Caine Mutiny, The (Collector's Edition)

Critique
Synopsis/présentation
Edward Dmytryk est un réalisateur sans grande personnalité propre mais qui réalisa tout de même de nombreux et passionnants films noirs en début de carrière. Ainsi, Murder My Sweet(1944), Crossfire (1947), Give Us This Day (1949) et même Broken Lance (1954) sont des oeuvres stylistiquement et moralement passionnantes car vraiment ambigues.
Il est donc facile de comprendre pourquoi Dmytryk s'est montré aussi intéressé par le projet de The Caine Mutiny quil considère par ailleurs comme sa plus grande réussite.
Cependant, à la grande différence davec les uvres précités (cependant cela est moins évident pour Broken Lance dont il est contemporain), Dmytryk se plie à un certain manichéisme et à une glorification de la Navy certes bien dans le ton de lépoque mais toutefois bien plus simpliste que la noirceur de ses polars.
De plus, il enrobe une histoire qui avait tout pour intéresser, dune histoire damour des plus banales, soporifiques qui vient à intervalle régulier casser le rythme dun film déjà assez bancal de ce côté la. Le jeune premier et sa dulcinée sont dune fadeur exaspérante et leur histoire totalement cousue de fil blanc et présentée sans grande conviction est clairement un des gros défauts du film.
Lhymne à la gloire des soldats de The Caine Mutiny se veut, dans un prologue ronflant et pompeux, contrebalancé par lambiguité (trop propre cependant) située au cur du film.
En effet, jamais les deux ne se mélange pour plus dintérêt et Dmytryk ne parvient jamais à faire douter du bien fondé de lacte de mutinerie, ce malgré une passionnante scène post procès avec l'excellent José Ferrer. En cloturant hermétiquement les deux axes de son film (héroisme et ambiguité), il en perd paradoxalement le contrôle puisque le suspense repose sur un mystére qui nen est du coup jamais un. Nous devons bien avouer que malgré des moments très bien mis en scènes, le film est dune mollesse assez typique des grosses productions hollywodiennes sur fond de guerre.
Certes le jeu des acteurs rattrape cette impression de mollesse dans lensemble mais cela nest pas suffisant pour avoir conservé notre intérêt lors des ¾ du film, et ce à notre grand regret car il est très aisé de sentir le potentiel dune telle histoire débarassée de sa trame narrative amoureuse, inutile et pataude, comme de son hymne à la gloire de la Navy qui, au final, en sape presque tout lintérêt.
Image
Limage est présentée au format respecté de 1.85:1 daprés un transfert 16:9.
La définition est dans lensemble décevante, même si elle savérée bonne sur les gros plans. Linterpositif est lui aussi sujet à critique puisque lon y voit à plusieurs reprises des points et traits mais surtout un grain vraiment important qui vient la plupart du temps gâcher les scènes en extérieur ou le ciel bleu du pacifique, qui devient presque gris.
Les couleurs sont curieuses pour le moins mais le technicolor utilisé pour le tournage explique en partie les excés de teinte rouge. Cependant les tons de peau sont irréalistes, les couleurs relativement constantes et dans lensemble bien saturées.
Le contraste est relativement bien géré mais laisse parfois passer des brillances.
De même, les scènes sombres sont agréablement rendues mais les noirs manquent de profondeur et de pureté.
Heureusement les défauts numériques sont quasi invisibles, si ce nest parfois des fourmillements qui viennent se perdre au milieu du grain.
Un transfert franchement décevant surtout lorsque la jaquette se targue doffrir une restauration numérique complète pour la meilleure image possible. Il est curieux de voir un éditeur comme la Columbia offrir un DVD aussi perfectible pour un des ses classiques alors même que le DVD voit son concurrent HD lui prendre de plus en plus de part de marché et ce, alors même que la qualité irréprochable des DVD devrait être de mise.
Son
Les deux bandes-son proposées sur cette édition sont respectivement en Anglais (Dolby Digital 2.0 stéréo) et Français (Dolby Digital 2.0 stéréo).
La dynamique des deux bandes-son est dun niveau tout à fait correct pour un film de cette époque sans toutefois atteindre le niveau des meilleurs remixages.
Leur présence et leur spatialité sonnent certes limitées mais cela reste toutefois dans la norme de lépoque.
La musique est bien rendue malgré les limitations évidentes dans le haut et le bas du spectre qui sont imputables aux techniques denregistrement de lépoque et au format sonore qua la bande-son. Les dialogues sont fort heureusement toujours intelligibles et les traces de parasites ou distortions sont tout à fait acceptables, pour peu que lon ne cherche pas à pousser le niveau.
Les sous-titres sont disponibles en Anglais et Français.
Une bande-son qui nà strictement rien dexceptionnel mais assure parfaitement son office, même si lon peut regretter que comme pour limage, la Sony ne soit pas livré à un travail complet de remasterisation comme lindique la jacquette du DVD.
Suppléments/menus
Fort heureusement le fait que The Caine Mutiny soit un classique permet que les suppléments présents soient de bonne qualité.
Le commentaire audio de Richard Pena et Ken Browser réussit à combiner une avalanche dinformations diverses, des discussions savantes entre deux passionnés et la bonne humeur. Il est donc agréable à suivre, fort instructif et offre des perspectives passionnantes (qui ont permis de sauver le film à nos yeux).
Le documentaire en deux parties intitulé « Inside The Caine mutiny » (40 mins) contient les interventions des deux même spécialistes et malgré leur passion débordante qui fait que les deux hommes glorifient une uvre qui nen mérite sans doute pas tant, la qualité de leurs analyses est passionnante et justifie à elle seule la vision du film. De plus, à part en de rares exceptions, les informations ne sont pas redondantes avec le commentaire ou du moins, abordées sous un autre angle.
Voici donc un ensemble simple mais efficace et qui prouve une fois de plus que la passion du cinéma permet de produire des suppléments passionnants comme on aimerait en voir plus souvent.
Conclusion
Une édition bien décevante au niveau image (même si elle reste tout à fait regardable) et agréable, sans plus, au niveau du son. Heureusement les suppléments remontent le niveau général sans toutefois le faire monter au rang dune recommandation de notre part.
The Caine mutiny est certes un classique du film de guerre et de ses dilemmes mais nous ne la qualifierons pas de grand classique, loin de la. Il contient certes de nombreux moments très intéressants aussi bien moralement que visuellement, mais dans son ensemble, il savère bien trop bancal et enrobé de nombreux éléments qui finissent par lasser plus quintéresser. Reste donc un classique que nous recommandons aux amateurs de films de guerre ne dépassant jamais ce cadre, contrairement à de vrais chefs-duvres du genre.
Edward Dmytryk est un réalisateur sans grande personnalité propre mais qui réalisa tout de même de nombreux et passionnants films noirs en début de carrière. Ainsi, Murder My Sweet(1944), Crossfire (1947), Give Us This Day (1949) et même Broken Lance (1954) sont des oeuvres stylistiquement et moralement passionnantes car vraiment ambigues.
Il est donc facile de comprendre pourquoi Dmytryk s'est montré aussi intéressé par le projet de The Caine Mutiny quil considère par ailleurs comme sa plus grande réussite.
Cependant, à la grande différence davec les uvres précités (cependant cela est moins évident pour Broken Lance dont il est contemporain), Dmytryk se plie à un certain manichéisme et à une glorification de la Navy certes bien dans le ton de lépoque mais toutefois bien plus simpliste que la noirceur de ses polars.
De plus, il enrobe une histoire qui avait tout pour intéresser, dune histoire damour des plus banales, soporifiques qui vient à intervalle régulier casser le rythme dun film déjà assez bancal de ce côté la. Le jeune premier et sa dulcinée sont dune fadeur exaspérante et leur histoire totalement cousue de fil blanc et présentée sans grande conviction est clairement un des gros défauts du film.
Lhymne à la gloire des soldats de The Caine Mutiny se veut, dans un prologue ronflant et pompeux, contrebalancé par lambiguité (trop propre cependant) située au cur du film.
En effet, jamais les deux ne se mélange pour plus dintérêt et Dmytryk ne parvient jamais à faire douter du bien fondé de lacte de mutinerie, ce malgré une passionnante scène post procès avec l'excellent José Ferrer. En cloturant hermétiquement les deux axes de son film (héroisme et ambiguité), il en perd paradoxalement le contrôle puisque le suspense repose sur un mystére qui nen est du coup jamais un. Nous devons bien avouer que malgré des moments très bien mis en scènes, le film est dune mollesse assez typique des grosses productions hollywodiennes sur fond de guerre.
Certes le jeu des acteurs rattrape cette impression de mollesse dans lensemble mais cela nest pas suffisant pour avoir conservé notre intérêt lors des ¾ du film, et ce à notre grand regret car il est très aisé de sentir le potentiel dune telle histoire débarassée de sa trame narrative amoureuse, inutile et pataude, comme de son hymne à la gloire de la Navy qui, au final, en sape presque tout lintérêt.
Image
Limage est présentée au format respecté de 1.85:1 daprés un transfert 16:9.
La définition est dans lensemble décevante, même si elle savérée bonne sur les gros plans. Linterpositif est lui aussi sujet à critique puisque lon y voit à plusieurs reprises des points et traits mais surtout un grain vraiment important qui vient la plupart du temps gâcher les scènes en extérieur ou le ciel bleu du pacifique, qui devient presque gris.
Les couleurs sont curieuses pour le moins mais le technicolor utilisé pour le tournage explique en partie les excés de teinte rouge. Cependant les tons de peau sont irréalistes, les couleurs relativement constantes et dans lensemble bien saturées.
Le contraste est relativement bien géré mais laisse parfois passer des brillances.
De même, les scènes sombres sont agréablement rendues mais les noirs manquent de profondeur et de pureté.
Heureusement les défauts numériques sont quasi invisibles, si ce nest parfois des fourmillements qui viennent se perdre au milieu du grain.
Un transfert franchement décevant surtout lorsque la jaquette se targue doffrir une restauration numérique complète pour la meilleure image possible. Il est curieux de voir un éditeur comme la Columbia offrir un DVD aussi perfectible pour un des ses classiques alors même que le DVD voit son concurrent HD lui prendre de plus en plus de part de marché et ce, alors même que la qualité irréprochable des DVD devrait être de mise.
Son
Les deux bandes-son proposées sur cette édition sont respectivement en Anglais (Dolby Digital 2.0 stéréo) et Français (Dolby Digital 2.0 stéréo).
La dynamique des deux bandes-son est dun niveau tout à fait correct pour un film de cette époque sans toutefois atteindre le niveau des meilleurs remixages.
Leur présence et leur spatialité sonnent certes limitées mais cela reste toutefois dans la norme de lépoque.
La musique est bien rendue malgré les limitations évidentes dans le haut et le bas du spectre qui sont imputables aux techniques denregistrement de lépoque et au format sonore qua la bande-son. Les dialogues sont fort heureusement toujours intelligibles et les traces de parasites ou distortions sont tout à fait acceptables, pour peu que lon ne cherche pas à pousser le niveau.
Les sous-titres sont disponibles en Anglais et Français.
Une bande-son qui nà strictement rien dexceptionnel mais assure parfaitement son office, même si lon peut regretter que comme pour limage, la Sony ne soit pas livré à un travail complet de remasterisation comme lindique la jacquette du DVD.
Suppléments/menus
Fort heureusement le fait que The Caine Mutiny soit un classique permet que les suppléments présents soient de bonne qualité.
Le commentaire audio de Richard Pena et Ken Browser réussit à combiner une avalanche dinformations diverses, des discussions savantes entre deux passionnés et la bonne humeur. Il est donc agréable à suivre, fort instructif et offre des perspectives passionnantes (qui ont permis de sauver le film à nos yeux).
Le documentaire en deux parties intitulé « Inside The Caine mutiny » (40 mins) contient les interventions des deux même spécialistes et malgré leur passion débordante qui fait que les deux hommes glorifient une uvre qui nen mérite sans doute pas tant, la qualité de leurs analyses est passionnante et justifie à elle seule la vision du film. De plus, à part en de rares exceptions, les informations ne sont pas redondantes avec le commentaire ou du moins, abordées sous un autre angle.
Voici donc un ensemble simple mais efficace et qui prouve une fois de plus que la passion du cinéma permet de produire des suppléments passionnants comme on aimerait en voir plus souvent.
Conclusion
Une édition bien décevante au niveau image (même si elle reste tout à fait regardable) et agréable, sans plus, au niveau du son. Heureusement les suppléments remontent le niveau général sans toutefois le faire monter au rang dune recommandation de notre part.
The Caine mutiny est certes un classique du film de guerre et de ses dilemmes mais nous ne la qualifierons pas de grand classique, loin de la. Il contient certes de nombreux moments très intéressants aussi bien moralement que visuellement, mais dans son ensemble, il savère bien trop bancal et enrobé de nombreux éléments qui finissent par lasser plus quintéresser. Reste donc un classique que nous recommandons aux amateurs de films de guerre ne dépassant jamais ce cadre, contrairement à de vrais chefs-duvres du genre.
Qualité vidéo:
3,0/5
Qualité audio:
3,3/5
Suppléments:
3,9/5
Rapport qualité/prix:
3,1/5
Note finale:
3,4/5
Auteur: Stefan Rousseau
Date de publication: 2007-06-06
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.
Date de publication: 2007-06-06
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.