Veronica Guerin

Critique
Synopsis/présentation
À Hollywood, le nom de Jerry Bruckheimer est gage de succès. Les succès récents des Bad Boys 2 et Pirates of the Caribbean en sont les deux derniers exemples. Mais ces deux films sont également un parfait exemple du type de projet qui fait la réputation du producteur. Depuis ses tout débuts, Bruckheimer se spécialise en effet dans les méga-productions qui carburent à la testostérone et sadressent à un public mâle. Il en a fait sa signature, sa marque de commerce. La formule étant à ce point éprouvée, pourquoi vouloir la changer ? Pour se faire prendre d'avantage du sérieux peut-être Sans doute las de sa réputation de producteur macho, Bruckheimer sinvesti depuis quelques temps dans des productions que lon pourrait qualifier de plus « intelligentes ». En effet, il semble de plus en plus enclin à produire des uvres avec, en apparences, plus de profondeur ainsi que des enjeux dramatiques mieux exploités. Mais malgré tous ses efforts, Bruckheimer semble incapable de se débarrasser de son image, et pour cause !
Il avait entre les mains le budget et lhistoire pour faire du film Pearl Harbor un drame historique puissant, mais il a préféré en faire une uvre mielleuse et mineure davantage orienté vers le spectacle que sur le contexte socio-historique ou sur les enjeux guerriers. Il récidive à peine un an plus tard avec le drame de guerre Black Hawk Down. Cette fois, le producteur sallie les services du réalisateur Ridley Scott pour sassurer, croit-il, une plus grande attention au niveau du contenu. Hélas, la griffe du producteur sape à nouveau le potentiel du film. Tel quel, Black Hawk Down nest rien de plus quun gros film daction qui ne se soucie aucunement de la portée dramatique et sociale de son sujet. Or, Bruckheimer na que lui-même à blâmer puisque, dit-on, il exerce un contrôle quasi-maladif sur ses uvres. Peut-être aurait-il intérêt à faire davantage confiance aux scénaristes et réalisateurs quil embauche De toute évidence, il napprend pas de ses erreurs puisque lhistoire se répète en 2003 avec Veronica Guerin.
Tiré dun fait vécu aussi troublant quinspirant, Veronica Guerin raconte lhistoire dune journaliste de Dublin qui a payé de sa vie la guerre quelle menait aux trafiquants de drogue. Certains sen souviennent peut-être, le récit de cette femme courageuse et entêtée avait semé tout un émois en Irlande il y a à peine une décennie. À cette époque, le trafic de drogue faisait de plus en plus de victimes parmi les mineurs et la journaliste sétait mise dans lidée de dénoncer, via ses articles, les trafiquants qui vendaient sans aucune conscience morale de la drogue abordable aux enfants du pays. Son travail causa suffisamment de remous pour quon veuille en intenter à sa vie
Veronica Guerin nest pas un mauvais film, loin de là. Lhistoire vraie de cette femme courageuse est fascinante au plus haut point et méritait dêtre racontée. En fait, elle aurait méritée dêtre mieux racontée. Difficile de savoir ce que Bruckheimer et les deux scénaristes du film (Carol Doyle et Mary Agnes Donoghue) avaient en tête au moment dentamer la production du film. Ils avaient entre les mains une histoire prometteuse, mais se sont contentés den faire un petit thriller anecdotique et banal. Quelle déception. Toute la portée sociale de lexploit de Guerin, le contexte difficile de la vie de Dublin, les enjeux moraux, rien de tout cela ne figure dans le film. Visiblement, Bruckheimer a voulu faire de cette histoire un film grand public. Il sest donc contenté dun scénario bavard et très superficiel dont les quelques moments forts résident en des scènes de tension un peu maladroites et prévisibles. Imaginez, dune durée dà peine une heure et demie, le film trouve le moyen de nous montrer à deux reprises la mort de Veronica Guerin (comme sil ny avait que ça dimportant ), y consacrant un gros 15 minutes. Le reste du film oscille entre des scènes de tortures ou de menaces verbales et la vie de famille du personnage. De son métier journalistique, de ses articles, de son enquête, il ne reste que des miettes. De ce scénario sans nuances, Joel Schumacher essai tant bien que mal de faire une réalisation honnête. À ce niveau, la mise en scène est certainement efficace et les acteurs sont certes bien dirigés. Mais il est pratiquement impossible de conférer du rythme et de la tension à un scénario qui nen a tout simplement pas.
À nouveau, Veronica Guerin nest pas un mauvais film. Les grandes lignes du récit sont intéressantes et captivantes. Cependant, aux mains de cinéastes plus chevronnés, le film aurait probablement été bien meilleur.
Image
Le film nous est présenté au format respecté de 2.35:1 et daprès un transfert 16:9. Dans lensemble, la qualité de ce transfert est franchement excellente.
Faut-il sen surprendre, mais linterpositif employé pour le transfert était dans un état remarquable qui ne trahi aucune anomalie. De très bon niveau, la définition nous offre une image parfaitement nette. Les moindres détails et textures sont représentés avec une grande précision. Le rendu des couleurs est lui aussi excellent, sans toutefois être parfait. La saturation varie de temps à autres pour styliser lapparence de certains lieux. Par exemple, le ghetto en ouverture offre des couleurs très ternes, tandis que lenvironnement familial de Veronica Guerin présente des couleurs très riches et vives. Dans ces occasions, la saturation est parfois excessive et trahie un léger débordement ainsi quun léger fourmillement (chroma noise) dans les couleurs les plus chaudes. Le défaut est cependant mineur et facilement pardonnable. Sinon, les couleurs sont toujours bien restituées et les teintes de peau ont une apparence naturelle. Le contraste et la brillance sont bien ajustés et ne fluctuent jamais. Les parties sombres sont bien définies et proposent des dégradés subtils et précis. La pureté et la profondeur des noirs est exemplaire.
La partie numérique du transfert est elle-aussi presque sans faille. Aucun défaut de compression ou de numérisation na été remarqué. Petit bémol seulement quant au changement de couche, qui se produit au beau milieu dun dialogue on a déjà vu plus subtil
Son
Veronica Guerin nous propose deux bandes-son anglaise (DTS et Dolby Digital 5.1) et une français (Dolby Digital 5.1). Des sous-titres anglais et espagnols sont également offerts.
Force est dadmettre que ces mixages (et particulièrement le DTS) sont plutôt surprenants. On se serait en effet attendu à une bande-son misant surtout sur les dialogues et dépourvu dartifices sonores, or tel nest pas le cas. Tout dabord, mentionnons que la dynamique est fort impressionnant. Toute la hauteur du spectre est exploitée, comme le prouve la (longue) séquence de lattentat. La spatialité nest pas en reste non plus et profite dune intégration et dune séparation intelligente des éléments sonores pour offrir un environnement profond et immersif. Le champ-sonore se déploie de tous les canaux disponibles pour créer tour à tour de subtils atmoshères ou un climat oppressant. L'usage des canaux arrières est parfois un peu trop subtile, une utilisation plus soutenue aurait conféré plus de vigueur à ce mixage. Les quelques transitions sonores sont bien réalisées et efficaces.
La trame-sonore profite particulièrement bien de tous les canaux mis à sa disposition, lui conférant profondeur et précision. Les dialogues, qui émanent principalement du canal central, sont naturels et intelligibles. Les basses sont relativement profondes et appuient correctement les différents effets sonores.
Loin d'être agressif l'usage du canal .1 (LFE) est minime, dans les quelques scènes daction, mais de façon très efficace en offrant des fréquences dextrême-graves puissantes.
Suppléments/menus
Ce film fut loin de représenter un succès au guichet, mais cela na pas empêché Buena Vista doffrir un nombre satisfaisant de suppléments.
Le plus intéressant de tous est incontestablement la piste de commentaires audio animée par le réalisateur Joel Schumacher. Un habitué de longue date des pistes de commentaires, Schumacher paraît ici très à laise et décontracté. Il partage avec générosité son expérience sur le plateau, son intérêt pour le récit ainsi que ses connaissances sur la vie de Veronica Guerin et de ses accomplissements. Ironiquement, on en apprend davantage sur la vie de la journaliste quen visionnant le film sans cette piste On remarque très vite que malgré la réussite très mitigée du film, Schumacher était rempli des meilleures intentions.
Une deuxième piste est également offerte, celle-là animée par les deux scénaristes du film, Carol Doyle et Mary Agnes Donoghue. Vue la piètre qualité du scénario, lintérêt de cette piste de commentaires semble à première vue très limité mais heureusement le sujet porte davantage sur laspect historique du récit quà lécriture du scénario. Les deux scénaristes ont visiblement été enregistrés séparément puis un montage a été effectué avec leurs propos les plus pertinents. Il en résulte une piste qui ne souffre daucun temps mort et dont les révélations sur le personnage de Guerin ou de la vie à Dublin en générale sont parfois intéressantes.
Public Mask, Private Fears (13 min) est un court mais honnête documentaire sur la production du film. Laspect promotionnel a été mis de côté au profit dun réel portrait du processus de production du film. On y retrouve plusieurs images filmées en coulisses ainsi que des entrevues assez pertinentes des artisans du film à propos de leur travaille. Malheureusement, ce segment névite pas la complaisance et chaque intervenant ne manque pas de féliciter les mérites de luvre On y repassera
Conversation with Jerry Bruckheimer est une sorte de piste sonore dans laquelle le producteur commente certaines scènes du film seulement. Avant chaque scène commentée, un intertitre indique le sujet de lintervention. Dune durée de près de 30 minutes, cette « conversation » nous offre quelques informations intéressantes sur la façon dont le producteur sest retrouvé associé à ce projet ou encore sur les particularités de son travail.
Sensuit une scène coupée dans laquelle le personnage de Veronica Guerin reçoit un prix dune association de journaliste pour sa persévérance dans le métier malgré les menaces qui pèsent contre elle. Voilà une bonne séquence dont le retrait du film est étonnant. La remise de prix qui a inspirée cette scène avait été filmée et est elle-aussi disponible avec cette édition. Le moins que lon puisse dire, cest quil est plutôt dérangeant de voir la véritable Veronica Guerin recevoir ce prix lorsquon connaît son tragique destin qui allait lui coûter la vie peu de temps après Un tel supplément était-il vraiment nécessairement ?
Finalement, une galerie de photographies prises par Jerry Bruckheimer est également offerte. Présentée sous la forme dun montage vidéo, cette galerie est aussi commentée par le Bruckheimer. Il explique le contexte de chaque photographie et en critique la valeur esthétique. Ce type de supplément est peu courant et certainement des plus intéressant.
Conclusion
Il est toujours dommage de voir un sujet prometteur gaspillé et englouti dans la grosse machine hollywoodienne. Il est à parier que si le film avait vu le jour sous les traits dune production indépendante et soucieuse de rendre justice à cette histoire, Veronica Guerin aurait été un excellent film.
Quoi quil en soit, cette édition DVD offre de belles qualités techniques, à commencer par la splendide qualité dimage. Le mixage sonore nest pas à plaindre non plus et offre plus que ce que le client en demande. Quant aux suppléments, ils sont suffisamment nombreux et intéressant pour se mériter une écoute attentive. Certes, on a déjà vu mieux, mais on a déjà vu bien pire aussi.
À Hollywood, le nom de Jerry Bruckheimer est gage de succès. Les succès récents des Bad Boys 2 et Pirates of the Caribbean en sont les deux derniers exemples. Mais ces deux films sont également un parfait exemple du type de projet qui fait la réputation du producteur. Depuis ses tout débuts, Bruckheimer se spécialise en effet dans les méga-productions qui carburent à la testostérone et sadressent à un public mâle. Il en a fait sa signature, sa marque de commerce. La formule étant à ce point éprouvée, pourquoi vouloir la changer ? Pour se faire prendre d'avantage du sérieux peut-être Sans doute las de sa réputation de producteur macho, Bruckheimer sinvesti depuis quelques temps dans des productions que lon pourrait qualifier de plus « intelligentes ». En effet, il semble de plus en plus enclin à produire des uvres avec, en apparences, plus de profondeur ainsi que des enjeux dramatiques mieux exploités. Mais malgré tous ses efforts, Bruckheimer semble incapable de se débarrasser de son image, et pour cause !
Il avait entre les mains le budget et lhistoire pour faire du film Pearl Harbor un drame historique puissant, mais il a préféré en faire une uvre mielleuse et mineure davantage orienté vers le spectacle que sur le contexte socio-historique ou sur les enjeux guerriers. Il récidive à peine un an plus tard avec le drame de guerre Black Hawk Down. Cette fois, le producteur sallie les services du réalisateur Ridley Scott pour sassurer, croit-il, une plus grande attention au niveau du contenu. Hélas, la griffe du producteur sape à nouveau le potentiel du film. Tel quel, Black Hawk Down nest rien de plus quun gros film daction qui ne se soucie aucunement de la portée dramatique et sociale de son sujet. Or, Bruckheimer na que lui-même à blâmer puisque, dit-on, il exerce un contrôle quasi-maladif sur ses uvres. Peut-être aurait-il intérêt à faire davantage confiance aux scénaristes et réalisateurs quil embauche De toute évidence, il napprend pas de ses erreurs puisque lhistoire se répète en 2003 avec Veronica Guerin.
Tiré dun fait vécu aussi troublant quinspirant, Veronica Guerin raconte lhistoire dune journaliste de Dublin qui a payé de sa vie la guerre quelle menait aux trafiquants de drogue. Certains sen souviennent peut-être, le récit de cette femme courageuse et entêtée avait semé tout un émois en Irlande il y a à peine une décennie. À cette époque, le trafic de drogue faisait de plus en plus de victimes parmi les mineurs et la journaliste sétait mise dans lidée de dénoncer, via ses articles, les trafiquants qui vendaient sans aucune conscience morale de la drogue abordable aux enfants du pays. Son travail causa suffisamment de remous pour quon veuille en intenter à sa vie
Veronica Guerin nest pas un mauvais film, loin de là. Lhistoire vraie de cette femme courageuse est fascinante au plus haut point et méritait dêtre racontée. En fait, elle aurait méritée dêtre mieux racontée. Difficile de savoir ce que Bruckheimer et les deux scénaristes du film (Carol Doyle et Mary Agnes Donoghue) avaient en tête au moment dentamer la production du film. Ils avaient entre les mains une histoire prometteuse, mais se sont contentés den faire un petit thriller anecdotique et banal. Quelle déception. Toute la portée sociale de lexploit de Guerin, le contexte difficile de la vie de Dublin, les enjeux moraux, rien de tout cela ne figure dans le film. Visiblement, Bruckheimer a voulu faire de cette histoire un film grand public. Il sest donc contenté dun scénario bavard et très superficiel dont les quelques moments forts résident en des scènes de tension un peu maladroites et prévisibles. Imaginez, dune durée dà peine une heure et demie, le film trouve le moyen de nous montrer à deux reprises la mort de Veronica Guerin (comme sil ny avait que ça dimportant ), y consacrant un gros 15 minutes. Le reste du film oscille entre des scènes de tortures ou de menaces verbales et la vie de famille du personnage. De son métier journalistique, de ses articles, de son enquête, il ne reste que des miettes. De ce scénario sans nuances, Joel Schumacher essai tant bien que mal de faire une réalisation honnête. À ce niveau, la mise en scène est certainement efficace et les acteurs sont certes bien dirigés. Mais il est pratiquement impossible de conférer du rythme et de la tension à un scénario qui nen a tout simplement pas.
À nouveau, Veronica Guerin nest pas un mauvais film. Les grandes lignes du récit sont intéressantes et captivantes. Cependant, aux mains de cinéastes plus chevronnés, le film aurait probablement été bien meilleur.
Image
Le film nous est présenté au format respecté de 2.35:1 et daprès un transfert 16:9. Dans lensemble, la qualité de ce transfert est franchement excellente.
Faut-il sen surprendre, mais linterpositif employé pour le transfert était dans un état remarquable qui ne trahi aucune anomalie. De très bon niveau, la définition nous offre une image parfaitement nette. Les moindres détails et textures sont représentés avec une grande précision. Le rendu des couleurs est lui aussi excellent, sans toutefois être parfait. La saturation varie de temps à autres pour styliser lapparence de certains lieux. Par exemple, le ghetto en ouverture offre des couleurs très ternes, tandis que lenvironnement familial de Veronica Guerin présente des couleurs très riches et vives. Dans ces occasions, la saturation est parfois excessive et trahie un léger débordement ainsi quun léger fourmillement (chroma noise) dans les couleurs les plus chaudes. Le défaut est cependant mineur et facilement pardonnable. Sinon, les couleurs sont toujours bien restituées et les teintes de peau ont une apparence naturelle. Le contraste et la brillance sont bien ajustés et ne fluctuent jamais. Les parties sombres sont bien définies et proposent des dégradés subtils et précis. La pureté et la profondeur des noirs est exemplaire.
La partie numérique du transfert est elle-aussi presque sans faille. Aucun défaut de compression ou de numérisation na été remarqué. Petit bémol seulement quant au changement de couche, qui se produit au beau milieu dun dialogue on a déjà vu plus subtil
Son
Veronica Guerin nous propose deux bandes-son anglaise (DTS et Dolby Digital 5.1) et une français (Dolby Digital 5.1). Des sous-titres anglais et espagnols sont également offerts.
Force est dadmettre que ces mixages (et particulièrement le DTS) sont plutôt surprenants. On se serait en effet attendu à une bande-son misant surtout sur les dialogues et dépourvu dartifices sonores, or tel nest pas le cas. Tout dabord, mentionnons que la dynamique est fort impressionnant. Toute la hauteur du spectre est exploitée, comme le prouve la (longue) séquence de lattentat. La spatialité nest pas en reste non plus et profite dune intégration et dune séparation intelligente des éléments sonores pour offrir un environnement profond et immersif. Le champ-sonore se déploie de tous les canaux disponibles pour créer tour à tour de subtils atmoshères ou un climat oppressant. L'usage des canaux arrières est parfois un peu trop subtile, une utilisation plus soutenue aurait conféré plus de vigueur à ce mixage. Les quelques transitions sonores sont bien réalisées et efficaces.
La trame-sonore profite particulièrement bien de tous les canaux mis à sa disposition, lui conférant profondeur et précision. Les dialogues, qui émanent principalement du canal central, sont naturels et intelligibles. Les basses sont relativement profondes et appuient correctement les différents effets sonores.
Loin d'être agressif l'usage du canal .1 (LFE) est minime, dans les quelques scènes daction, mais de façon très efficace en offrant des fréquences dextrême-graves puissantes.
Suppléments/menus
Ce film fut loin de représenter un succès au guichet, mais cela na pas empêché Buena Vista doffrir un nombre satisfaisant de suppléments.
Le plus intéressant de tous est incontestablement la piste de commentaires audio animée par le réalisateur Joel Schumacher. Un habitué de longue date des pistes de commentaires, Schumacher paraît ici très à laise et décontracté. Il partage avec générosité son expérience sur le plateau, son intérêt pour le récit ainsi que ses connaissances sur la vie de Veronica Guerin et de ses accomplissements. Ironiquement, on en apprend davantage sur la vie de la journaliste quen visionnant le film sans cette piste On remarque très vite que malgré la réussite très mitigée du film, Schumacher était rempli des meilleures intentions.
Une deuxième piste est également offerte, celle-là animée par les deux scénaristes du film, Carol Doyle et Mary Agnes Donoghue. Vue la piètre qualité du scénario, lintérêt de cette piste de commentaires semble à première vue très limité mais heureusement le sujet porte davantage sur laspect historique du récit quà lécriture du scénario. Les deux scénaristes ont visiblement été enregistrés séparément puis un montage a été effectué avec leurs propos les plus pertinents. Il en résulte une piste qui ne souffre daucun temps mort et dont les révélations sur le personnage de Guerin ou de la vie à Dublin en générale sont parfois intéressantes.
Public Mask, Private Fears (13 min) est un court mais honnête documentaire sur la production du film. Laspect promotionnel a été mis de côté au profit dun réel portrait du processus de production du film. On y retrouve plusieurs images filmées en coulisses ainsi que des entrevues assez pertinentes des artisans du film à propos de leur travaille. Malheureusement, ce segment névite pas la complaisance et chaque intervenant ne manque pas de féliciter les mérites de luvre On y repassera
Conversation with Jerry Bruckheimer est une sorte de piste sonore dans laquelle le producteur commente certaines scènes du film seulement. Avant chaque scène commentée, un intertitre indique le sujet de lintervention. Dune durée de près de 30 minutes, cette « conversation » nous offre quelques informations intéressantes sur la façon dont le producteur sest retrouvé associé à ce projet ou encore sur les particularités de son travail.
Sensuit une scène coupée dans laquelle le personnage de Veronica Guerin reçoit un prix dune association de journaliste pour sa persévérance dans le métier malgré les menaces qui pèsent contre elle. Voilà une bonne séquence dont le retrait du film est étonnant. La remise de prix qui a inspirée cette scène avait été filmée et est elle-aussi disponible avec cette édition. Le moins que lon puisse dire, cest quil est plutôt dérangeant de voir la véritable Veronica Guerin recevoir ce prix lorsquon connaît son tragique destin qui allait lui coûter la vie peu de temps après Un tel supplément était-il vraiment nécessairement ?
Finalement, une galerie de photographies prises par Jerry Bruckheimer est également offerte. Présentée sous la forme dun montage vidéo, cette galerie est aussi commentée par le Bruckheimer. Il explique le contexte de chaque photographie et en critique la valeur esthétique. Ce type de supplément est peu courant et certainement des plus intéressant.
Conclusion
Il est toujours dommage de voir un sujet prometteur gaspillé et englouti dans la grosse machine hollywoodienne. Il est à parier que si le film avait vu le jour sous les traits dune production indépendante et soucieuse de rendre justice à cette histoire, Veronica Guerin aurait été un excellent film.
Quoi quil en soit, cette édition DVD offre de belles qualités techniques, à commencer par la splendide qualité dimage. Le mixage sonore nest pas à plaindre non plus et offre plus que ce que le client en demande. Quant aux suppléments, ils sont suffisamment nombreux et intéressant pour se mériter une écoute attentive. Certes, on a déjà vu mieux, mais on a déjà vu bien pire aussi.
Qualité vidéo:
4,0/5
Qualité audio:
4,0/5
Suppléments:
2,8/5
Rapport qualité/prix:
3,6/5
Note finale:
3,7/5
Auteur: Yannick Savard
Date de publication: 2004-04-22
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.
Date de publication: 2004-04-22
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.