Synopsis/présentation
Topaz. Synonyme d'espionnage, de trahison, de meurtres et de poursuites. Cependant, le même titre signifie aussi une oeuvre secondaire d'Hitchcock, dont le script inachevé provoqua autant l'insatisfaction du réalisateur que celle de la plupart des critiques. Se déroulant pendant la crise des missiles à Cuba, Topaz est l'un des rares films du maître du suspense à détenir une dimension planétaire; l'action passe de Copenhague à Paris, de La Havane à Washington.
Suite à son passage à l'Ouest, un fonctionnaire du KGB (Boris Kusenov) révèle aux Américains la possession éminente, par les forces cubaines, de missiles russes. L'agent de la CIA, Michael Nordstrom (John Forsythe), engage sur le champs un espion des services secrets français, André Devereaux (Frederick Stafford) afin de confirmer cette rumeur. Mais surtout de s'enquérir au sujet l'existence possible du réseau Topaz, un groupe d'agents du KGB ayant infiltré la haute hiérarchie française.
Intrigues amoureuses, mensonges et surtout revirements de situation progresseront pour mieux révéler les secrèts de chacun des personnages, et surtout révéler l'identité réelle du chef de l'organisation Topaz, celui (ou celle) qu'on surnomme "Colombine".
Adapté du roman de Leon Uris, Topaz est typique d'un certain cinéma hitchcockien, tant dans le réalisation que pour le scénario. Plutôt que d'être un simple descriptif de la crise des missiles, le film joue sur les tensions internationales pour mieux faire évoluer des personnages.
Fait à noter, Topaz offre l'un des plus charmants et comiques caméo d'Hitchcock. Michel Piccoli et Phillipe Noiret tiennent des rôles secondaires dans ce film.


Image
Topaz est proposé en format original 1.85:1 et contrairement à ce qui mentionné au dos du boîtier, d'après un transfert anamorphique.
Sans toutefois rivaliser avec les transferts vidéo exceptionnels de certains DVD de la collection (The Trouble with Harry, Vertigo), cette édition de Topaz en est néanmoins une de qualité. Le film ne datant que de 1969, l'image présente peu d'égratignures ou de tâches, à l'exception près des deux premières minutes du film (pendant la marche des soldats soviétiques), qui sont criblées par ces artéfacts.
Avec peu de scènes aux couleurs vives, le transfert peut faussement sembler, au premier coup d'oeil, sombre et terne. Les couleurs demeurent en fait justes, et n'offrent aucune sur-saturation.
Chose agacante, on note fréquemment un effet d'escalier (jagging) sur les contours. On observe à l'occasion de légers signes de compression, surtout visibles lors de scènes sombres.
L'image demeure satisfaisante, sans pour autant être excellente.



Son
Comme c'est le cas pour la totalité des titres de la collection offerte par Universal (Vertigo y faisant exception), la bande sonore originale anglaise est Dolby Digital 2.0 mono. La bande-son est claire et sans faille, considérant les 30 ans passés du matériel source. Les dialogues sont toujours intelligibles. L'ouverture musical (une marche militaire) composée par Michel Jarre est justement rendue et avec un dynamisme étonnant (Hitchcock ayant rompu sa longue collaboration avec Bernard Hermann depuis Torn Curtain).
Aucune autre bande-son n'est offerte (ni française, ni espagnole), on a toutefois pris la peine d'offrir des sous-titres anglais (cc), français et espagnols.



Suppléments/menus
Contrairement à la plupart des nouveaux DVD de la collection Hitchcock, Topaz offre un peu plus de suppléments (scènes retranchées au montage et scénarimages) en plus des habituels documentaire, photographies, notes de production et bande-annonce.
L'instructif documentaire de Laurent Bouzereau, intitulé "Topaz: An appreciation by film historian and critic Leonard Maltin" est la pièce de résistance de ces suppléments. D'une durée de 29 minutes, on y entend Leonard Maltin (critique américain) commentant la carrière d'Hitchcock, la production de Topaz, le choix des acteurs, le roman original et les critiques sévères que reçut ce film.
Cette édition offre également la possibilité de visionner les trois fins alternatives du film; "le suicide", "l'aéroport" et la finale préférée à Hitchcock "le duel". À ce propos, notons que la fin du film avait totalement déplu à Hitchcock; on l'avait forcé à changer celle-ci suite à quelques visionnements. Il déclara à ce sujet: "C'est une fin de compromis. Un horrible compromis". L'idée d'offrir ces fins alternatives nous parait juste.
S'ajoutent à la liste des suppléments, une section où l'on compare les scènes du film aux scénarimages, une galerie de photographies (comprenant une affiche publicitaire, les photos des acteurs et des clichés pris lors de la production), la bande-annonce du film et finalement les biographies/filmographies des acteurs principaux.





Conclusion
Topaz ne sera jamais reconnu comme l'un des grands films de la carrière d'Hitchcock. Le film possède cependant un attrait inestimable pour les amateurs du réalisateur, ainsi que pour les cinéphiles en quête d'une oeuvre complexe.
Un DVD de qualité, dans les normes du marché; notons cette belle touche d'Universal qui propose les trois fins alternatives du film.