piste a été enregistré séparément avec dun côté le réalisateur Sam Raimi avec le producteur Grant Curtis, et de lautre lactrice Kirsten Dunst et la productrice Laura Ziskin. On comprend mal lidée dinclure les commentaires de Kirsten Dunst aux côtés de ceux du réalisateur, ce dernier aurait facilement pu se charger danimer seul cette piste de commentaires. Car des quatre intervenants, Raimi est le seul ou presque à apporter des informations pertinentes et intéressantes sur le tournage du film. Le reste est surtout composé danecdotes superficielles et de remarques insipides. Dommage, que voilà une opportunité gâchée. La deuxième piste de commentaires est hautement supérieure car elle ne sattarde quà des aspects purement informatifs et techniques de la production du film. Animée par léquipe responsable des effets spéciaux, cette piste est bourrée dinformations pertinentes et ce, sans aucun temps mort. Très intéressant. Le premier disque comporte également une piste de sous-titres informatifs qui apparaissent sous la forme de bulles (pop-up). De tous les suppléments de cette édition, cette piste est probablement la plus riche en information. Le contenu varie de la simple anecdote de tournage à un contenu parfois technique, en passant par des explications sur lunivers de la bande-dessinée Spider-Man. À ne pas manquer. Le dernier supplément dimportance de ce premier disque est intitulé Spider-Sense. Lorsque sélectionné, ce supplément fera occasionnellement apparaître, lors de lécoute du film, un icône de Spider-Man au bas de lécran. En cliquant sur le bouton Enter/Select de votre télécommande, vous serai dirigé vers une courte vignette technique sur un aspect bien précis de la production du film, comme par exemple la création des décors ou encore la provenance et lélevage des araignées utilisées dans le film. En tout, il y a six vignettes différentes et leur durée varie de 2 min à 9 min. Également disponible sur le premier disque sont quelques filmographies, plusieurs bandes-annonces et publicités télévisuelles ainsi que les vidéoclips pour les chansons Hero de Chad Kroeger et What Were All About de Sum 41.
Les suppléments du deuxième disque sont séparés en deux section, soit The Goblins Lair et Spiders Web. La première section est dédiée à la production du film, tandis que la deuxième traite de lunivers de la bande-dessinée. Dans The Goblins Lair vous découvrirez deux documentaires assez similaires dans leur ton et leur contenu. Ces deux documentaires, dont la durée respective est de 24 et 40 minutes, ont jadis été produit pour une télédiffusion (lun pour la chaîne HBO et lautre pour E! Entertainment), ce qui en fait bien évidemment des segments strictement promotionnels. Ni lun ni lautre ne nous apporte dinformation pertinente ou intéressante, les deux ne font que résumer lhistoire et louanger les mérites du film. Plutôt agaçant. Alors que le supplément Director Profile : Sam Raimi (7 min) nous laissait espérer une certaine analyse de la carrière du réalisateur, ce court segment nest quun ramassis dentrevues archi-complaisantes vantant les qualités du réalisateur. Totalement superficiel. Un peu mieux est le Composer Profile : Danny Elfman (7 min), où cette fois nous avons la chance de voir le compositeur expliquer son cheminement dans la composition dune trame-sonore ainsi que plusieurs images filmées en coulisse lors de lenregistrement de celle-ci.
Il sensuit une courte série de dauditions et dessais, dont le plus stimulant est sans conteste celui de Tobey Maguire. À lorigine, le studio Columbia nétait pas convaincu du potentiel physique de lacteur. Sam Raimi a donc concocté un essai filmé dans lequel le comédien sadonne à une bagarre de rue, un essai qui aura finalement convaincu les dirigeants de la Columbia ! Amusant. Une autre audition nous est disponible, celle-ci avec J.K. Simmons, linterprète du rédacteur en chef du journal Daily Bugle. Un court test dimages de synthèse montrant un Spider-Man grimper un mur est également offert. Finalement, vous verrez des essais de costumes portés par les comédiens, seuls ou en groupe. Le dernier supplément de cette section est un montage de prises ratées (bloopers) totalisant 3 minutes. Plus souvent quautrement, ce montage nous montre un Willem Dafoe particulièrement cabotin !
La deuxième section des suppléments, Spiders Web, sattarde quant à elle à lunivers des bandes-dessinées de Spider-Man. Cette section renferme un très bon documentaire intitulé Spider-Man : The Mythology of the 21st Century (25 min). Ce segment retrace lévolution du personnage à travers la multitude dartistes qui y ont travaillé depuis plusieurs décennies. Enfin, linformation y est plus dense et intéressante que les autres documentaires de cette édition. Très intéressant. Spider-Man Comic Book Archives regroupe un bon nombre de couvertures des nombreuses bande-dessinées de Spider-Man, des années 60 jusquà aujourdhui. Pour chaque BD présentée, on y précise lauteur, le dessinateur en plus de résumer lintrigue de la BD en question. Que voilà un excellent récapitulatif de toute lhistoire de ce super-héros. Artists Gallery est une vaste galerie dimages renfermant une multitude de dessins, de croquis et de photographies. Rogues Gallery renferme les fiches détaillées (histoire, armes, origine, apparence) des 14 principaux vilains de lhistoire de Spider-Man. Bien fait et intéressant. Beaucoup plus superficiel est The Loves of Peter Parker, une section faisant lhistorique des quatre amours de notre super-héros. Finalement, cette section comporte également une rubrique consacrée au jeu vidéo dActivision. Cette rubrique renferme des trucs et des conseils pour performer dans le jeu.
À noter que les deux disques sont également pourvus de suppléments DVD-Rom franchement surprenants. En particulier, le premier disque vous permet denregistrer votre propre piste de commentaires audio ! Vous avez également la possibilité de visionner le film en comparaison avec quelques bandes-dessinées. Trois BD complètes de Spider-Man sont également disponibles, ainsi que les habituels démo de jeu vidéo et fonds décran.
Inutile dinsister sur le fait que cette édition Deluxe a uniquement été produite pour faire la promotion de Spider-Man 2. Incidemment, ce troisième disque offre en tout premier lieu une bande-annonce ainsi quun bref aperçu (sneak peak) du tournage de cette suite. Dune durée dà peine plus de quatre minutes, ce segment promotionnel de piètre qualité offre très peu dimages inédites du film tandis que laspect informatif est superficiel à souhait. Ceux qui serait tenté dacheter cette édition uniquement pour cet aperçu feraient mieux de se raviser.
Beaucoup plus pertinents sont les sept nouveaux documentaires traitant de la production du premier film de la série. La durée totale cumulée de ces segments dépasse les trente minutes, et en cette courte période vous en apprendrez davantage sur le tournage du film que sur les deux premiers disques de lédition réunis. Ces segments sont strictement informatifs et sont complètement dénués de toute tendance promotionnelle, à linverse des documentaires offerts sur le deuxième disque de cette édition. Composés essentiellement dentrevues mais surtout dimages filmées en coulisses, ces vignettes constitues le seul véritable argument de vente de cette édition Deluxe. Les sujets traités par les segments sont les suivants : Costume Design ( 8 min) décrit le processus de création des costumes; Designing the World of Spider-Man (6 min) traite de la direction artistique; The Spider Wrangler (1 min) nous présente le consultant en araignée ayant travaillé sur le film; Wrestling Match (3 min) analyse la conception et le tournage de la scène de lutte tandis que World Unity Festival (2 min) fait de même pour la scène de lattaque du Green Goblin pendant un jour de fête; OsCorp Lab Scene (3 min) décrit le tournage de la scène de transformation de Goblin, et puis finalement Goblins Arsenal (7 min) expose la création des armes du vil personnage.
Une publicité pour le jeu vidéo Spider-Man 2 ainsi quun démo (en DVD-Rom) de ce jeu sont également offerts sur ce disque.
Conclusion
On ne saurait recommander lachat de cette nouvelle édition Deluxe, à tout le moins pour ceux qui possèdent déjà lédition double-disque. Le contenu est beaucoup trop similaire et noffre que trop peau de nouveauté pour mériter un nouvel achat, à moins dêtre un véritable fan pur et dur du film. Ceux qui nont pas en leur possession la précédente édition auront par contre raison de se laisser tenter, puisque la qualité est indiscutablement au rendez-vous. La qualité dimage est excellente, les mixages sonores sont agressifs et efficaces, et les suppléments sont plus nombreux que jamais. Leur intérêt et leur pertinence est discutable, mais ils devraient néanmoins vous tenir occupé pendant plusieurs heures.
Qualité vidéo:
4,2/5
Qualité audio:
4,0/5
Suppléments:
3,6/5
Rapport qualité/prix:
4,0/5
Note finale:
4,0/5
Auteur: Yannick Savard
Date de publication: 2004-06-15
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.
Date de publication: 2004-06-15
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.