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DVDEF

Replicant

Critique
Synopsis/présentation
Nous pouvons reprocher bien des choses à Jean-Claude Van Damme (comme ses piètres talents de comédiens ou ses choix de film plutôt douteux), mais il faut admettre que ce dernier fait preuve d'une ténacité sans limite. Depuis dix ans sa carrière bat de l'aile, et l'acteur n'a cessé depuis les tentatives de remettre celle-ci sur les rails. Pour ce faire, Van Damme a démontré une lucidité et un flaire indéniable en allant lui-même s'approprier les services des réalisateurs d'action les plus renommés du monde, à savoir les metteurs en scène du nouveau cinéma de Hong-Kong. Depuis une décennie donc, trois des pionniers du cinéma d'action asiatique désireux de passer à l'ouest ont réalisés leur premier projet en sol américain avec Van Damme à leur générique. Il y a d'abord eu John Woo en 1993 avec Hard Target, puis Ringo Lam en 1996 avec Maximum Risk, puis Tsui Hark en 1997 avec Double Team. Le hic, c'est que malgré les meilleures intentions de Van Damme et de leur réalisateur, ces trois films représentent précisément les pires films des filmographies respectives de chaque metteur en scène. Tsui Hark à quelque peu sauvé la mise en réalisant en 1998 le premier film typiquement "Hong-Kongnais" de Van Damme, un bijou visuel sous-estimé intitulé Knock Off. Aujourd'hui, c'est au tour de Ringo Lam de remettre ça avec Replicant, sa deuxième association avec l'acteur belge.
Le scénario de Replicant reprends à nouveau le thème fétiche de Van Damme, celui du double. Après Double Impact et Maximum Risk (réalisé par le même Ringo Lam), où il incarnait deux frères aux tempéraments opposés, l'acteur tient ici les rôles d'un tueur en série implacable et de son clone. Le clone en question a été créé à partir de l'ADN du meurtrier comme ultime moyen de trouver la trace du tueur. En effet, comme la mémoire est biologique, les autorités ont conclu qu'un clone devrait obligatoirement hériter de la mémoire de son modèle. Avec l'aide d'un policier déchu (Michael Rooker), le clone suivra pas à pas les traces des crimes passés du tueur pour peut-être en arriver à prédire les crimes futurs.
De toute évidence, la principale force du film ne réside pas dans l'originalité de son scénario, mais plutôt dans son discours métaphorique. En partant du principe de Rousseau que tout homme est fondamentalement bon, les auteurs de Replicant ont dressé un portrait de la société moderne d'une grande lucidité. Le clone du tueur est en fait un nouveau-né dans le corps et le cerveau d'un homme de 40 ans. À sa naissance, il ne sait pas qui il est, nous pourquoi il est là (deux questions philosophiques classiques : qui suis-je ?, que dois-je faire ?). Le récit qui s'ensuit décrit précisément l'apprentissage de cet homme-bébé, de sa première marche, de ses premiers mots, de ses premières interrogations. Pure de naissance, c'est au contact de la civilisation qui l'entoure, et du policier déchu qui l'accompagne, qu'il développera son comportement. Un comportement qui, à force de coups et de blessures, s'apparentera de plus en plus à celui du tueur… La comparaison est évidente, c'est la société elle-même qui crée ses tueurs, qui provoque les comportements les plus vils. Le cercle est vicieux, le mal engendre le mal.
Le réplicant interprétera aussi à sa manière, à travers le filtre que représente la société moderne, les plus vieilles valeurs du monde telles l'amour et la famille. Dans le film, la famille est toujours représentée par une mère monoparentale et un père absent. Témoin de cette tendance, le clone agira de même à la toute fin, alors qu'il gardera un contact distant avec celui qui incarne son père, et qu'il se dirigera vers celle qu'il considérera comme sa mère, une prostituée avec qui le complexe d'Œdipe s'est précédemment manifesté physiquement, d'une manière crue et troublante. Ce jeu d'apprentissage est, croyez le ou non, fort bien rendu par un Jean-Claude Van Damme franchement plus inspiré que nous ne l'aurions cru possible. Il interprète le clone avec une franchise et une sensibilité nouvelle. Son tueur en série impressionne aussi par sa froideur et sa violence. Le réalisateur Ringo Lam, qui s'était royalement cassé la gueule avec Maximum Risk, se reprends fort bien ici et signe un film bien rythmé dont les scènes d'action présentent une brutalité quasi gracieuse impressionnante. Bien sûr, l'ensemble présente quelques défauts et maladresses mais considérant les attentes peu élevées qu'un tel film suscite, l'écoute s'avère des plus satisfaisante.


Image
Présentée en format original de 1.85:1 et ce, d'après un transfert anamorphique, l'image de Replicant est d' une qualité tout à fait satisfaisante. La définition est excellente et laisse pleinement entrevoir les moindres détails de la composition d'image. Quelques plans seulement souffrent d'un léger manque de piqué. Les couleurs sont correctement saturées, la colorimétrie est stable et ne présente aucun débordement malgré les fortes dominantes de certaines scènes (bleu et rouge). Les teintes de peau sont toujours naturelles. Les noirs sont purs et exempt de tout fourmillement, tandis que les parties sombres sont correctement dégradées.
L'interpositif utilisé en vu de ce transfert brille est exempt d'anomalie, par contre le processus de numérisation laisse entrevoir un fourmillement et quelques macroblocs. Aucune sur-définition des contours n'est perceptible.


Son
Seules des bandes-sonores anglaise sont offertes sur cette édition, respectivement en format Dolby Digital 5.1 et Dolby Surround 2.0. Artisan n'a malheureusement toujours pas pris l'habitude d'offrir des bandes-son française sur leurs titres. Toutefois, comme film n'a jamais été distribué sur les écrans nord-américains (incidemment aucune traduction française n'a été effectuée pour l'Amérique du nord), cette absence peut-être partiellement justifiée…
Le mixage Dolby Digital 5.1 offre exactement le dynamisme et l'agressivité généralement offerts pour ce type de film. Les effets d'ambiophonies sont abondamment utilisés, soit pour spatialiser le champ sonore ou encore pour donner beaucoup d'impact aux scènes d'action à l'aide d'effets localisés. Les effets canaux à canaux sont aussi nombreux et étourdissants. La trame-sonore, bien déployée de tous les canaux, nous est par contre apparue bien timide lors des scènes d'action. Un peu plus de puissance aurait certainement contribuée à dynamiser ce mixage. Les dialogues sont correctement intégrés, naturels et intelligible, toutefois on dénote une légère perte d'audibilité lors de certaines séquences d'action. Les basses sont profondes et mordantes, tandis que les fréquences d'extrêmes graves sont suffisamment mises à contribution pour ajouter tout l'impact voulu au mixage.
En plus de la bande-son anglaise Dolby Surround 2.0, des sous-titres espagnols sont aussi offerts. À défaut d'avoir pu fournir une bande-son française, pourquoi Artisan n'ont-ils par offerts des sous-titres français ?



Suppléments/menus
Malgré le peu d'attente suscité par le film, Artisan ont tout de même pris la peine d'offrir quelques suppléments sur cette édition. Celui qui pique immédiatement notre curiosité est évidemment la piste de commentaires audio animée par nul autre que Jean-Claude Van Damme accompagné de Michael Rooker (la jacquette ne fait étrangement mention que de Van Damme). Les commentaires des deux acteurs ayant été enregistrés séparément, il n'y a donc aucune interaction entre les deux. Comme Van Damme n'a manifestement rien à dire (il ne fait que décrire l'action à l'écran), la parole est généralement cédée à Michael Rooker, dont les propos sont plus nuancés. Ce dernier parle avec une bonne humeur et un enthousiasme indéniable de son expérience sur le film, de son travail d'acteur et de la technique employée pour filmer certaines séquences. Son ton sympathique font de l'écoutes de ces commentaires une expérience agréable. Quant à Van Damme, il faut patienter jusqu'à la moitié du film pour qu'il prenne finalement la parole pour plus de deux minutes. À ce moment, l'acteur dérape complètement et se met à philosopher sur la vie et sur le destin, et se permet même quelques conseils d'ami ! Hilarant !
Une série de huit scènes inédites sont également offertes, tous d'un intérêt plutôt moyen. Leur retrait du montage finale est pleinement justifié. Quelques scénarimages sont aussi offerts, ainsi qu'une très brève mais intéressante galerie de photographies prises sur le plateau de tournage. Des courtes biographies des principaux artisans et la bande-annonce originale complètent cette édition.



Conclusion
Sans être un excellent film, Replicant est certainement une belle surprise considérant les échecs auxquels nous a habitués Van Damme. Le scénario a un certain contenu et le film propose suffisant d'action pour satisfaire les amateurs du genre. Cette édition DVD propose le film dans un transfert vidéo de bonne qualité, tandis que la bande-son présente tout le dynamisme nécessaire à un tel film. Les suppléments sont peu nombreux, mais devions-nous réellement nous attendre à plus ?


Qualité vidéo:
3,7/5

Qualité audio:
4,1/5

Suppléments:
2,5/5

Rapport qualité/prix:
3,5/5

Note finale:
3,4/5
Auteur: Yannick Savard

Date de publication: 2001-10-19

Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.

Le film

Titre original:
Replicant

Année de sortie:
2001

Pays:

Genre:

Durée:
100 minutes

Réalisateur (s):

Acteur (s):

Le DVD / Blu-ray

Pochette/couverture:

Distributeur:
Artisan

Produit:
DVD

Nombre de disque:
1 DVD-5 (simple face, simple couche)

Format d'image:
1.85:1

Transfert 16:9:
Oui

Certification THX:
Non

Bande(s)-son:
Anglaise Dolby Digital 5.1
Anglaise Dolby 2.0 Surround

Sous-titres:
Espagnol

Suppéments:
Piste de commentaires audio, scènes coupées, scénarimages, galerie de photos, bande-annonce

Date de parution:
2001-10-23

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